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Amsterdam (35% de déplacements à 🚲) profite du confinement pour accélérer l’amélioration de son réseau cyclable, la Fédération des 🚴‍♀️ demande + d'espace.
Aux Pays-Bas, où les habitudes sont pourtant moins perturbées qu'ailleurs, les idées foisonnent🔽
amsterdam.nl/nieuws/nieuwso…
L'usage massif du vélo aux Pays-Bas est une réalité ancienne, et les pouvoirs publics néerlandais savent depuis des années combien les bénéfices du vélo favorisent la santé de tous, mais aussi l’économie. Les Néerlandais ne cessent de mesurer ces bénéfices.
Et ces bénéfices concernent aussi les Néerlandais qui ne pédalent pas, puisque 16% d’entre eux n’ont pas de vélo (scoop : non, tous les Néerlandais ne pédalent pas). Et une majorité d’usagers du vélo ne pédalent pas encore quotidiennement.
Les Néerlandais découvrent désormais que leur système vélo est une aubaine pour la distanciation physique. La puissante @Fietsersbond, équivalent de la FUB, veut réinventer la place du vélo « dans la société du mètre et demi », orientée autour de la frugale bicyclette.
D’après une étude du cabinet-conseil en mobilités @GoudappelTweets, les Néerlandais ont déjà recommencé à se déplacer davantage à vélo (deux fois plus en avril qu’en février, par exemple).
Par rapport au point bas atteint lors de l'introduction des mesures de confinement, le cabinet a constaté 20 à 30% de déplacements supplémentaires à vélo. goudappel.nl/actueel/verpla…
Le trafic de vélos est encore cependant loin d’être revenu à son niveau d’avant, mais beaucoup tablent sur une augmentation.
«Si nous revenons à l'ancien niveau d’utilisation de la voiture, ou peut-être même un niveau supérieur, les cyclistes ne pourront pas cohabiter avec elles et nous devrons tous emprunter les pistes'', explique la directrice @saskiakluit bnr.nl/podcast/spitsb…
La @fietsersbond, la Fédération nationale des usagers, estime que contrairement à d’autres pays, il n’y a pas au Pays-Bas des raisons de faire de nouvelles pistes provisoires étant donné que le réseau cyclable est déjà largement achevé, efficace et sécurisé.
De plus, les piétons et les cyclistes ne partagent généralement plus le même espace, comme c'est le cas dans de nombreuses villes du monde où l’usage du vélo n’est pas négligeable, mais pas aussi structurant que dans les villes néerlandaises.
Avec des centres urbains où l’usage de la voiture est disqualifié et alors que les transports publics vont subir un désamour certain, un nombre croissant de citadins Néerlandais vont dépendre de la marche et du vélo pour leurs déplacements.
La Fietsersbond note cependant la difficulté de respecter les normes de distanciation sociale sur des pistes cyclables trop étroites, et le manque de largeur des trottoirs pour les piétons.
La crise, qu’elle considère comme une opportunité pour son lobbying, confirme la nécessité d’élargir l’espace pour les usagers du vélo et de la marche.
Jugeant inévitable l’augmentation des déplacements à pied et à vélo lors de l'assouplissement des mesures de confinement, la Fietsersbond estime donc nécessaire de limiter le trafic automobile afin de libérer de l’espace pour les piétons et les cyclistes.
Cet espace est nécessaire pour laisser au maximum de personnes une possibilité de se déplacer. La faible capacité des transports publics pourrait ainsi être utilisée de manière optimale : ceux qui ont la possibilité de marcher ou de pédaler préféreront ne pas les utiliser.
La Fietsersbond souhaite immédiatement des itinéraires « coronaproof », comprenez capables de résister des risques de contamination liées au coronavirus.
Mais la faiblesse du trafic est aussi une opportunité de réaliser des travaux de maintenance sur les aménagements existants, ce qui permet de donner de l’activité aux entreprises de travaux publics et d’apporter des gains de sécurité, tout en évitant de perturber la circulation.
Avec le boom du télétravail et des réunions en visio, les comportements peuvent changer rapidement, espère la Fietsersbond, pour qui les embouteillages pourraient théoriquement disparaître, et la pression sur les transports en commun à l’heure de pointe fortement diminuer.
Elle souhaite l’abandon des gros investissements dans la route et le rail en prévision d’une baisse de la demande de mobilité, et pour faire face aux besoins en termes de qualité de vie, de santé, d’environnement dans la proximité.
