Une question souvent posée est l’impact du développement des ENR en France sur les autres moyens de production. Les échanges avec @ericvidalenc sont parfois un peu vifs.
La semaine dernière, j’avais utilisé les données de production/consommation électrique sur 2019 pour montrer pourquoi j’estime que le PV ne sert vraiment à rien en France
Ce WE, j’ai eu une illumination. Que se passe t-il sur le système électrique lorsque les ENR fatales (éolien et solaire) varient ? On peut regarder ce qui se passe, dans la vraie vie, dans les données de RTE.
Je vais donc regarder la différence entre deux jours consécutifs, à la même heure. J’exclue les WE et jours feriés pour comparer des choses comparables, et j’analyse les années 2017-2020.
Regardons d’abord la consommation et les productions fatales
L’histogramme de ces variations est intéressant. On a beau avoir un développement modeste de ces ENR, leur variabilité (à 24 heures) est du même ordre de grandeur que celle de la production. Evidemment, ce sera plus si le réseau se développe
Mais bien sur, il n’y a aucune corrélation entre les variations de consommation et les variations de production. C’est pourtant ce qu’il faudrait pour avoir un système électrique qui fonctionne
Bon, donc comment s’ajuste les autres moyens de production ? Ce que on espère, c’est que le fossile diminue lorsque les ENR augmentent. Et c’est bien le cas ! Mais cette diminution n’est “que” de 0.2 GW lorsque les ENR augmentent de 1.
Car il y a aussi une part de diminution du nucléaire (0.14 GW/GW)
Et de l’hydro (0.18 GW/GW).
Vous avez noté que 0.20+0.14+0.18 ne fait pas 1. Que se passe t-il ?
Et bien ce sont les exports qui prennent le reste ; et le reste fait tout de même 0.48, presque la moitié.
Conclusion : Sur la base de cette analyse, lorsque les ENR augmentent en France, un tiers conduit à diminuer une production qui est déjà peu-carbonné (Hydro et Nucléaire), 20% sert à diminuer les fossiles en France, et la moitié part en export.
Il est raisonnable de penser que les exports permettent de diminuer la production carbonnée de nos voisins. De même, la part “hydro” n’est pas vraiment perdue puisque toute l’eau qui n’est pas consommée sera utilisable “plus tard”.
Donc la plus grosse partie (sauf la part “nucléaire”) conduit à une diminution de la production carbonnée, mais la plus grosse partie chez nos voisins plutôt que en France.
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Il y a un petit scandale scientifico-politique en cours à l’Assemblée Nationale. Une commission d’enquête parlementaire, présidée par @didierlegac, analyse les conséquences des essais nucléaires dans le Pacifique
La négation de la science est flagrant didierlegac.bzh/a-lassemblee/e…
TOUS les scientifiques et médecins auditionnés disent que les doses reçues par les populations sont particulièrement faibles et que, pour de telles doses, on attend une hausse epsilonesque de la fréquence des cancers.
Les études épidémiologiques ne montrent rien
Mais @didierlegac y croit dur comme fer. Pour lui, les témoignages du style « il y a eu 2 cancers dans ma famille ; tout le monde est malade autour de moi » sont bien plus forts que les études épidémiologiques. Je copie cet échange, représentatif
Le solaire PV a fortement augmenté en France pendant la dernière décennie. Quel a été l'impact sur les autres moyens de production ?
Cette figure montre le cycle journalier de la production PV. Les courbes de chaque année sont bien sur décalées pour y voir qqchose
Je trace ici les valeurs moyennes entre le 15 Mai et le 15 Aout, au max de la produciton. Donc, en 2024, on avait ≈13 GW autour du midi solaire (en moyenne)
Tout cela vient contribuer à l'équilibre prod-demande. La conso montre un fort cycle (moins de conso la nuit) qui n'évolue pas significativement.
Retour sur l'équilibre production/consommation d'électricité en France en 2024. Je fais une analyse à l'échelle journalière. Dans la suite, chaque point représente une journée (de 0h à minuit). C'est une mise à jour d'un vieux thread sur les data 2019.
Puisque c'est le nuke qui, en France, produit la plus grosse partie de l'électricité, on regarde d'abord production et nuke.
La consommation varie d'un facteur ≈2 sur l'année. Bonne corrélation production / consommation, mais le nuke n'est pas suffisant pour les fortes conso
Je m'intéresse surtout au "peu carboné pilotable" (Nuke+Hydro). En France, en 2024, ces deux moyens de production ont le plus souvent permis de faire face à la demande. Mais manifestement, il y a encore un petit déficit aux fortes conso (à droite de la figure)
Ce soir, je suis particulièrement fier de moi. Un petit thread pour vous expliquer pourquoi.
Ceux qui ont une bonne mémoire se souviennent peut-être d’un shitstorm sur Twitter, déclenché par un tweet de l’@agence_bio annonçant plusieurs centaines de millions d’intoxications graves aux pesticides chaque année
Pour le rappel du contexte, c’est là x.com/fmbreonstatus/…
Le tweet de l’@agence_bio reposait sur un article publié dans une revue scientifique, mais avec une traduction erronée de « acute » en « grave ». L’affaire m’avait conduit à lire l’article dans le détail, et j’avais trouvé des trucs plus que bizarres.
Vous vous souvenez de cette communication de l'@__ACRO__ il y a quelques années ?
L'association (qui n'aime pas que on la qualifie d"antinucléaire") prétendait que la radioactivité en provenance du Sahara était liée aux essais nucléaires français.
Dans Le Monde, on a un article « Tant critiqué, le parc éolien de Saint-Brieuc fonctionne enfin ». Dans le corps du texte, je lis ce paragraphe. Debunk
Il est donc affirmé que 496 MW de puissance éolienne permet de « satisfaire la consommation électrique de 835 000 personnes ».
496 MW, c'est la puissance installée; donc la puissance obtenue en condition optimales. Le min doit être pas loin de zéro (période anticyclonique) et je doute donc que les habitants virtuellement alimentés par ce parc soient « satisfaits » dans ces périodes