[Thread] sur la phobie sociale, ou trouble anxiété sociale
Et sur pourquoi ce trouble, souvent très invalidant, est pourtant très peu connu du grand public
Le trouble anxiété sociale ou phobie sociale concernerait entre 3 et 13 % de la population. Il débute généralement entre 10 et 20 ans, et peut durer très très (très) longtemps si il n’est pas pris en charge
Il faut commencer par ne pas la confondre avec la timidité, qui n’est pas un trouble mais une tendance durable à présenter de l’inhibition ou de la réserve face à ce qui est nouveau. Avec le temps, les timides sont plus détendus.
40 à 60 % des gens se disent timides.
Dans le trouble anxiété sociale, on est sur une forme intense et invalidante d’anxiété sociale.
Elle se manifeste par une peur intense et incontrôlable.
Elle est déclenchée par certaines situations sociales angoissantes.
La personne redoute ces situations et développe de nombreuses stratégies pour les éviter.
Sa vie finit par s’organiser pour ne plus y être confronté
(Dessin de Muzo dans le livre « rire et guérir « , de Christophe André et lui)
(Dessin de Muzo dans le livre « rire et guérir » de Christophe André et lui)
Les critères utilisés pour les études évoquent cette peur lors des situations sociales où la personne peut être observée par les autres. Comme lorsqu’on a une conversation informelle, qu’on mange devant les autres, qu’on parle devant les autres (à ne pas confondre avec le trac)
La conséquence est que la personne va agir d’une manière anxieuse qui peut amener le regard négatif des autres, le cercle vicieux démarre.
La personne va alors commencer à éviter les situations sociales, ce qui peut ancrer la croyance qu’elle a échappé à un danger. Elle peut également y aller avec néanmoins un ressenti douloureux de l’épisode qui va amener une anticipation anxieuse du suivant
Les croyances fondamentales peuvent être regroupées en deux principaux thèmes :
-Un désir exagéré de faire bonne impression face à l’autre et d’effectuer des performances sociales quasi parfaites
-une faible estime de soi avec notamment l’impression de ne pas être socialement compétent
Par ailleurs, des symptômes physiques peuvent s’associer : tremblements, rougissements, transpiration...ce qui renforce la sensation d’appréciation négative
La personne se sent en effet très largement observée (bien plus que la réalité), et à la sensation que le moindre symptôme physique va amener l’autre à se rendre compte de son malaise
Il va également screener en permanence les réactions de l’autre et les interpréter à son désavantage
(Dessin de Muzo dans le livre « rire et guérir » de Christophe André et lui)
La personne peut également mettre en place des comportements qui vont la sécuriser sur le long terme, mais peut aggraver les difficultés sur le long terme, comme être silencieux, parler peu ou rapidement si c’est absolument nécessaire par exemple
Et puis il y a ce fameux Examen Post-Mortem, que j’évoquais dans ce tweet, et qui apparemment est très répandu
Il s’agit là d’un comportement systématique et source de souffrance importante. Cela renforce également le côté désagréable de la socialisation
La plupart du temps les personnes vont reconnaître le caractère excessif et non raisonnable de la peur. Mais cela n’empêche pas les ressentis et les comportements d’évitements
Une des raisons de retard diagnostique est probablement qu’il s’agit d’un trouble « silencieux » qui souvent ne pose problème qu’à la personne qui en est atteinte.
« La société les tolère très bien, eux qui ne dérangent pas et font tout pour passer inaperçu » André. C
D’ailleurs la définition comme trouble est récente
(Dessin de Muzo dans le livre « rire et guérir » de Christophe André et lui)
Ils peuvent passer pour des personnes froides, distantes, bizarres, plus que pour des personnes timides
Alors que faire?
Déjà un diagnostic. Car savoir ce que l’on est souvent un premier pas important.
Le diagnostic se fait avec un professionnel, mais psychomedia a mis en place une échelle en ligne (créé par Liebowitz pour une auto-evaluation) (mais ne signe pas le diagnostic)
La notion de souffrance et d’évitement sont deux critères majeurs
Les prises en charges possibles selon les dernières recommandations sont la psychothérapie, le traitement médicamenteux, ou l’association des deux
La psychothérapie est une forme de thérapie comportementale et cognitive, basée par exemple sur la rediscussion des croyances, des expositions à des situations évitées ou à des sensations, ou encore des apprentissages pratiques comme savoir s’affirmer
L’approche médicamenteuse se fait par les (bien mal nommés) antidépresseurs.
Le choix de l’approche peut se faire par ce genre de tableaux :
Et voilà, ce thread est terminé, merci pour votre lecture
(Dessin de Muzo dans le livre « rire et guérir « , de Christophe André et lui)
Thread : la psychothérapie interpersonnelle, alternative et complément aux antidépresseurs
La thérapie interpersonnelle a été crée sous sa forme la plus précise par Klerman et Weissman dans les années 70. L’idée était de créer une psychothérapie complémentaire aux traitements antidépresseurs pour faciliter la sortie de l’épisode dépressif
La thérapie interpersonnelle présente plusieurs particularités. La première : elle a un début, un milieu, une fin. Elle se base sur un temps défini à l’avance entre le patient et le thérapeute avec un nombre défini de séances
Un PowerPoint sur le lien entre créativité et trouble de l’humeur par le Pr Jean-Michel Aubry à l’asso Argos.
Je vous fait un thread pour ceux qui préfèrent docs.google.com/presentation/d…
La créativité serait ce qui amène quelque chose de nouveau, d’original, en complément de quelque chose d’utile
« L’impulsivité » et « l’ouverture à de nouvelles expériences » sont deux dimensions qui seraient plus présentes dans les trouble bipolaires que dans la population générale, et serait source de créativité