Tiphaine Pioger Profile picture
Nov 16, 2020 551 tweets >60 min read Read on X
Mais avant la suspension, l’avocate de J. Daval, Me Ornella Spatafora, demande des précisions au directeur d’enquête sur les échanges téléphoniques entre les deux époux. Réponse de F. Paredes : « Elle lui reprochait notamment ses problèmes d’érection. »
Me Spatafora : « Tous les soirs, Jonathann écrit qu’il rentrera plus tard que prévu du travail. Et Alexia le lui reproche. En plus de lui reprocher ses problèmes d’érection et de ne pas être enceinte. Les liste des reproches qu’elle lui faits est longue ! »
L’audience est suspendue jusqu’à 15h30 avec les témoignages d’enquêteurs, des témoins (le voisin, un chasseur), un expert, les médecins légistes et le médecin traitant de l’accusé #procesDaval
Jonathan Daval est de retour dans le box des accusés. La sonnette retentit. L’audience reprend. #procesDaval
Ce n’était pas prévu, mais c’est Martine Cussey, la mère de Jonathann Daval, qui s’avance à la barre. Le président de la cour souhaite l’entendre plus tôt qu’indiqué sur le programme (son témoignage était prévu jeudi) #procesDaval
La mère de J. Daval souhaitait s’exprimer de manière spontanée sur la personnalité de son fils : « c’était un enfant réservé. Il n’est pas comme il a été décrit. Il a des défauts comme tout le monde... mais c’est le plus calme et le plus timide de tous ses frères et sœurs »
Martine Cussey, mère de Jonathann : « il faut qu’il dise ce qu’il a à dire, de lui même, il faut qu’il dise la vérité ».
À son arrivée ce matin, la mère de Jonathann Daval, que l’on sentait très affectée de venir assister au procès de son fils, a été malade dans les couloirs du Palais. #procesDaval
C’est la fin de cette courte déposition de la mère de l’accusé. Elle reviendra à la barre jeudi. #procesDaval
C’est au tour d’Adeline Pillot, enquêtrice, de faire sa déposition. C’est elle qui a recueilli les propos de Jonathann Daval quand il vient à la gendarmerie signaler la disparition de son épouse. Il lui dit alors qu’il n’y a pas eu de dispute entre eux ce soir-là #procesDaval
Adeline Pillot, officier de police judiciaire de la gendarmerie : « Je n’ai pas décelé dans cette première audition d’éléments me permettant de douter de ses explications » #procesDaval
C’est désormais à Lionel Ditleblanc, enquêteur lui-aussi, de faire sa déposition #procesDaval
Le gendarme Lionel Ditleblanc fait partie d’une patrouille qui mène les recherches pour retrouver Alexia, dès le 28 octobre 2017.
Lors de la 2e audition de J. Daval devant les gendarmes, il évoque les reproches que lui fait sa femme.
L. Ditleblanc : « Elle lui dit que ce n’est pas un homme, et que si elle se mettait nue devant un autre homme, il n’hésiterait pas à la sauter, quelque chose comme ça ... »
Le président demande : « quand J. Daval vous raconte ces problèmes intimes, est-ce qu’il s’insurge ? ». « Non, répond l’enquêteur. Il est très calme. » #procesDaval
Le président de la cour, sur les problèmes d’érection de l’accusé : « Jonathann Daval raconte qu’il a eu un blocage à avoir des relations sexuelles au domicile des parents d’Alexia, puis à l’idée d’avoir un enfant. » #procesDaval
L’enquêteur ajoute que Jonathann Daval raconte des accès de violence de la part de sa femme, du à son traitement hormonal. « Elle délirait de là à dire que c’était moi qui la droguait », dit-il. #procesDaval
À l’enquêteur Lionel Ditleblanc, J. Daval évoque leurs problèmes de couple. En revanche, il ne parle pas de dispute le soir du 27 octobre 2017. Il décrit un banal retour à la maison après la soirée raclette chez les parents d’Alexia. #procesdaval
Le président montre la photo d’une morsure au bras droit de J. Daval, prise par les gendarmes le jour où il signale la disparition d’Alexia. Cette trace paraît cohérente à l’enquêteur : « il nous dit qu’il y a des moments de violence entre eux et la morsure le prouve. »
Me Spatafora défend l’accusé. À l’enquêteur : « M. Daval vous parle de la crise d’Alexia, vous montre les traces de cette crise et vous ne lui posez pas de questions sur les circonstances ? ». Réponse : « Il n’a pas l’air de nous cacher quoique ce soit, je ne vais pas plus loin.»
Ce serait normalement au tour de Jean Aubert, le voisin direct du couple, de témoigner. Mais son état de santé l’empêche d’être présent. Le président lit donc sa déposition.
Ce voisin entend le véhicule de J. Daval à 1h26 du matin le 28 octobre 2017. Un témoignage clé, puisque l’accusé disait au contraire être déjà au lit à cette heure-ci, avec sa femme #procesDaval
Denis Carnet, l’employeur de J. Daval, se présente à la barre : « Jonathann a été embauché en 2006. Pendant 10 ans, il n’y a pas eu de souci. La dernière année, il y a eu quelques dérapages dans l’organisation du travail... »
Denis Carnet, l’employeur de l’accusé : « j’ai mis un tracker dans son véhicule de fonction parce qu’il ne se trouvait pas toujours à l’endroit où il devait être. » #procesDaval
Suite à ses absences, Denis Carnet a une explication avec son employé, J. Daval : « il m’a proposé de finir ses journées plus tard pour compenser le temps qu’il passait chez sa mère. Il avait des problèmes respiratoires et il avait une machine qu’il l’aidait chez elle. »
Amédée Da Silva s’avance. Il est chasseur sur la commune d’Esmoulins, là-même où le corps d’Alexia Daval sera retrouvé. Le samedi 28 octobre 2017, il repère un véhicule vers 9h40. Une heure plus tard, l’utilitaire blanc a disparu #procesDaval
Le relevé des empreintes des traces de pneumatiques montrera une concordance avec les pneus dont était équipé le véhicule de fonction de J. Daval #procesDaval
L’audience est suspendue quelques minutes #procesDaval
Reprise de l’audience avec Stéphane Moigneaux, technicien de l’IRCGN, c’est l’un des experts scientifiques de la gendarmerie qui a travaillé sur l’enquête #procesDaval
L’expert interrogé prévient : « ma présentation sera technique ». Il s’est occupé de faire les comparaisons entre la trace de pneumatique repéré dans le bois d’Esmoulins par le chasseur et les pneus du véhicule utilitaire appartenant à Jonathan Daval #procesDaval
Certains internautes s’en étonnent, mais lors d’un procès, on entre dans tous les détails. J. Daval risque la peine maximum en France : la réclusion criminelle à perpétuité. Tout élément doit donc être étudié par les magistrats et jurés qui le jugent pour décider de sa peine.
