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D Azwaw ur ikennu. S yidim d wul. History aficionado, tribalism, assabiya, conservative. Anti-communist.

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THREAD sur un drame méconnu en Algérie: famine et épidémies dans l’Est Algérien à la fin des années 1860

Un cocktail de crise en Algérie commence en 1866 avec de mauvaises récoltes, l’appauvrissement massif des fellahs liés aux vols de terre du senatus consulte de 1863 et une sécheresse. Mais l’hécatombe commence réellement avec l’apparition du choléra sur une population affaiblie

Le choléra commence à se répandre d’ouest en est. Dans l’Est Algérien il commence à ravager l’Asif n Saḥel en premier lieu dans le department de Constantine à la fin de l’année 1866 après une année de sécheresse catastrophique

Dès le mois de décembre la région de l’Asif n Saḥel et des At Ɛebbas en Kabylie est ravagée par le choléra qui se propage par les lieux commerciaux

Le choléra décime les At Ɛebbas, et leurs voisins. Il s’agit d’une région d’importance capitale et ancien centre politique pour toute la région et qui seront très affaiblis pour la future révolte de 1871

Mais il ne s’agit que d’une première vague. La population est d’autant plus inquiète que les khouans les avertissent du châtiment subi. De plus, une éclipse solaire a eu lieu le 14 mars 1867 au printemps suivant. La population s’en remet à la protection divine.

Au printemps, la sécheresse reprend en avril 1867 malgré un peu de pluie l’hiver tout comme l’épidémie de choléra qui progresse vers l’est en direction du sétifois, au Bellezma et vers le constantinois, Skikda puis jusqu’à Annaba et la Tunisie. La population subit la famine

Durant l’été 1867, la maladie se propage dans toutes les régions et décime les Ziban où des scènes effroyables sont visibles à Biskra avec mille morts (de ceux qui ont déjà survécu à la sécheresse et à la disette)

Le choléra ne touche pratiquement pas les colons européens mais quasiment exclusivement les paysans des tribus rurales musulmanes comme le note avec un certains mépris le Dr Vital

L’amiral MacMahon, gouverneur général, ment ouvertement à l’Empereur sur la situation d’autant que l’épidémie ne touche presque que les indigènes et ne considère que l’angle sécuritaire du drame en cours

La famine affaiblit encore plus les survivants déjà éprouvés par le choléra et la sécheresse. Ils en sont réduits à une déchéance extrême. Les fellahs finissent par manger des racines et des pommes de pin…

On peut estimer qu’une génération entière de paysans pauvres a été décimée à Skikda et sa région durant l’été 1867

Une décimation démographique: les premières tribus touchées dont les At Mensur, At Abbas, At Mlikec, At Hemdun ont perdu la moitié de leur population. Il est probable que les régions de Collo et Skikda aient subis les mêmes pertes et cela avant même l’insurrection de 1871

La population des fellahs est décimée et affamée. Il n’y a pratiquement aucune offre de soin pour les traiter

Autre scène de misère suite à la famine… on ramasse les corps sur les routes et l’on abrège la souffrance des bébés d’autant que les mères ne peuvent plus les allaiter

La famine et le choléra auraient tué 70% des mâles en âge de combattre chez les Nemenchas et les Wlad Sidi Abid, c’étaient les populations les plus résistantes. Ces chiffres doivent être encore plus élevés pour les femmes vieillards et enfants

Au martyr de tribus de Tebessa et des Wlad Reccac, s’ajoute au début de 1868 une reprise du choléra doublée de typhus. Les gens volaient pour être emprisonnés et nourris

Une estimation basse de la mortalité et scènes de famine extrême dont un 285 pour 1000 effroyable recensé à Tebessa

Estimation basse de la mortalité et scènes de famine extrême.

Les enfants mangent de l’herbe et des feuilles d’arbres pour survivre d’autant que l’hiver 1862 est très rude et l’automne a vu une invasion de sauterelle

Le bilan est ici une estimation basse avec une moyenne de 20% de perte de population. Les naissances nont pas compensé les morts. Des Ferqat entières ont été décimées

Mais d’autres régions sont plus touchées: les Allaouana des Nemenchas et les Wlad Abdennour de la région de Chelghoum Laid ont perdu la moitié de leur population en trois ans

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