À force de vivre dans une bulle, l'extrême-droite finit toujours par se monter le bourrichon et par s'imaginer en "majorité silencieuse" représentative de tout un pays nécessairement d'accord avec elle et avec ses analyses de cour de récré.
De la même façon, à force de ne tolérer
De la même façon, à force de ne tolérer
l'existence que d'un pouvoir et de journalistes qui plient devant tous ses désirs, la police française s'imagine soutenue par toute la nation. Et chaque fois qu'elle cherche à le démontrer, la réalité lui revient en pleine gueule, mais la leçon ne passe jamais. Le syndicat
Alliance cherche à organiser un sondage pour montrer que la population soutient la police? Il doit l'annuler en catastrophe en voyant que les chiffres sont contre lui. Zohra Bitan et Linda Kebbab veulent organiser une manifestation de soutien à la police en plein Paris? Résultat
des courses: cinquante clampins, à tout casser, en comptant les journalistes et les badauds.
N'importe quel être rationnel comparerait ce chiffre grotesque aux 60.000 personnes présentes pour manifester contre les violences policières et en tirerait des leçons. Mais le propre de
N'importe quel être rationnel comparerait ce chiffre grotesque aux 60.000 personnes présentes pour manifester contre les violences policières et en tirerait des leçons. Mais le propre de
la mentalité d'extrême-droite, c'est que rien n'est jamais de sa faute: quand elle frappe, elle ne cherche qu'à se défendre, quand elle tue, elle protège le pays, quand elle torture, elle donne une leçon, et quand tout le monde la déteste, c'est à cause des journalistes, de la
gauche, des juifs ou des musulmans selon la période. Et voilà comment on se retrouve avec un entre-soi tellement obnubilé par une légitimité qu'il n'a en réalité jamais eue qu'il en vient à menacer le pouvoir et la population - s'aliénant dans la manœuvre les derniers citoyens
honnêtes qui voulaient encore croire en la probité, ou a minima dans la bonne fois de la police. Et bien évidemment, dommage pour les quelques policiers qui reconnaissaient le problème: désormais noyés dans la masse, rends invisibles et inaudibles par des démonstrations de force
dont le seul but est précisément de forcer l'amalgame en mettant tous les policiers dans le moule d'une poignée de militants d'extrême-droite, les voilà obligés de participer à un combat qui n'est pas le leur sous peine de s'aliéner leurs propres collègues devenus, par la force
des choses, leurs seuls alliés. Et face à ce jeu de dupe, le pouvoir a perdu depuis longtemps: à force de mépriser tous les mécanismes diplomatiques, il ne tient depuis longtemps que grâce à la répression et grâce à la milice armée qui est désormais son seul garant. Macron a
sacrifié la République pour pouvoir pratiquer sa casse sociale. Il devra en rendre des comptes un jour. Et lorsque la démocratie reprendra les commandes, il faudra immanquablement se poser la question de la réforme de la police: on ne défend pas la République avec une institution
aux mains des anti-républicains.
