Thread by @cathfournier

Bonjour à tous. L’audience va bientôt reprendre au procès des #AttentatsJanvier2015 pour la 16e journée. La cour d’assises spéciale doit continuer à entendre les parties civiles de l’Hyper Cacher

L'audience est ouverte. Me Coutant-Peyre demande la parole. Elle peste contre le fait que les avocats ne peuvent pas laisser leurs affaires dans la salle d'audience. Son cahier de notes depuis le début du procès, oublié un soir, a disparu #AttentatsJanvier2015

Me Coutant-Peyre : "Ce tribunal a couté 3 milliards, y’a des inondations partout, je tiens à le dire publiquement, qu’on me retrouve mon cahier de notes ! On a un dossier de 300 000 pages, on n’a pas la place, ça peut arriver qu’on oublie qqchose" #AttentatsJanvier2015

Le président de la cour lui répond : "Le fait de devoir laisser ses affaires ou pas ne relève pas de ma compétence, ce tribunal ne relève pas de ma compétence mais je relaie, nous vous tenons au courant des investigations à ce sujet" #AttentatsJanvier2015

On entend maintenant Noémie, une ex-otage de l'Hyper Cacher, réfugiée dans la chambre froide en bas du magasin #AttentatsJanvier2015

"J’étais dans le fond du magasin quand j’ai entendu la détonation, j’ai pensé à un accident de voiture, j’ai vu des gens courir, dire 'vite dépêchez vous il est armé', j’ai vu une silhouette statique à l’entrée" #AttentatsJanvier2015

"Je me suis retrouvée en bas dans les réserves, on a cherché une sorti de secours. Très vite, on a vu qu’il n’y en avait pas, on s’est dispatché dans les chambre froides, certains se sont mis à appeler la police" #AttentatsJanvier2015

"On avait bien compris que c’était pas une question de caisse, on était dans un magasin cacher, il y avait eu le 7 et le 8 janvier, on savait que c’était un attentat antisémite" #AttentatsJanvier2015

"On a commencé à fermer la chambre froide, on est ressortis, on a vu la caissière, elle nous a dit de remonter , des personnes sont remontées, avec Yoav Attab (tué par la suite), j’ai longuement hésité et j’ai pris la décision de ne pas remonter" #AttentatsJanvier2015

"Je suis restée dans la chambre froide avec 6 autres personnes pendant 4 heures interminables, on ne savait pas s’il était seul ou non, en pensait qu’à chaque instant on allait mourir" #AttentatsJanvier2015

"J’ai pu communiquer avec mon mari que j’ai prévenu, il a pu rester juste devant le magasin, il me tenait au courant de ce qu’il se passait, j’ai pu parler avec les forces de l’ordre qui ont essayé de nous rassurer, qu’ils était dehors" #AttentatsJanvier2015

"Il y avait un bébé avec nous, c’était la chose la plus difficile on était dans le noir, il fallait pas faire le moindre bruit, on avait peur qu’il nous entende, qu’il énerve contre nous, qu’il s’énerve contre ceux qui avait menti sur le fait qu’il n’y avait plus personne"

"Le bébé, il faut l’occuper, on lui donne nos clés, mais ça fait du bruit, on lui donne des papiers qui trainent, il est d’une patience extrême, d'un calme incroyable, on essaie de lui sourire pour lui montrer qu’il va bien" #AttentatsJanvier2015

"Il ne faut pas qu’il pleure, c’est notre priorité pendant ces quatre heures. C'est quatre heures de chuchotement et de murmures" #AttentatsJanvier2015

A un moment, ils comprennent que l'assaut va avoir lieu. "On a entendu des déflagrations des tirs, et puis plus rien, impossible d’ouvrir la porte on était figés. Elle s’est ouverte, la police était là, il nous ont fait sortir" #AttentatsJanvier2015

"Ils nous ont dit que ça allait être difficile, qu'il il fallait remonter et sortir par le haut du magasin, il nous ont dit de les suivre, de baisser la tête sans regarder, ce que j’ai fait. Mais je voyais très bien que mes pieds marchaient dans une mare de sang"

La jeune femme de 37 ans était infirmière en soins intensifs dans un grand hôpital parisien avant les attentats. "C'était ma passion, ma vocation. Très vite, je me suis dit que ce n’était plus possible, c'était impossible de prendre les transports en commun"

