On nous dit qu’il faut juger Louis Sarkozy sur le fond : j’ai donc lu le livre qu’il a co-écrit avec sa mère.
Rejet du christianisme, légalisation du cannabis, lavage de couilles… Mon florilège des meilleurs extraits ⤵️
En 2019, le trumpisme n’est pas encore à la mode chez les expatriés français aux États-Unis. Louis Sarkozy évoque « le grand Donald orange », parmi les « climatosceptiques butés », au milieu d’une succession de lieux communs sur « le populisme » et « le nationalisme ». Amusant.
À l’inverse, Obama est évidemment un homme de raison. L’occasion pour Louis Sarkozy de marteler que le consensus scientifique prime sur la remise en cause des « discours officiels ». Nous sommes un an avant le covid : ce passage a quelque chose de savoureux rétrospectivement.
Louis Sarkozy défend la dépénalisation du cannabis. Et pas qu’un peu : « à 300% », rien que ça. Avec des arguments philosophiques solides ! Il faut légaliser, car « le cannabis est partout ». La relève de la pensée conservatrice est assurée, Carl Schmitt peut dormir tranquille.
S’ensuivent de longues pages boursouflées d’arrogance sur les religions, « obstacles majeurs à l’émancipation des femmes ». Aucune distinction entre islam et catholicisme : Louis Sarkozy nous le dit, la burka et l’absence de femmes prêtres dans l’Église, c’est la même chose.
Petite fixation sur le christianisme… On apprend que « la Bible est patriarcale ». Louis Sarkozy a compté : « 7% de femmes ont un nom » dans les Écritures ! Sans compter le machisme du péché originel… Ça ne serait pas ça, le « wokisme de droite » ?
Je vous épargne les passages effroyablement prétentieux (notamment celui où Louis Sarkozy nous livre son évaluation personnelle de chacun des dix commandements). Ce qu’il faut retenir : concernant l’antisémitisme, l’islam n’est pas plus coupable que le catholicisme.
La conclusion est sans appel : la religion est « un obstacle à la cohésion sociale ». Contrairement à la mixité. Elle n’est pas un socle pour l’éducation des enfants… « et encore moins le christianisme ». À ce stade, on est plus près de Mélenchon que de Napoléon.
Fait notable : le mot « immigration » n’apparaît pas une seule fois dans ce livre. On trouve tout de même cette ode touchante au multiculturalisme, à travers la figure du beau-père, Richard Attias, dont les « origines orientales » sont un « supplément d’âme ».
Une bonne dizaine de pages évoquent les années d’internat de Louis Sarkozy dans une institution militaire. C’est digne d’un mauvais roman d’apprentissage, mais il y a quelques passages profondément émouvants...
En résumé : ce n'est pas si horrible que ça, malgré cette prétention à la limite du supportable (le pari de Pascal est « intellectuellement cheap »...). On retrouve le laïus habituel du centre : vaguement libéral, vaguement conservateur, obsédé par le métissage. Ce qui frappe…
… c'est que ce livre a été écrit en 2019 et que Louis Sarkozy a déjà changé de créneau depuis. Aucune conviction réelle : un simple condensé des idées « bankables » de l'époque. Or l'époque change. Alors Louis change d'idées. Et il en changera encore demain.
En conclusion : Louis Sarkozy est sans doute très sympathique, mais sa démarche opportuniste n'apporte rien au débat. Lui donner la parole n'a aucun intérêt. Que les médias "de droite" s'intéressent plutôt à ceux qui, à défaut d'un patronyme présidentiel, ont de (vraies) idées.
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