[thread] Il y a 99% de chances que Gérald Darmanin soit innocenté. Je ne pense même pas qu’il sera mis en examen.
Partant de là, les demandes de démission ne remettent pas en cause sa présomption d’innocence.
Et le problème de sa nomination reste d’ordre politique et éthique. 1/
Nommer 1er flic de France un homme qui a reconnu avoir des rapports sexuels contre des faveurs liées à son statut, c’est envoyer un signal politique. Des personnes compétentes, qui n’ont jamais ne serait-ce que regardé une femme de travers, j’ose croire que ça existe en politique
Macron aurait pu choisir n’importe qui. Il aurait pu promouvoir Nuñez. Fauvergue. Il aurait même pu mettre un flic d’Alliance hein. Mais non. Il a choisi de promouvoir un homme qui est accusé de viol et d’abus de faiblesse, à un poste clé pour la lutte contre les violences.
Je pense que vous voyez où je veux en venir. Christophe Girard n’est pas inquiété par la justice. Il n’est pas suspecté de pédophilie. Je ne rentrerai même pas dans les suspicions à son encontre soulevées par le NYT. Il n’y a pas d’enquête. Il n’y aura pas de mise en examen.
Mais il y avait d’autres personnes compétentes pour ce poste. Des personnes qui n’utilisent pas, pour défense, le fait de « séparer l’œuvre de l’artiste » (alors que l’œuvre qui a fait l’artiste, dans le cas de Matzneff, se base sur sa pédocriminalité).
Nommer Christophe Girard à la culture est politique. Nommer Gérald Darmanin à l’Intérieur est politique. Quand bien même les faits reprochés ne sont pas les mêmes. C’est envoyer un message politique.
Déterrer un extrait de 15sec datant d’il y a 2 ans et provenant d’un compte d’extrême-droite pour détourner l’attention, c’est également politique. Effectivement, good job, on ne parle plus de Girard. C’est tellement classique. On se focalise sur des détails pour éviter le fond.
Ainsi on discrédite la personne. Quand bien même on le fait main dans la main avec l’extrême-droite et la droite extreme la plus rance. Quand bien même on ouvre la porte à un lynchage lesbophobe et misogyne. Au moins, on aura détourné l’attention du problème.
Porter plainte contre les deux activistes qui ont osé s’indigner de cette nomination, c’est également politique. Porter plainte contre l’ancienne porte-parole d’Osez le féminisme, mouvement issu du PS, du PC, d’EELV et du PRG, c’est évidemment également politique.
Tout mon soutien à @alicecoffin et @RaphaelleRL. Cette politique à l’indignation et aux convictions variables me fait honte. Exiger de l’irréprochabilité en politique et avoir une tolérance 0 envers nos élu-e-s, ça n’est pas être « extrême ». Ça devrait être ça, le nouveau monde.
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Je me permets de compléter cet excellent thread en abordant le sujet des personnes en situation de handicap, de comment elles seront demain impactées par la réforme des retraites, comme elles le sont aujourd’hui par la réforme de l’assurance chômage.
Tout d’abord, il est intéressant de noter qu’il n’y a aucune occurence du mot « handicap » dans l’étude d’impact de l’Unedic sur la réforme de l’assurance chômage. Pourtant, même si ça passe totalement sous les radars, elles en sont des victimes collatérales.
Les raisons sont systémiques et liées à l’accès à l’éducation et à l’emploi. Déjà, elles sont moins diplômées que les personnes valides. Depuis 1985 et Chevènement, alors ministre de l’Education nationale, l’objectif est d’atteindre 80% de bacheliers par an.
Du coup on est d’accord qu’un fonctionnaire de police qui ne commet pas de délit ou de crime n’a pas à avoir peur de la caméra d’un journaliste ou d’un piéton, ni de la diffusion des images, non ? Ou ça ne fonctionne que dans un sens ? #PPLSecuriteGlobal
Le saviez-vous ? La circulaire de 2008 (sous Sarkozy) dispose que la liberté à l’information (qu’elle soit le fait d’un journaliste ou d’un particulier) prime sur le droit au respect de l’image ou de la vie privée d’un policier. Un régime spécifique aux policiers, donc.
En plus d’être dans une démarche plus droitière et sécuritaire que Sarkozy (faut le faire !), la #PPLSecuriteGlobale entend inverser cela, en créant un régime renforcé pour les policiers, tout en grignotant des bouts de droit au respect de l’image et vie privée des particuliers.
Déjà, comme le soulignait @YaelBRAUNPIVET, ça veut dire que les condamnés n’auront plus de mesures de suivi socio-judiciaire. Et ils le savent, c’est dans le projet de rapport. C’est donc complètement stupide, mais bref. justice.gouv.fr/justice-penale…
Beaucoup semblent ignorer comment fonctionne le travail parlementaire. Ce n’est pas une critique. C’est juste factuel. L’exemple le plus flagrant reste le traitement qu’il y a eu autour du vote sur le glyphosate, et je vais donc le prendre pour exemple.
Dans la nuit du vendredi 29 mai au samedi 30 mai 2018, l’Assemblée nationale a examiné un amendement visant à interdire le glyphosate en 2021. Et de nombreux reproches ont été formulés sur l’absence des députés au moment du vote de cet amendement.
Et vous savez quoi ? Elles sont données y compris à des hommes violents.
Ainsi, d'après un rapport de Solidarité Femmes (qui a créé le 3919), 8,8% des enfants des mères victimes de violences appelant le 3919 résident chez l'auteur des violences ou en résidence alternée
Sources (car j’suis pas un média ni une journaliste moi, donc je donne mes sources voyez-vous !)