Je n'ai reçu aucune dose de ce #vaccin. J'en profite pour vous raconter mon histoire de nouveau. J'ai un peu plus de visibilité et c'est en TT.
C'était en février dernier. J'étais animatrice. Nous étions encore sous protocole sanitaire. Pour moi c'était très éprouvant. THREAD⬇️
Lors d'un après midi, nous (agents de restauration, ATSEM et animateurs) avons reçu la visite exceptionnelle de notre employeur, le maire, dans notre structure d'accueil. C'était une école et nous nous trouvions dans la cantine, endroit clos. Les enfants étaient dans les classes.
J'étais arrivée dans les derniers, le maire était déjà présent, accompagné des cadres et certains agents.
Le port du masque était obligatoire. C'est une précision importante.
Nous recevions, à la fois la pression de la hiérarchie pour veiller au respect du port du masque
Mais également celle des parents d'élèves.
Et nous nous exposions aussi à des sanctions disciplinaires si nous ne le portions pas.
Ce jour là, nous le portions tous.
Tous, sauf le maire.
J'ai donc osé questionner le maire. Devant tout le monde.
"Pourquoi vous ne portez pas de masque?"
Le maire m'a répondu : "Par courtoisie, pour vous montrer mon sourire. J'ai demandé si ça ne dérangeait pas en arrivant, mais si ça dérange je peux le remettre".
J'ai répondu que ça me dérangeait. Parce que c'était le cas.
Le maire a sorti un masque de sa poche et l'a enfilé. Mais il n'en est malheureusement pas resté là.
Il s'est adressé à moi et ma questionné sur mon statut vaccinal.
Je rappelle que les animateurs n'étaient pas soumis à l'obligation.
Je n'avais pas divulgué cette info aux RH
Devant toute l'assemblée. J'ai dit que je n'étais pas vaccinée.
À cet instant précis, le maire a retiré son masque.
J'ai ouvert de grands yeux. Et il m'a répondu qu'il avait décidé qu'il ne le mettrait pas.
Je lui ai répondu que le port du masque était une obligation pour tous
Et il m'a de nouveau répondu qu'il avait décidé de ne pas le mettre. Nous étions nombreux, j'entendais certains de mes collègues me chuchoter de me taire, mon directeur me tirait le bras discrètement. Mais je lui ai dit que c'était la règle dans les établissements scolaires.
Et que personne n'était au dessus des lois. Il a répondu "je fais ce que je veux". J'étais médusée. Et choquée. Je l'ai d'ailleurs répété 3x, "je suis choquée", devant l'assemblée spectatrice et muette. Et j'ai dit " Puisqu'il en est ainsi, je m'en vais". Le maire a répondu :
"Vous n'aviez qu'à vous faire vacciner".
Il y a eu des suites.

Mais j'ai déjà écrit et effacé (par crainte) ce thread tellement de fois.
Sans préciser que mon employeur était un maire.
C'est une première. Je verrai bien si l'audience vaut le coup que je poursuive mon histoire.
Merci à tous ceux qui ont retweet 🙏🏽
Je ne sais pas si j'aurai le courage de ne pas l'effacer.
Je travaillais avec des enfants qui étaient obligés de porter le masque. 6 ans et +. Certains avaient des masques mouillés et souillés. C'était un crève cœur.
Alors, dans ce contexte et même quelques mois en arrière, quand le masque était obligatoire en extérieur, c'était terrible de voir les enfants courir et suffoquer sous leur masque sans avoir le droit de le retirer. Certains trouvent peut être que je dramatise. Mais ça m'a marqué
La crise COVID-19, le protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Je trouvais ça complètement incohérent. Les fratries étaient séparées selon les zones classes. Ils n'avaient pas le droit à des contacts. Mais après l'école, les frateries et copains se retrouvaient...
Pire à la cantine, dans certaines écoles, les selfs étaient maintenus. Alors même si nous nous étions lavés les mains, nous plongions tous nos mains dans les mêmes couverts et le même bac à pain... C'était encore, pour moi, incohérent. Mais on s'était lavé les mains...
