[À DÉROULER] Pour Alain Supiot, professeur émérite au collège de France, l’abstention aux élections et le désinvestissement au travail peuvent s’analyser comme les deux faces d’une même crise nourrie par le sentiment de dépossession des classes moyennes et populaires.
«La France n'échappe pas à la sécession de ses élites, en raison notamment de la place nodale qu'y occupe l'État, objet de toutes les attentes et cible de toutes les critiques. Mais cette crise est à l'œuvre dans beaucoup d'autres pays.»
«Ayant le sentiment de n'avoir plus aucune prise sur les décisions, les «gens ordinaires», ceux des classes moyennes et populaires, sont enclins à faire à leur tour sécession. S'il fallait dater l'origine de cette désaffection, il faudrait remonter au Traité de Maastricht.»
«À partir des années 1990, la perte de souveraineté monétaire et budgétaire de l'État et la dévitalisation de la démocratie (...) sont allées de pair. Les entreprises ont été mises au service de la finance et les États en situation de concurrence fiscale, sociale et écologique.»
«La chasse obsessionnelle aux fonctionnaires (...) est l'un des premiers facteurs de dégradation de nos services publics. On ouvre ainsi un boulevard au recours à des cabinets conseils, dont le moins qu'on puisse dire est que le rapport qualité/prix n'est pas au rendez-vous.»
«De bonne foi ou par intérêt personnel, nos classes dirigeantes ont pensé que leur mission n'était plus de développer un projet politique propre à notre pays, mais de l'adapter aux contraintes de la globalisation.»
«Ce tournant majeur a entraîné la désindustrialisation du pays ainsi qu'une mutation complète de notre “République sociale”. Or elle est devenue un amortisseur social des dégâts de la globalisation.»
Retrouvez l'entretien d'Alain Supiot par nos journalistes @AlexDevecchio et Martin Bernier ici ⤵
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