C’est au tour du Dr Sébastien Grignard, médecin-légiste. Il a examiné le corps d’Alexia Daval, mais avant cela, il a aussi examiné Jonathann Daval le 30 octobre 2017, notamment la morsure au bras dont on a vu la photo plus tôt #procesDaval
Le Dr Grignard donne le bilan de l’examen du corps d’Alexia Daval dans le bois d’Esmoulins, directement sur les lieux : « il y avait des lésions traumatiques au visage et au cou, des lésions aux ongles évocatrices de lésions de défense (...) le corps était en partie carbonisé »
Le président s’apprête à montrer des photos du corps d’Alexia Daval dans le bois d’Esmoulins, où il a été découvert. Les parents et la soeur d’Alexia sortent de la salle d’audience #procesDaval
Le président de la cour craint de montrer toutes les photos, il veut éviter de choquer les personnes dans la salle. Dans la plupart des photos, on distingue à peine le corps sous les branchages, excepté l’une qui montre le visage d’Alexia #procesDaval
L’avocat général demande toutefois à observer une autre photo : il s’agit d’un cliché du corps nu d’Alexia, partiellement brûlé #procesDaval
De Grignard, médecin-légiste : « A l’issue de l’autopsie d’Alexia, rien ne permettait de conclure à des violences sexuelles » #procesDaval
Fin de la première journée d’audience. Reprise demain, à 9h #procesDaval
2e journée d’audience à Vesoul pour @LCI avec @Julie_Janus pour les images #procesDaval Image
L’audience s’ouvre. Le temps fort de la journée est annoncé pour 16h avec le témoignage des parents d’Alexia, sa sœur et son beau-frère, Grégory Gay #procesDaval
L’audience débute avec la déposition du Pr Antoine Tracqui, le médecin-légiste qui s’est occupé de l’autopsie du corps d’Alexia Daval et des analyses médico-légales. Il a également étudié les dossiers médicaux des époux Daval. Il sera à la barre toute la matinée #procesDaval
Le Pr A. Tracqui décrit chaque ecchymose, chaque brûlure, chaque trace constatées sur le cadavre d’Alexia Daval #procesDaval
Pr A. Tracqui, médecin-légiste : « Pas de trace de lésion traumatique » au niveau du sexe d’Alexia, si ce n’est « de possibles lésions » à l’anus. Hier, les avocats de la famille d’Alexia avaient évoqué la thèse du viol post-mortem - thèse qui n’a pas été retenue pour l’heure
Alors que le Pr A. Tracqui lit le rapport d’autopsie, Jonathann Daval s’enfonce dans son siège. Il baisse la tête. Son visage n’est presque plus visible.
Le Pr A. Tracqui, médecin-légiste : « l’inspection du vagin et du col utérin ne met pas en évidence de traces de sang. À l’intérieur du canal anal, pas de traces de sang non plus ». #procesDaval
« La mort provoquée par asphyxie » (rapport d’autopsie du Pr A. Tracqui, médecin-légiste)
Pr A. Tracqui, médecin-légiste : « En l’espace de quelques secondes, la victime perd connaissance. Si on continue à appuyer, on estime qu’en l’espace de 5 minutes, on aura des lésions au niveau cérébral irréversibles qui vont ensuite entraîner la mort » #procesDaval
« La perte de conscience se manifeste par le fait que la victime arrête de se débattre et devient toute molle. L’agresseur s’en rend-il compte ? Je dirais que oui. Mais dans le feu de l’action, en tant qu’agresseur, on n’est pas dans son état normal donc je n’en suis pas sûr. »
Me G-J. Portejoie, avocat de la famille d’Alexia : « 4 à 5 minutes [d’étranglement], moi ça me parait long ! Mesdames, messieurs, les jurés... une minute de silence, c’est déjà long ! » #procesDaval
Rapport d’autopsie du Dr A. Tracqui, médecin-légiste : « Entre 5 et 10 coups violents mais pas de fracture au niveau du visage de la victime, y compris au niveau de la cloison nasal » #procesDaval
Me R. Schwerdorffer, avocat de l’accusé, au médecin-légiste : « A-t-on, oui ou non, la preuve formelle d’un rapport sexuel post-mortem entre Jonathann et Alexia... en dehors de l’imagination de certains ? ». L’expert dit non, pas d’éléments qui permettent de le dire #procesDaval
Suspension d’audience. Reprise à 11h05 #procesDaval
L’audience reprend, toujours avec le Pr Antoine Tracqui, médecin-légiste. Il compare son rapport d’autopsie avec les déclarations de Jonathann Daval #procesDaval
Le Pr A. Tracqui revient sur les différentes versions données par J. Daval tout au long de l’instruction et confirme ou infirme les dires de l’accusé par des éléments médicaux #procesDaval
Le 17 juin 2019, Jonathann Daval a participé à une reconstitution des faits. Le Pr Antoine Tracqui y était également. Il raconte. #procesDaval
Le médecin-légiste donne chaque détail de la dispute entre époux au conditionnel puisque tout se fonde sur les dires de l’accusé. « Il aurait serré son cou (...) de manière continue (...) entre 4 et 5 minutes avec ses deux mains (...) Mme Daval aurait lâché prise d’un seul coup »
Pr A. Tracqui, médecin-légiste : « Il se serait levé plusieurs fois dans la nuit pour aller voir le corps » de sa femme #procesDaval
Les déclarations de l’accusé sur la strangulation sont de nature plausible, dit en substance le médecin-légiste #procesDaval
« On passe donc d’une version initiale [donnée par J. Daval au début de l’instruction] qui ne correspond pas aux constatations médico-légales à une version finale entièrement compatible », résume le président de la cour d’assises #procesDaval
Le Pr A. Tracqui : « Au moment de la reconstitution, on parle d’une dispute [entre les époux], il n’est plus question de crise [de la part d’Alexia] ». Dans ce procès, les « crises » supposées d’Alexia sont au fondement de la défense de Jonathann Daval. #procesDaval
Nous sommes toujours avec le Pr Antoine Tracqui. Il donne son analyse du dossier médical de Jonathann Daval. Il a en sa possession 27 ans de documents médicaux. On commence par son allergie aux acariens depuis l’âge de 5 ans #procesDaval
« En 27 ans, aucune notion de suivi psychologique ou psychiatrique. Aucune prescription d’un médicament psychoactif - excepté un tranquillisant et un somnifère prescrits en date du 30 octobre 2017, soit le jour de la découverte du cadavre d’Alexia Daval. » #procesDaval
« Un autre élément qui pourrait donner du grain à moudre à une analyse psychologique, la présence de troubles obsessionnels compulsifs quand il était enfant et une obsession de la propreté +++ » #procesDaval
Sur les troubles sexuels : « Je constate qu’il y avait une demande répétée de J. Daval [à son médecin généraliste] d’avoir des prescriptions [pour traiter les troubles de l’érection] » (Pr A. Tracqui, médecin-légiste) #procesDaval
« L’impuissance masculine a des explications psychogènes dans 90% des cas. La nature masculine est ainsi faite : se crée une forte pression à la performance. Une mauvaise expérience sexuelle peut entraîner une perte de confiance. » #procesDaval
« Si dans un couple, le partenaire ne fait rien pour susciter le désir, l’homme pourra prendre autant de médicaments qu’il veut, il ne - si je peux m’exprimer crûment - bandera pas » (Pr A. Tracqui, médecin-légiste) #procesDaval
« Chez M. Daval, il semble donc que la cause des troubles sexuels soit purement psychogène. » #procesDaval
« Il est clair que dans un couple qui connaît des dysfonctionnements, des disputes, il y aura des difficultés de confiance qui ne faciliteront pas une érection de qualité. » #procesDaval
Avant la suspension de l’audience, l’avocate de J. Daval demande de pouvoir visionner la confrontation entre la famille d’Alexia et l’accusé, avant le témoignage de la mère de la victime cet après-midi. Le président consulte les différentes parties et donne son accord.
