Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 8 au 14 septembre).
La France était à 72,3 jeudi dernier (79 après consolidation), aujourd'hui elle est à 83,6.
Deux mois séparent ces deux cartes.
Pour les intervalles utilisés dans la légende : les 4 du milieu sont basés sur les valeurs de SPF, j'ai rajouté les deux extrêmes ("moins de 1" et "plus de 100") pour distinguer le degré de catastrophe dans le rouge et parce que "moins de 1" reflète un objectif de suppression.
Au début de la deuxième vague, on dépistait 3x moins qu'aujourd'hui, donc quelques départements seraient sûrement passés à la couleur du dessus avec les standards actuels.
3 départements dépassaient le seuil de vigilance, 2 celui d'alerte. Aujourd'hui, c'est 48 et 54.
Sur le point hebdo SPF.
Le R sur test a encore baissé, à 1,1. Passage de relais au R hospitalier en forte croissance, à 1,4.
Avec, toujours, ce bémol que les instruments se brouillent à cause des délais de remontée, notamment en IDF, PACA et ARA :
C'est rageant, si ces imbéciles avaient alerté la population dès la mi-juillet, on aurait pu au moins ralentir l'épidémie et éviter si facilement de se retrouver dans cette situation où ils avaient laissé du virus se répandre partout avant la rentrée et l'automne…
Il semble en tout cas y avoir eu un ralentissement global de la mi-août à la première semaine de septembre. L'IDF est la seule région dont le R tests est passé sous 1 cette semaine (0,9), la PACA est en plateau à 1. Toutes les autres étaient encore en croissance exponentielle.
Comme d'habitude, délais de remontée obligent, il y a un faux plat ou une fausse descente sur les derniers jours (il peut manquer plus de 10% de la valeur).
Le dépistage est reparti à la hausse, mais sature toujours. Impossible de suivre le rythme de l'exponentielle.
La diffusion dans toutes les classes d'âge supérieures se poursuit.
L'aboutissement de ce processus dans les Bouches-du-Rhône.
La part des plus de 60 ans dans les tests positifs continue d'augmenter. Plus de 1000 seniors sont testés positifs chaque jour. Et ça augmente plus vite chez les plus de 80 ans que chez les 60-79 ans, sans doute parce que les Ehpad exposent.
Le taux de positivité est en baisse sous 20 ans. Sans doute dû à l'augmentation récente du nombre de tests (rentrée) : plus on teste d'asymptomatiques sans ciblage, plus le taux de positivité est censé baisser puisque la prévalence en population générale est inférieure.
Cette baisse chez les moins de 20 ans explique peut-être la récente stagnation du taux de positivité, à 5,4% :
L'exponentielle hospitalière poursuit son ascension. La moyenne des nouvelles hospitalisations et entrées en réanimation a doublé en 14 jours.
À noter qu'il y a eu une bizarrerie hier dans les chiffres du Val d'Oise au niveau des hospitalisations (+77) et décès (+19) : soit un bug, soit un arriéré de données. Les chiffres réels sont donc sûrement un poil plus bas, mais ça ne change rien au panorama d'ensemble.
Le tableau depuis fin février.
Ces dernières semaines, il y a de plus en plus de cas symptomatiques en proportion (58% cette semaine). L'information était disponible pour plus des trois quarts des cas cette semaine.
Les Ehpad prennent l'eau.
« En S37, une forte augmentation du nombre de clusters [en Ehpad] a été observée avec 68 clusters signalés (vs 37 en S36). Au total, 302 clusters ont été signalés (94% en métropole) incluant 3 735 cas. »
Une focalisation intéressante sur le sport.
Cette semaine, on a le droit en bonus à une estimation de la séroprévalence sur la base d'échantillons aléatoires. Et cette fois-ci, contrairement à ce qui avait été publié le 9 juillet, les résultats font sens.
Ils disent préparer une "publication détaillée globale".
Sans surprise et en phase avec toutes les autres séros européennes, seule une petite fraction de la population (4,9% — intervalle de 4,0 à 5,9%) avait développé des anticorps en semaine 20, à la mi-mai (ce qui renvoie à l'état de l'épidémie fin avril).
Ici, la répartition par âge :
Par région :
On ne sait toujours pas d'où viennent la plupart des cas, donc le dispositif de traçage ne fonctionne pas.
Conclusion : c'est toujours mauvais.
Sur la "stratégie" (on comprendra le droit aux guillemets), il est maintenant clair qu'on est dans le laissez-circuler tant que l'hôpital ne déborde pas trop.
Mais en fait, c'est pire que la Suède, car la Suède avait quand même réussi à mettre le R sous 1. Ils avaient laissé plein de gens s'infecter pour rien en mettant des plombes à descendre, mais au moins ils étaient descendus. Là, on grimpe et ce n'est pas contrôlé.
Macron est revenu à son état d'esprit du 7 mars — la vie continue, allez au théâtre. Il refuse les restrictions nécessaires. Lorsqu'il dit "il faut laisser les gens vivre", on entend : "il faut laisser les gens s'infecter, et tant pis pour la casse".
Fermer les bars et restaurants quand ça flambe, c'est la base, non seulement parce que ce sont des lieux de contacts à haut risque (pas de distance autour de la table, pas de masques) mais parce qu'on ne peut rien tracer là-dedans. Si on ne fait même pas ça…
Même l'australopithèque trumpiste qui gouverne la Floride avait refermé les bars pour maîtriser leur deuxième pic cet été. Macron est plus laissez-fairiste qu'un gouverneur trumpiste… c'est dire le niveau de refus d'intervention où il est rendu.
