Aujourd’hui, pas de sujet polémique, mais je vous propose d’évoquer un sujet passionnant et mystérieux : le métabolisme des plantes.
Pourquoi en agriculture est-il si important d’incorporer des légumineuses dans les rotations de cultures ? (1/n)
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Les plantes, comme tous les êtres vivants chlorophylliens, n’ont pas besoin de « manger » car elles font de la photosynthèse.
Ce processus permet de créer de la matière organique à partir de la lumière du Soleil, d’eau et de CO2. (2/n)
Mais cette photosynthèse a une limite : elle ne permet que de créer des glucides, des molécules composées uniquement de carbone (C), d’oxygène (O) et d’hydrogène (H). Ces glucides peuvent être convertis en lipides sans problème car les mêmes éléments sont présents dedans. (3/n)
MAIS, elle ne permet pas de créer les protéines car celles-ci contiennent en + de l’azote (N).
Du coup, nos amies les plantes sont obligées de se dégotter une source d’azote dans leur environnement. Et ça, ce n’est pas toujours évident. Il y a en gros 3 sources possibles : (4/n)
-En général, les plantes trouvent l’azote dans le sol sous forme d’ions (ions ammoniums NH4+, ions nitrates NO3-). Ces ions se créent grâce aux décomposeurs qui mangent la matière organique qui leur tombe dessus et qui en retour relarguent ces ions dans le sol. (5/n)
-Parfois, les sols sont particulièrement pauvres en décomposeurs (milieux anoxiques), comme dans les tourbières par exemple. Dans ce cas, il n’y a pas suffisamment d’ions azotés dans le sol. (6/n)
Mais certaines plantes arrivent à s’adapter quand même en assimilant des sources d’azote chez les animaux.
C’est le cas… Des plantes carnivores. (7/n)
-La dernière source d’azote possible, et qui constitue un réservoir inépuisable, c’est… l’atmosphère. L’air est en effet composé aux ¾ de diazote (N2). (8/n)
Le pb c’est que le N2 est très difficile à métaboliser car la triple liaison présente entre les 2 atomes d’N est très costaude. Les seuls organismes qui arrivent à réduire le diazote en NH3+ métabolisable sont des bactéries, grâce à une enzyme très spéciale : la nitrogénase (9/n)
Sauf que certaines plantes arrivent à coopérer avec ces bactéries : elles les hébergent dans leurs racines dans de petits nodules : les nodosités racinaires. (10/n)
Elles leur refilent plein de sucres (faciles à créer en masse grâce à la photosynthèse), et en échange, les bactéries leur fournissent de l’azote sous forme de NH3+.
Ces plantes, ce sont les légumineuses (trèfles, luzernes, féveroles, soja, pois…). (11/n)
Ces légumineuses ont donc à leur disposition une source d’azote inépuisable, ce qui leur donne un avantage conséquent dans la survie. Mais elles ont aussi un rôle écologique important car elles permettent d’apporter une source d’azote dans l’écosystème. (12/n)
Dans les champs cultivés, la matière organique est exportée pour nourrir les populations ou le bétail. Du coup, de l’azote est exportée aussi et quitte le système. Il est ainsi nécessaire d’importer une source d’azote pour que le sol continue à être fertile. (13/n)
Pour cela, on a en gros deux moyens :
-Epandage de matière organique (fumier, lisier, mulch,…) qui sera consommée par les décomposeurs qui relargueront en échange des ions azotés. (14/n)
-Epandage d’engrais de synthèse contenant des nitrates qui pourront être directement assimilables par les plantes.
Dans les deux cas, ces fertilisants peuvent provoquer des problèmes écologiques. (15/n)
Sauf que si on intègre des légumineuses dans la rotation des cultures, celles-ci vont assimiler directement l’N de l’atmosphère, et permettront de limiter la quantité de fertilisants à apporter.
D’où l’importance de ces plantes dans les techniques agro-écologiques. (16/n)
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L’annonce de la mise en place de l’ « observatoire national des haies » a déclenché de vifs débats sur X. L’occasion de faire une mise au point sur une pratique agroécologique en vogue, qui reste mal connue du grand public.
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Comme c'est un peu long, si vous préférez lire ce thread sous forme d'article, sachez qu'il est déjà disponible sur mon blog : terre-a-terre.webgenie.fr/articles-tat/a…
1) Qu’est-ce que l’agroforesterie ?
Un ensemble de pratiques agricoles visant à associer, sur la même parcelle, des arbres et des terres agricoles.
On peut définir trois types de pratiques distincts :
Thread – Comment évaluer l’utilisation de pesticides ?
Avec le mouvement des agriculteurs, la question des indicateurs visant à quantifier l’utilisation des produits phyto est revenue sur le tapis. NODU, QSA, HRI…
Je vous propose d’y voir plus clair dans ce bourbier…
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On le sait, les pesticides sont des substances dangereuses, qui ont des impacts sanitaires (surtout pour les professionnels qui les manipulent), et environnementaux.
Ainsi, à la fin des années 2000, l’Europe, comme la France, ont exprimé la volonté de réduire les usages de ces substances.
Dernièrement est sorti un rapport très intéressant de l’Académie d’Agriculture sur les retenues de substitution… Que je tenais à partager et dont je vais tenter de faire un petit résumé.
Les points que je vais mettre en exergue sont ceux que j’estime être les plus importants. Mais pour les gens qui veulent aller plus loin, n’hésitez pas à lire l’intégralité du rapport, qui n’est pas si long que ça.
J’ai déjà traité et expliqué la majorité des points abordés. Vous pourrez juger du fait que mes précédents threads sont en cohérence avec ce qui est dit dans ce rapport.
Quelques remarques sur l’annulation de projets de « mégabassines » dans la Vienne et en Charente… lemonde.fr/planete/articl…
-Quels sont les projets concernés ?
Le tribunal de Poitiers a fait annuler les autorisations préfectorales pour deux projets de retenue :
Un projet situé dans le bassin versant de l’Aume / Couture entre Angoulême et Niort,
et un projet situé dans le bassin versant de la Vienne (sous-bassin de la Pallu) à proximité de Poitiers.
Il ne s’agit pas du projet des Deux-Sèvres (bassins versants de la Courance/Mignon et de la Sèvre Niortaise), qui est le plus médiatisé et dont j’ai beaucoup parlé ici.
Le maïs est souvent fustigé par les militants écologistes comme étant une culture particulièrement nocive pour notre environnement.
Eau, productivité, stockage de C… Je réponds aux questions que vous vous posez peut-être sur cette plante étonnante.
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Voici le plan :
1-Le maïs est-elle une plante gourmande en eau ?
2-Pourquoi le métabolisme du maïs est-il particulier ?
3-Le maïs stocke-t-il le carbone de façon efficace ?
4-Le maïs est-il majoritairement dédié à l’élevage ?
5-Quelles perspectives pour le maïs dans le futur ?
(N’hésitez pas à le mettre en signet et à le lire en plusieurs fois car c’est assez long.)
Quel est le point commun entre le séisme en Turquie de février 2023, le séisme de Mauzé-sur-le-Mignon en juin 2023 et ce séisme ?
Ils sont tous les trois causés par les mêmes mouvements de plaques : la convergence entre la plaque africaine et la plaque eurasienne
Ce mouvement entraine l’extrusion du bloc anatolien… ()