J'attendais que @arretsurimages publie (article du collègue @Tony_LePennec) pour vous parler des éditions départementales de @le_Parisien, et de l'immense perte que représenterait une régression de locales déjà saccagées de façon incompréhensible de 2016 à 2019 par la direction.
Mes constats sont issus de 5 ans de concurrence, de 2014 à 2019, dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine (coucou @LeParisien_78@LeParisien_92). Le quotidien était intouchable autour de 2010, toujours ou presque premier (et respecté) sur l'info locale.
À partir de 2015, il a enchaîné "les nouvelles formules" aux articles toujours plus court, avec plein de brèves. Les articles de fond devenaient de plus en plus difficiles à produire. Jusqu'à l'épuisement des localiers, en dépit de leur bonne volonté...
Pourtant, et malgré les reproches que je pouvais faire, faute de directives claires sur la déontologie (les citations des autres titres, notamment) et d'ambition éditoriale (plus court, plus d'articles !), ils n'ont jamais cessé d'être indispensables.
Le circuit d'une info, surtout sur des sujets politiques et sociaux sensibles, passe en effet presque toujours par Le Parisien. Qui, grâce au réseau patiemment construit par ses localiers, peut déployer une force de frappe importante.
Et sa réputation importe dans le grand jeu de la démocratie locale. C'est ainsi souvent lui qui force un maire ou la préfecture à s'expliquer, élus et institutions ne se gênant pas pour ignorer les citoyens, blogueurs, sites web et hebdos d'actu locale.
Ce n'est pas tout : contrairement à ce qu'affirme sa direction, Le Parisien a aujourd'hui des mailles relativement larges par rapport au journalisme des hebdos locaux. Il est en réalité déjà à la limite de perdre ses relations avec certaines sources.
Pour les citoyens, l'émulation entre journaux locaux est toujours un gain net, surtout quand ils se comptent sur les doigts d'une main : la diversité médiatique est garante de + d'infos. Si vous saviez tout ce qui n'est déjà pas couvert en Île-de-France...
La concurrence est aussi garante d'un meilleur travail des localiers de tous les journaux du coin. Et un débouché possible pour des infos qu'on ne peut sortir dans son propre titre, pour des questions de ligne éditoriale ou de pression politico-économique.
Bref, soyez assurés, habitants d'Île-de-France et de l'Oise, que la réduction de la couverture locale du Parisien aurait de puissants effets déletères sur la démocratie, sur l'information, sur la visibilité des problèmes et initiatives de 10M d'habitants.
En septembre 2019, un changement de cap avait été amorcé, avec la création des bureaux thématiques régionaux comme et un retour à des sujets de fond, plus longs : les localiers étaient heureux de laisser derrière eux l'époque précédente.
S'ils savaient alors que c'est la fin de leur exercice du journalisme local qui se jouerait 9 mois plus tard... les bureaux thématiques étaient utiles, mais les amputer de la remontée d'informations et des sources des locales ne fait pas de sens.
"Une grosse rédaction régionale qui alimente ce cahier, puisque chaque édition départementale comprend un chef d’édition, un chef adjoint, un numéro trois, et sept à huit journalistes en plus" mediapart.fr/journal/france…
"La direction veut faire du régional, pas de la locale, regrette, amère, une journaliste [...]. Alors qu’elle sait très bien que c’est en restant au plus près du terrain que l’on remonte des informations, y compris jusqu’à l’échelon national." lemonde.fr/economie/artic…
"L'info de proximité, c'est celle par laquelle tout commence. [...] Si on se prive du lien des acteurs locaux, des associations, des élus, si on minimise, on va se priver de ce relais là et à terme de belles informations" francebleu.fr/infos/economie…
"L'édition @LeParisien_60 a été créé en 1960 par le fondateur du journal, Emilien Amaury, bien avant l'édition Ile-de-France. Ses trois agences sont situées à Creil, Compiègne et Beauvais. Elles rassemblent aujourd'hui au total une vingtaine de salariés." france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-franc…
"Le Parisien aura toujours un ancrage national et local fort [...] l’objectif est toujours d’aller au plus près des attentes des gens et de le traduire sur tous nos supports." Belle langue de bois... lefigaro.fr/medias/le-pari…
Quelle tristesse : l'ancrage local fort de @le_Parisien, promis par la direction suite aux protestations de ses localiers dans toute l'Île-de-France, se résumera donc bien à un unique cahier régional... avec 30 postes supprimés. Grosse perte en #PQR.