La @fietsersbond fait six propositions majeures pour améliorer les conditions de circulation à vélo (jusqu’à 20 km de distance) et permettre la distanciation physique. Elle a émis directement un avis au Ministère des Infrastructures et de l'Environnement. fietsersbond.nl/nieuws/wil-jij…
Elle a remarqué qu’il était difficile de faire respecter la distanciation physique aux feux de circulation et sur les pistes cyclables étroites, étant donné le manque d’espace.
Elle propose d’ajuster les feux pour les vélos… et même de les éteindre en laissant la priorité aux vélos.
La Fietsersbond recommande de diminuer la vitesse dans toutes les zones bâties à 30 kilomètres à l'heure ou moins, pour donner plus d’espace où circuler pour les usagers les plus rapides et les conducteurs de vélos-cargos mais aussi pour ceux qui préfèrent les pistes.
Cela permettra aux cyclistes de se disperser et d’agrandir le réseau utile aux cyclistes, afin que chaque type d’usager dispose de l’itinéraire le plus convenable et efficace.
La Fietsersbond préconise aussi de transformer des pistes cyclables bidirectionnelles étroites en pistes unidirectionnelles s’il existe une autre piste, ou de créer de l’espace sur la chaussée pour les cyclistes rapides, par exemple avec des voies de bus.
A défaut, elle demande l’élargissement des pistes bidirectionnelles trop étroites lorsque celles-ci ne peuvent être transformées en unidirectionnelles.
La Fédération souhaite voir aussi disparaître les potelets encore très présents sur les pistes cyclables pour éviter beaucoup d'accidents. Plusieurs centaines d’usagers sont gravement blessés chaque année par une collision avec ces poteaux aux Pays-Bas.
Sur le chemin et à l’intérieur des parkings vélos, il est difficile de rester à distance : la Fietsersbond prône la création de nouveaux parkings, par exemple en transformant des parkings en ouvrage automobile.
La Fietsersbond n’oublie pas un composant essentiel du système vélo : la mise à disposition de vélos fiables, parfaitement équipés. Pour favoriser leur achat, elle demande la réduction de TVA sur l'achat des vélos dans l’immédiat, et sa suppression dans les mois à venir.
Ce n'est pas la première fois : les crises catalysent le vélo comme solution efficace et agréable pour se déplacer au quotidien, par rapport à la voiture (encombrante) et aux transports en commun (encombrés). Mais les opporunités qu'ouvrent cette crise sont inédites.
Les initiatives prises dans le monde entier pour favoriser la distanciation physique et lutter contre la congestion et la pollution donnent un aperçu de ce à quoi pourraient ressembler nos villes demain.
Mais les Pays-Bas sont probablement le meilleur précipité du monde urbain d’après : en matière de vélo, d’espaces publics et de quartiers apaisés, l’émergent et le temporaire des projets d'autres pays développés ou non y sont devenus une banale réalité du quotidien.
C’est le fruit d’une hiérarchisation des modes (la marche et le vélo sont une priorité, sans que la voiture soit interdite pour autant) et d'une attention accordée à l’humain et à ses interactions spontanées dans la rue, plutôt qu’à l’automobile et la fluidité du trafic motorisé.
Une de mes hypothèses, que semble confirmer la modestie des mesures en matière des déplacements aux Pays-Bas durant cette crise, c’est que le territoire néerlandais est plus résilient que la moyenne européenne.
La résilience d'un système urbain peut se définir comme sa capacité à faire face aux perturbations. Tout en prenant des mesures pour répondre à des chocs, une ville résiliente doit s'adapter, évoluer, dessiner un avenir désirable.
Heureusement, la voirie est un espace évolutif, perfectible, qui peut favoriser et même faire basculer des changements de comportement.
Mais étant donné les chocs à venir, désormais bien documentés et dont les conséquences seront particulièrement sensibles en Europe à cause de notre dépendance énergétique et matérielle, mais aussi des impacts du changement climatique... novethic.fr/actualite/ener…
...nous perdons beaucoup de temps et d'énergie et prenons des risques à laisser faire en 2020 la production de ce que j’appelle des espaces publics « à obsolescence programmée ». rue89strasbourg.com/velo-en-ville-…
J’entends par là des espaces publics qui prennent trop mal en compte les besoins des deux modes qui fondent l’urbanité dans la proximité et dans la diversité des usages : la marche en premier, le vélo en second lieu. Aux Pays-Bas, ces deux modes sont centraux dans les villes.