Suspension. Reprise de l’audience à 14h30 #procesDaval
Avec un peu de retard sur le programme, l’audience reprend avec l’analyse du dossier médical d’Alexia Daval, toujours par le Pr A. Tracqui #procesDaval
Dans le dossier médical d’Alexia Daval auprès de son généraliste : « cette patiente, de tempérament anxieux, décrit des malaises durant plusieurs heures. Toujours précédés par une sensation de goût métallique dans la bouche. » #procesDaval
Dans le dossier médical d’Alexia Daval auprès de son généraliste, sur ses amnésies : « Elle a des troubles du comportement avec des troubles du langage, agressivité vis-à-vis de son conjoint (...) elle ne garde aucun souvenir de tels malaises. » #procesDaval
Dans le dossier médical d’Alexia Daval auprès de son généraliste : « Elle est chargée de clientèle dans la Banque - Assurance. De tels malaises n’arrivent jamais au cours de son travail. » #procesDaval
Sur le plan psychiatrique : « À l’exception de ce comportement anxieux mentionné une fois, ancien antécédent psychiatrique. Aucun traitement psychoactif - excepté trois prescriptions d’un somnifère banal, très largement utilisé par la population française » #procesDaval
Après une stimulation ovarienne médicamenteuse infructueuse, Alexia Daval subit un traitement chirurgicale qui fonctionne puisque le 7 juillet 2017, début de grossesse. Quelques semaines plus tard, elle fera une fausse-couche #procesDaval
« Le Tramadol est retrouvé dans les cheveux. Une prise qui remonterait à plusieurs mois, mais ne trouve pas d’origine dans les dossiers médicaux d’A. Daval. On en déduit que Mme Daval a du se procurer les produits d’une autre manière, avec un autre médecin ou hors prescription »
Concernant les « crises » d’A. Daval : « Les quelques éléments dont nous disposons sont de nature à corroborer, au moins de manière partielle, les dires de M. Daval à propos de ces crises » #procesDaval
« La premiere hypothèse [de ces crises] est épileptique. Dans le cas d’A. Daval, ce ne serait pas l’épilepsie sous forme de convulsions que l’on connaît le mieux, mais une forme différente d’épilepsie. » #procesDaval
1/2 « 2e hypothèse : médicamenteuse. J’ai identifié 4 substances qu’a pris A. Daval à un moment donné, avec des conséquences psychiatriques possibles : un traitement pour l’asthme (montélukast), un somnifère (zolpidem), le tétrazépam (depuis retiré du marché) » #procesDaval
« Et le traitement pour la fertilité (citrate de clomifène). » Mais aucune de ces options ne semblent étayée. #procesDaval
« Hypothèse 3 : origine psychiatrique de ces crises. » Le Pr A. Tracqui ne trouve cependant pas assez de preuves démontrant des crises à l’origine pathologique.
« Cependant, l’agressivité envers son conjoint peut aussi exister sans être d’origine pathologique. Elle peut être du à la conjugopathie. » (Pr A. Tracqui, sur l’origine des « crises » d’Alexia Daval) #procesDaval
La conjugopathie est un terme souvent présent dans le dossier Daval. Le mot désigne les troubles et la souffrance qui sont suscités par une relation de couple insatisfaisante. #procesDaval
Dans la salle d’audience, on parle de la possibilité d’une soumission chimique d’Alexia Daval - c’est-à-dire l’administration par son mari, à son insu, de médicaments ou autres substances limitant les capacités physiques et décisionnelles d’une personne. #ProcesDaval
Mais les éléments ne sont pas suffisants pour étayer avec certitude une telle hypothèse, dit en substance le Pr Antoine Tracqui. #procesDaval
Du côté des avocats des parties civiles : « Alexia met un ovule gynécologique, puis prend du zolpidem (somnifère)...avant de solliciter un rapport ? Ça n’a pas de sens ! » #procesDaval
Pr A. Tracqui, médecin-légiste : « C’est difficile de se prononcer... pour l’ovule, je ne me prononcerai pas. Pour le somnifère, elle peut aussi se dire qu’ils vont avoir un rapport durant une trentaine de minutes avant d’aller au lit. » #ProcesDaval
Après une courte suspension, c’est au tour de Rémi Hienne, expert des analyses ADN de faire sa déposition (il est en visio) #procesDaval
En ce 2e jour de procès, beaucoup de retard a été pris. Selon les avocats de parties civiles, les témoignages tant attendus de la famille d’Alexia Daval sont reportés à demain. #procesDaval
Concernant les traces de sperme, elles peuvent être retrouvées des mois après sur les vêtements - parfois même après lavage, selon l’expert. #ProcesDaval
C’est au tour du Pr Louise Tyvaert, neurologue. #procesDaval
Sur les « crises » d’A. Daval, la sœur d’Alexia a discuté de « black-out » avec elle. « C’était comme si elle était ivre (...) Je n’y ai jamais assisté, ça n’arrivait que chez elle. » L’experte qui s’exprime a été missionnée pour donner des hypothèses sur l’origine de ces phases.
Comme le Pr A. Tracqui, le Pr Louise Tyvaert fait de l’épilepsie sa 1ère hypothèse. « Cela implique des hallucinations gustatives (un goût de fer dans la bouche) et des amnésies » #procesDaval
Cela étant, « il y a des atypies : habituellement après une crise temporale, les personnes sont perdues, confuses, ne s’expriment plus correctement ; il n’y a pas d’agression directe possible contre un individu » - ce qui est décrit par J. Daval à la suite d’une de ces « crises »
« Quand quelqu’un fait plusieurs crises d’épilepsie d’affilée, les individus peuvent toutefois présenter des crises psychotiques qui durent plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Alors que l’épisode de violence décrit chez A. Daval ne dure que quelques heures » #procesDaval
Le Pr L. Tyvaert évoque l’hypothèse des medicaments, puis psychiatriques. Mais comme le Pr A. Tracqui, elle ne voit pas de faits probants. « Reste les troubles comportementaux ». #procesDaval
Sur le fait que les « crises » avaient toujours lieu en présence du mari : « Une crise d’épilepsie a généralement lieu quand on se relâche, alors qu’au travail par exemple, on est plutôt tendu. » #procesDaval
Le Dr Fabien Bevalot, toxicologue, s’avance à la barre. C’est le dernier expert prévu pour cette deuxième journée d’audience. #procesDaval
« Faible consommation d’alcool d’Alexia Daval avant le décès » (Dr F. Bevalot, toxicologue) #procesDaval
On considère que les cheveux poussent de 2 cm environ par mois, explique le Dr F. Bevalot. Ils conservent en mémoire les prises de médicaments et de substances diverses. Alors, en analysant les cheveux 2 cm par 2 cm, on peut remonter les prises toxicologiques mois après mois.