Toujours cette épuisante dualité des médias Bolloré : le néo-fascisme décomplexé ET l'incompétence journalistique la plus crasse (Nassira ne collabore plus avec Radio France depuis la rentrée 2022)
N'oublions pas, cependant, la veulerie de la direction de France Inter qui "comprend" l'avalanche de commentaires racistes ayant confirmé, s'il en était besoin, la teneur du tweet initial de Nassira. mediateur.radiofrance.com/non-classe/les…
Grosse grosse journée pour la direction de France Inter.
"The desire for a wise guide - a sort of prophet who boldly leaps across multiple disciplines to provide simple, readable, confident answers, tying it all together in page-turning stories - is understandable. But is it realistic ?"
"Science populists are gifted storytellers who weave sensationalist yarns around scientific “facts” in simple, emotionally persuasive language. Their narratives are largely scrubbed clean of nuance or doubt, giving them a false air of authority"
⬆️ Fonctionne aussi avec les oeuvres de Jared Diamond, Niall Ferguson et autres "conteurs d'histoires de l'humanité" : ça se lit bien, ça procure la sensation d'éclairer le temps long... et c'est inévitablement bâti sur des histoires truffées d'erreurs. student-journals.ucl.ac.uk/pia/article/id…
Je déterre ce thread puisque la questions des citations "à la française" (c'est-à-dire non fidèles au propos oral) ressort ce jour. Et que je voudrais ajouter une solution que je ne proposais pas en 2019 mais que je pratique maintenant.
Désormais, soit je respecte l'oralité quitte à découper la citation en morceaux si c'est illisible, *soit* je propose directement relecture des citations, et je me permets de les retravailler (le plus légèrement possible pour ne pas casser la musique de la personne).
Ça ne fonctionne évidemment qu'à condition d'avoir le temps de ces échanges supplémentaires... et d'être prêt à gérer une fois par an la personne qui imagine que la relecture des citations est un blanc-seing pour dire autre chose qu'à l'oral (non).
Lire les commentaires et QRT de ce tweet constitue une bien belle mise en abyme de l'angle de l'article de @PaulineBock. Autant considérer @Reporterre comme antinucléaire pourquoi pas, autant faire de même avec @ContexteEnergie me semble légèrement excessif.
Il est en tout cas vraiment très dommage qu'EDF n'ait pas daigné répondre malgré ses armées de communicants ! On aurait vraiment beaucoup aimé savoir ce qu'en pensait l'une des principales entreprises du secteur, dont des salariés insultent des journalistes sur LinkedIn.
Il y a quand même deux trucs qui me chiffonnent avec cet écosystème pro-nucléaire que je suis depuis longtemps sur les réseaux sociaux, et ce n'est pas qu'ils ne sont pas assez gentils avec les journalistes. arretsurimages.net/articles/clima…
Que voilà un bon exemple de confusion médiatique : sur le même plateau, deux "économistes" discutent de la mondialisation et des inégalités. Pas de raison de croire l'un plus que l'autre au premier abord, n'est-ce pas ?
Maintenant, ajoutons un éclairage tout simple, trouvable en deux clics par les journalistes produisant l'émission : les pages Scholar de chacun de ces deux "économistes", ici donc invités pour parler des inégalités. Je vous laisse regarder, on se retrouve au tweet suivant.
Nous avons donc un enseignant en management sur notre gauche, dont le travail de recherche porte sur le management ("sciences de gestion" en France, oui c'est trompeur). Et sur notre droite, un économiste spécialiste des inégalités de tout premier plan scientifique.
"The 12-volume compilation of the Holy See’s documents on the Second World War, completed in 1981, which to date has constituted the official record of Vatican activity during that period, contains no reference to the negotiations", writes @DavidKertzer.
"There is no indication that the pope ever brought up the Nazis’ campaign against Europe’s Jews as an issue. (Nor, for that matter, was the pope then expressing any opposition to Mussolini’s own “racial laws” as long as they affected only Italy’s Jews.)"
"The pope repeatedly denied that the Catholic clergy was involved in the political realm. If the pope in fact thought it proper for the Catholic clergy to criticize any of the Nazi regime’s policies other than those that directly affected the Church, he did not insist"