{THREAD} C'est au tour d'Antoine Gallimard, vice-président du @SNEedition, de prendre la parole dans @lemondefr. Une tribune virulente qui tente en vain de discréditer le #RapportRacine. Analyse et réaction👇
lemonde.fr/idees/article/…
Pour donner un contexte historique, cette position était à attendre : quand en 1936, Jean Zay propose un projet de loi inédit pour créer un statut aux auteurs et rééquilibrer le contrat entre auteur et éditeur, qui détruit le projet ? Gallimard 👇
Mais où est donc passé le discours paternaliste si souvent entendu : auteurs et éditeurs formeraient un couple indéfectible ? La mythologie s'efface au profit des réalités économiques, encore mâtinés de romantisme 👇
Tout commence par la grande déception d'Antoine Gallimard : le #RapportRacine se consacre à la question des créateurs et créatrices de tous les secteurs et non pas à l'économie du livre. Le priorité devrait être "d'augmenter le gâteau", je cite 👇
Pourtant le Ministre de la culture @franckriester est très clair depuis le début : les artistes-auteurs en pleine crise sociale, administrative et économique sont une priorité cette année. La mission a été annoncée sans ambiguïté à @Salondulivre 👇
Antoine Gallimard est choqué par le #RapportRacine : c'est un rapport pragmatique, qui traite donc des grandes lignes de force entre les différents acteurs d'une industrie. Ce serait "méprisant" pour les professionnels du livre de sortir du champ sémantique romantique👇
La tribune se focalise sur la lecture, ne voulant décidément pas accepter que le #RapportRacine n'a pas pour objet l'économie du livre, mais bien la place des créateurs et créatrices de toutes les industries créatives dans notre pays 👇
Evidemment, le contrat de commande est attaqué, sans en avoir compris les tenants et les aboutissants. Il ne s'agit pas de salarier les auteurs, mais bien de séparer la rémunération de l'acte de création (amont) de l'exploitation de l'œuvre (aval) 👇
Fixer des minimums serait impossible, ce serait une entente. Le #RapportRacine dispose pourtant d'annexes fournissant des outils juridiques très solides pour démontrer le contraire : il s'agirait d'accords-cadres, comme dans toute profession 👇
Alors que le #RapportRacine pointe l'absence d'existence juridique de l'à-valoir et les insécurités que ce système pose, Antoine Gallimard prétend que ce système est la solution pour la rémunération des auteurs : cette avance amortissable qui ne paye jamais la création 👇
« Les éditeurs de bande dessinée » paru en 2005 nous apprend comment le paiement à la planche - minimum garanti - est mort en BD au profit des avances sur droits amortissables. Tout le monde connait la dégradation catastrophique de la rémunération en BD depuis. 👇
Antoine Gallimard estime que travailler à améliorer nos conditions de création, c'est par exemple le taux réduit de TVA sur le livre numérique qui a été obtenu. Notez que sur le droit d'auteur, le taux a bondi de 5% à 10% 👇
On apprend que quand même, enfin, après des décennies de blocage, cette histoire d'opacité des ventes de livre ne devient plus tenable, et qu'il faut y travailler. Allons-nous bondir du XIXe au XXIe siècle ? Combien de temps cela prendra ? Avec quel tiers de confiance ? 👇
Publier moins de livre, ce serait forcément diminuer le nombre de lecteurs. Etrange raisonnement, sans aucun fondement statistique. Il y a peu de temps encore, le SNE déplorait une diminution des lecteurs tandis que la production de livres augmente 👇
Si le SNE déplore que le #RapportRacine ne porte pas sur les lecteurs, nous les rassurons : le @LeCNL dispose de nombreuses études d'une grande qualité sur le sujet. D'ailleurs, on apprend que le nombre de lecteurs stagne. 👇
Il n'y a aucun moyen de "réguler" la surproduction actuelle, cette crainte interroge donc. Ou bien est-ce admettre que cette surproduction n'est possible que parce que les auteurs sont la variable d'ajustement du secteur ? 👇
Antoine Gallimard en appelle au président : mieux rémunérer les auteurs, ce serait renoncer à la lecture. Le raisonnement laisse sans voix d'un point de vue logique et éthique. Nous sommes uniquement dans la posture romantique, sans aucune statistiques à l'appui. 👇
Coup de colère d'Antoine Gallimard sur @franceinter à 18:13 : "Nous éditeurs on est la partie maltraitée du @MinistereCC " et "Notre problème bien sûr que c'est la rémunération des auteurs, il y a des progrès qui ont été fait". Vraiment ?👇
Ces déclarations à ce stade deviennent indécentes. Tout d'abord, les éditeurs bénéficient au @LeCNL de 22,2% des aides, tandis que seulement 11,6% va aux auteurs. Les aides publiques à la culture sont majoritairement fléchées vers la diffusion 👇
Ensuite, comment peut-on parler de "maltraitance" des éditeurs quand on parle d'un secteur qui fait 2 670,1
millions d’euros de chiffres d’affaires en 2018 par rapport à des individus isolés, dont 41% des professionnels dans le livre vivent avec moins que le SMIC ? 👇
Pour finir, silence radio du @SNEedition pourtant membre fondateur de l'AGESSA, siégeant à son bureau actuellement, sur le scandale qu'a révélé le #RapportRacine sur le non recouvrement des cotisations retraite de 190 000 artistes-auteurs 👇
francetvinfo.fr/economie/emplo…
Monsieur le ministre @franckriester : cette tribune d'Antoine Gallimard est la preuve même que l'intervention de l'Etat est nécessaire. Elle fait état de l'impossibilité du dialogue social actuel, qui doit être rétabli au sein du Conseil des Artistes Auteurs 👇
Nous, artistes-auteurs de tous les secteurs de la création, nous allons nous mobiliser en réponse à cette volonté affichée de voir le #RapportRacine disparaître. Ces mesures sont la promesse de voir nos conditions de création s'améliorer.
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