🌍 Deux visions complémentaires se font face sur le modèle de développement de l'#hydrogène en Europe, comme l'illustrent ces annonces venues de Belgique ou d'Allemagne pour importer massivement de l'hydrogène renouvelable produit ailleurs.
rtbf.be/info/belgique/…
Celle-ci parie sur une géopolitique de l'énergie consistant à produire l'hydrogène renouvelable de manière compétitive dans des pays très ensoleillés, où le prix de l'électricité solaire devrait être très bas. On parle d'1 à 2 €/kg d'H2 d'ici 2030, à parité avec l'hydrogène gris
Des pays comme 🇩🇪 ou 🇧🇪 anticipent d'ores-et-déjà qu'ils n'auront pas les ressources en électricité renouvelable ou bas-carbone nécessaires pour satisfaire leur demande d'#hydrogène, alors ils cherchent déjà à sécuriser un approvisionnement à l'extérieur (source WEC)
L'autre vision, réaffirmée côté français dans le plan #France2030, consiste à mobiliser toutes les ressources renouvelables et bas-carbone à disposition pour produire au maximum sur notre sol de l'hydrogène décarboné. On retrouve ceci dans les scénarios RTE.
C'est une solution certes moins compétitive, si on se contente de regarder les coûts de production. Mais il faut prendre en compte les coûts de transport et de stockage de l'hydrogène, dans un monde sans chaines internationales d'approvisionnement établies. Projections RTE en 🇫🇷
Pour traverser ces milliers de km entre continents, ce sera par navire et sous forme d'hydrogène liquide, nécessitant des réservoirs cryogéniques. Avec des pertes : un boil-off de 1-5 %/jour, avec des perspectives de réduction à l'avenir. Source JRC : ec.europa.eu/jrc/sites/defa…
Selon les études, et avec beaucoup d'incertitudes, on peut retenir un coût de transport pour parcourir ces milliers de km entre 1 et 2 €/kg par cette voie, voire bien plus, lié à la liquéfaction et au shipping. Source WEC : wec-france.org/wp-content/upl…
Au final, selon les voies d'importation, la compétitivité avec une production domestique n'est pas nécessairement évidente, comme ici (large PV + ship) en 🇩🇪 en 2030 et 2050 (projections WEC). Et il faudrait aussi internaliser le contenu carbone de ces importations, mis de côté.
Dans sa base carbone l'ADEME retient un facteur d'émission de 14,7 gCO2/t.km pour du transport maritime de GNL. Importer 300 000 t d'H2 vert de la Namibie vers la Belgique (10 000 km), ce serait en très gros au moins 44 000 tCO2. Du +0,14 tCO2/tH2 ici, ratio assez correct
Enfin, ces régions compétitives en matière d'EnR sont aussi bien souvent soumises à des stress hydriques. Pour produire de l'#hydrogène par électrolyse, il faudra recourir à de l'eau de mer, à désaliniser et à purifier. Une première étude de Rystad : rystadenergy.com/newsevents/new…
Bref, ces voies de développement d'un commerce international de l'hydrogène sont intéressantes mais leur pertinence économique et environnementale n'a rien d'évident aujourd'hui.
Ici, un axe Belgique-Chili en préparation 🇧🇪🇨🇱
lesoir.be/404698/article…
Ce qui est par contre regrettable en Europe, c'est que ces pays sont aussi souvent ceux qui bloquent la reconnaissance du nucléaire comme solution pour produire massivement de l'hydrogène décarboné, ce qui pourrait aider à satisfaire la demande européenne.
L'étude WEC met en lumière que la France aurait les moyens de satisfaire sa demande d'#hydrogène à 2030 (50 TWh d'électricité requis), et possiblement en 2050. Il faut regarder du côté des Futurs énergétiques 2050 de @RTE_France pour voir comment associer la production électrique
Dernier aspect, il faudra ~50 TWh d’électricité pour produire les 1 MtH2 promis, dans un pays peu électrifié qui en produit aujourd’hui 1 TWh et consomme 4 TWh… L’accord prévoit l’installation de 5 GW de capacités EnR, avec risque de concurrence d’usages.
h2bulletin.com/namibia-select…
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