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Mon métier de la Route subit de plein fouet, depuis déjà 20 bonnes années, une délocalisation déloyale et impitoyable, une véritable destruction en règle de toute la profession.
Il subit aussi, depuis la même époque du début des années 2000, un mouvement inexorable qui a été mis en place dans les années 90 (les années Bill Clinton, Tony Blair, Mitterrand-Chirac-Raffarin-Jospin...), et qui consiste
à détruire aussi la stabilité, la cohésion sociale, et la valeur du travail, dans mes professions de la Route.
À l'international, nous sommes remplacés par la délocalisation agressive et déloyale des autres pays pauvres de l'Union Européenne
(et de pays comme la Turquie), qui travaillent à des tarifs du Tiers-Monde contre lesquel on ne peut pas lutter.
Et localement, en plus de voir nos avancées professionnelles, sociales et humaines systématiquement détruites,
nous sommes aussi systématiquement et inexorablement remplacés par des immigrés qui acceptent de travailler dans des conditions de plus en plus déplorables, pour des salaires de plus en plus bas,
qui n'ont pas la notion que nous avions de la valeur de notre travail, ni la même façon de travailler et d'envisager l'éthique, l'idée du travail bien fait, dans la cohésion commune.
C'est un "grand remplacement" concret et factuel que nous vivons au travail,
avec des gens qui ne voient pas les choses de la même façon que nous, qui ne donnent pas la même valeur aux mêmes choses que nous, professionnellement s'entend, tout comme humainement, et qui procèdent aussi au "grand remplacement" de nos valeurs d'éthique et de travail.