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Oct 18, 2022, 22 tweets

đŸ§¶ La lutte des #Wampis et des #AwajĂșn contre l’État et les industries extractives (Amazonie pĂ©ruvienne).

đŸŽ„ ccfd-terresolidaire.org/pour-la-journe


Les peuples AwajĂșn (ou Aguarunas) et Wampis (ou Huambisa) vivent en Amazonie pĂ©ruvienne, Ă  la frontiĂšre avec l’Équateur, dans le bassin du rio Marañón, en aval de la Cordillera del CĂłndor.

L'extraction illĂ©gale d'or dans la Cordillera del CĂłndor a commencĂ© au milieu des annĂ©es 1980 cĂŽtĂ© Ă©quatorien, en connivence avec les soldats pĂ©ruviens gardant la frontiĂšre. L'activitĂ© extractive s'est ensuite intensifiĂ©e aprĂšs la guerre de Cenepa (1995, PĂ©rou/Équateur)

En 2007, le PĂ©rou et l’Équateur crĂ©ent le Parc National de la cordillĂšre du Condor pour clore leur conflit frontalier.

Le projet est présenté aux peuples autochtones de la région comme un programme de Conservation des écosystÚmes bannissant les activités extractives.

Conscient qu’un Parc National renforcerait le droit de propriĂ©tĂ© de l’Etat sur leur territoire, AwajĂșn et Wampis acceptent nĂ©anmoins face Ă  la pression grandissante des activitĂ©s miniĂšres, et contre des garanties du respect de leurs droits humains et territoriaux.

Mais les États ont en rĂ©alitĂ© signĂ© un traitĂ© favorisant les activitĂ©s extractives dans la rĂ©gion par des multinationales comme PeruPetro et Dorato, qui sont sensĂ©es consolider la frontiĂšre en se substituant Ă  la prĂ©sence de l’ArmĂ©e.

đŸŽ„ Amazonia For Sale dailymotion.com/video/xcqg5t

La moitiĂ© du territoire de 155.000 km2 sensĂ© ĂȘtre « conservé » a Ă©tĂ© distribuĂ© Ă  l’industrie miniĂšre sous forme de concessions Ă©talĂ©es le long de la cordillĂšre, oĂč naissent les riviĂšres qui traversent les territoires Wampis et AwajĂșn.

Les États ont d’abord niĂ© la prĂ©sence des concessions mais entre 2005 et 2008 les autochtones documentent l’expansion des activitĂ©s miniĂšres dans la cordillĂšre du Condor. Dans le mĂȘme temps, les outils lĂ©gaux pour faire respecter les droits des peuples autochtones se renforcent.

En juin 2009, les Wampis et les AwajĂșn entament une mobilisation gĂ©nĂ©rale pour faire cesser le carnage de l’extraction miniĂšre. Elle sera rĂ©primĂ©e au bout de 55 jours dans ce qui est appelĂ© le massacre de Bagua : 24 morts cĂŽtĂ© policiers et au moins 10 morts cĂŽtĂ© autochtones.

À la rĂ©pression judiciaire des participants s’est ajoutĂ© la persĂ©cution des reprĂ©sentants autochtones. Alberto Pizango, prĂ©sident de @aidesep_org Ă  l’époque, est contraint de demander l’asile politique au Nicaragua. elpais.com/internacional/


Suite Ă  ces Ă©vĂšnements, le PĂ©rou a adoptĂ© en 2012 une loi traitant du droit Ă  la consultation prĂ©alable (consulta previa) des peuples autochtones dans les processus d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles au sein de leurs territoires.

Cependant, le pouvoir dĂ©cisionnel demeure entre les mains de l’Etat, qui n’hĂ©site pas Ă  exclure du processus de consultation prĂ©alable des projets dits d’intĂ©rĂȘt national. En outre, les entreprises contestent l’application de la loi et poursuivent leurs activitĂ©s.

Aujourd’hui les activitĂ©s miniĂšres n’ont pas cessĂ© dans cette rĂ©gion, au contraire, les multinationales ont ouvert la voie Ă  des orpailleurs illĂ©gaux. Ces activitĂ©s se sont mĂȘme Ă©tendues durant la pandĂ©mie en connivence avec les soldats prĂ©sents sur place. es.mongabay.com/2020/11/mineri


Les riviĂšres et les poissons qui y vivent sont lourdement contaminĂ©s au mercure et au cyanure, obligeant les AwajĂșn Ă  prendre des mesures de survie comme la destruction des sites miniers illĂ©gaux et l’expulsion des orpailleurs. Sans succĂšs. iwgia.org/es/noticias/48


Les industries miniÚre, pétroliÚre et forestiÚre charrient avec elles des pollutions et des destructions mais aussi des maladies, des enlÚvements et des violences innommables, notamment envers les femmes autochtones.

Face Ă  l’inaction de l’État contre les activitĂ©s extractives, le peuple Wampi a constituĂ© en 2015 le gouvernement territorial autonome de la nation wampis (GTANW) qui reprĂ©sente 15.000 wampis, et dont la crĂ©ation est motivĂ©e par le rejet des activitĂ©s extractives.

En 2021, les Awajun crĂ©ent Ă  leur tour le Gouvernement Territorial Autonome AwajĂșn (GTAA) qui reprĂ©sente 70.000 AwajĂșn.

Ces démarches, inédites en Amérique Latine, visent à mieux faire respecter les droits au territoire et à l'autodétermination. cocomagnanville.over-blog.com/2021/12/perou-


Ces gouvernements territoriaux autonomes exigent que toute activité susceptible d'affecter leur territoire doit obtenir le consentement libre, préalable et éclairé (consulta previa) des représentants autochtones élus démocratiquement.

Jusqu’aux 1970’s, les sociĂ©tĂ©s Jivaro rĂ©pondaient d’une organisation politique basĂ©e sur une mĂ©taphysique de la prĂ©dation et centrĂ©e sur les figures du maanin (le guerrier), du kakajam (qui a tuĂ© un ennemi) ou encore du pamuk (qui a participĂ© Ă  des raids guerriers).

Tous Ă©taient des ‘visionnaires’ (waimaku) : ils avaient rencontrĂ© Arutam dans une vision provoquĂ©e par des plantes psychotropes, leur ancĂȘtre, qui leur transmettait la connaissance et le pouvoir des guerriers sous la forme d’une boule de feu incandescente. journals.openedition.org/terrain/13557

Aujourd’hui, les candidats aux Ă©lections et les dirigeants des organisations autochtones ne sont pas considĂ©rĂ©s comme waimaku, mais les vieux waimaku sont sollicitĂ©s et Ă©coutĂ©s lors des assemblĂ©es communales, principal lieu de pouvoir et de prise de dĂ©cisions dans cette sociĂ©tĂ©.

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