"Chaque personne que je croisais, c’était un terroriste. La vue du sang devenait compliquée, or, pour une infirmière, la vue du sang c’est ce qui le plus important. J’ai arrêté de travailler pendant de longues années" #AttentatsJanvier2015

"J’ai essayé de reprendre dans un service plus calme de consultations près de chez moi. Très vite, j’ai été fatiguée avec tous les jours avec des douleurs. On m'a diagnostiquée une fibromyalgie à la suite d’un stress post traumatique " #AttentatsJanvier2015

"Aujourd'hui, je vais essayer de retrouver une activité professionnelle car ça me tient à coeur mais je vous cache pas que c’est difficile d’être confrontée à des inconnus. A l’hôpital, mon nom à consonance juive est écrit sur mon badge, j’ai peur que quelqu’un s’en prenne à moi"

"Je tenais à être présente pour expliquer à la cour ce qu’on a vécu, nous les gens de la chambre froide. Je remercie Zarie d’avoir dit que tout le monde était remonté" #AttentatsJanvier2015

"Je suis là aussi pour dire que ce n'est pas seulement le procès de Charlie c’est aussi celui de l’Hyper cacher et de Montrouge" #AttentatsJanvier2015

"Cette survie interdit une vie normale?", demande Me Klugman. "Oui, je ne peux plus aller boire un verre avec des amis, prendre les transports, c’est impossible de vivre comme ça, il n'y a plus rien à faire à part rester chez soi" #AttentatsJanvier2015

On entend maintenant Claire, qui a réussi à s'enfuir : "j’ai la grande chance d’être en vie. J’étais à la caisse, un homme a surgi, noir, très musclé, il tenait une arme, je l’ai entendu 'dire ceci est in attentat'" #AttentatsJanvier2015

"J’ai eu un éclair, j’ai tout lâché je me suis jetée à terre et je me suis dit 'je ne meurs pas aujourd’hui'. J’avais une idée fixe était de rester en vie." #AttentatsJanvier2015

"J’ai contourné un rayonnage, j’ai vu un monsieur allongé, pétrifié les mains sur la tête, je lui ai tiré le pantalon pour qu’il bouge que je puisse passer car j’ai aperçu au fond du magasin une porte entrouverte à battant, je me suis engouffrée c’était une réserve très sombre"

"En tournant la tête à gauche j’ai remarqué deux personnes blotties l’une contre l’autre je me suis précipitée contre eux. La petite jeune fille pleurait 'ma mère ne m’a pas suivie, elle est dans le magasin, ma mère ne m’a pas suivie, elle est dans le magasin'"

"On s’est rendus compte qu’on était adossés à une porte, on s’est mis à trois, on a soulevé la barre et on s’est retrouvé sur le parking". #AttentatsJanvier2015

"Elle appelle ses enfants en disant 'je suis vivante, je suis vivante'". Par contre, quand sa mère de 85 ans l’appelle, lui demande ce qu’il se passe, elle ne lui dit rien. "Ma mère est décédée en ne sachant jamais que j’ai failli mourir" #AttentatsJanvier2015

"Au début, j’ai été extrêmement peureuse dans la vie courante, j’ai repris le dessus mais je vis dans une vigilance un peu supérieure à la moyenne. Partout, je fais un repérage : où est ce que je peux aller, qu’est-ce que je fais, au resto dans un ciné dans un train"

On entend maintenant Elie, 76 ans, qui se présente comme un officier de l’armée israélienne, réserviste dans l'armée française. "On ne s’enfuit jamais dans l'armée israélienne", proclame-t-il à la barre. #AttentatsJanvier2015

"Tout le monde s’est précipité dans le frigo, moi je me suis mis derrière des palettes j’ai pris un balais, je l’ai cassé en pointe, j’appelle la police, on m’a dit votre tel doit rester ouvert pendant quatre heures" #AttentatsJanvier2015

Son témoignage est un peu fantaisiste. "Je remonte, je lui dis 'je suis du Maroc, je m’appelle Ali, il m’a demandé mon deuxième nom" "Allons à l’essentiel", l'interrompt le président. "Mon but est de me faire passer pour un arabe, il m’a fait confiance", poursuit-il

