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Soupe de vatnik officielle de @P_Kallioniemi en français & soupes maison aux petits oignons. 🍜

Oct 23, 22 tweets

Dans la Soupe Vatnik du jour, nous présentons la « Bourde de Budapest », comment elle fait suite au Fiasco en Alaska d’il y a deux mois, et les tergiversations de Donald Trump depuis neuf mois concernant l’aide à l’Ukraine et des sanctions efficaces contre la Russie.

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Il y a deux mois, Trump a humilié les États-Unis en déroulant le tapis rouge pour le dictateur et criminel de guerre Vladimir Poutine, se comportant comme son valet ou son admirateur, sans s’approcher de la paix d’un iota.

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Pire, le principal résultat de cette humiliation a été de retarder des sanctions sérieuses contre la Russie, que le Congrès américain était sur le point d’adopter. De deux semaines en deux semaines, Trump se dégonfle à chaque ultimatum annoncé, depuis neuf mois maintenant.

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Dans le dernier épisode, Trump avait promis des missiles Tomahawk, mais a décidé d’en parler d’abord avec l’envahisseur. Après un appel téléphonique de 2 heures, Trump a annoncé que l’Ukraine n’en recevrait finalement pas, car — surprise ! — cela ne plairait pas à Poutine.

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L’autre annonce : une rencontre prévue avec lui à… Budapest. Il fallait oser : en 1994, c’est là que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Ukraine et la Russie ont signé le mémorandum de Budapest, reconnaissant les frontières et la souveraineté de l’Ukraine, Crimée comprise.

5/22

Sous forte pression américaine, l’Ukraine a, en échange, remis toutes ses armes nucléaires — alors le troisième plus grand arsenal du monde — à la Russie, lui permettant ainsi de l’envahir plus tard et d’exercer son chantage nucléaire sur le monde.

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vatniksoup.com/en/nuclear-thr…

De nombreuses armes conventionnelles furent également détruites ; les bombardiers stratégiques furent soit démantelés, soit remis à la Russie. Oui, les mêmes que la Russie utilise aujourd’hui contre les civils ukrainiens, détruits lors de l’audacieuse opération Spiderweb.

7/22

L’Alaska était un excellent choix — pour Moscou : cet État fédéré américain appartenait autrefois à l’Empire russe, avant d’être vendu aux États-Unis. Les Russes diffusent depuis de la désinformation à ce sujet à leurs enfants et rêvent d’un retour de l’Alaska sous leur joug.8/22

Budapest, souvenir du Mémorandum mis à part, est aussi un excellent choix — pour Poutine et Orbán. La Maison-Blanche a refusé de dire de qui venait l’idée.
Poutine a une fois encore gagné du temps pour continuer à bombarder l’Ukraine, sans rien céder, et même y gagner.

9/22

Depuis des années, le Kremlin teste les limites de l’UE et de l’Otan : invasion d’un pays européen, guerre hybride contre l’Union elle-même, violations répétées de l’espace aérien de l’Otan… Attaques de plus en plus agressives, suscitant à chaque fois bien peu de réactions.10/22

En atterrissant à Budapest, Poutine continuerait de tester jusqu’où il peut aller dans ses affronts au droit international. Malgré la notification de son retrait, la Hongrie reste tenue par le Statut de Rome à l’arrêter pour ses enlèvements génocidaires d’enfants ukrainiens.11/22

Poutine aurait déjà dû être arrêté en Mongolie, mais il s’agit d’une guerre sur le sol européen : la Hongrie étant membre de l’UE, la provocation serait pire. L’UE n’a d’ailleurs ni été consultée ni invitée. Une Europe affaiblie et divisée : tout à l’avantage du Kremlin.

12/22

Rappelons que la Russie a déclenché cette guerre en 2014, lorsque les Ukrainiens ont protesté contre Ianoukovitch parce qu’ils voulaient appartenir à l’Europe et à l’UE, au lieu d’être soumis à Moscou, opprimés et appauvris, comme la Biélorussie.

13/22

Pour Orbán, autocrate corrompu qui ruine la Hongrie dans la tradition de Ianoukovitch, accueillir cette rencontre est censé renforcer sa popularité avant des élections difficiles. Qu’Orbán et Poutine s’entraident paraît tout à fait logique.

14/22

Il est plus surprenant que l’entourage « MAGA » de Trump soit, lui aussi, séduit par le modèle de gouvernance autoritarisme-corruption-pauvreté. Mais il est en réalité relié à Orbán à travers la famille Carlson, le think tank Heritage et la CPAC.

15/22

Après son appel avec le dictateur russe, Trump a rencontré Zelensky, accompagné de son « ministre de la Guerre » Pete Hegseth, qui portait… une cravate « drapeau russe ». Son ministère avait déjà posté des drapeaux russes lors de la Journée du drapeau américain.

16/22

On ne sait même pas ce que Trump espère que l’Ukraine accepte : céder des territoires clés à la Russie ? Un cessez-le-feu ? Mais c’est bien Poutine qui refuse : c’est lui qui a déclenché cette guerre et qui espère encore atteindre ses objectifs génocidaires.

17/22

Même avec un cessez-le-feu, les atrocités se poursuivraient sous l’occupation, et la guerre reprendrait une fois la Russie réarmée. Lorsqu’un camp est déterminé à massacrer et asservir l’autre, il n’y a guère de place pour la négociation en dehors du champ de bataille.

18/22

Et de fait : tandis que Zelensky s’est dit prêt à se joindre aux discussions, la partie russe a déjà fait savoir qu’elle ne comptait rien céder. Trump se plie en quatre pour les aider, pendant que les Russes se moquent ouvertement de lui.

19/22

Poussé le bouchon trop loin ? Aux dernières nouvelles, le sommet semble reporté ou annulé, Trump sanctionnant — enfin — la Russie. Mais c’est peu et tard, et Trump pourrait à nouveau se laisser manipuler, au lieu d’augmenter la pression jusqu’au retrait des troupes russes.20/22

En conclusion, rien de bon n’est à attendre de Budapest. Si Trump voulait vraiment faire plier Poutine, il aurait pu le faire par téléphone — avant même de (re-)devenir président, comme promis à plus de 50 reprises.

21/22

Au lieu de cela, Trump n’a apporté qu’un cycle sans fin de paroles creuses, de promesses brisées, de délais reportés, et d’ultimatums sans suite.

Et la guerre continue.

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