✈️Le débat sur l'avenir du secteur aérien, suite aux propositions de @les150ccc est discrédité par un rapport de @Ecologie_Gouv qui revoit à la baisse les gains et amplifie les pertes.
Je vous propose une tirade pour en parler [1/23]
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lesechos.fr/industrie-serv…
Actuellement, le secteur aérien bénéficie d'exonérations fiscales assez scandaleuses, notamment sur le prix du kérosène, à cause du traité de chicago de 1944, qui vise à accroître le trafic aérien international en garantissant une taxation avantageuse
lefigaro.fr/conjoncture/ae…
De fait, il n'y a TVA ni taxe sur la consommation énergétique pour l'aérien, ce qui priverait l'état de 3⃣ milliards d'euros de recette chaque année, dont de 300 à 600 pour les vols intérieurs (selon les sources). La tva sur les billets est de plus à 10%
reseauactionclimat.org/wp-content/upl…
Le problème c'est qu'en rendant + chers les voyages des compagnies françaises (ou européennes) les autres seraient avantagées et s'en sortiraient mieux. D'autant plus que l'UE exigeant la concurrence, les compagnies aériennes ne peuvent plus être publiques (comme pour la sncf)
Mais comme le souligne la note du ministère, le problème de rentabilité est généralisé. Cette surtaxation aurait des répercussions sur les aéroports, le tourisme, l'économie locale et donc l'emploi avec une hausse du chômage jusqu'à 150 000 emploi en moins.
En réalité, le problème est structurel. Le secteur aérien est déjà largement subventionné pour l'exploitation de lignes régionales et d'aéroports peu fréquentés pour maintenir des obligations de service public pour un coût estimé à 5⃣0⃣0⃣ Millions d'euros
mobilitesmagazine.com/single-post/20…
Mais sur les quelques 84 aéroports de passagers accueillant des lignes a minima régionales, seuls 25 dépassent le million de passagers et sont donc rentables. 70% des aéroports français sont en déficit structurel quelle que soit la taxation.
lechotouristique.com/article/il-y-a…
Du coup le risque évoqué dans la note de saturation des infrastructures suite au moratoire des nouveaux aéroports et terminaux est totalement exagéré. Commençons déjà par faire fonctionner les 34 aéroports qui ont moins de 100 000 passagers et on verra...
Ce qui veut dire que les collectivités locales et l'état préfèrent dépenser de l'argent pour une infrastructure polluante et inefficace plutôt que d'investir vraiment dans des pistes cyclables et des lignes ferroviaires locales. Or, le Milliard d'euro concerné serait bien utile
La note du ministère base ses estimations pessimistes sur une baisse attendue du trafic entre 14 et 19% pour une baisse des émissions co2 de "seulement" 4 millions de tonnes de co2. Ce serait trop peu vu les sacrifices demandés.
Le hic, c'est que cette estimation est bidon car basée uniquement sur le co2. or, comme le rappelle bien @laydgeur le co2 c'est 1/3 des émissions du secteur aérien. Du coup ces mesures pourraient potentiellement supprimer 3% des émissions françaises de GES
De plus le secteur aérien, notamment le trafic des lignes intérieures est très majoritairement celui des 10% les plus aisés. Les riches font plein de petits trajets très émetteurs quand les classes moyennes font plutôt un seul long trajet
Parce qu'en matière de transport, les émissions se font surtout au démarrage, et donc plusieurs petits trajets c'est beaucoup de GES émis pour peu de km parcourus. Nous finançons donc les weekends et caprices d'une minorité qui peut supporter la surtaxation.
Il y a beaucoup de choses à dire, mais on peut retenir que le secteur aérien est subventionné pour les plus aisés et que ses impacts sur les changements climatiques sont systématiquement sous évalués, alors que le secteur est structurellement en faillite.
Le secteur aérien essaie pendant ce temps de vanter sa compensation carbone (qui arrivera trop tard pour être efficace) ou l'amélioration de ses avions. Mais le risque est d'entrainer un effet rebond qui accroitra encore plus le trafic aérien
Et c'est inquiétant car même si un avion consomme moins et qu'un arbre est planté (il aura compensé quand il fera +1.5°C par contre), le trafic aérien pourrait doubler en 20 ans, ce qui annulerait tout effort de réduction de l'impact carbone de la flotte.
theconversation.com/trafic-aerien-…
Tergiverser sur l'impact de l'aérien et la nécessité de réduire son rôle est absurde. Comme le rappelait @bonpoteofficiel ✈️ n'a pas sa place dans la stratégie nationale bas carbone de 2050. Ca ne colle pas avec un budget carbone individuel de 2T/an.
bonpote.com/pourquoi-arret…
N'importe quel trajet hors de l'europe épuise déjà ce budget. prendre l'avion en connaissance de cause ne devrait se faire que pour des raisons bien particulières sans alternative crédible vraiment possible.
Les pertes estimées dans cette note viennent de l'incapacité à envisager un report vers des mobilités plus douces, plus lentes aussi, mais au potentiel de développement économique- ou plutôt de résilience locale - largement supérieur.
Dès aujourd'hui les collectivités locales devraient a minima arrêter de subventionner les aéroports avec peu de trafic et les compagnies gérant des lignes intérieurs inutiles, pour se concentrer sur une mobilité révolutionnaire car peu polluante et pourtant rapide...
Pour plus d'infos sur la nécessaire réforme du secteur aérien, je vous invite à suivre @RACFrance @greenpeacefr @FNEasso @FNAUT_fr @StayGroundedNet et en attendant, rendez vous le 3 octobre avec @Alternatiba_ pour marcher sur les aéroports !
Et si vous aimez mes contenus, vous en trouverez toujours plus sur le sujet de la réduction de l'impact écologique et l'adaptation au changement climatique des collectivités locales sur mon site @SolutionLocal solutionslocales.fr et sur facebook.com/solutionslocal…
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