1/ La "tuerie de Rupperswil", un sordide quadruple meurtre qui a défrayé la chronique helvétique.
Le 21 décembre 2015 peu avant midi, les pompiers sont appelés à Rupperswil dans le nord de la Suisse pour un début d'incendie dans une villa.
2/ Ils découvrent une scène effroyable. Quatre corps en partie brûlés, à priori morts avant l'incendie. La police arrive et détermine l'identité des victimes. Il s'agit de la famille qui habite en ces lieux et de la petite amie du fils.
3/ Carla Schauer (48 ans), ses fils Dion (19) et Davin (13) et Simona Fäs la petite amie (21)
4/ Les enquêteurs se rendent compte qu'ils sont sur un crime particulier odieux. Peu de détails sont publiés initialement. Ils travaillent dans le plus grand secret et tentent de collecter des informations. Une récompense de 100K CHF est néanmoins mise en place.
5/ Début février 2016, les autorités indiquent qu'elles ont un profil ADN, inconnu. L'enquête, qui mobilise 40 enquêteurs, essaie entre autres de remonter l'emploi du temps de la mère prise en photo près d'un bancomat moins de deux heures avant l'incendie.
6/ Le mobile reste peu clair, du moins officiellement Cambriolage qui a mal tourné ? Vengeance ? Crime d'un pervers ? Les autorités communiquent peu mais l'instruction s'oriente sur un crime commis par un tiers, un psychopathe. Les enquêteurs disposent d'indices.
7/ Des demandes auprès de Google leur permettent de tracer les recherches concernant la famille Schauer. La téléphonie fournit les différents mobiles dans les environs lors du drame. Ils croisent des données et ciblent un individu en particulier. Un "bon candidat".
8/ L'individu habite dans le village à moins de 500 mètres du lieu du drame. Il promène ses deux Huskies en suivant chaque jour le même parcours selon la téléphonie. Chaque jour sauf le 21 décembre 2015 où le mobile ne borne pas.
9/ Disposant d'un ADN, les enquêteurs décident de tester cet individu mais de façon détournée. Au courant d'un déplacement à venir, ils mettent en place un anodin contrôle routier. La voiture s'arrête et l'individu subit un éthylotest, la police le laisse repartir.
10/ L'échantillon est immédiatement envoyé à la police scientifique pour extraction ADN : ça matche.
Il est décidé de procéder dès le lendemain à son arrestation, une dizaine de policiers débarque dans le Starbucks d'Aarau. Nous sommes le 12 mai 2016, 146 jours après les meurtres
11/ La Suisse découvre le visage du "monstre". Thomas Nick, 35 ans. Il habite dans le même quartier que les victimes, les croisait de temps en temps. Un prédateur homosexuel avec des penchants pédophiles : il avait ciblé le jeune fils de 13 ans.
14/ Il se présente ce lundi matin du 21 décembre au domicile, ayant pris le soin d'attendre que le père de famille ait quitté les lieux. Il prétexte une visite en tant que "psychologue" car le jeune fils aurait harcelé des camarades à l'école.
15/ Soudainement il sort un couteau et prend le jeune fils en otage. Il ordonne à la mère d'attacher les autres membres de la famille avec des cordelettes et d'aller retirer une grosse somme, ce qu'elle fait avant de retourner au domicile.
16/ Une fois que la mère revient, il l'attache et pendant ce temps abuse du jeune fils (je passe les détails) et filme ses actes sur plusieurs mobiles. Il exécute ensuite les membres de la famille avec son couteau avant de tenter d'effacer les traces en incendiant les corps.
17/ L'instruction permet de déterminer qu'il avait d'autres projets en tête et qu'il avait débuté des recherches sur Google pour d'autres victimes. La police trouvera du matériel qui laisse peu de doute sur ses desseins.
18/ Le procès a lieu en 2018 et permet d'éclairer la personnalité de Thomas Nick : en échec dans ses études, pervers narcissique et pédophile, sadique vivant dans un monde de fantasmes morbides (nb. très similaire à De Vallières en France).
rts.ch/info/regions/a…
19/ Malgré les demandes d'internement à vie ("vraie" perpétuité), il n'est condamné qu'à une réclusion à perpétuité avec possibilité de demander une libération après une vingtaine d'années. Traitement thérapeutique, les experts estiment qu'il est potentiellement soignable.
J'évoque cette affaire car elle partage certains points avec le Grêlé : vol, perversion, cordes, la ruse pour parvenir à aborder les victimes, distance réduite. Très risqué car la mère pouvait donner l'alerte. J'invite le lecteur à regarder l'affaire de Vallières aussi.
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