Certaines traces de médicaments - évoqués plus haut dans ce thread - dans ce thread y ont été détectées. #procesDaval
Marie-Francoise M. s’avance. C’est une voisine et amie des parents d’Alexia Daval. « Je n’ai jamais vu Alexia criser, avoir des problèmes, elle ne me semblait pas anxieuse du tout. Elle savait ce qu’elle voulait, c’était une jeune femme d’aujourd’hui » #procesDaval
Marie-Françoise M., voisine des parents d’Alexis : « Peut-être qu’elle était plus moteur dans le couple, mais c’est souvent ça ! Il y a des personnalités qui marquent plus, mais rien d’écrasant, je suis catégorique. C’est un énorme gâchis. »
« Pour Jonathann aussi, c’est du gâchis. Il était gentil, il m’aidait avec mon ordinateur... je n’ai pas cru à sa culpabilité non plus. » #procesDaval
« J’ai vu Jonathann à la marche blanche. Il était effondré, il pleurait, il pleurait... j’étais loin d’imaginer ça... à Gray, on était plutôt dans la psychose d’un rôdeur. On nous disait de ne pas aller courir. »
Patrick A., directeur du Crédit mutuel, employeur d’Alexia Daval, commence à décrire Alexia : « elle était bienveillante, le lundi elle apportait un gâteau. Elle traitait tous les clients de la même manière. Elle était très impliquée, d’humeur égale et très humble. »
« Dans les confidences qui peuvent se dire au travail, je n’ai jamais eu bruit de tensions dans le couple » (Patrick A., employeur d’Alexia Daval) #procesDaval
C’est la fin de cette 2e journée. Reprise demain à 9h. #procesDaval
Une journée importante se prépare au Palais de justice de Vesoul. Ce matin, la famille d’Alexia Daval témoigne ; cet après-midi, ce sera l’accusé qui s’exprimera en longueur pour la première fois depuis le début du #procesDaval Toujours avec @Julie_Janus pour les images sur @LCI Image
Jonathann Daval entre dans le box des accusés. L’audience devrait démarrer d’ici quelques minutes #procesDaval
L’audience s’ouvre #procesDaval
Avant les témoignages des proches d’Alexia, le gendarme Xavier Blanchard vient faire sa déposition. Il avait procédé aux interrogatoires de garde à vue de J. Daval #procesDaval
« Le 29 janvier 2018, nous faisons le choix d’interpeller M. Daval à la sortie de son domicile au moment où il part pour se rendre au travail ». Les enquêteurs craignent qu’il ne se fasse du mal s’ils sonnent directement chez lui pour l’interpeller. Ils l’attendent donc dehors.
« Au bout de 8h d’audition soutenue, M. Daval nie toute implication. Je sollicite donc une ultime audition. Il voit ses avocats pendant 30 secondes puis j’entre dans la salle et de suite, il dit : ‘c’est moi qui ai fait ça, je voulais pas’... » #procesDaval
« Quand on l’interpelle, il a une attitude neutre, passive. Il ne semble pas plus inquiet que ça. Comme s’il n’était pas concerné par les faits. L’interpellation se fait sans violence. » #procesDaval
« J. Daval est bien plus prolixe au début de la garde à vue, avant qu’on ne le mette face à ses contradictions, après il a du mal à formuler des réponses. Parfois même, nous n’avons pas de réponse à nos questions. » #procesDaval
« Au moment de la 5e et dernière audition, il rentre dans la salle en pleurant. Pour donner une comparaison, il a le même comportement que quand il est au micro » [lors de la marche blanche] #procesDaval
Ce jour-là devant les gendarmes, J. Daval dit avoir étouffé son épouse par accident. L’enquêteur X. Blanchard raconte : « Il fait des aveux partiels (...) mais ça ne colle pas avec les éléments médico-légaux. Ce sont des aveux vraiment a minima. » #procesDaval
« Il nous dit qu’il lui retire son alliance en souvenir. Il la portera ensuite autour du cou. » #procesDaval
« Contrairement à certains dossiers, on avait largement assez de preuves pour lui opposer des arguments. Mais c’est son manque de réponses, de réaction qui a rendu la garde à vue compliquée. » #procesDaval
« Vous dites qu’il ne vous donne pas beaucoup d’éléments, mais vous n’êtes pas non plus allé au bout de la garde à vue ! Vous auriez pu aller jusqu’aux 48h légales dans ce type d’affaires ! », fait remarquer Me O. Spatafora, qui défend l’accusé. #procesDaval
Le président s’adresse à la famille d’Alexia : « j’ai vu dans la presse que les parties civiles prévoient de s’adresser directement à l’accusé. Vous pourrez l’interroger (par l’intermédiaire de votre conseil) seulement une fois que je l’aurai interrogé »
Le président de la cour d’assises à la famille d’Alexia Daval : « Il n’est pas question à ce stade d’interroger directement l’accusé » #procesDaval
L’audience est suspendue jusqu’à 10h50. Ce sera ensuite le témoignage des parents d’Alexia Daval #procesDaval
La cloche sonne. L’audience reprend. #procesDaval
Le président laisse à la famille le choix de la personne qui commence à témoigner. C’est le père d’Alexia, Jean-Pierre Fouillot, qui s’avance à la barre. #procesDaval
« Imaginez la difficulté en tant que papa d’Alexia d’être devant vous à la barre. Pour parler du meurtre de ma fille. Veuillez d’avance m’excuser pour les difficultés que j’aurais à m’exprimer » #procesDaval
« Ma fille était tout ce qu’il y a de plus simple et de plus aimant. C’était notre lumière, notre joie de vivre. C’était un bonheur immense pendant toutes ces années. Ces 10 années vécues avec Jonathann, sans heurt »
« Malheureusement, Jonathann a éteint la lumière. La lumière du bonheur, la lumière de la sérénité. Nous sommes désormais en mode veilleuse. » #procesDaval
« Trois mois se sont écoulés avec Jonathann à la maison. Il pleurait avec nous tous les soirs. Il avait un chagrin immense. Nous l’avons épaulé, nous l’avons chéri encore plus que d’habitude. » #procesDaval
« Il nous a laissés dans une tristesse... il s’est moqué de nous. Il a usé de notre bonté. » #procesDaval
« Et cette théorie du complot... il nous a salis. Il a sali notre honneur pendant 6 mois avant d’avouer que tout cela n’était qu’une mascarade. Le regard des gens, le regard des médias pendant 6 mois nous a mis dans une situation plus qu’inconfortable. » #procesDaval
« Jusqu’à cette confrontation où grâce à Isabelle, Jonathann a avoué. Nous sommes passés du mode veilleuse au feux de guerre. Ces feux sur les camions militaires qui nous permettent d’avancer dans l’ombre pour ce combat que nous allons mené pour démontrer la vérité. »
Jean-Pierre Fouillot, le père d’Alexia Daval : « Notre guerre sera de prouver qu’Alexia était une bonne personne. » #procesDaval
« Lors d’une discussion avec Jonathann, nous avons parlé de la voiture de son employeur : il savait très bien qu’un tracker y était installé. Mais il m’a dit texto : ‘le tracker, c’est pas un problème, j’en fais ce que j’en veux’. » #procesDaval
« Les crises d’Alexia, à aucun moment, en dix ans de vie avec Jonathann, jamais personne n’a assisté à ces crises. Personne ne peut en parler. Elles existent uniquement sur les dires de Jonathann. » #procesDaval
« Alexia était-elle sous l’emprise de médicaments ? Était-elle dans un état second lors de son massacre ? Il y a à réfléchir... » #procesDaval
« Imaginer la mise à mort d’Alexia... la mise à mort de ma fille... » La voix de J-P. Fouillot se brise. #procesDaval
« Quand on dit qu’on a aimé une personne... quand on dit qu’on l’aime encore... Foutaises ! Quand je l’imagine tenir Alexia par les pieds, la traîner... » #procesDaval