Reprenons. Parce que j'avais dit que je n'avais pas reçu de #vaccin, le maire, mon employeur s'était permis de rétirer son masque dans un établissement scolaire soumis à l'obligation du port du masque, en présence d'un vingtaine de personnes. Sans que nul ne reagisse.
C'est extrêmement bouleversant. J'avais l'impression de me trouver dans une expérience de Asch, sur le conformisme. Sauf que j'étais le sujet d'étude. Il y avait d'un côté la loi et le respect des règles et de l'autre la soumission à l'autorité peu importe les règles. Flippant
Je trouve que c'est assez lâche cette manière de se taire, pour moi, l'autorité n'est pas la supériorité. J'ai été la seule à partir. J'ai rejoins mon centre. Mes collègues m'ont dit que j'étais folle d'avoir pris la parole même si, au fond, j'avais raison. J'étais écoeurée...
Le soir même, vers 19h mon directeur m'a transféré un mail émanant des cadres. Il était indiqué que je serai "reçue" par la direction du service et son N-1, une semaine plus tard. Sans motif. Sans convocation formelle. Image
J'étais animatrice sous contrat. J'avais déjà passé mon entretien annuel. Et dans mes observations j'avais émis le souhait de ne pas être renouvelée, pour ne pas avoir à démissionner. Je ne m'épanouissais plus, j'étais exténuée par le protocole san. et l'ambiance était délétère..
En plus de ça, je faisais régulièrement grève, le mercredi, quand les finances me le permettaient. J'étais la seule à le faire 🤣. Je n'attendais pas la #GreveGenerale. Je me mettais seule, sciemment, devant la cible pour augmenter mes chances de ne pas être renouvelée...
Quand j'ai reçu le message, j'ai conctaté les représentants du personnel, je les ai informé de la situation. Ils suivaient mon dossier. À côté j'avais contacté ma protection juridique et certains amis GJ en relation avec des avocats.
Tout le monde était d'accord pour que je me rende au RDV. Ne pas m'y rendre c'était commettre une faute professionnelle. Les représentants des syndicats m'avaient conseillé de déposer une main courante, en me prévenant que ça serait compliqué, le maire c'est un de leur "chef"...
Mais je ne l'ai pas fait. J'étais pas dans un bon mood. J'avais déjà été témoin obligée de l'omerta de mes collègues, je ne voulais pas ,en plus, subir l'humiliation de me faire rire au nez et éjecter d'un commissariat. Mais j'avais une autre idée pour le "début de preuve".
Cette idée avait été validée par ma protection juridique et par mes amis GJ en contact avec un avocat. Par contre elle n'avait pas été validée par les représentants du syndic. Je voulais que ma hiérarchie réponde à ce mail que je leur aurais envoyé. Image
Comme vous pouvez constatez dans le précédent tweet, j'ai présenté au syndic,le mail que je comptais envoyer. Ils ne m'ont pas répondu par écrit. Ils m'ont appelé pour me déconseiller de le faire, malgré l'avis de ma PJ. "Les PJ ne sont pas spécialisées dans la fonction publique" Image
J'ai écouté l'avis des syndic. J'ai n'ai rien envoyé. C'était la seule occasion pour moi de faire un recueil de preuve. Sauf à supplier mes collègues de faire des témoignages CERFA, qui auraient peut être craint que ça le porte préjudice. J'ai eu tort. J'aurai dû le faire.
La veille j'avais été sur un Space, j'étais intervenu sur ma situation. Et même les autres intervenants m'ont dit que j'aurai dû envoyer mon mail. Qu'il ne fallait pas toujours faire confiance aux syndicats parce qu'ils sont rémunérés par le même employeur...
Les syndicats m'avaient briefé. Ils m'avaient rassuré en me disant qu'ils seraient dans les locaux ce jour là. Que je devais demander à être assistée si j'en éprouvais le besoin et qu'il arriveraient. Ils m'avaient aussi dit d'écouter. Et de ne pas parler. Seulement écouter.
Le jour J.
