Macron veut se présenter à un 3e mandat ? Un soutien de LR sans opposition pourrait être insuffisant. Éloge d'un courtisan macroniste ou vraie proposition constitutionnelle, reflet d'une dérive néolibérale autoritaire. THREAD sur la révision et forces nécessaires 1/25 #Ferrand
Cela constitue une révision de l'article 6 de la Constitution : "Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs...". 2/25
Une solution a écarté immédiatement, semble le passage au septennat. Cela ne changerait rien. En effet, lors de l'adoption du quinquennat en 2000, le septennat de Chirac ne se transforme pas en quinquennat, ce qui aurait conduit au fait de quitter immédiatement le pouvoir 3/25
Chirac termine alors son septennat (1995-2002), puis il est réélu pour un quinquennat. Ce sera le même cas pour Macron. En cas de passage au septennat, son mandat actuel resterait un quinquennat, prenant fin en 2027 4/25
Il est ainsi nécessaire de modifier cette phrase de l'art 6 : "Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs", introduite sous l'impulsion de la présidence Sarkozy par la réforme constitutionnelle de 2008, désireux de ressembler aux USA avec la même limitation 5/25
Cette réforme très faiblarde n'empêche pas les dérives présidentialistes, dont le fameux inefficace RIP. Or, l'UMP, devenu LR, a largement voté la réforme constitutionnelle de Sarkozy, cette limitation du mandat présidentiel, dont l'actuelle secrétaire de LR Éric Ciotti 6/25
Certaines critiques à l'UMP s'étaient élevées en 2008, tel Myard, se disant de tradition gaulliste : "Le mimétisme... américain gagne du terrain". Il est vrai que la fidélité à Sarkozy avait primé pour d'autres, seulement 6 UMP avaient exprimé en vote une opposition 7/25
Notons que les 6 députés UMP ne sont actuellement plus députés à l'Assemblée nationale, ni le seule abstentionniste, ni même l'unique sénateur à avoir voté contre. Certains sont proches de la ligne Ciotti, dont Myard, qui lui a apporté son soutien 8/25
Macron a deux options pour réviser la Constitution. Il est possible d'écarter l'utilisation de l'article 11, portant un référendum direct au peuple, à l'image de De Gaulle en 1962 sur la question du suffrage universel direct, car Macron perdrait à l'évidence 9/25
Il reste l'article 89 de la Constitution, Macron devrait faire "voté par les deux assemblées en termes identiques" son projet de révision constitutionnelle. L'Assemblée nationale puis le Sénat devrait voter en faveur de ce projet constitutionnel. 10/25
Macron ne pourrait pas faire passer son projet sans le soutien de LR. D'une part, LR se déjugerait sur leur propre réforme de 2008 en agissant de la sorte. Ce serait à l'encontre de leurs propres intérêts politiciens 11/25
Soit, Macron fait ce que LR a toujours rêvé en terme de politiques néolibérales, mais l'appareil d'État est monopolisé par les proches de Macron. LR vise l'après Macron pour reprendre sa place centrale à droite 12/25
Le départ de Macron est synonyme d'attente de ses successeurs, aux mêmes idéologies, à l'instar du Président AURA Wauquiez, Édouard Philippe (son parti Horizons a t-il intérêt à soutenir cela). Ces derniers sont entourés de proches aspirant aux postes gouvernementaux 13/25
De plus, après ce vote des 2 chambres, il faudrait soit un vote par référendum, échec assuré, soit un vote en Congrès de 3/5 des suffrages exprimés. Sauf absents qui font baisser le seuil requis, c'est en théorie 555 parlementaires sur 925 (538 sur 896 exprimés en 2008). 14/25
Il faut préciser que les abstentions et les non-votants ne comptent pas dans le calcul du seuil de la majorité requise pour faire adopter en Congrès une révision constitutionnelle. 15/25
Assemblée nationale : (171 Renaissance + 51 Modem + 29 Horizons) + 62 LR = 313 parlementaires
Sénat : (24 Renaissance + 14 Horizons) + 145 LR + 57 UDI (allié LR) = 240
C'est 553 parlementaires pour voter la réforme constitutionnelle Macron, ce qui atteint la majorité 2008 16/25
Dans l'absolu, donc une participation de tous les parlementaires, il en manque 2 à Macron pour atteindre 555. Macron pourrait aussi aller piocher dans les 14 du groupe RDSE au Sénat, attelage de droite, de Renaissance au PRG, les amis de Delga ayant déjà pu soutenir Macron 17/25
Tout vote de LOIT, de RN en faveur d'une réforme constitutionnelle, permettant à Macron de demeurer au pouvoir (même si RN vote 50% du temps pareil), serait un suicide politique, à l'inverse de toutes les déclarations jusqu'à maintenant. Je n'envisage pas une telle option. 18/25
19 députés LR ont voté une motion de censure contre Macron, contre leur parti, dont des proches de Wauquiez qui veulent le pouvoir, ou proches Pradier. Ce qui dépasse largement ce qui serait tolérable en termes d'opposition pour que Macron passe sa réforme constitutionnelle 19/25
Il semble très peu plausible que Macron puisse passer la moindre réforme constitutionnelle sur des thèmes qui seraient trop empreints de divisions, comme la suppression du cumul des mandats 20/25
Ferrand joue au courtisan de la macronie, depuis sa défaite face à la NUPES (après une campagne peu digne de sa part), afin qu'on n'oublie pas sa petite place aux prochains remaniements, élections. Peut-être aussi une manière pour Macron de porter encore sa glorification 21/25
Ce qui est inquiétant est la réaction des proches de Macron, personnalités médiatiques, des élites, prêt à faire perdurer Macron au pouvoir ad vitam eternam. Ce serait pas dérangeant, car leur libéralisme politique est juste le vernis d'un néolibéralisme autoritaire 22/25
On en arrive aux racines de la pensée néolibérale de Lippman qui fait tout reposer sur l'autorité incontestable des leaders, experts vers une seule direction néolibérale, sans vision démocratique. Mon THREAD : racines autoritaires du néolibéralisme👇23/25
Il est hypocrite de s'offusquer d'un prétendu culte de #Mélenchon, alors que tous les militants disent : JLM aurait été élu pour instaurer un changement conditionnel, et il s'en va, notre programme. Nos idées passent avant la volonté d'un h, qui n'est pas Dieu le père 24/25
Cela ne doit pas nous faire occulter qu'on ne combat pas un homme, représentant des intérêts des très riches, du MEDEF, mais des politiques néolibérales, et peu importe qui peut porter ces politiques : d'un Cazeneuve, Hollande à un Macron à un Édouard Philippe à un Wauquiez 25/25
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