« Pendant la reconstitution, il saisit le mannequin du véhicule par les pieds, la tête tombe sur le sol... mais moi, je ne vois pas un mannequin, je vois ma fille ! Alors qu’on ne me parle pas d’amour. » #procesDaval
« La mère de Jonathann dit ‘c’est dommage’. Non. Un bras cassé, c’est dommage. Là c’est un meurtre. » #procesDaval
« Pourquoi Alexia a-t-elle été assassinée ? Pour une dispute ? Pour une relation sexuelle refusée ? Ou parce qu’elle voulait te quitter, Jonathann ? », dit Jean-Pierre Fouillot en regardant l’accusé. « Seul, Jonathann a les réponses. Et éventuellement son chat, Happy. »
Jonathann Daval, dans son box, a la tête baissée et fixe le sol. #procesDaval
« Notre vie n’est plus une vie. Nous avons été obligés de vendre notre outil de travail [leur café]. Imaginez, vous ne savez plus pourquoi les gens viennent vous voir... la façon dont les clients vous regardent. »
« Notre futur ? Il est simple : nous avons pris perpétuité. Est-ce que ce sera le cas de Jonathann ? Seuls vous en déciderez. » #procesDaval
A l’accusée : « L’alliance d’Alexia, est-ce par amour que tu l’as gardée ? Ou comme un trophée ? » #procesDaval
« J’espère simplement que la peine maximum te sera octroyée. » #procesDaval
Le président de la cour d’assises reprend la parole : « Je veux saluer votre dignité. Vous êtes dans la pire situation qui soit. » #procesDaval
« Pendant ces trois mois de mensonge, Jonathann était normal, comme d’habitude. Il en est venu à nous dire qu’il soupçonnait son meilleur ami. Il modifiait ses dires en fonction de ce que nous lui disions. Et nous, nous essayions de lui apporter le plus d’amour possible... »
« Nous faisions des réunions de famille pour réfléchir à ce qu’il avait bien pu se passer. Jonathann était là. Et sa famille aussi. » #procesDaval
« Nous n’avions qu’une peur : que Jonathann mette fin à ses jours. Nous avons essayé d’être encore plus proches de lui pour le sauver de ce caca...dont lui seul était l’auteur. » #procesDaval
Sur la relation des époux : « C’était un couple rayonnant ! Ils ont vécu un an à la maison. Et d’ailleurs, on nous reproche maintenant d’être la source des problèmes d’érection. Excuse-moi Jonathann ! », lance Jean-Pierre Fouillot, avec ironie. #procesDaval
« Ce que je regretterai toujours, c’est de ne rien avoir vu. Imaginez-vous, en tant que parents, obligatoirement on serait intervenu ! Alexia ne s’est pas confiée à nous, car elle avait cette dignité. Dans notre famille, la dignité est une éducation. » #procesDaval
Jean-Pierre Fouillot, le père d’Alexia Daval : « Pendant trois mois, je n’ai jamais pensé que ça pouvait être lui. » #procesDaval
« Jonathann nous a toujours dit que sa première famille, c’était nous. Il nous voyait comme ses parents. » #procesDaval
« Nous avons tout donné à Jonathann. Nous lui avons donné tout notre amour, nous lui avons donné Alexia. Et il nous l’a prise malheureusement. » #procesDaval
« Quand l’officier me dit qu’il est en garde à vue, je me dis ‘c’est pas vrai, c’est pas lui, le pauvre gamin, il va être mal’ » #procesDaval
« Là, le monde s’est écroulé. On venait de perdre notre fille, on perdait notre gendre. C’est l’horreur qui s’amplifie. On croyait avoir atteint un sommet. Mais il y avait le pic caché derrière la montagne. L’horreur continuait. » #procesDaval
Je quitte un instant la salle pour raconter l’audience sur @LCI avec @Julie_Janus
Me R. Schwerdorffer demande au père d’Alexia : « Si Jonathann avait avoué dès le lendemain, ça aurait changé quelque chose ? ». #procesDaval
« Ça n’aurait rien changé car on aurait toujours perdu Alexia. Mais au bout du film, il y aurait eu marqué fin... C’est difficile de répondre à votre question. » #procesDaval
L’audience est suspendue jusqu’à 14h. On reprendra alors les témoignages de la famille d’Alexia Daval, puis l’audition de l’accusé. #procesDaval
L’audience reprend avec la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot : « Je suis là pour Alexia, pour défendre sa mémoire. Elle nous manque tous les jours (...) Je suis là pour rétablir la vérité sur la personne qu’elle était. » #procesDaval
« Elle est tombée amoureuse de Jonathann. Je suis rentrée un soir, il était là. Elle devait avoir 16 ans et lui 21. On a suivi, c’était le choix de notre fille. L’important était qu’elle soit heureuse, avec un mari qui s’occupe d’elle » #procesDaval
Isabelle Fouillot lit une lettre d’amour écrite par Alexia à Jonathann pour la St-Valentin.
« Tu es un être atypique, aussi gentil que diablotin », dit Alexia à Jonathann Daval dans cette carte. #procesDaval
« Si le soir il avait appelé les secours, on n’en serait pas là ! Mais il a décidé de l’étrangler pendant 5 minutes. Puis il a dissimulé son corps dans les bois. Est-ce qu’on brûle le corps de celle qu’on aime ? Pour moi, c’est impossible. » #procesDaval
« Le samedi, alors qu’on cherche encore Alexia, Jonathann m’emmène dans la salle de bain et me dit : ‘regarde tous les médicaments qu’elle prend !’ Et moi, je ne comprends pas pourquoi il me dit ça. » #procesDaval
« Le complot familial ! Comment as-tu pu dire que Grégory a tué Alexia et que nous, on était impliqués dans l’histoire ? » #procesDaval
I. Fouillot évoque l’hypothèse d’une complicité : « Je pense que ce complot tu ne l’as pas inventé tout seul. Je pense que tu n’as pas agi tout seul. Dans des écoutes téléphoniques par exemple, tu demandes à ta mère de regarder s’il y a des caméras à Gray » #procesDaval
« Ma première hypothèse était qu’elle en avait marre de tout ça, elle voulait un enfant... Je pense qu’elle voulait divorcer. Mais toi tu ne voulais pas, car tu aurais perdu Alexia, et tu nous aurais perdu, nous. »
« Ma 2e hypothèse : tu ne voulais pas d’enfant, car c’est toi l’enfant ! Et tu voulais rester dans cette maison, tout seul, comme un coq en pâte, et nous avoir, nous, pour toi tout-seul. Et la vérité, tu es le seul à la connaître. » #procesDaval
Pendant ce temps dans le box des accusés, Jonathann Daval est enfoncé dans son siège, le regard au sol. Exactement comme ce matin, durant le témoignage de Jean-Pierre Fouillot, le père d’Alexia. #procesDaval
Le président l’interroge sur les « troubles » de sa fille : « Un soir, j’ai appelé Alexia. J’ai trouvé sa voix ébrieuse. Je me suis dit qu’ils avaient du boire un coup tous les deux... quand je l’ai rappelée le lendemain, elle ne se souvenait pas de cet appel. »
Durant l’enquête, c’est l’unique épisode qu’Isabelle Fouillot a évoqué lors de ses auditions, quand elle a été interrogée sur les « crises » présumées de sa fille. #procesDaval
« Quand Jonathann est entré dans notre famille, il nous disait qu’il n’avait pas de famille, que sa famille ne comptait pas. Il nous a fait croire qu’on était son unique famille. Alors nous, on lui a ouvert nos portes ! » #procesDaval
« Sa maman était autoritaire, elle n’aimait pas Alexia, elle ne voulait pas de ce mariage. Elle ne voulait pas venir au mariage. Moi, si mon fils se marie, je veux être là, c’est normal ! » #procesDaval
« Jonathann nous a dit que son beau-père allait mourir. Hein, Jonathann ? Je vois qu’il se porte plutôt bien finalement... », lance I. Fouillot, ironique. Dans le box, J. Daval baisse la tête. #procesDaval
« Pendant les 3 mois [qui ont suivi la disparition d’Alexia], on faisait tout pour qu’il soit le moins malheureux possible. On voulait l’entourer. Je lui faisais à manger. Il mangeait comme un ogre ! Son appétit s’était décuplé. » #procesDaval
