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« J’ai retrouvé la phrase de Stendhal qui s’applique à toi : « Mais mon âme à moi est un feu qui souffre s’il ne flambe pas ! »
Flambe donc ! Moi, je brûlerai. »

Albert Camus à Maria Casarès, 26 août 1948.
« ...mais tous les bonheurs du monde ne valent pas une souffrance avec toi. »

Albert #Camus à Maria #Casarès, 1er juillet 1949. Au départ de Camus pour une longue tournée de conférences en Amérique du Sud tout l’été 1949.
« Je suis dans l’air, dans le soleil, dans la pluie, dans le feu, dans tout ce que j’aimerais si j’étais près de toi, dans tout puisque j’aime tout quand tu es à mes côtés. »

Maria #Casarès à Albert #Camus, lundi 11 juillet 1949.
« J’attends notre heure, la lumière oblique, cette pause entre le jour et la nuit. La paix viendra, sûrement. Mais je n’imagine pas d’autre paix que celle de nos deux corps liés, de nos regards livrés l’un à l’autre - je n’ai plus d’autre patrie que toi. »

Camus à Casarès, 17.07
« si tu avais été là nous aurions souvent souri ensemble. Je voyais mieux à quel point tu occupais ma vie quotidienne, mêlée au plus petit détail, entrée littéralement en moi. C’est pour ça que je traîne ce vide, cette absence en moi, cette distraction du cœur »

A à M, 8 août 49
« Puisque cette lettre est la dernière, que je te dise au moins ce que tu dois savoir, que je n'ai jamais cessé de t'aimer pendant ces deux mois, que tu as été ma pensée la plus neuve et la plus ancienne, mon appui, mon refuge, ma seule souffrance. »

Albert à Maria, 21 août 1949
« Abandonne-toi comme je m'abandonne à toi - sans réserves. Plus on donne, et plus on a à donner, c'est la loi. Et pour moi, je n'ai jamais été aussi sûr de ce que je suis qu'à partir du moment où je me suis laissé aller vers toi. »

Albert Camus à Maria Casarès, 16 septembre 49
"Ce mot seulement pour t'accueillir ce soir, pour te dire qu'un jour sans toi est un jour qui n'en finit plus, une ville sans jardins, une terre sans ciel... pour te dire aussi que rien ne nous séparera jamais en ce monde, noués l'un à l'autre."

Albert à Maria, 20 décembre 1949
"Est-ce que tu vis comme moi, toi? Peux-tu regarder le ciel, ce vaste paysage devant toi, la chambre de l’hôtel, les yeux de quelqu’un, sans penser à moi ou à travers moi? Peux-tu être ému sans moi? Moi non[...] Tu es confondu à mon cœur, à mon âme, à mon corps."

M à A, 06.01.50
Lettre de #Camus, le même jour:

« ...notre amour a la force et la profondeur des mers et tout ce qui le contrarie, même en nous-mêmes (tes colères, mes distractions), n’a pas plus d’importance que les cailloux qu’on y jette. Quelques ronds et la mer est toujours là. ».
A nouveau séparés en janvier 1950. Albert Camus, qui souffre de tuberculose, est en cure pour trois mois à Cabris, près de Grasse.
Lettre de Maria Casares du dimanche 9 janvier.

« Trop longtemps me sépare encore de toi pour accepter un moment de paix ou de repos. »
Casarès incarne alors Dora dans "Les Justes" :

« La plus grande qualité des Justes est de donner de la beauté à beaucoup de ceux qui viennent les voir. J’en suis de plus en plus touchée et je me désolé à la pensée de te savoir si loin pour ne pas pouvoir partager cette joie. »
Réponse de Camus dans sa lettre le 10 janvier :

« Content aussi que Les Justes marchent. Est-ce qu’ils t’aiment, est-ce qu’ils t’admirent comme il faut ? Est-ce qu’ils se rendent compte de ce que tu es ? Ce Paris me désespère pour son incapacité à saisir la vraie grandeur. »
« Moi non plus je n’ai pas demandé de t’aimer. Et maintenant encore je demande seulement de vivre. Ce n’est pas de ma faute si je ne peux pas vivre sans toi. »

Maria #Casares à Albert #Camus, 11 janvier 1950.
"Il est faux que l’amour aveugle. Il rend perceptible au contraire ce qui sans lui ne viendrait pas à l’existence et qui est pourtant ce qu’il y a de plus réel en ce monde: la douleur de celui qu’on aime.
[...]
Sans toi, une part de moi serait restée éternellement aveugle"

A à M
« Je t’attends, patiente. Les jours sont interminables, mornes, monotones, mais ils passent, et l’espoir de te savoir au bout de cette brume sans fin éclaircirait ma vie entière.
Je t’embrasse pour tous ces jours passés et à venir. »

Maria Casarès à Albert Camus, 13 janvier 1950
« J’aime la nuit, avec toi, les lieux clos, les campagnes retirées, les bouts du monde, mais avec toi. Alors j’attends, avec impatience ou avec rage, j’attends ces moments où le monde se dépeuple, où tout se tait, où il n’y a que nous et ces chevaux noirs, tu sais »

A à M, le 16
« Parle-moi du toi que j’aime, celui qui frissonne un peu. Laisse-toi aller. Ne te contrains pas avec moi, sous prétexte de ne pas m’inquiéter ou de m’aider. Quand tu te dépouilles devant moi, je comprends enfin pourquoi j’ai été mise au monde. »

M à A, le même jour
« Il ne faut plus que tu dises "Nous nous aimons. Nous triompherons de tout" mais "Nous nous aimons et nous avons triomphé de tout". Car, mon cher amour, je ne sais pas si tu te rends compte, mais nous voici en pleine victoire. »
Réponse de #Camus quelques jours plus tard :

« Mais maintenant que nous avons gagné notre certitude, nous pouvons trouver la récompense, fuir toute cette hideuse vanité qui nous entoure, et vivre un peu plus dans la vérité. »
« De si loin, je juge mieux de tout, de ce qui compte et de ce qui ne compte pas. »

Albert #Camus à Maria #Casarès, lundi 23 janvier 1950 #correspondance
« Aujourd’hui, j’avais un besoin presque physique de ta lettre. Comme on a besoin d’une planche où se raccrocher.
[...] Ta lettre était là, fidèle, et j’ai eu un grand élan de gratitude et d’amour qui me jetait vers toi. »

Camus à Casarès, 24 janvier 1950
« Une mauvaise nouvelle: George Orwell est mort. Tu ne le connais pas. Écrivain anglais de grand talent, ayant à peu près la même expérience que moi et exactement les mêmes idées. Il faisait partie du très petit nombre d’hommes avec qui je partageais quelque chose. »
A à M, le 25
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