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Research scientist @NRCan CFS, climate change impacts on forest landscapes, natural disturbances, wildlife habitat. https://t.co/1a1MU1ZWUN

Jun 7, 2023, 25 tweets

1/ Salut @CHOIRadioX ! Vos animateurs aiment beaucoup les données! C'est une très bonne nouvelle; c'est LA meilleure façon d'aborder une problématique, chapeau! Voici quelques données additionnelles qui pourraient parfaire votre argumentaire sur les #feuxdeforet au Québec

2/ Des feux, y en à ben des places dans le monde, et c'est normal. Au Canada aussi, on est un pays qui brule pas mal, ca 2 à 2.5Mha par année. Certaines zones brûlent pas mal (centre et ouest du pays), d'autres, pas mal moins (genre, le sud du Québec)

Pas mal d'affaires influencent les feux, à différentes échelles temporelles et spatiales. À l'échelle du feu de camp par exemple, starter un feu avec du bois vert ou juste après avoir pisser dessus, c'est pas vargeux. Ça prend du temps chaud, sec, venteux

4/ Donc, si la température/climat change, ça devrait avoir un impact sur les feux, ce qui est assez évident. Par exemple, pour chaque degré d'augmentation des températures en forêt boréale, la taille des feux triple
@CHOIRadioX

5/ Historiquement, on a déjà eu des périodes où il y avait beaucoup plus de feux qu'aujourd'hui. Pourquoi? Bien que les températures étaient plus fraîches, y avait beaucoup moins de précipitations. Aussi, y avait pas suppression des feux...

6/ Regardons maintenant ce qui se passe au Canada depuis quelques décennies. Depuis 1947, le climat s'est réchauffé de 1.7C. Le rechauffement est surtout prononcé dans l'ouest du pays et dans le nord. Au Québec, y a un rechauffement plus modeste, mais notamment en été
@CHOIRadioX

7/ Puisque la température globale augmente, les indices météo pertinents pour l'activité des feux deviennent de plus en plus sévères. Ici, les valeurs du 95e percentile de l'indice Foret Météo (IFM), de l'indice de propagation (IP) et du déficit de pression de vapeur (DPV)

8/ On voit qu'au Québec, ça change *moins* qu'ailleurs sur le globe. Toutefois, on voit que ça a tout de même un impact sur la sécheresse de la végétation
@CHOIRadioX

9/ La saison de feu (telle qu'aussi relaté par la porte-parole de la SOPFEU que vous avez invitée hier) s'allonge. Au Québec on parle d'une tendance significative de 0.5 à 1.2 jours de plus par année. Sur 30 ans, ça fait 2 semaines - 1 mois!
@CHOIRadioX

10/ Quelques autres données ici spécifique au Québec pour la période 1950-2019 mais à plus fine échelle

@CHOIRadioX

11/ Lorsqu'on met tout ça ensemble, au Canada, on observe des tendances positives dans les superficies brûlées depuis 1959 pour plusieurs régions. Au Québec, on a des tendances positives dans l'ouest de la province mais elles ne sont pas significatives cela dit

@CHOIRadioX

Si on décortique le tout depuis 1959, le nombre de feux humains diminue (yé!). Par contre, les feux de foudre augmentent et surtout les plus grands feux deviennent de plus en plus grands

13/ Dès 2004, une étude (Gillett et al., non pas le rasoir...) en était venue à la conclusion que l'augmentation des températures dans l'ouest du Canada était directement liée aux augmentation de superficies brûlées
@CHOIRadioX

14/ Des études ont visé à déterminer jusqu'à quel point les changements climatiques anthropiques étaient responsables de certains événements climatiques récents reliés au feu. Celles-ci en sont venues aux conclusions suivantes :
@CHOIRadioX

15/ Les conséquences économiques de l'augmentation des feux de forêt au Canada sont assez importantes. On parle de 120M$/décennie (en dollars de 2009) depuis les années 1970.
@CHOIRadioX

16/ Cette année, l'accumulation de superficies brûlées est excessivement rapide au Canada.
@CHOIRadioX

17/ ça fait suite à un mois de mai très chaud dans l'ouest et surtout, très sec dans l'est

@CHOIRadioX

18/ J'avais oublié de mentionner que les évacuations sont aussi en hausse. Les données ci-dessous ne comprennent pas 2023, qui est une année record). Seulement cette année, on dépasse les 100k évacués.
@CHOIRadioX

19/ Que nous réserve l'avenir? Selon les différents scén. climatiques, on devrait avoir un réchauffement en 2100 (échelle globe) entre 1.4C (crissement optimiste) à 4.7C (crissement pessimiste). Si on réussit à respecter nos engagements, on arriverait entre 1.8 et 2.3.

20/ Au Québec, ça se traduirait par des augmentation de 4 à 6C et une légère augmentation des precip. Overall, cette faible augmentation des precip ne compensera pas pour la forte augmentation des temperatures ce qui fait que overall, le climat sera plus sec. Qui dit plus sec...

21/ dit plus propice aux feux!
Voici de combien de jours les saisons de feux seraient devancées

@CHOIRadioX

22/ Qui dit temps plus sec/plus chaud, dit augmentation de la taille des feux (voir début de thread)

@CHOIRadioX

23/ Quand on met tout ça ensemble, ça pourrait faire en sorte que les superficies brûlées au Canada augmentent de 2 à 4 fois par rapport aux 30 dernières années

@CHOIRadioX

24/ Ce qui est "intéressant" au Québec c'est que depuis 1978, les combustibles deviennent MOINS inflammables à météo égale. Pourquoi? En raison essentiellement des coupes forestières qui rajeunissent le territoire et augmentent la proportion de feuillus dans les paysages

24/ Mais on voit tout de même qu'il n'y a pas de tendances négatives dans les aires brûlées... Pourquoi, parce que l'augmentation des conditions forêt-météo annule la baisse de l'inflammabilité des combustibles (étude en prépération)
@CHOIRadioX

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