« Il m’écrivait quand il était rentré, il me disait qu’il m’aimait, il m’appelait maman. C’était le mari d’Alexia, alors je pensais qu’il me rapprochait d’elle... ô comme je me suis trompée. » #procesDaval
Sur la mise en garde à vue de Jonathann Daval : « J’ai même appelé Randall Schwerdorffer [l’avocat de J. Daval] pour lui dire qu’il fallait le défendre ! Ce n’était pas lui, je n’y croyais pas ! » #procesDaval
Sur le « complot familial » : « Il a fallu vivre 6 mois avec des rumeurs ! Ça a été très douloureux... vous avez perdu votre fille et on vous accuse, vous. » Isabelle Fouillot s’exprime avec beaucoup de colère #procesDaval
« Maintenant chaque mot qui va sortir de sa bouche, je ne sais pas si je pourrai le croire. Je ne sais pas s’il est capable de dire la vérité. » #procesDaval
L’avocat général demande des précisions sur la soirée du 27 octobre 2017, la raclette chez les parents d’Alexia. « Quel était l’ambiance ? », demande-t-il à Isabelle Fouillot #procesDaval
« Alexia a préparé les desserts. Jean-Pierre a fermé le bar à 20h. Stephanie et Grégory sont arrivés de Paris. Jonathann n’est arrivé qu’à 20h30. Mais la soirée s’est passée comme il faut. »
« Le lendemain, Jonathann est arrivé en pleurant, en disant qu’Alexia était partie courir, qu’elle n’était pas rentrée. Moi je lui ai dit de ne pas s’inquiéter ! Je n’ai pas tilté qu’Alexia n’allait jamais courir... » #procesDaval
« Avec Grégory, ils sont allés à la gendarmerie. Je me suis dit que les gendarmes n’allaient jamais prendre ça au sérieux ! » #procesDaval
Sur la marche blanche : « Je n’ai rien vu de particulier dans son attitude. Jean-Pierre le soutenait, on avait peur qu’il tombe. » #procesDaval
L’avocat de J. Daval l’interroge sur le poids de sa fille : « Je trouvais qu’elle avait perdu beaucoup de poids. Depuis quelques temps, je l’emmenais au restaurant le lundi, je lui disais ‘Alexia, tu maigris un peu...’ mais elle n’aimait pas aborder ce sujet. » #procesDaval
Me R. Schwerdorffer, avocat de J. Daval : « Vous avez dit, ‘est-ce qu’il n’est pas un peu tombé amoureux de notre famille’, vous n’avez pas l’impression que vous étiez et qu’il était dans la confusion ? Vous n’étiez pas sa mère ! » #procesDaval
Me R. Schwerdorffer, avocat de l’accusé : « Selon vous, il ne voulait pas d’enfant. Moi je pense qu’Alexia s’est demandé si elle était vraiment avec un homme...et pas avec un enfant. Mais quand on regarde ses messages, ‘I love you’, ‘je t’aime’, il était amoureux de votre fille »
Me O. Spatafora : « Vous ne pensez pas qu’Alexia, de part le modèle que vous représentez, se soit dit ‘allez, j’affronte ça, même si ça ne me convient pas, je veux un enfant malgré ça’. Vous ne pensez pas que ce couple n’avait plus envie de cette histoire, ni l’un, ni l’autre ? »
L’avocate de J. Daval poursuit : « Vous ne pensez pas que parce qu’il vous aimait, c’était trop dur de vous dire ce qu’il avait fait ? » #procesDaval
I. Fouillot, mère d’Alexia : « Je pense qu’il faisait ce qu’il savait qu’on voulait qu’il soit. Il était le gendre idéal parce qu’il savait qu’on voulait qu’il soit comme ça. » #procesDaval
C’est autour de Stéphanie Gay, la soeur d’Alexia Daval #procesDaval
Stéphanie Gay, la soeur d’Alexia : « On partageait notre éducation, nos valeurs. Et on était gâtées ! Nos parents ont beaucoup travaillé mais c’était pour nous. Comme ça se dit souvent, on est très famille ! » #procesDaval
« Quand j’ai voulu avoir un enfant, ça ne marchait pas et j’ai découvert que j’avais le syndrome des ovaires polykystiques. Et l’absence de règles c’est le premier symptôme ! Ce n’est pas un signe d’anorexie. Je rassure tout le monde : je n’ai jamais été folle, ni castratrice. »
« Alexia bénéficie rapidement de la même intervention que moi. Et l’accusé, s’il s’était intéressé au parcours de PMA de ma sœur, s’il était venu aux rdv, il aurait compris qu’elle avait mis un ovule de progestérone qui se met en fin de cycle. »
« Alexia était donc en fin de cycle, elle savait donc qu’elle ne pouvait pas tomber enceinte. Et quand on met un ovule, on doit le mettre en position allongée et y rester car sinon le médicament dégouline. » #procesDaval
« S’il s’était intéressé à ma soeur, il aurait su quelle avait pris un rdv début novembre pour lancer une nouvelle stimulation, mais que celle-ci n’était pas encore lancée. » #procesDaval
« Ma sœur ne m’a pas confié leurs problèmes intimes. Mais elle me disait : ´je suis seule, il vient pas avec moi aux rendez-vous, comment il faisait Grégory ?’ Moi, je ne suis allée à aucun rdv sans lui. Sa grosse opération [sur les ovaires], elle y est allée seule.» #procesDaval
« Jonathann lui dit, ‘je travaille, je travaille, je travaille’. Elle est seule alors elle envoie des sms. Certains ici y voient des reproches. Moi je vois, comme maman, des appels au secours. Qui se marie pour vivre ça, pour vivre seul ? » #procesDaval
« Et puis l’enfant, évidemment ce n’est pas envisageable... quand on n’a soi-même pas grandi. Alors qu’est-ce qu’on fait quand on est encore un enfant ? On retourne chez sa maman... parce qu’on découvre dans le dossier qu’il ne va pas au travail mais chez sa mère ! » #procesDaval
« Dans le dossier, on lit les écoutes téléphoniques : la mère de l’accusé qui se réjouit avec un de ses fils de la théorie du complot. De la vague de suicides que ça va entraîner chez nous... ça ce sont des faits. » #procesDaval
Stéphanie Gay, la soeur d’Alexia : « Jonathann s’adapte toujours à ce qu’on attend de lui. Il veut faire plaisir à tout le monde. Mais sans trop se mouiller. » #procesDaval
« Comme l’a dit le Pr Tracqui hier, ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les violences qu’elles n’existent pas. Lui parlaient des lésions vaginales. Moi je parle des violences conjugales qu’a dû subir ma sœur. » #procesDaval
« Je pense sincèrement qu’elle était violentée psychologiquement. Elle n’est pas passée de pulpeuse à très mince comme ça. Elle devait être rabaissée. Elle me parlait plus à moi qu’à mes parents, elle m’avait parlé des black-out. Ça a du être sa première prise de conscience. »
« L’accusé peut mentir. Il en a le droit malheureusement. » #procesDaval
« Regardons les faits : Alexia se met un ovule, elle doit donc rester allongée pour garder le bénéfice de ce médicament, on en a déjà parlé maintes fois. Le 2e fait : elle a pris un somnifère 30 min à 1h avec son décès. Elle en est au moins affaiblie, groggy, pas elle-même. »
« Que peut-on déduire de ces faits ? Qu’Alexia était toute pimpante à réclamer un rapport sexuel ? J’en doute fort. Elle était allongée et affaiblie. Ce sont les faits. Peu importe ce que pourra dire l’accusé. » #procesDaval
« Pour finir, admettons une seconde - c’est faux mais admettons : elle a un caractère fort, elle est castratrice. Est-ce que ça lui donne le droit de tuer, de massacrer, de dissimuler ? Non. Car sinon on excuserait toutes les violences sexuelles. »
« Je n’ai pas envie de terminer par l’horreur et les mensonges de l’accusé. Je veux terminer par qui était vraiment Alexia. »
« Ma sœur n’aurait jamais pris un seul médicament en dehors de son traitement pour avoir un bébé. Et surtout pas un somnifère. » #procesDaval
Stéphanie Gay lit une lettre écrite par Alexia alors qu’elle était enceinte [avant de faire une fausse couche] écrite comme si elle était rédigée par son bébé in-utero. Elle tient à montrer qu’Alexia n’aurait pas mis en danger son projet d’enfant par des médicaments. #procesDaval
