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May 5, 2023, 26 tweets

đŸ§”Selon le droit international, les seuls Ă©trangers Ă  #Mayotte sont les français mĂ©tropolitains.

DerriĂšre l’opĂ©ration coloniale et xĂ©nophobe #Wuambushu, c’est le droit du peuple comorien Ă  la terre, Ă  la libre circulation et Ă  l’autodĂ©termination qui est en jeu.

📾 @LouisWitter

L’archipel des Comores (≈ 1,1million d’hab.) est composĂ© de 4 Ăźles :

-Grande Comore (Ngazidja)
-Mohéli (Mwali)
-Anjouan (Ndzuwani)
-Mayotte (Maoré)

Ces 4 Ăźles abritent un seul et mĂȘme peuple, le peuple comorien.

Les comoriens circulent sur ces 4 Ăźles et se marient entre eux depuis des siĂšcles, ils partagent la mĂȘme langue, la mĂȘme organisation sociale (matrilocale), la mĂȘme histoire qui dĂ©bute au VIe siĂšcle avec les migrations bantoues, la mĂȘme culture animiste et islamique (chafĂ©ĂŻte).

Le comorien est parlé par quasi toute la population. Il est d'origine bantoue mais fait de nombreux emprunts à l'arabe, au portugais, à l'anglais et au français. Chaque ßle présente un dialecte particulier.

Le français est la langue administrative, l'arabe la langue religieuse.

L’archipel Ă©tait une colonie française de 1892 (1841 pour Mayotte) Ă  1975 (exceptĂ©e Mayotte qui l’est toujours).

En 1974, les habitants de Grande Comore, MohĂ©li et Anjouan se prononcent Ă  99% pour l’indĂ©pendance. À Mayotte, 63% sont contre. Au total, 94% des comoriens sont pour.

En 1975, l’indĂ©pendance des Comores est proclamĂ©e par Ahmed Abdallah, renversĂ© 1 mois plus tard par Bob Denard, un mercenaire français proche des rĂ©seaux Foccart.

L’État des Comores est restĂ© depuis lors sous l’influence de l’État français. contretemps.eu/colonialisme-f


Les dĂ©stabilisations de la France, la centralisation de l’autoritĂ© et les rivalitĂ©s insulaires sont sources de conflits internes au sein de l’État des Comores. En 1997, Anjouan et MohĂ©li ont mĂȘme menacĂ© de faire sĂ©cession. journals.openedition.org/com/9692

À Mayotte, les notables s’activent pour la dĂ©partementalisation dĂšs 1958. En 1966, ils sont soutenus par les « chatouilleuses », ces femmes d’origine malgache, souvent Ă©pouses de fonctionnaires, qui craignaient de voir leurs revenus et leurs droits rĂ©duits monde-diplomatique.fr/2009/06/MICHAL


En 1976, alors que l’élite bourgeoise de Mayotte, soutenues par l’Action française, intimident, ostracisent et chassent ses opposants de l’üle depuis plusieurs mois, un rĂ©fĂ©rendum est organisĂ© et 99% des Ă©lecteurs votent pour rester dans le giron de l’État français.

DĂšs 1975, l’AG de l’ONU affirme « la nĂ©cessitĂ© de respecter l’unitĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’archipel des Comores ».

Mais l’État français fait sĂ©cession, garde Mayotte sous son autoritĂ© et met fin Ă  l’unitĂ© des Comores contre le droit international.

Le cumul des eaux territoriales de Mayotte et des Ăźles Eparses permet Ă  la France de disposer d’une ZEE de 636.000 km2, la moitiĂ© de la superficie du canal du Mozambique oĂč transitent 80% du pĂ©trole du Moyen Orient et oĂč des gisements d’hydrocarbures ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en 2000.

En 2011, Mayotte devient un dĂ©partement français nouveaupartianticapitaliste.org/sites/default/
.

Mais la sociĂ©tĂ© mahoraise continue de se disloquer sous l’effet du sous-financement des services publics, de l’assimilation juridique et de la traque aux clandestins. survie.org/billets-d-afri


84% des habitants de Mayotte vivent sous le seuil de pauvreté.

Un peu plus de 50% ont des papiers français, les autres, avec ou sans permis de sĂ©jour, viennent essentiellement des autres Ăźles de l’archipel.

