Du latin ex libris meis, “faisant partie de mes livres”, c'est une vignette imprimée que certains bibliophiles collaient dans leurs livres.
Pour marquer leur collection comme un ensemble, mais aussi dire "il s'appelle revient".
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La pratique remonte à l'Egypte antique, mais c'est en Allemagne, au XVe siècle, qu'on commence à imprimer ces petites vignettes plutôt que d'écrire (et ornementer) à la main la liste des propriétaires dans les livres, comme le faisaient les copistes du Moyen-Age.
A l'époque c'est le fait d'une élite, déjà tout le monde n'a pas de livres (ils coûtent très cher), du coup c'est pas vraiment comme écrire son nom sur sa collection de Tintin.
Mais un peu quand même.
C'est un support de création très riche - mais contesté par certains, qui trouvent que ça abime les livres. Et en même temps c'est pas faux !
Souvent, les propriétaires font une blague autour de leur nom ou de leur surnom : ici, un incunable (= imprimé avant 1500) de Hans Knabensberg, surnommé Igler, de "Igel", le hérisson.
Et puis au XIXe siècle, la bibliophilie se démocratise (gentiment hein, ça reste un truc de riches) car le prix des livres baisse avec l'industrialisation de la production de papier.
De nombreux auteurs célèbres du XIXe ont ainsi leur ex-libris. C'est rigolo de voir ce qu'ils mettent en avant : leur égo, leur personnalité, leur oeuvre la plus connue...
Ici, celui de Victor Hugo par exemple.
Ou celui des frères Goncourt, qui ne font jamais rien séparément, même leur ex-libris est commun.
Ou celui de Théophile Gautier, inspiré de son Roman de la Momie.
Ou celui de Stefan Zweig.
Dans un autre genre, celui d'Edgar Rice Burroughs, l'immortel auteur de Tarzan !
Des artistes célèbres ont aussi réalisé des ex-libris : Albrecht Dürer aurait par ex gravé l'ex-libris de Willibald "Prénom-Chelou" Pirckheimer, un humaniste allemand à la riante figure. BILIBALDI LIBER 😍
Beaucoup plus tard, Félix Vallotton, un artiste que j'aime beaucoup, en a réalisé plusieurs de toute beauté.
Et j'ai trouvé un ex-libris de Manet, ou de Mucha, mais je ne sais pas qui les a réalisés.
Et, plus récent, l'ex-libris d'André Breton, par Salvador Dali.
Par ailleurs on peut avoir plusieurs ex-libris différents : là paf comme ça j'en ai trouvé deux pour Klimt, mais askip Albert Collart (1899-1993), un entomologiste, en possédait plus de 200 à son nom !
Mais attention, il peut y avoir de faux ex-libris : j'ai lu par exemple que ce faux ex-libris de Baudelaire était en réalité une oeuvre de jeunesse... du même Félix Vallotton évoqué plus haut !
J'espère que je me suis pas fait eue sur certains 🤷♀️
Je suis d'ailleurs tombée sur ce très rigolo bouquin sur @GallicaBnF : "Ex-libris imaginaires et supposés de personnages célèbres anciens et modernes".
On commence par Adam (!), mais il y a aussi Marat, Napoléon, Danton, Rabelais...
On me demande souvent (en vrai, de temps en temps) avec quels outils je bosse, et comment on réalise des infographies concrètement. Laissez-moi vous dire que cet intérêt pour la visualisation fait chaud à mon petit coeur.
Du coup, je vous explique ⬇️
Déjà, tout commence quasiment toujours par un tableur. Perso, je me sers de Spreadsheet, parce que c'est gratuit, en ligne, et qu'on peut bosser à plusieurs, mais n'importe quel logiciel de tableur permet de faire les mêmes choses. Excel, Numbers... C'est vous qui voyez.
Si vous voulez en savoir plus sur les tableurs, j'ai fait un thread par ici : et par ici :
🖼🔍🤷♀️Sur «L'Homme blessé», autoportrait de Courbet en duelliste mourant, des analyses aux rayons X ont révélé une première compo où le peintre, souriant, enlaçait une femme.
De qui s'agit-il ? Pourquoi l'avoir effacée ?
(Paniquez pas j'ai la réponse ⬇️)
Déjà, premier point : il existe un dessin de Courbet représentant quasiment la V1 du tableau : la Sieste champêtre.
Ok ok, mais QUI EST CETTE FEMME ?
Il s'agit de Virginie Binet, Dieppoise née en 1808 et qu'il rencontre en 1842. Elle a 34 ans, lui 23, et elle le suit à Paris.
Elle va lui servir de modèle pour plusieurs dessins ou tableaux : La Liseuse endormie, les Amants heureux...