Les villes néerlandaises donnent un aperçu de ce à quoi pourront ressembler les nôtres demain, avec un système écomobile fondé sur la priorité non des modes actifs et non des modes passifs - la sédentarité devient une bombe sanitaire, elle aussi. pourquoidocteur.fr/Articles/Quest…
Les modes passifs épuisent bien davantage de ressources, exigent plus d’énergie et d’espace, dégradent davantage les chaussées, émettent des particules fines, favorisent les îlots de chaleur et les coupures urbaines, parmi d’innombrables autres nuisances.
Maintenant que tout ce qui était considéré comme normal ne l’est plus, et alors que la vie publique urbaine et l’espace qui en est à la fois sa condition et son expression reste à réinventer, l’expertise néerlandaise est une source d’inspiration sans fin. vox.com/science-and-he…
Les crises sont un catalyseur de l’émergence ou du renforcement de nouvelles tendances durables, par exemple dans ce cas de l’essor du vélo comme alternative efficace à la voiture et aux transports en commun, jamais démenti depuis aux Pays-Bas.
Amsterdam, où le potentiel d’usage du vélo est pourtant déjà très exploité, déclare officiellement profiter du moment pour améliorer son réseau cyclable. La ville figure dans le bas du classement #Fietsstadverkiezing, l’équivalent néerlandais du Baromètre de la @FUB_fr
Chaos, tensions, embouteillages, accidents : Amsterdam, malgré un réseau cyclable étendu, est considérée par beaucoup d’usagers comme une véritable jungle pour les vélos, la faute à des détours souvent importants.
Amsterdam n’est pas réputée non plus pour offrir de bonnes conditions de sécurité aux enfants et aux personnes âgées à vélo. Nombre de cyclistes ne sont pas satisfaits de la circulation autour des hôpitaux et des écoles, encore trop favorable aux automobilistes.
Amsterdam a choisi de commencer ce mois d'avril des travaux pour l’intersection des rues Tweede Hugo de Grootstraat et Nassaukade : élargissement des traversées cyclables et des espaces de stockage aux feux, piste cyclable le long de la Nassaukade. at5.nl/artikelen/2013…
La chaussée du pont de Raampoort est en train d’être refaite. Dans la partie ouest de la Frederik Hendrikstraat entre Hugo de Grootplein et Hugo de Grootkade, Amsterdam fait de l’espace pour les cyclistes et les piétons en supprimant des places de parking.
17 rues du quartier vont être transformées, ce qui était planifié jusqu’en 2023 : les places de stationnement laissent de l’espace pour les cyclistes, les promeneurs, la plantation d’arbres, les jeux de rue et les placettes. amsterdam.nl/projecten/fred…
La circulation du côté nord du Torontobrug est adapté pour améliorer la sécurité, et les briques remplacées par de l'asphalte, travaux effectués en une seule journée pour éviter les désagréments (même pendant le confinement), avec bien sûr un itinéraire provisoire de déviation.
Au sein du conseil municipal d’Amsterdam, le Parti pour les animaux propose de rendre plus d'espace public accessible aux piétons et aux sportifs en fermant temporairement des routes aux automobilistes. La proposition devrait être débattue ce mercredi.
parool.nl/amsterdam/moge…
En fermant temporairement des rues où la circulation automobile est actuellement au point mort pour en faire des « speelstraten » (rues de jeux), enfants et parents pourraient y jouer en toute sécurité et les sportifs courir sans gêner les autres.
Les parcs et places où les Amsterdamois.e.s peuvent prendre l’air risquent d’être surpeuplés lors du déconfinement, et la fermeture de nombreuses rues permettraient d’étendre l’espace public plus perméable aux piétons et aux usagers du vélo.
Laisser la possibilité aux enfants de jouer dans la rue n’est pas un problème privé, c’est le résultat de choix politiques d’aménagement des rues. bicycledutch.wordpress.com/2011/10/20/how…
La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, avait encouragé publiquement dès la mi-mars ses concitoyens à préférer le vélo, « la meilleure solution et la plus saine » pour ceux qui peuvent et qui doivent se déplacer avec.
parool.nl/amsterdam/hals…
Fin provisoire du thread. Si vous avez des infos à m'envoyer, n'hésitez pas !
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