En 1995, Balladur, ministre de l'IntĂ©rieur, instaure l'obligation d'un visa pour voyager entre Mayotte et le reste des Comores. L’immigration clandestine devient alors une construction politico-mĂ©diatique xĂ©nophobe au service des intĂ©rĂȘts de l’élite locale et de l’État français.

Depuis, Mayotte est rĂ©duite Ă  la question xĂ©nophobe de l’immigration clandestine et Ă  l’insĂ©curitĂ© qu’elle susciterait. Or les enquĂȘtes sociologiques montrent que c’est la hausse de la pauvretĂ©, non celle de l’immigration, qui engendre la hausse de la dĂ©linquance.

📾@LouisWitter

Les politiques xĂ©nophobes de l’État français (20.000 reconduites Ă  la frontiĂšre par an, plus que toute la mĂ©tropole) qui dĂ©litent les familles et fabriquent des mineurs isolĂ©s sont Ă©galement parmi les principales causes de la hausse de la dĂ©linquance. afriquexxi.info/Mayotte-La-dep


Les comorien-nes sont contraint-es de voyager à Mayotte à leurs risques et périls.

Depuis 1995, entre 10 et 20.000 comorien-nes (1 à 2% de la pop.) sont mort-es dans le bras de mer qui sépare Mayotte du reste des Comores.

Un vĂ©ritable crime d’État.

Cet endroit oĂč sombrent les bateaux de fortune, les kwasa-kwasa, et oĂč pĂ©rissent noyĂ©-es chaque annĂ©e des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants est l’un des plus grands cimetiĂšres marins du monde, rĂ©sultat des politiques de l’Etat français que poursuivent Macron et Darmanin.

Depuis 2016, les ‘dĂ©casages’ sont en recrudescence : des mahorais matrixĂ©s par la propagande xĂ©nophobe agressent et expulsent de force les populations identifiĂ©es comme Ă©trangĂšres avec le consentement tacite des autoritĂ©s, qui ont institutionnaliser la pratique avec #Wuambushu.

Beaucoup d’habitations promises Ă  la destruction par l’État français sont des bangas, des maisonnĂ©es aujourd’hui prĂ©caires et surpeuplĂ©es, mais qui trouvent leur origine dans un rite d’émancipation ancestral et dans le rite amoureux des jeunes comorien-nes ina.fr/ina-eclaire-ac


Cette situation est absurde —comme si les bretons devenaient des Ă©trangers dans le reste de la mĂ©tropole— et inhumaine.

Cette politique xénophobe a pour effets de favoriser :
-l’immigration
-les morts en mer
-l’exploitation des travailleurs
-l’autoritarisme et la violence d’État

Quant Ă  la bourgeoisie mahoraise sĂ©cessionniste, elle s’accapare les terres et l’économie, perçoit les loyers des habitants des bidonvilles, exploite la population dans les plantations, le BTP et autres emplois prĂ©caires et distille sa xĂ©nophobie pour diviser le peuple comorien.

#Conclusion | Ni l’État comorien dirigĂ© par le rĂ©actionnaire Azali Assoumani, ni l’État colonial français qui fait le lit du fascisme n’offrent d’issue au peuple comorien survie.org/pays/comores/a


À Mayotte, le Front DĂ©mocratique (indĂ©p.) animĂ© par Youssouf Moussa a Ă©tĂ© bĂąillonnĂ©.

Face au colonialisme, Ă  la xĂ©nophobie et aux drames qu’ils suscitent, dĂ©fendons les droits des comorien-nes :

-droits humains et civils
-droit Ă  la terre
-droit Ă  la libertĂ© de circuler et de s’installer dans leur propre pays
-droit Ă  l’autodĂ©termination

📾 @LouisWitter

La gauche rĂ©formiste n’est pas Ă  la hauteur en Ă©ludant les questions sensibles. Elle devrait dĂ©fendre l’ouverture des frontiĂšres au sein de l’archipel, et entre les Comores et la France, la redistribution des terres spoliĂ©es, et la remise en cause du statut colonial de Mayotte.

Le communiquĂ© de @RevPermanente est beaucoup mieux 👌 malgrĂ© le voeux trotskiste d’une « fĂ©dĂ©ration socialiste des États du sud-ouest de l’Ocean indien » qui rĂ©duit au silence toute aspiration libertaire Ă  la dĂ©mocratie directe et Ă  l’autogestion. revolutionpermanente.fr/Non-a-l-operat


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