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Nouveau communiqué sur le COVID et le BAC 🔽

Les déclarations du ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer du 3 avril 2020 ne rassurent pas nos inquiétudes concernant la réforme du baccalauréat, et plus généralement les épreuves de collèges et de lycées qui devaient se dérouler d’ici la fin de l’année scolaire 2020.

Lors de son allocution, le ministre de l’Éducation a annoncé l’annulation des épreuves de baccalauréat général, professionnel, du brevet des collèges et des BTS de la fin de l’année scolaire, sauf l’oral du bac de français en cas de reprise des cours avant la rentrée 2020.

Il a également annoncé la prolongation des cours jusqu’au 4 juillet, aussi dans la cas où les cours reprendraient avant la rentrée 2020, tout cela en raison de la pandémie de Covid-19.

Les épreuves seront remplacées par le contrôle continu, c’est-à-dire la moyenne générale des élèves durant l’année scolaire 2019-2020, excepté les interrogations réalisées pendant le confinement. Nous trouvons cela inacceptable.

D’une part, l’attribution des diplômes en fonction du contrôle continu est problématique car facteur d’inégalités. Le contrôle continu présent dans la réforme du bac posait déjà problème, bien qu’il était auparavant moins important dans la note finale qu’il ne l’est aujourd’hui.

En effet, cela attribue une valeur différente au diplôme selon l’établissement. On peut facilement envisager qu’un bac obtenu dans un lycée d’un quartier populaire sera considéré comme moins bon qu’un bac obtenu dans un lycée d’un quartier favorisé.

Cette discrimination à l’égard des lycées de banlieue déjà prouvée par les affectations via Parcoursup n’en serait que renforcée. De plus, il serait plus difficile d’obtenir son diplôme dans un lycée exigeant, la notation et les attentes n’étant pas les mêmes.

Le semblant d’égalité auparavant assuré par les épreuves nationales, en plus du contrôle continu en classe de première, est désormais disparu.

En outre, beaucoup d’élèves qui ont eu des problèmes pour suivre les cours avec régularité, pour des raisons de santé ou personnelles, comptaient sur les épreuves finales pour obtenir leur diplôme.

Ces élèves seront mis-es en grande difficulté car en plus de la suppression des épreuves finales, un jury d’examen des livrets censé veiller à l’équité entre les candidat-e-s jugera de la note finale en s’appuyant sur l’assiduité, l’engagement et la progression des élèves,

sans connaître leur situation.
D’autre part, Jean-Michel Blanquer a affirmé que la France avait réussi à mettre en place un enseignement à distance de façon homogène : si c’est le cas, pourquoi avoir décidé de prolonger les cours jusqu’au 4 juillet ?

Nous savons tou-te-s que cela n’est pas le cas, et que dans les faits, beaucoup d’élèves ne disposent pas du matériel informatique nécessaire, ainsi que de l’aide dont certain-e-s pourraient avoir besoin. Les inégalités scolaires sont donc maintenues et même renforcées.

Ainsi, les inégalités se creusant lors du travail à domicile seront elles-mêmes renforcées à la reprise des cours, tou-te-s les élèves n’étant plus au même niveau.

Finalement, le travail à la maison est très difficile et fatiguant, aussi bien pour les élèves que pour les professeur-e-s, et nous avons besoin de repos. Aussi, nous estimons que la décision de prolonger les cours jusqu’au 4 juillet est intolérable et hors-sol,

ce qui devient habituel de la part de ce gouvernement.

Ces mesures nous révoltent et nous comptons bien faire entendre notre colère : dès la sortie du confinement, nous serons dans la rue, et Blanquer peut s'attendre à nous trouver plus que déters !