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Jan 26, 2022, 33 tweets

🌳 Fil #saccageparis à dérouler sur l’épouvantable état des pieds d’arbres à Paris et pourquoi nous ne sommes pas prêts d’en sortir. 1/31

Il était une fois, Adolphe Alphand, « le roi de Paris ». Cet ingénieur des Ponts et Chaussés rejoint en 1855 le service des Promenades et Plantations sous l’autorité du Baron Haussmann. 2/31

Connu pour avoir réinventé les bois de Boulogne et de Vincennes et créé certains des plus beaux jardins parisiens (Buttes-Chaumont, Montsouris, Monceau, etc..), il est également en charge des arbres parisiens. 3/31

C’est à cette époque qu’il est décidé de planter 82.000 arbres dans Paris (des vrais pas des plantes Miyawaki hein !)  4/31

Car Paris est une vraie porcherie insalubre à l’époque et l’un des objectifs majeurs d’Haussmann et Alphand est l’assainissement de la ville (percée de 200 km de voies nouvelles, aménagement d’espaces verts, création de 600 km d’égouts, etc..) 5/31

Planter autant d’arbres demande des travaux très conséquents mais surtout des innovations pour garantir l’épanouissement des arbres. 6/31

Deux innovations majeures : le corset tuteur pour maintenir le jeune sujet durant les premières années de son développement. 7/31

Et la fameuse grille d’arbre en fonte dessinée par l’architecte Gabriel Davioud. 8/31

Cette grille présente trois avantages fondamentaux :
👉Protéger les racines du tassement du sol
👉Favoriser les déplacements
👉Assurer la perméabilité
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Ces deux éléments sont toujours utilisés à Paris et font partie intégrante de l’identité de la ville. 10/31

Mais revenons dans le présent. Pour qu’un arbre vive à Paris, il faut faire une fosse de terre dans la chaussée de 2 mètres par 2 mètres, et 1 mètre cinquante de profondeur. Parfois plus quand le sol est de très mauvaise composition. 11/31

A Paris la responsabilité d’un arbre est principalement partagée entre trois services, la direction des espaces verts (DEVE), la direction de la voirie (DVD), la direction de la propreté (DPE). 12/31

Si la DEVE s’occupe de la plantation de l’arbre, c’est la voirie qui est en charge de créer la fosse définitive : c’est-à-dire la pose de la grille (ou autre). 13/31

En 2008, quand un arbre était planté, sa grille était le plus souvent posée dans l’année qui suivait. Vous ne trouverez quasiment aucune rue avec des fosses temporaires en vous baladant sur Maps et pourtant, on en plantait déjà des arbres. 14/31

Et puis petit à petit, la ville s’est laissé aller. On décale chaque année un peu plus la reprise de la fosse : 1 an, 2 ans, 3 ans.. « c’est temporaire » mais surtout, ça ça coûte cher. 15/31

Et devinez qui décide de baisser drastiquement le budget de la voirie dès son arrivée à la mairie de Paris en 2014 ? Madame SACCAGE et son adjoint Najdovski ! 16/31

Et donc la direction de la voirie a dû faire des choix dans ses budgets. Et le pied d’arbre c’est le cadet de ses soucis à la voirie, même si son adjoint est censé être écolo (coucou Najdovski) 17/31

Sous Delanoë, il existait même un “comité de pilotage du pied d’arbre”, qui a été abandonné avec l’arrivée d’Hidalgo aux commandes. Comme pour le mobilier urbain. Pourquoi garder des choses qui fonctionnent voyons ? 18/31 (source: Julien Defait - Strabic)

C’est alors qu’on invente deux concepts géniaux : le premier, l’auge à cochons. Une grande fosse entourée d’un coffrage en bois qui permet soi-disant d’y laisser se développer la « végétation » spontanée. Très laid. 19/31

Le deuxième, en 2015, est le permis de végétaliser. Le miracle participatif, écolo, inclusif, social, qui favoriserait même « les déplacements doux » (prière de ne pas rire) 20/31

Ces deux concepts cachent une triste réalité : LE MANQUE DE POGNON. L’auge à cochons coûte peu cher pour la DVD et le permis de végétaliser évite à la DPE de nettoyer les pieds d’arbres. 21/31

Et combo magique : un pied d’arbre « végétalisé » n’a pas besoin de grille et un pied d’arbre non végétalisé qui ressemblerait comme deux gouttes d’eau au précédent n’est pas non plus remplacé. 22/31

Et quand miracle le pied d’arbre est refait, la grille n’est plus systématique. Toujours une question de sous, la ville est ruinée.. 23/31

On teste de nouveau machins : des « corridors » de verdure le plus souvent sans végétaux entourés d’odieuses lames de rasoirs 24/31

Et nous voilà donc en 2022 avec des rues totalement saccagées par ces décisions délirantes successives. Et pas simplement les quartiers populaires. La mairie a vu les choses en gros. 25/31

Pire encore, on est obligé de constater que les coups de râteau et de pelle successifs ont un effet dévastateur sur les racines de jeunes sujets. 26/31

Grégoire est obligé d’admettre que ses rues sont dans un état lamentable. L’adjoint à la voirie, Belliard, lui ne commentera jamais ce qui est pourtant de son ressort. Trop occupé sans doute avec ses rues aux écoles et ses trajets en taxi. 27/31

Et donc le manifeste va tout bousculer : fin des permis saccagés, reprise des auges à cochon, remise en place des grilles d’arbres. MIRACLE 28/32

Mais rendez-vous compte, TOUT est saccagé. Il y a des milliers voire dizaine de milliers de pieds d’arbres à reprendre. Et la ville n’a plus un caillou dans son porte-monnaie. 29/31

Et pire encore, à la mairie de nombreux élus adorent les pataugeoires participatives : Najdovski, Faugeron, les élus du XIe (Fan club Trouillot) et feront tout pour préserver l’inqualifiable.. 30/31

Je ne voudrais décourager personne mais le retour des grands alignements d’arbres avec grilles et de la végétalisation entretenue, ce n’est pas pour demain. 31/31

Photos bonus qui n’ont pas eu la chance d’apparaître dans le fil mais qui auraient eu toute leur place 1/2

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