Je suis reçue, on me demande si je sais pourquoi je suis là.
Je réponds que non parce que le message ne précisait pas le motif. Alors on me dit que c'est parce que j'ai commis un acte d'insubordination.
"Et pas auprès de n'importe qui ! Auprès du maire. C'est grave"
Vous vous rappelez de la lycéenne qui a reçu la visite des gendarmes dans son bahut pour avoir posé une question au président ? Je me sentais sûrement comme elle...
J'étais mal. Je me faisais réprimander comme un enfant ayant commis une grave bêtise pour avoir posé une question
Donc mes cadres ont poursuivi en me disant que cet acte d'insubordination n'allait pas en rester là, que c'était dans les tuyaux, que je risquais au minimum un avertissement et au max un licenciement. La décision serait prise en fin d'entrevue selon le déroulé de l'entretien.
Puisque ça prenait les traits d'un entretien préalable à une sanction disciplinaire j'ai demandé si je pouvais être assistée les représentants. Ils ont refusé et précisé qu'il ne fallait pas que j'insiste trop si je ne voulais pas précipiter la situation vers cette tournure...
Je n'étais pas bien. Je leur ai répondu que j'étais animatrice, que je travaillais avec des enfants masqués à longueur de journée, au quotidien et que je m'exposais à des sanctions en cas de non port du masque. Je vous passe les rires moqueurs et réflexions "Ils savaient déjà".
Mais j'avais besoin de recontextualiser pour justifier ma réaction. J'ai poursuivi en indiquant que mon employeur me délivrait périodiquement des masques parce qu'il avait l'obligation de protection et de sécurité envers ses agents.
Et qu'avec toute l'honnêteté et l'intégrité dont je pouvais faire preuve, le COVID-19 était une affaire sanitaire et non pas une affaire de hiérarchie ou courtoisie. Que si cette situation ne reposait que sur la courtoisie, les enfants ne seraient pas masqués.
Je leur ai dit que je ne me sentais pas à ma place. Que je regrettais d'être face au maire, mais que je ne lui avait pas manqué de respect. Que je l'avais juste interrogé sur le non port du masque. Que nous n'étions pas dans une crise de courtoisie
Et j'ai fini par rappelé que même si je n'étais pas vaccinée, le vaccin ne dispense pas du port du masque.
Cet événement associé au protocole sanitaire que l'on subissait ont été une blessure.
Mes cadres ont dit qu'ils entendaient ce que je disais mais que "je melangeais tout".
Qu'il s'agissait de mon analyse et de mes "convictions personnelles" et que ça n'était pas partagé.
J'ai de suite rétorqué qu'il ne s'agissait pas de convictions. "Je devais respecter que tout le monde n'aient pas ces mêmes visions. Même si j'avais été heurtée"
Mes cadres ont ajouté "avoir le sentiment que j'avais été agressée par le maire, alors qu'il était bienveillant. Mais le problème n'était pas là. Le problème c'est que nous n'étions pas seuls. Et que ce genre réponse peut être fait qu'on on est en tête à tête."
"En collectif ça n'est pas admissible et que la manière dont j'ai réagi et le ton que j'avais employé été très agressifs. Que ma question était posée à l'impératif, que ca n'était pas une question ouverte et qu'elle prenait la forme d'un reproche".

Vous comprenez que je morfle.
Quand on est***
J'en étais là."La manière dont j'avais parlé au maire n'était pas acceptable et cela s'appelait de l'insubordination". Je leur ai répondu que c'était leur interprétation de la situation et que le retour que j'avais eu des mes collègues était différent. Je n'étais pas agressive.
Je ne suis pas une personne agressive de base. Les cadres ont confirmé que "je n'étais pas agressive mais que je le suis devenue. Que les retours sur mon travail n'étaient pas mauvais, mais que cette situation m'a pris aux tripes et que j'ai surréagi ".
C'est très dur à encaisser
J'ai reçu une remarque positive de mes cadres, sur mon boulot, alors que je n'en avais jamais eu en 4 ans... Dans ces circonstances, c'était un comble. Mais j'avais le sentiment que l'on voulait me coller l'agression de mon employeur, le maire, sur le dos ! C'était horrible.