Il raconte que le terroriste le prenait pour son père, que c'est lui qui lui a dit de faire la prière. "Le destin a voulu que je sois là bas pour les sauver". #AttentatsJanvier2015

Son témoignage fait sourire dans la salle d'audience jusqu'à ce qu'il dise avoir fermé les yeux de monsieur Saada. "Personne ne s’est approché de monsieur Saada pour lui fermer les yeux", rectifie l'avocat de Zarie Sibony. #AttentatsJanvier2015

"Encore un petit détail, monsieur le président?" "Non, non non", répond Régis de Jorna. "D’accord, merci, votre honneur" #AttentatsJanvier2015

Un autre rescapé de la chambre froide est entendu : "je préférais rester tétanisé en bas que tétanisé en haut." Un groupe remonte. "J’entends deux coups de feu, je me dis c’est pas possible je peux pas monter je décide de rester en bas" #AttentatsJanvier2015

"A ce moment là, il y en a pas un qui peut pas penser qu’il ne va pas mourir, on attend notre mort. Il est en bas de l'escalier en colimaçon. Zarie dit 'là vraiment il faut vraiment remonter'. Je lui dis d’accord je monte une ou deux marches, je redescends" #AttentatsJanvier2015

"Je suis allé dans le congélateur et j’ai claqué la porte. Je me retrouve avec trois femmes deux autres hommes et un bébé. J’ai dévissé l’ampoule, j’ai dit de se mettre à genou, on est restés une heure et demi dans le noir, dans une température négative", le tps que ça décongèle

"Quand je me mettais debout j’avais la tête pliée, je touchais le plafond, on a pris tous les cartons et on a commencé à tout ranger devant la porte, on a déplié nos jambes. On osait même pas respirer à l’intérieur de peur d’être entendu" #AttentatsJanvier2015

"ça commence à se décongeler, on a les pieds dans l’eau, le RAID prend contact avec nous ils nous disent de pas bouger de rester là." Sa fille l’appelle. "J’ai pas répondu qu’est ce que j’allais lui dire? Certes on était cachés mais on était pas à l’abri" #AttentatsJanvier2015

L'assaut arrive enfin. "On les a même pas entendus descendre, ils ont fait tomber la porte, il y avait des voyants rouges partout. Ils nous disent vous restez regroupés, vous regardez pas on va monter rapidement, je glisse, il y a une odeur mélangée à de la poudre insupportable "

"Il y a un effet euphorique au début, on est sortis et en même temps, on en a laissé des gens". Lui aussi témoigne d'un profond traumatisme."Impossible d’aller me coucher dans ma chambre quand il fait nuit, impossible d’être enfermé, pendant des années j’ai dormi dans le canapé"

"Vous avez une image qui passe comme une étoile filante, après la journée elle est foutue. y’a l’ancien Jean Luc, le nouveau Jean Luc un combat constant entre l’ancien et le nouveau". Jusqu’a ce matin, il ne savait pas s’il arriverait à témoigner #AttentatsJanvier2015

Brigitte, maintenant, est à la barre. Ce jour-là, elle s'arrête Porte de Vincennes 5 minutes pour aller faire des courses avec son fiancé à l'Hyper Cacher. "J’entends comme des pétards, assez lourds, des gens crient, je vois le début d’une kalachnikov en train de tirer"

"Je reste ancrée dans le sol à ne plus pouvoir bouger, je pèse 300 kilos si ce n’est plus à ce moment là, je suis comme une statue, mon fiancée m’attrape par la doudoune, il me prend on se jette on descend tous en bas on tombe les uns sur les autres" #AttentatsJanvier2015

Après être restée dans une des chambres froides avec son fiancé, un autre otage et son enfant, ils remontent tous les quatre. On avait du mal à pousser la porte car il y avait Yoav dans une mare de sang, on a le réflexe de regarder, on marche dans son sang" #AttentatsJanvier2015

"On se dirige vers le preneur d’otages, il vient vers nous et là il me dit 'vous étiez en bas, y’a un des otages qui a essayé de me tuer malheureusement pour lui il n’a pas réussi voilà ce qui est arrivé, si vous essayez de faire comme lui je vous tuerai'" #AttentatsJanvier2015

