1/12 Thread sur les groupes jihadistes autour du lac Tchad ou pourquoi parler encore de Boko Haram n'a plus de sens ni de réalité comme le souligne fort justement @UnMecEnAfrique
2/12 La scission de Boko Haram remonte à 2016. A l’époque Boko Haram "filiale" de l’Etat islamique sous le nom d’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO ou ISWAP en anglais) s’est ainsi divisé en deux groupes. 
3/12 Un 1er groupe, sous la direction de Abu Musab al-Barnawi et Mamman Nura,a quitté le QG de Boko Haram, dans la forêt de la Sambisa et gagné le Lac Tchad, réussissant à rallier le gros des combattants jihadistes & obtenant la validation de l’EI, sous l’appellation EIAO (ISWAP)
4/12 En complément et à ce jour Mamman Nura a été assassiné par ses propres hommes et Abu Musab al-Barnawi a été retrogradé dans le groupe laissant sa place à Abu Abdallah Ibn Umar Al Barnawi.
5/12 Le 2e groupe issu de la scission, est dirigé par Abubakar Shekau, ancien commandant suprême de Boko Haram. Il a repris à une appellation ancienne, JAS (Jama’tu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad), avec les éléments restants.
6/12 A souligner qu'un autre groupe, dirigé par un Ibrahim Bakura dans la zone du Lac, a choisi de maintenir son allégeance à Shekau.Etabli dans la partie nigérienne du Lac, en face de Nguigmi, il vit de pillages et d'attaques, surtout au Niger, y compris contre l’EIAO (ISWAP).
7/12Le groupe de Bakura qui a commencé à frapper à l’est, avec des opérations contre des bases militaires et des convois au Cameroun et au Tchad,a mené en mars 2020, l’attaque de Bohoma,son opération la plus aboutie à ce jour avec la mort d'une centaine de soldats tchadiens Tchad
8/12 Entre EIAO et JAS, l’EIAO semble être le plus dangereux, du fait de ses liens avec l’Etat islamique et de ses relations relation avec l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), qui opère entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
9/12 La réponse militaire du Nigéria concentrée ces dernières années sur le Sud du Lac Tchad, là où l’EIAO a son centre de gravité à sans doute permis une montée en puissance du JAS sur le Nord du Lac.
10/12 Des tensions persistantes au sein de l’EIAO, auraient entraîné le départs de commandants de l’EIAO vers le camp du JAS mettant en évidence un système de vases communicants permettant à certains commandants de changer d’allégeance au fil des luttes internes.
11/12 Malgré les tensions au sein de l’EIAO et avec le JAS, les 2groupes restent résilients,agressifs:bien renseignés, capables de changer de zone d’opérations,à la recherche de cibles fragiles. Il profitent aussi que le Lac Tchad est difficile d’accès&peu/mal gouverné.
12/12En conclusion parler aujourd'hui encore de Boko Haram ne renvoit plus à aucune réalité.Face au côté robuste agile&souple de ces groupes jihadistes,même fragmentés en factions rivales,la menace pour les civils&militaires dans les 4 pays riverains du Lac Tchad reste très forte