Me R. Schwerdorffer, avocat de l’accusé, demande pourquoi elle n’avait jamais parlé des rapports délicats entre Alexia et sa belle-famille. « Je ne pensais pas que cela avait un lien avec le meurtre de ma sœur. Et on ne m’a jamais posé la question. »
L’ambiance est tendue entre l’avocat et la sœur d’Alexia. #procesDaval
« Y a-t-il d’autres questions à poser ? », reprend le président. Me Ornella Spatafora se lève. Elle-aussi défend Jonathann Daval. #procesDaval
Me O. Spatafora : « Je veux vous poser une question sur le caractère de votre sœur, sa personnalité. Vous dites dans une audition : ‘je n’ai pas senti actuellement ma soeur dépressive.’ Pourquoi dites-vous ´actuellement’ ? ». Réponse : « Parce que je répondais sur le moment. »
Le beau-frère de Jonathann, Grégory Gay, commence à témoigner. Il avait été accusé par J. Daval d’être le meurtrier d’Alexia dans le cadre d’un complot familial en juin 2018. #procesDaval
« Ce qu’on peut constater dans la vie d’Alexia, c’est qu’elle a un désir de grossesse, des difficultés de communication avec Jonathann et des problèmes de black-out. » #procesDaval
« Alexia, très régulièrement, est agacée car Jonathann est fuyant. Il invente la notion d’heures supplémentaires au travail. Alexia est perturbée par l’absence totale de son mari auprès d’elle. »
« Depuis 3 ans, ma vie est très perturbée. J’ai été accusée à tort. Ma motivation a été d’éplucher le dossier pour savoir qui était Alexia. »
« Avant, j’aurais pu penser qu’elle était castratrice, car je ne connaissais pas très bien Alexia. C’est pour ça que je m’appuie sur le dossier. »
« Ce que je pouvais en voir de leur couple, c’est que Jonathann était aux petits soins avec elle. Je n’ai jamais pu croire que Jonathann était un homme battu. »
« Le soir du 27 octobre, la seule petite pique envoyée par Alexia aurait pu être ‘pourquoi tu es en retard ?’. Il n’a pas vraiment répondu puis il est redevenu le personnage complètement transparent qu’on connaît, pendant toute la soirée. » #procesDaval
« On ne s’entendait pas particulièrement. Peut-être que c’est son côté en retrait, le fait qu’il ne soit pas très avenant qui a fait qu’on soit resté distant. »
« Quand il venait à la maison, il était très à l’aise. Il faisait un peu comme chez lui. Avec Alexia, il était très attentif. »
« Le 1er soir de la disparition, nous on cherche une femme en vie alors que lui nous dit qu’Alexia le battait, qu’elle le tapait, qu’elle était folle. Alors on ne comprend pas pourquoi il nous raconte tout ça, pourquoi il a ce comportement inapproprié pendant ces recherches. »
Le président l’interroge sur l’anorexie. Grégory Gay ne comprenait pas cette perte de poids : « J’ai pensé à l’anorexie. Aujourd’hui, j’en fais une interprétation différente similaire à celle qu’en a eu ma femme tout à l’heure. » #procesDaval
Sur la théorie du complot : « Ce mercredi matin, on m’explique gentiment avant de passer dans le bureau du juge que Jonathann a changé de version et que le coupable maintenant, c’est moi. » #procesDaval
« Je veux savoir pourquoi Jonathann veut s’en prendre à nous, et à moi en particulier. Je demande au juge si J. peut m’en vouloir pour ce que j’ai dit dans le dossier, et le juge me dit que dans son audition, il a récité mot pour mot des passages de ce que j’ai pu dire. »
« Il n’y a jamais rien eu dans ce dossier qui pouvait donner un quelconque crédit à cette théorie de Jonathann Daval. » #procesDaval
Sur la personnalité de J. Daval : « il était extrêmement serviable, il en faisait trop. Il agissait comme pour être bien vu, pour être aimé. » #procesDaval
Suspension d’audience pendant 30 minutes avant de démarrer l’audition de Jonathann Daval. #procesDaval
« Monsieur Jonathann Daval, levez-vous s’il vous plaît. » L’interrogatoire commence. #procesDaval
« Je voudrais d’abord faire des excuses, même si c’est pas excusable ce que j’ai fait, aux proches d’Alexia, ce que j’ai fait, de leur avoir enlevé leur fille, de leur avoir menti, l’histoire du complot aussi. D’avoir détruit la vie de ma famille aussi, je vous ai menti. »
« Aux gendarmes aussi, à eux-aussi j’ai menti. » #procesDaval
Le président lui demande : « Maintenant il faut vous expliquer. On va commencer avec le jour du 27, la nuit, détaillez-le. »
« Après la soirée raclette, on est rentré à la maison. Je me suis servi un digestif. Alexia est partie se changer. Elle revient me demander un rapport que je refuse. Ensuite, il y a des réflexions sur moi, sur mon comportement sur elle. D’être jamais là et de fuir le conflit. »
« Là une dispute a commencé. Qui s’est poursuivie dans les escaliers où je l’ai frappée, étranglée. » Il s’interrompt pour pleurer. « J’ai mis son corps dans le véhicule Nemo, j’ai mis le feu au corps, je me suis fait un alibi. »
Jonathann Daval décrit une version identique à la dernière version qu’il a donnée aux enquêteurs. #procesDaval
« Ce soir-là, il n’y a pas eu de crise. La crise c’était dans la matinée. »
« Ça lui arrivait d’avoir des crises, le goût métallique dans la bouche, le black-out, des propos incohérents, des gestes de violence »
« Elle me repoussait, me tapait. Quand je dis ‘gestes violents’, c’était des tapes. »
Le président montre des incohérences : « Vous parliez d’une crise le soir du 27 et maintenant il n’y a plus de crise. Vous parliez d’une côte cassée par votre femme lors d’une crise, finalement ce soir, vous dites qu’elle était due à une dispute. »
« On avait beaucoup de disputes. Les problèmes de sexe pas assez fréquents, moi je pouvais pas avec mes problèmes d’érection, l’histoire que j’étais pas un homme, que je ne prenais pas mes responsabilités... on avait beaucoup de problèmes, alors c’est vrai, je fuyais. »
Le président s’étonne de ses propos lacunaires. « Je pensais que vous auriez des choses à dire. » J. Daval se contente de répondre aux questions par de brèves phrases. #procesDaval
Sur le désir d’enfant : « J’en avais envie, je le voulais. Mais le problème d’érection, c’était compliqué... »
J. Daval explique que la fausse-couche de son épouse l’a beaucoup impacté. Le président demande si Alexia aussi : « Je ne peux pas répondre, on n’en a pas plus parlé que ça... c’était un conflit supplémentaire, on n’en parlait pas. »
J. Daval avait déclaré qu’elle prenait un somnifère tous les soirs. Finalement ce soir, il affirme qu’il a dit ça parce que le dossier montrait qu’elle avait ce médicament dans le sang le soir de la mort. #Daval
Le président : « M. Daval, adaptez-vous votre discours aux éléments que l’on met devant vous ? » #Daval
J. Daval, l’accusé : « Je n’étais jamais à la maison, je m’éloignais tout le temps, j’évitais toute discussion, je fuyais le conflit » #Daval
« Quand on allait chez d’autres personnes, on masquait tout ça. » #Daval
Le président : « Malgré les disputes, vous continuiez à faire semblant ? »
J. Daval : « Je l’aime, vous savez. » #Daval
« Il fallait absolument qu’on ait un enfant. C’était fixé sur la grossesse. L’enfant, l’enfant, l’enfant. » #Daval
« C’était compliqué pour moi, j’arrivais pas à avoir d’érection, même avec les médicaments. » #Daval
Jonathann Daval vient de faire un malaise. L’audience est suspendue. #Daval
Après son malaise, Jonathann Daval est parti pour l’hôpital de Vesoul. L’audience reprend demain à 9h. Nous saurons alors si l’état de santé de l’accusé permet la poursuite du procès comme prévu. Bonsoir et à demain !
