@Phaetan1 @MedicusFR Alors, le problème se situe à 2 niveaux et, pour faire simple, ce qui a été fait à Marseille se rapporte à de l'expérimentation humaine illégale. L'idée, ce n'est pas du tout de faire chier en coupant les cheveux en quatre, c'est contraire à l'éthique de recherche minimale (1/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Pour bien comprendre les choses, les recherches impliquant la personne humaine (RIPH) sont divisés en 3 catégories avec des législations distinctes, de moins en moins strictes car de moins en moins dangereuses (2/n) 
@Phaetan1 @MedicusFR Les RIPH concernant des médocs, le cas qui nous intéresse ici, sont soit des RIPH3 (pas d'intervention, sans risque ni contrainte, de l'observationnel, en somme) soit des RIPH1, études à risques, sérieusement encadrées (3/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Pour que ce soit un RIPH3, il faut que ce soit le traitement de base pour la pathologie en question. Un truc pas controversé et bien connu, et pour lequel on ne fait rien de plus que la prise en charge habituelle. Ce n'est pas DU TOUT, le cas ici, pour plusieurs raisons (4/n)
@Phaetan1 @MedicusFR 1) On n'a pas encore de traitement qui fasse consensus sur le COVID-19
2) Les patients ont eu des scanners
3) Les patients ont eu des frottis nasopharyngés répétés.
Non seulement, ce n'est pas ce que des patients dans cet état clinique auraient eu n'importe où ailleurs (5/n)
2) Les patients ont eu des scanners
3) Les patients ont eu des frottis nasopharyngés répétés.
Non seulement, ce n'est pas ce que des patients dans cet état clinique auraient eu n'importe où ailleurs (5/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Ce sont aussi des actes qui ne sont pas anodins. Les frottis nasopharyngés, c'est très désagréable, les scanners, c'est irradiant. C'est pris en compte dans la législation, car l'inconfort et les risques sont tous pris en compte (6/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Par définition, tester un nouveau protocole sur une nouvelle maladie et surveiller les patients par frottis et imagerie médicale, ce n'est PAS observationnel. La pirouette des auteurs, c'est de dire "Bah, c'est comme ça qu'on fait à l'IHU, donc c'est notre standard habituel"(7/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Ce n'est pas comme ça que ça marche. Sinon n'importe quel zinzin qui traite les gens à sa manière pourrait expérimenter dans son coin. Ils disent aussi que c'est rétrospectif (regardé ce qui s'est passé) et non prospectif (regarder ce qu'il se passera) (8/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Ça non plus, ça ne tient pas, puis qu'on a assisté en direct à l'évolution puisqu'il publiait les chiffres AU FUR ET À MESURE sur Twitter. Par ailleurs, entre la première publication du tableau et la publication de l'étude, des patients sont morts (0,47% => 1,4%) (9/n)
@Phaetan1 @MedicusFR On est donc bien dans des données qui évoluent au fil du temps sur lequel on essaye de tirer des conclusions (prospectif) , pas des donnes déjà finies que l'on regarde a posteriori (rétrospectif). Ce qui nous amène aux considerations légales (10/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Un RIPH1, ce cas-ci, nécessite une autorisation d'un Comité de Protection des Personnes (CPP) et de l'ANSM. Ça n'a pas été fait. C'est donc une recherche sauvage, en dehors des lois de bioéthique, qui n'ont pas été créés pour emmerder Raoult (11/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Et ça nécessite aussi le recueil d'un consentement libre et éclairé écrit, pour prouver que les gens connaissaient les tenants et aboutissants exacts de de à quoi on les exposait. Ça n'a pas été fait non plus. C'est illegal, c'est grave, c'est ahurissant (12/n)
@Phaetan1 @MedicusFR Et, pour le dire platement, ça me troue le cul, qu'un mec qui viole les lois de bioéthique les plus élémentaires en recherche soit vu comme le champion de l'éthique face à des bureaucrates immobilistes et corrompus. (13/13)