Elle et son mari découvrent les cadavres dans les allées. Et Yohan Cohen qui agonise. Elle n'ose pas décrire ses gémissements pour sa famille. "C'était inimaginable. J’avais mes mains sur les oreilles pour ne pas entendre" #AttentatsJanvier2015

"Pendant qu’il fait sa prière, j’ai essayé appeler ma maman pour lui dire au revoir, que je l’aime tu t’occupes de mes enfants, tu continues à vivre pour moi. Elle appelle ensuite le père de ses trois enfants." #AttentatsJanvier2015

"Je lui dis je suis dans l’hyper cacher je vais mourir occupe toi de nos trois enfants, je ne sortirai pas, il est venu pour nous tuer, il est très conscient" #AttentatsJanvier2015

"Il a fini sa prière, il refait un tour, j’étais blessée à la plante des pieds, je saignais (elle est tombée sur des bouteille de vin en descendant dans l'escalier). Il a dit 'dis moi, toi comment ça se fait que tu saigne?" #AttentatsJanvier2015

"Je lui dis je suis tombée dans les bouteilles de vin, il m'a dit en souriant 'si tu t’en sors tu diras pas que c’est moi qui t’ait fait mal j’en ai pas l’intention'. J'ai dit 'non non je dirais rien'. Il a répondu 'pourquoi tu dis non, de toute façon tu vas mourir'"

Pendant l'assaut, elle est réfugiée sous une caisse avec son mari et une autre otage. "Je sens une balle, une brûlure, ça y est je suis morte, je dis à mon mari va t-en pars, va je suis morte, je me suis dit je vais mourir sous cette caisse, pars refais ta vie"

"Dis ce qu’il s’est passé pour moi, pour tout le monde parce qu’on est juifs, qu’on puisse entendre ce n’était pas un être humain,il était venu pour accomplir ce qu’on lui avait demandé de faire" Elle sanglote, elle suffoque presque à la barre #AttentatsJanvier2015

"Un CRS me prend par le bras, je ne veux pas sortir je dis 'je vais mourir' 'mais non il faut sortir, non je vous prends vous êtes consciente je peux pas vous laisser là'. Il y avait le terroriste par terre." #AttentatsJanvier2015

"Je leur dis 'vous voyez le terroriste est encore là il n’est pas mort il va se réveiller'. Elle finit par sortir, est prise en charge. Les secours lui disent 'madame vous n’avez pas de balles dans le dos, vous avez été fortement égratignée'" #AttentatsJanvier2015

Aujourd'hui "il y a une Brigitte qui en est sortie, mais une autre qui est restée, qui n’est plus la même. J'ai été voir des psys à l’hôtel dieu mais j’ai arrêté, ils étaient tellement débordés par les autres attentats, j’ai pris un psy dans le privé." #AttentatsJanvier2015

"Pendant deux ans je ne suis pas sortie sauf pour aller consulter les médecins, j’ai été licenciée de mon travail de commerciale que j’aimais." Encore une victime qui a perdu son travail, décidément... #AttentatsJanvier2015

"Avant l’attentat, j’étais forte, déterminée, capable, j’étais arrivé en haut du sommet à planter mon drapeau. Une semaine après, je rentre dans l’hyper cacher et tous les projets sont tombés, j’étais six pieds sous terre" #AttentatsJanvier2015

"Quand suis en crise je me dis j’aurais préféré mourir dans cet hyper cacher, mon mari était avec moi, on stresse j’ai de la haine, je suis pas morte mais ne serait ce que pour eux qui sont morts. Moi je suis là mais j’ai envie d’avancer mais je n’y arrive pas"

"Je suis à la maison je tourne en rond; avec mon fils de 10 ans il a tout vécu les cris les disputes les pleurs, il a été beaucoup affecté" #AttentatsJanvier2015

"Je suis là devant vous j’ai une faille je ne sais pas quand elle va se refermer, je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, de vivre ce qu’on a vécu dans l’hyper cacher, celui qui était pas à l’intérieur ne peut pas comprendre" #AttentatsJanvier2015

"J’espère qu’en France nous pouvons vivre librement sans avoir peur d’un homme qui a un sac à dos une porte qui claque ne plus pouvoir déambuler dans les rues tranquillement" #AttentatsJanvier2015