La seule rationalité que je comprends, de sa part, c'est qu'il espère prendre la vague de front en stabilisant l'épidémie sur un plateau élevé, avec le minimum de mesures nécessaires pour cela ; et puis démerdez-vous avec le virus ("il faut vivre avec").
Israël a tenté de procéder ainsi. Le plateau a tenu un mois, et puis c'est reparti à la hausse et maintenant ils sont reconfinés.
« Le Conseil scientifique, mais aussi la cellule de crise du ministère de la Santé, et Olivier Véran, ont perdu cette fois-ci, et définitivement probablement, tous les arbitrages. »
Le taux d'incidence (toujours sur 7j et pour 100 000 habitants) en Israël était à 220 lorsqu'ils ont décidé de reconfiner. La Guadeloupe est à 260, les Bouches-du-Rhône sont à 210.
La valeur pour les métropoles en tête (capture d'écran du point presse de Véran aujourd'hui) :
Marseille, qui devrait être sous un régime de restrictions dur depuis un mois, est à 279 (189 pour les 65+ ans !). Leur seuil d'alerte est bientôt crevé par un facteur 6, les vieux font du surf viral et ils ne ferment même pas le minimum du minimum syndical.
Le taux de positivité en Guadeloupe est à plus de 20%. Le préfet a fermé un certain nombre de lieux, mais il ne ferme les bars, restaurants et cafés qu'à partir de 22h en semaine, sauf minuit de jeudi au samedi inclus.
Véran a dit : « Dans les territoires pour lesquelles des mesures fortes ont déjà été prises, particulièrement Marseille et la Guadeloupe, si la situation sanitaire ne s'améliore pas, (…) il faudra sans doute prendre des mesures encore plus fortes. »
"Le virus du Covid est plus stable dans de l'air contenant des niveaux élevés de CO2, typique des espaces intérieurs mal ventilés, affirme une nouvelle étude. Cela signifie qu'il survit plus longtemps et a une probabilité plus élevée d'infecter les gens."
"Les virus aérosolisés deviennent moins infectieux au cours du temps, principalement parce que les aérosols expirés deviennent plus alcalins, explique Allen Haddrell, scientifique des aérosols à l'université de Bristol et auteur principal de l'étude."
"L'équipe a utilisé [une technologie de bioaérosols] pour étudier la dégradation du virus sur 40 minutes dans un environnement à 3000 ppm — couramment atteint dans des salles bondées comme les écoles primaires au Royaume-Uni — et 500 ppm. Ils ont trouvé que le déclin du virus...
Étude sur le Covid long pédiatrique en Italie faisant passer un test d'exercice cardiopulmonaire à 61 enfants Covid long comparés à 29 contrôles sains : 90% des Covid long avaient des résultats pathologiques contre 10% des contrôles.
Les 61 adolescents (entre 12 et 15 ans) souffrant de Covid long ont été enrôlés de mai 2021 à septembre 2023 depuis une seule clinique. Ils répondaient au Covid long définition OMS.
Prévalence des symptômes chez les Covid long :
"À notre connaissance c'est la plus grande étude cas-témoins documentant que les enfants souffrant de Covid long ont des résultats objectifs pathologiques au test d'effort comparés aux contrôles."
Rapport d'Axa sur la santé au travail : le taux d'absence en 2023 était 31% plus élevé qu'en 2019, avec une forte hétérogénéité selon les secteurs. Les troubles psychologiques et musculosquelettiques étaient les 2 premières causes d'arrêts longue durée.
"Ce baromètre s’appuie sur le traitement anonymisé des Déclarations Sociales Nominatives (DSN) du portefeuille AXA observées en 2023, pour plus de 3 millions de salariés."
Les arrêt maladie de >2 mois sont en hausse constante depuis 2019 (taux d'absence de 1,9% en 2019 à 2,7% en 2023), tendance moins nette pour les arrêts de < 2 mois.
[S17-2024] Point hebdomadaire C*vid et autres virus à transmission respiratoire du 22 au 28 avril 2024.
Activité C*vid en légère hausse depuis un niveau très bas.
Concentration de SARS-CoV-2 dans les eaux usées de 12 collectivités (des grandes villes de chaque région métropolitaine) : à un niveau très bas, la baisse est terminée depuis fin mars.
Pas mal de choses intéressantes dans l'étude de l'ONS sur le Covid cet hiver.
Le résultat principal est que 3,3% de la population (95% IC : 3,1 à 3,5%) déclarait souffrir de Covid long, en légère hausse par rapport aux 2,9% (2,8 à 3,0%) de mars 2023.
Vague 1 : du 14 novembre au 14 décembre 2023
Vague 2 : du 12 décembre 2023 au 11 janvier 2024
Vague 3 : du 9 janvier au 8 février 2024
Vague 4 : du 6 février au 7 mars 2024
"Ceux qui avaient été vaccinés depuis septembre 2023 avaient une probabilité réduite d'être testés positifs lors des vagues 1 et 2 ; il n'y avait pas de différence statistique pour les vagues 3 et 4."
L'effet durait donc 4 mois au mieux, en phase avec…