🗳🇫🇷 C’est un peu passé inaperçu mais les premiers résultats de l’enquête participation électorale de l’@InseeFr sont sortis au cours des dernière semaines ! Que révèle t-elle de la participation des Français lors des élections de 2022 ?
En gros, la représentativité de cette enquête est garantie parce que les individus sont sélectionnés par un tirage aléatoire et leur participation électorale se vérifie sur listes d’émargement. Un échantillon qui n’est pas soumis aux biais de sélection ou d’auto-sélection !👇
En vingt ans on est passé d’environ 48% des Français qui participaient à tous les tours des élections nationales en 2002 (2 tours présidentielle et 2 tours législatives) à 37% de votants systématiques en 2022 (-11 points) !
On voit que cette baisse du vote systématique s’est faite au profit du vote intermittent (c’est à dire voter à au moins un tour des élections nationales d’une année donnée, mais pas à tous) qui concerne désormais 47% de la population
En 2022 : 16% des inscrits ne se sont jamais rendus dans les urnes, 36% ont participé à tous les tours de scrutin, et 49% ont voté par intermittence (au moins une fois)
Évidemment, les écarts de comportements électoraux selon l’âge sont très marqués en 2022. Les élections législatives renforcent d’ailleurs les écarts de participation entre générations
Les écarts de participation ont également augmenté entre groupes socioprofessionnel entre 2002 et 2022.
- 20 pts de différence entre cadres et ouvriers sur le vote systématique en 2022
- l’abstention systématique concerne 7 % des cadres et 20 % des ouvriers
Mais plus encore évolue-t-on vers une démocratie des diplômés ?
Les écarts de participation en fonction du diplôme se sont accrus entre 2002 et 2022. On relève un écart de 20 pts sur le vote systématique entre les électeurs très diplômés et ceux sans diplôme chez les 18-29 ans !
L’abstention systématique est d’ailleurs devenue majoritaire parmi les jeunes non diplômés : 50 % des jeunes sans diplôme n’ont voté à aucun tour, contre 17 % des jeunes diplômés du supérieur (écart de 33 pts !), en forte hausse par rapport à 2002 (32 % contre 11 %, soit 21 pts)
Les jeunes femmes participent davantage que les jeunes hommes, et là aussi l’écart se creuse. Ce n’est pas tellement un effet du diplôme puisque 14 % des femmes diplômées du supérieur s’abstiennent de façon systématique contre 22 % des hommes.
Sur le vote des jeunes en particulier, voir cette note de recherche qui souligne bien les spécificités de ces nouvelles cohortes d’électeurs
Et encore beaucoup d’autres choses ! Pour en savoir plus, les notes (nationales et régionales) rédigées par les services de l’Insee sont très instructives -> insee.fr/fr/statistique…
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