"ça ne devrait pas exister j’espère que la justice fera en sorte qu’ils seront jugés comme il le faut" #AttentatsJanvier2015

L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures #AttentatsJanvier2015

L'audience reprend avec l'audition d'un autre ex-otage, Rudy Haddad. Il a témoigné pour France Télévisions il y a quelques jours : francetvinfo.fr/societe/justic… #AttentatsJanvier2015

Je mets ce LT en pause pour un article à écrire mais vous pouvez notamment suivre @sophparm #AttentatsJanvier2015

je vous retranscris ici le témoignage vidéo très fort de Sophie, elle aussi ex-otage, qui a été enregistré par son avocat et diffusé devant la cour #AttentatsJanvier2015

"J’ai fait remonter quelques un des otages mais je m’en suis voulue d’avoir fait remonter un enfant de 3 ans. On essayait avec son père de lui cacher l’insoutenable les corps, les flaques de sang, il a refusé de le libérer en disant que ça pouvait être une monnaie d’échange"

"On entendait rien de l’intérieur, comme s’il n’y avait plus de vie à l’extérieur, c’était très éprouvant." A un moment, elle parvient à appeler sa famille comme d'autres otages, alors que Coulibaly est dans le bureau. #AttentatsJanvier2015

"J’ai pu parler à un de mes enfants, à mon mari, c'était important de dire où j’étais, qu’ils appellent la police, j’aurais pas pu rester sans dire au revoir à ma famille" #AttentatsJanvier2015

"Il nous a dit 'vous les juifs vous aimez la vie', oui il avait raison, c'est ça qui m’a fait tenir même si elle était à côté de nous la mort" #AttentatsJanvier2015

Elle pleure en évoquant les "râles" de Yohan Cohen, qu'elle entend encore aujourd'hui. "Il a demandé s’il voulait qu’il l’achève comme un animal" #AttentatsJanvier2015

"Lors de mon dernier appel, un policier m’a dit d’arrêter d’appeler qu’on mettait notre vie en danger, il m’a dit de prévenir les otages que quand on entendrait un boum, il faudrait se cacher, on a cessé d’appeler et on a attendu" #AttentatsJanvier2015

"Quand le rideau de fer s’est levé, j’entendais les policiers du Raid et de BRI dire 'allez les gars, allez les gars allez les gars', on s’est précipités, on est sortis", raconte-t-elle très émue et reconnaissante à l'égard des policiers #AttentatsJanvier2015

"La première année, c'est le cauchemar, on mange pas, je dors très mal, je ne peux pas aller travailler, l’angoisse est permanente, l’anxiété, la tristesse, une grande tristesse, tous ces morts" #AttentatsJanvier2015

"Et cette culpabilité, pourquoi moi, pourquoi eux, pourquoi pourquoi, c’est un gouffre ce pourquoi. J’ai arrêté de dire pourquoi mais comment, comment j’allais m’en sortir" #AttentatsJanvier2015

"J’ai été prise en charge rapidement, j'ai pris des médicaments mais j’y arrivais pas j’étais toujours dans la terreur. Il a fallu que je prenne une décision radicale : j’ai décidé de quitter la France, un véritable déchirement mais une nécessité" #AttentatsJanvier2015

"J’ai jamais perdu de vue que le procès allait se tenir, pour moi c’était important. Si je témoigne auj, c’est pour qu’on se souvienne de ces quatre victimes innocentes, pour que la cour d’assises juge et condamne les complices de cet attentat clairement antisémite"

"Pour finir je me souviendrais toujours de qu’a dit Coulibaly 'ça ne fait que commencer'. J’étais pessimiste en sortant même si j’étais miraculée et effectivement ça venait de commencer" #AttentatsJanvier2015

Les accusés sont invités à s'exprimer par le président de la cour à l'issue de ces trois jours consacrés à l'attentat de l'Hyper Cacher #AttentatsJanvier2015

Nezor Pastor Alwatik commence : "ça a été éprouvant particulièrement la journée d’hier, je n’avais jamais vu pendant l’instruction les photos des victimes et j’avais pas vu non plus la photo de Coulibaly, je m’interdisais de la voir" #AttentatsJanvier2015

