Donc on prend des groupes FB, sans s'interroger sur leur mode de consitution, on administre ensuite un questionnaire avec 0 echantillonnage, et on fait ressortir des analyses qui vont dans le sens des préjugés de ceux qui construisent le questionnaire.
Le niveau de reprise médiatique de cette enquête continue : AFP, The Guardian, etc.
La question est : pourquoi ?
Une hypothèse : l'appétence des médias pour les typologies. Car la catégorie est souvent caricature, donc facilement médiatisable.
Et bien entendu la non-connaissance de la majorité des journalistes (même scientifiques) des questions de sciences sociales.
De fait, la critique "les SHS sont juste politiques" trouve ici, malheureusement, un appui de taille. Mais est-ce vraiment de la recherche ?
Je ne dis pas qu'il faut créer un énième "no fake social science", mais peut-être interroger nos propres faiblesses méthodo, éthiques et épistémologiques .
Pourquoi :
- Avoir choisis des groupes FB au hasard ?
- Ne pas avoir pris en compte leur généalogie ?
Pourquoi :
- Ne pas avoir fait une observation systématique des échanges ?
- Ne pas collecter et qualifier les sources partagées dans les groupes ?
- Noter les réactions lors des partages (likes, etc.) pour comparer ?
- Fait des entretiens ?
- Observer des usagers ?
Pourquoi :
- Ne pas collecter les contenus textuels pour une analyse quanti ?
- Délimiter les groupes par zones géographiques, dates de création, etc. ?
- Demander à "bibi77" son CSP : il se met en scène!!!
- Croire que l'on observe des personnes et pas des profils ?
Pourquoi :
- Croire que les usages que l'on observe en ligne peuvent être représentatifs de quelque chose, même avec les meilleures méthodes du monde : la recherche sur/par le numérique suppose un design de l'invisibilité, partir du dispositif et y rester c'est rater des choses.
Bref, je pense que la finalité de cette "étude" n'a jamais été de produire de la science. Juste de la légitimité.
De fait, tout ce que je viens de dire a peu d'intérêt car la publication ne repose pas sur un circuit académique :)))
Une étude sérieuse serait longitudinale, comparative, pluridisciplinaire, multi-méthode, non-commanditée et centrée sur un même groupe de sujets.
Bref pas pour un think tank :)
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Corinne Gendron prend l'exemple du gaz de schiste :
le recours à des travaux scientifiques par le gouvernment comme moyen de pacifier la controverse...
...mais les scientifiques convoqué-es n'étant pas militant-es, cela n'apaise pas la controverse. #LabfluensACFAS
Produire de la science pour neutraliser la controverse en somme : mais ça ne marche pas.
Cela va au contraire diviser la communauté scientifique : on transpose le conflit politique sur la scène scientifique. #LabfluensACFAS
Je viens de faire une interview avec des très intéressantes questions, notamment sur l'exploitation supposée de nos émotions par les plateformes.
La journaliste était cependant étonnée des nuances apportées : NON, les plateformes ne nous manipulent pas!
Mais OUI : elles essaient par tous les moyens d'influer sur nos comportements, nos affects, etc.
Il serait temps d'introduire cette nuance pour ne pas se retrouver coincer à :
- 1) Faire de la pub pour les plateformes
- 2) Voir la technique comme neutre
1) Lors de l'affaire Cambridge Analytica, c'est (comme toujours) Facebook qui est sorti grand gagnant de tout cela.
Imaginez, des milliers d'articles expliquant que Facebook pouvait manipuler des élections!
- Cette pluralité de traitement s'est toujours accompagnée d'angles spécifiques = opinions
- La guerre d'Algérie traitée par L'Humanité et Le Figaro c'était déjà de la post-vérité ?
- La désinformation, la propagande, le complot, etc. n'ont pas non-plus attendus Internet
La différence notable ?
L'autorité informationnelle.
Aujourd'hui les sources qui in-forment se multiplient.
Elles génèrent de la confiances et sont légitimes pour des publics spécifiques.
Comme les "debunkers".
Pour autant, y a t-il une + grande diversité idéologique
Premier cours mis en ligne via une vidéo :
- 2h pour actualiser le cours en lui-même
- 4h d'enregistrement, mise en ligne, ajustement
- 2h pour l'annoncer sur Moodle
- 1h (déjà) pour corriger les dysfonctionnent signalés par les étudiant-e-s
- Durant les 3h du cours, un clavardage ouvert pour répondre aux questions
En somme, 3h de cours en ligne = au moins 12h de travail, ce qui est largement plus qu'un cours en présentiel... Je ne vois pas où sont les économies ou les avantages ?
Au final, je pense que j'avais sous-estimé la présence nécessaire durant la période pour répondre aux questions et autre.
Seulement 70% de la promo a regardé la vidéo (et 30% en entier), il y aura donc (ou pas) des questions à venir, mais comme dans tous les cours.