LoĂŻc Guermeur đŸŒŠâš“ïžđŸ”±đŸŒđŸ‰ Profile picture
Histoire navale⚓mili. Monde maritime, Defense. Navigateur, Cap-Hornier x2. ex-Marine Nationale. Capitaine au port du Havre, officier de vigie.

Sep 12, 2020, 25 tweets

#Thread #Histoire 🚹
Bataille du Golfe de Leyte.
La plus grande bataille de l'histoire!
En octobre 1944, les japonais ont subis de lourdes dĂ©faites, mais possĂšdent encore l’essentiel de leurs conquĂȘtes, et une flotte de combat encore terrifiante.

AprĂšs les Mariannes, L’Etat Major US dĂ©cide de reconquĂ©rir les Philippines afin de bloquer l’approvisionnement en pĂ©trole indonĂ©sien aux japonais.
Cette reconquĂȘte donnera lieu Ă  la plus grande bataille navale de l’histoire.

La flotte amphibie US dĂ©barquera sur l’üle de Leyte, loin des Ăźles principales de Luçon et Mindanao oĂč sont stationnĂ©es les principales forces japonaises. De lĂ , l’armĂ©e pourra rayonner vers les autres iles.

150 000 hommes, 16 porte avions lourds (TaskForce38), 16 porte-avions d’escorte (indicatif Taffy 1, 2 et 3), 12 cuirassĂ©s, 23 croiseurs, 105 destroyers, 22 sous-marins, 1620 avions. L’appui aĂ©rien dĂ©pendra donc Ă  100% des portes-avions, une premiĂšre.

Le plan japonais.
Pour parer Ă  la menace aĂ©rienne, une flotte de porte-avions quasiment sans avion devra jouer le rĂŽle d’appĂąt et attirer la flotte de porte-avions lourds (TaskForce 38) de l’’amiral Halsey, principal soutien vers le nord, loin de Leyte.

Pendant ce temps lĂ , depuis BornĂ©o deux escadres de cuirassĂ©s et de croiseurs traverseront l’archipel pour prendre en tenaille au petit matin du 25 octobre les forces amĂ©ricaines en plein de dĂ©barquement et les anĂ©antir.

7 cuirassĂ©s, 19 croiseurs, 19 destroyers. Parmi cette flotte, les deux plus grands cuirassĂ©s de l’histoire : le Yamato et le Musashi, 263m (comme le Charles de Gaule actuel) 72000 tonnes et les plus gros canons jamais conçus. 460 mm, l’obus pesait 1,5 tonne.

Mais le dĂ©part de la flotte japonaise du nord sera dĂ©tectĂ© par deux sous marins au large de Palawan qui donneront l’alerte et couleront deux croiseurs lourds le 22 octobre de nuit, dont celui sur lequel l’Amiral Kurita naviguait. Il sera sera secouru mais cela le perturbera.

La flotte du sud sera quand Ă  elle dĂ©tectĂ©e par des avions de l’USS Enterprise. L’effet de surprise est donc ratĂ©.
Pendant toute la mission, les deux escadres japonaises ne parviendront jamais Ă  communiquer et se coordonner.

Avertie, la TF 38, qui n’a toujours pas repĂ©rĂ© la flotte japonaise qui devait faire diversion au nord, attaque les navires de Kurita qui comptait sur la couverture aĂ©rienne depuis les bases de Manille, couverture qui n’arrivera jamais puisqu’elle attaquera les porte avions US

Dans cette attaque, les japonais perdront tous leurs avions pour de maigres résultats(un porte avions d'escorte coulé). Puis, jamais les avions nippons ne donneront d'information à l'amiral Kurita, et sera incapable de lui fournir une couverture.

A l’aube du 24 octobre, les avions de la TF38 s’élancent, chaque section comprend un bombardier, un torpilleur et deux chasseurs. A 8h, le contact avec la flotte japonaise du nord est Ă©tabli.2 lignes de files compactes naviguent en mer de Sibuyan pour anĂ©antir les forces US

Les navires japonais sont seuls face à l'armada aérienne.
Les pilotes de l'US Navy reconnaissent le Yamato et le Musashi, ainsi que les autres navires. ils font leur compte rendu et attendent les autres sections pour passer Ă  l'attaque.

De 10H30 Ă  15H30, trois attaques aĂ©riennes massives vont avoir lieu. Torpilles, bombes, mitrailleuses, les avions US harcĂšlent les navires japonais. Un croiseur lourd sera gravement endommagĂ©, mais le Musashi, navigant un peu Ă  l’écart sera la principale victime.

Touché par 17 bombes et 19 torpilles, le Musashi qui était un peu isolé, et donc une proie plus facile, perd son mazout, prend l'eau par l'avant et par le travers... Ne navigant plus qu'à 5nd, tentant d'aller s'échouer sur une plage, il chavirera et coulera.

Sans aucun appui, la flotte est perdue. Kurita décide alors de faire demi tour pour leurrer les américains, puis revenir sur sa route initiale et franchir le détroit de Surigao de nuit en tentant le tout pour le tout. Le retard ne sera jamais connu de la force du Sud.

De son cĂŽtĂ©, Halsey, persuadĂ© par les rapports que la flotte de Kurita est en fuite et trĂšs endommagĂ©e, obsĂ©dĂ© par l’absence des porte avions japonais, obtient enfin les renseignements sur la position des porte avions japonais et dĂ©cide de foncer au nord, tombant dans le piĂšge.

Il laissera donc le dĂ©troit de San Bernardino sans protection, sans prĂ©venir les forces du sud, qui seront persuadĂ©es que San Bernardino est gardĂ©e, ni mĂȘme l'Amiral Nimitz Ă  Pearl Harbor qui suit les opĂ©rations depuis son QG

00H35. Au sortir du dĂ©troit de San Bernardino, Kurita est surpris et soulagĂ©. Personne. La voie est libre vers Leyte alors que c’était l’endroit rĂȘvĂ© pour massacrer ses navires. Il n’a toujours aucun renseignement sur la positon des forces ennemies et continue vers le Sud Est.

06H44, une vigie du Yamato annonce des matures Ă  30km, des « coques carrĂ©es et des cuirassĂ©s». Pour Kurita, ce ne peut etre que la flotte d’Halsey. Machines avant toute! Attaque gĂ©nĂ©rale!
06H59 Un grondement de tonnerre retentit, les canons de 460mm du Yamato ouvrent le feu.

Bataille de nuit Ă  Surigao
la Force japonaise du sud (2 vieux cuirassés, 3 croiseurs lourds et quelques destroyers)devait entrer dans le détroit de Surigao vers 2 h du matin le 25 octobre pour déboucher dans le golfe de Leyte vers 5 h.

Non informĂ©s du retard de Kurita au nord, c' est donc seuls qu’ils se prĂ©senteront de nuit sans savoir ce qui les attend :
6 cuirassĂ©s, 3 croiseurs lourds et 39 vedettes lance torpilles sous la direction de l’amiral Oldendorf

Les amĂ©ricains ont l’avantage, ils ont repĂ©rĂ© les japonais bien Ă  l'avance.
Profitant du temps imparti, les américains vont se préparer à barrer le T de la ligne japonaise, manoeuvre théorique rare et parfaite, comme ici lors de la bataille du Jutland en 1916.

En thĂ©orie : Le feu de l'escadre qui a barrĂ© le « T » se concentre sur le navire de tĂȘte, puis sur le second quand le premier est coulĂ©.
le reste de l'escadre attaquée ne peut pas répliquer dans l'axe du bùtiment qui la précÚde et ne peut utiliser que ses tourelles avant.

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