"J’ai eu de la colère, de la rage, de la haine, j’ai côtoyé ce mec là, il est venu jusqu’à chez ma soeur, tous les témoignages des victimes, notamment madame Sibony Zarie ont été forts. C’est difficile de mettre des mots quand on a vécu une souffrance pareille"

Il parle de "monstruosités commises par une ordure, c’est une raclure, ce qu’il a fait à ces personnes parce qu’elles étaient juives c’est immonde. Il y a aussi la honte d’être là dans ce box, cette affaire, c’est qqchse qui me bouffe de l’intérieur" #AttentatsJanvier2015

"J’essaie de me protéger de tout ce que j’entends, me bouleverse,j’espère que les victimes auront satisfaction même si la perte d’un proche on s’en remet jamais,surtout quand ils ont été assassinés de cette sorte je répondrai à tous les faits qui me sont reprochés le moment venu"

Mohamed Phares : "je suis choqué, terrifié de ces personnes là qui assassinent des innocents pour des religions, professions ou des caricatures, pour moi ce sont des gens sans foi ni loi, des idiots, j’ai rien à voir avec tout ça, je cautionne pas" #AttentatsJanvier2015

"C’est des gens lâches, j'ai beaucoup d’empathie pour les victimes et leurs proches, leurs témoignages me font grave mal au coeur, j’ai pas de mots, je suis blessé" #AttentatsJanvier2015

Saïd Maklhouf :"C’était très très émouvant le récit des victimes, ce qui s’est passé à l’hyper cacher c’est monstrueux, on est tous d’accord, assassiner une personne pour sa religion c’est honteux" #AttentatsJanvier2015

Amar Ramdani : "Des gens ont vécu une horreur, aller faire ses courses et se faire séquestrer, c’est incompréhensible." #AttentatsJanvier2015

Ali Riza Polat:"Je vais me calmer, sur les morts y’a pas de mots pour décrire ce qu’il a fait, t’as pas le droit de tuer des gens, j’ai hâte d'être dans le fond du dossier pour prouver que j’y suis pour rien." #AttentatsJanvier2015

Michel Catino : "je sais pas quoi vous dire je connais rien là dedans, j’ai toujours vécu dans les cafés, y’a toute sortes de races (sic), orthodoxes, musulmans, juifs, j’y suis pour rien je sais même pas ce que je fais ici" #AttentatsJanvier2015

Metin Karasular:"J'ai passé des années dans le milieu du jeu à jouer avec des chrétiens des juifs, ce sont des choses très dures, c’est très difficile de rester ici,je mange pas, je cuisine pas, pour moi c’est une honte de me trouver dans une histoire comme ça pour ma communauté"

"Si je savais ce qu’il avait fait Coulibaly je l’aurais fait tuer ou l’aurait fait arrêter par la police, j’invite tous mes frères musulmans en France il faut dénoncer ces hommes là, avant le christianisme avant que l’islam arrive, tout le monde était juif" #AttentatsJanvier2015

Miguel Martinez:"j’aimerais adresser mes condoléances aux familles des victimes, je peux comprendre qu’ils ne les accepteront pas, j’ai pas de mots pour exprimer le dégout de voir que de musulmans se comportent comme des nazis" #AttentatsJanvier2015

"C’est vrai il faut pas le nier qu’il y a beaucoup de musulmans auj qui sont antisémites, il y a un grd manque de connaissance historique, l’islam n’est pas anti juif, on parle d'entente judéo chrétienne mais il y a aussi une très grande entente commune judéo-musulmane"

Abdelaziz Abbad: "J'ai un mot pour les victimes, je comprends leur douleur leur tristesse et leur besoin de justice" #AttentatsJanvier2015

Willy Prevost:"C’était des témoignage poignants durs, je comprends les familles des victimes,je comprends qu’ils ont de la haine.Après, tout ce qui est antisémite,j’ai pas grandi avec ça,j’ai pas grandi avec la haine de l’un ou de l’autre.Dans le quartier, on était tous ensemble"

Encore une fois, le président de la cour a failli oublier Christophe Raumel, qui comparaît libre. "J’ai pas vraiment de mot pour décrire ce massacre c’est une tuerie, les témoignages m’ont fortement touchés, j’ai une grosse pensée pour les victimes décédées et leurs familles."

L'audience est suspendue jusqu'à demain 9h30 #AttentatsJanvier2015