Thread by @Samanthabailly

{THREAD} Le président du SNE livre dans @LesEchos une interview au sujet du #RapportRacine : c'est la réplique qui vise à détourner l'attention des principales revendications des auteurs et autrices. Analyse👇

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On admet qu'il y a paupérisation des auteurs, mais ce n'est pas si important car tout le monde irait mal. Le sujet, ce ne serait pas les créateurs et créatrices, mais la filière économique du livre ! On change donc le focus du sujet du rapport. 👇

On explique à Bruno Racine qu'il n'aurait pas fait un travail abouti car son rapport ne porterait que sur les créateurs et créatrices. Doit-on rappeler que la mission était de focaliser enfin sur les éternels oubliés que sont ceux et celles à l'origine de cette économie ? 👇

Le #RapportRacine manquerait de chiffres : alors c'est curieux, car côté chiffres, le SNE affiche une vitalité économique débordante dans ses communiqués. Prenons le secteur BD : une année record, avec 555 millions de chiffres d'affaires, soit + de 9% ! 👇

La stratégie vise toujours à mélanger les petites structures indépendantes (librairies de 1er niveau, éditeurs indépendants) avec le reste des acteurs économiques dominants du secteur du livre. Peut-on parler de fragilité en voyant le résultat d'Hachette Livre ? 👇

Chiffres intéressants, car faux : dans ces "droits d'auteur", combien sont-ils reversés à des auteurs et autrices français ? Puisque les cessions étrangères sont bien généreuses en comparaison de nos rémunérations. Et combien aux directeurs de collection de façon illégale ? 👇

On arrive au cœur de la revendication : une rémunération minimum. Impossible, nous dit-on ! Il faudrait pour cela produire moins de livres... euh mais attendez, ne fait-on pas le constat que c'est la surproduction qui étouffe aujourd'hui auteurs et libraires ? 👇

La meilleure partie : attention, surtout, auteurs et autrices, n'essayez pas d'en vivre. Merci, nous savons que les secteurs de la création sont profondément incertains. Mais pourquoi devrions-nous moins vouloir en vivre que tous les autres professionnels d'une économie ? 👇

Le déclencheur de la crise serait... le @MinSoliSante ! Alors on ne nie pas que notre statut est très mal géré depuis 1975, que les réformes sans précaution depuis une décennie nous mettent à mal. Mais cela n'aurait rien à voir avec la chute drastique des rémunérations ? 👇

Bon et puis regardons cette AGESSA dénoncée par le SNE, qui l'a co-fondée et qui siège à son bureau... mais attendez, ce ne serait pas le SNE lui-même ? Les groupes éditoriaux qui payent 1,1% de cotisations sociales et qui ont piloté notre régime de sécu défaillant ? 👇

Je peux parler librement des négociations dans le cadre du CPE, car je n'y siège plus : ça n'avance pas. J'en ai fait, des réunions, et de fait, la situation est gelée. Quelques heures de discussions par an, sans conséquences concrètes, ce n'est pas un solide dialogue social 👇

Alors on voit quel agenda accepterait le SNE : le livre d'occasion (pour récupérer de l'argent sur une taxe), la baisse du nombre de lecteurs (non avérée statistiquement) et la transparence (il se tramerait un outil de transparence dont on ne sait rien) 👇

Sur la baisse des lecteurs, c'est un argument qu'une éditrice a employé devant le président de la République, qui a déjà été balayé par cette étude statistique récente du @LeCNL : il va vraiment falloir détourner l'attention de la rémunération des auteurs autrement 👇

Pour finir, sur la transparence : aucun outil de sorties caisses ne peut se développer sans les auteurs et autrices, et sans un tiers de confiance. Soyons très clairs. Nous voulons un moyen fiable de contrôler nos ventes 👇

Rappelons le principe du droit d'auteur : une rémunération proportionnelle sur les ventes. Et devinez quoi ? On ne peut pas avoir accès à ces informations au XXIe siècle. Réparer ça, ce serait vraiment la base de la base pour bondir de quelques siècles 👇

Maintenant, revenons au sujet principal : la rémunération des auteurs et autrices et leurs conditions de création, qui se dégradent faute de régulation et de règles dans la loi. Cette interview illustre à elle seule la nécessité du #RapportRacine 👇

Il faut mettre en place ce Conseil des Artistes-Auteurs pour un dialogue social solide, sous l'égide de l'Etat, avec un calendrier très clair de mesures qui doivent être entérinées pour rééquilibrer le rapport de force entre créateurs et diffuseurs 👇

Etrangement, les éditeurs indépendants, les plus fragiles, ont soutenu sans aucune hésitation nos revendications. N'y a-t-il donc pas comme un réel problème de prise de conscience de la nécessité de sauver les métiers créatifs ? 👇

Le #RapportRacine a tout le potentiel pour reconfigurer les rapports de force et l'équilibre entre créateurs et diffuseurs. Le temps est venu. La question n'est plus l'industrie, mais bien le traitement des créateurs eux-mêmes dans cette économie.