Xavier Poussard Profile picture
Journaliste d'investigation français installé en Italie. Rédacteur "La Lettre de Xavier Poussard". Auteur ''Becoming Brigitte''

Jul 22, 7 tweets

🚨Breaking News. Brigitte Macron poursuit Xavier Poussard pour… cyberharcèlement !

Convoqué le 21 juillet 2025 au bureau milanais de la Divisione Investigazioni Generali e Operazioni Speciali (DIGOS, police politique italienne), l’auteur de #BecomingBrigitte s’est vu signifier qu’il serait entendu prochainement à la suite d’une plainte de Brigitte Macron pour « cyberharcèlement ». Dans le procès-verbal de cette plainte que nous avons pu consulter, Brigitte Macron raconte au commissaire divisionnaire qui s’est exceptionnellement déplacé à l’@Elysee : « Je n’ai pas un séjour à l’étranger sans que l’on m’en parle. Il n’y a pas un conjoint de chef d’Etat qui n’est pas au courant » de la rumeur sur sa transidentité.

Mais, pour exister juridiquement, le cyberharcèlement doit avoir entrainé une altération de la santé mentale de la personne qui se dit visée, en l’occurrence Brigitte Macron. Or, comme le révèle le dossier, Brigitte Macron a refusé de se soumettre à cet examen auprès de l’Unité Médico-Judiciaire.

Ironie de l’histoire, la Loi Schiappa de 2018 qui institue en France le délit de cyberharcèlement passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, est aussi la loi qui allonge le délai de prescription pour les détournements de mineur. Ce délai a ainsi été repoussé à 30 ans -contre 20 précédemment- à compter de la majorité du mineur -18 ans en France-, c’est-à-dire au 21 décembre 2025 pour ce qui est des circonstances dans lesquelles « Brigitte » s’est liée à @EmmanuelMacron, né le 21 décembre 1977.

Pour caractériser ce « cyberharcèlement » comme une « action de groupe », les autorités françaises ont sélectionné une dizaine d’internautes anonymes ayant retweeté ou commenté des contenus relatifs à Brigitte Macron. Ensuite, la police a demandé à @Google ou à @X de fournir les données relatives aux numéros de téléphones associés à leur compte. Puis, une fois identifiés, ces individus ont été placés sous surveillance policière à leur insu pendant des mois (déplacements tracés, relevés de comptes bancaires, etc.). Enfin, en décembre 2024, de façon simultanée, tous ont été perquisitionnés et placés en garde-à-vue, dont une personne handicapée à 75%. La police leur a alors posé des questions du type : « connaissez-vous Xavier Poussard ? »

Pour rappel, cette opération avait été pilotée depuis l’@Elysee par le préfet Patrice Faure, directeur de cabinet de la présidence de la République, ce qui constitue non seulement une intervention du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire – atteinte manifeste à la séparation des pouvoirs qui est le socle d’un régime démocratique -, mais aussi un détournement des moyens de l’État pour régler une affaire de nature privée puisque Brigitte Macron ne bénéficie d’ aucun statut particulier en France où le statut de « Première dame » n’existe pas.

Tout au long de l’enquête menée intégralement à charge, Xavier Poussard est présenté comme l’« instigateur » d’une campagne de « cyberharcèlement » visant Brigitte Macron, la vice-procureure du Parquet de Paris allant jusqu’à donner pour « instruction de caractériser le rôle d’instigateur de Xavier Poussard », accusé de « complicité de cyberharcèlement par instigation ».

Or, dans son travail de journaliste d’investigation, Xavier Poussard n’a fait que de couvrir l’affaire Trogneux, c’est-à-dire les poursuites engagées par les familles Trogneux et Auzière, contre Natacha Rey qui accusait Brigitte Macron d’être née homme sous le nom de Jean-Michel Trogneux. Les conclusions de Xavier Poussard n’ont pas été publiées sur les réseaux sociaux mais uniquement sur support papier, que ce soit à travers la lettre d’informations confidentielles qu’il a dirigée jusqu’en novembre 2024, puis à travers le livre #BecomingBrigitte.

À chaque étape, c’est la stratégie médiatico-judiciaire aussi excessive que désastreuse adoptée par l’@Elysee qui a favorisé l’expansion de la « rumeur » par effet Streisand.

- Cantonnée sur sa page Facebook, la thèse de Natacha Rey a, dans un premier temps, été publiée par Xavier Poussard sous la forme interrogative parce que la première garde-à-vue de Natacha Rey à l’été 2021 constituait une base factuelle pour la relayer.

- Puis, l’annonce par Brigitte Macron de poursuite contre Natacha Rey en décembre 2021 a donné lieu à une dépêche de l’agence @Reuters qui a suscité une première vague de reprises à l’international.

- En mars 2024, l’affaire s’est exportée aux États-Unis via une dépêche de l’@afpfr rapportant la déclaration d’Emmanuel Macron selon laquelle « ceux qui disent que ma femme est un homme » est son « pire souvenir de président de la République ».

- Plus récemment, l’épisode de la gifle à Hanoï a connu un écho qu’il n’aurait sans doute pas eu si l’@Elysee n’avait pas assuré que les images d’@AP avait été « générées par l’IA » et « boostées par les russes ».
Bref, à l’avenir, l’affaire Trogneux sera citée dans toutes les écoles de communication comme l’exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de relations publiques. Mais comme les Macron inversent tout, ils cherchent maintenant des coupables et désignent Xavier Poussard comme « l’instigateur », comme si ce dernier (dont la présence sur les réseaux sociaux se résume à un compte X créé qu’en février 2025), avait les moyens d’« instiguer » une campagne mondiale de « cyberharcèlement ».

Un bon exemple de cette inversion accusatoire est donnée par la photo de Brigitte Macron mainte fois citée dans le dossier « cyberharcèlement ». Cette photo, initialement publiée dans l’édition slovène d’@ELLEmagazine, est issue d’un shooting de paparazzi au Fort de Brégançon, la résidence d’été de la présidence de la République, où les Macron avait pourtant fait construire une piscine, précisément pour pouvoir se baigner à l’abri des… paparazzi .

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