Mais je ne me suis pas laissée démonter. Je leur ai répondu que je n'avais pas surreagi et qu'interroger le maire n'était pas un crime. Les cadres ont de nouveau répondu que la manière dont je l'ai fait ne convenait pas. Alors j'ai rappelé que mon langage était poli et courtois.
À ce moment là, c'est le ton qui n'allait pas. Alors je leur ai demandé comment était jaugé le ton. Et la réponse fût "La bienséance, c'est ton patron". À cela j'ai répondu que j'en avais conscience et qu'encore une fois, il devait aussi en avoir conscience en me délivrant des 😷
Parce que ça n'était pas par plaisir mais par obligation. J'ai souligné l'incohérence de s'être présenté sans masque au vue de ses obligations en tant qu'employeur.
Mais "peu importait" pour mes cadres "ça n'était pas le sujet". Puis on me rappelle les fonctions du maire.
Je leur réponds que je respecte les fonctions et la gestion du maire. Que je n'ai aucune animosité ni aucune méprise à son endroit. J'étais juste choquée qu'elle ne porte pas de masque, rien à voir avec sa gestion des centaines d'agents de la ville ou ses fonctions.
Bref, l'entretien s'est poursuivi sans qu'à aucun moment les cadres n'intègrent la dimension sanitaire dans leur discours. Ils 'mont demandé pourquoi je ne partais puisque je ne souhaitais pas être renouvellée et m'ont reproché de prendre le service en otage avec mes grèves.
J'étais effondrée. Je pleurais. Je suffoquais. Je pensais naïvement que le droit de grève ne pouvait pas être reproché. Mais sans témoins de leur discours. Qu'avais-je comme protection ? J'ai demandé à plusieurs reprises d'être assisté tant j'étais éprouvée. Et c'était refusé.
J'ai quitté le bureau en larmes. Avec des menaces de sanctions. J'ai contacté les syndicats. Ils n'étaient pas là. Ils m'avaient assuré être présents ce jour là. Mais ils n'étaient pas là. Heureusement que les cadres avaient refusé que je sois représentée. Je me sentais humiliée.
Dès lors je comprenais qu'il ne fallait surtout pas compter sur eux. À mes dépends. Je n'avais pas envoyé mon mail et ils n'étaient pas présents le jour de ma convocation informelle. C'est 2 énormes déceptions . Je leur en veux. Et je ne ferai plus jamais confiance aux syndicats
J'ai pris RDV en urgence avec mon médecin. J'étais anéantie. J'étais dévastée par toute la situation. Et encore choquée de la manière dont j'avais été accusée et méprisée par mes cadres. Ils m'a fait un arrêt d'une semaine en accident du travail.
Même si j'avais subi un choc psychologique et que j'étais bouleversée, ça n'est pas passé comme un accident du travail auprès de la sécu. Faute de preuves et témoignages... J'ai attendu durant les 2 premiers mois une sanction. Mais elle n'est jamais tombée.
Et oui, j'ai compris. Une sanction peut être contestée et laisser des traces. Ça n'était pas dans leur intérêt et trop risqué alors qu'ils n'avaient qu'à mettre fin à mon contrat. Ce qu'ils ont fait.
Voilà, je garde le traumatisme de ces événements. Sans preuve, sans justice.
Voilà pourquoi je dis que les travailleurs ne sont pas protégés.
Un témoignage c'est compliqué à obtenir.
Même à l'ère du numérique un enregistrement, à l'insu de mes cadres, ne constituerait pas une preuve recevable.
C'est une preuve déloyale.
Comment pouvons nous nous défendre?
N'hésitez pas à me laisser vos ressentis. Je sais que ce thread est long. J'aurais pu être plus concise, mais j'aurais aussi pu être plus bavarde. Tant de choses ont été dites dans ce bureau. Avec un zèle incroyable. Je vous lis tous, positif ou négatif. Je prends les critiques.
Constater*

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