4e jour du #procesDaval : après son malaise, J. Daval devrait être de retour au tribunal ce matin. Je suis toujours avec @Julie_Janus pour les interviews et les images pour @LCI

NB : La photo est d’hier, aujourd’hui il pleut sur le Palais de justice de Vesoul. Image
La cloche retentit. Jonathann Daval est bien de retour dans son box. Reprise de l’audience.
L’état de santé de l’accusé est compatible avec la poursuite du procès, explique le président. Un médecin sera présent toute la journée dans la salle d’audience si nécessaire. #daval
Ce matin, les experts-psychiatres et psychologues vont s’exprimer. Plus tard, l’interrogatoire de J. Daval se poursuivra - il devrait être terminé ce soir. #daval
En visioconférence, Tony Arpin, expert-psychologue, commence sa déposition. #daval
Dans son enfance, Jonathann Daval explique qu’il se « sentait bien dans son cocon, même s’il avait une santé fragile. Mais le port du corset (du à sa scoliose) fait de lui la risée de ses camarades et il commence à se replier sur lui-même. » #daval
« Sur le plan des loisirs, il était très sportif. Il faisait du foot, du ski... il aimait se rendre aux concerts, au cinéma. » #daval
« C’était un enfant assez chétif, avec des crises d’asthme, un corset également. » #daval
« Sur le plan sentimental, ce n’est pas quelqu’un qui va provoquer les filles, chercher à les séduire, car il n’a pas une bonne image de lui-même, il ne se trouve pas aimable. Il aurait tout de même eu une ou deux relations sexuelles sans lendemain » #Daval
Sur le couple qu’il forme avec Alexia : « Quand il la rencontre, il a 21 ans. Pendant un rendez-vous, elle l’embrasse. Lui n’en revient pas. » #Daval
« Le couple vit quelques temps chez les parents d’Alexia et c’est là que les problèmes commencent car Alexia, gênée par la promiscuité, se serait refusée à lui souvent. » #Daval
« Il décrit Alexia comme agressive, insomniaque. Il dit qu’elle ne le supportait plus. Elle lui reprochait de ronfler, pendant ses insomnies. Elle prenait régulièrement des somnifères. Elle aurait eu des crises. Elle le traitait alors de ‘sous-homme’, le frappait. » #Daval
Le soir du meurtre : «Dans la voiture, elle commence déjà à lui faire des reproches. À 23h30, elle commence à s’énerver. Il aurait du la contraindre en l’allongeant sur le lit et en appuyant sur elle pour qu’elle se calme. Dans la nuit, il se rend compte de ce qu’il a fait»#Daval
Notez que l’expertise de Tony Arpin a été réalisée en date du 2 juin 2018. À ce moment de l’instruction, J. Daval affirme toujours que l’homicide est involontaire. #Daval
« Il explique qu’il aimait sa femme et que le chagrin n’était pas simulé mais bien réel. Les choses lui ont simplement échappé. » #Daval
« Sur le plan de la personnalité, il se présente comme timide, réservé ; il s’exprime d’une voix chevrotante. Pourtant, il est d’accord pour se soumettre à notre entretien. Son discours est cohérent, il reste concentré. Il ne saute pas du coq à l’âne. » #Daval
« Il semble avoir été surprotégé par sa mère et très affecté par la mort de son père. Il a des TOC qui ne sont pas un signe du deuil, plutôt d’un traumatisme sexuel » dont aucune trace n’a été retrouvée. #Daval
« Il semble être passé d’une relation symbiotique à la mère » à une relation fusionnelle avec sa femme. #Daval
Sur le meurtre, « il emploie le mécanisme de la projection : il désigne un complice ou un autre responsable de ses actes. » #Daval
« Il utilise aussi le mécanisme du clivage, comme si deux personnes coexistaient chez lui sans jamais se rencontrer. Quand l’un est en action, l’autre n’existe pas. C’est ce qu’on appelle une construction en faux-self. » #Daval
« Jonathann Daval n’existe qu’à travers l’autre. Il va agir uniquement comme il pense qu’on voudrait qu’il agisse. On retrouve ce genre de personnalité dans des familles où les parents ont des idées bien précises sur l’avenir de leur enfant. » #Daval
« C’est une personnalité fragile, clivée. Une personnalité très immature, mal-construite. » #Daval
« C’est une personnalité caméléon avec un aspect assez manipulateur qui a pour but de préserver son image. Une personnalité souvent soumise mais avec des réactions puériles et aggressives, qui ne supporte pas que l’être aimé puisse s’éloigner de lui. » #Daval
« Jonathann Daval finit par croire ce qu’il dit...jusqu’à ce qu’on le mette fasse à ses contradictions. Hier, ce malaise, c’est son corps qui a parlé : il n’a pas pu échapper à ces deux personnalités qui coexistent en lui et qui, hier, se sont rencontrées. » #Daval
« Vous savez, j’ai eu le cas un jour d’un jeune homme qui allait avoir une relation sexuelle avec une femme. Il s’est déshabillé et la jeune femme lui a dit ‘oh bah un petit zizi comme ça’. Alors il l’a tuée. Ce peut être ce qui s’est passé avec Alexia. » #Daval
« Il appréciait beaucoup ce cocon que lui offrait sa mère, puis celui des parents d’Alexia. Il faut considérer J. Daval comme un enfant. Il est incapable de prendre des responsabilités d’adulte. Quand il le faut, il fuit. » #Daval
« Je crois que c’est un enfant qui a été traumatisé très tôt, et à mon avis c’est un traumatisme d’origine sexuel. Peut-être qu’il l’a complètement occulté car il était très jeune. » #Daval
«C’est ce qu’on appelle une faille narcissique : quand on a une personnalité qui se structure par rapport aux personnes à côté de soi, alors si l’objet aimé sur lequel on s’appuie s’éloigne, elle se fissure. J. Daval ne supporte pas la rupture, il ne peut pas l’envisager.» #Daval
L’avocat général demande à l’expert-psychologue : « Rassurez-moi, tous les gens traumatisés dans leur enfance ne deviennent pas des meurtriers ? » #Daval
Réponse de T. Arpin : « Les agresseurs sexuels sont très souvent ceux qui ont été agressés dans leur enfance. Mais évidemment, la plupart des traumatisés ne deviennent pas des agresseurs pour autant. » #Daval
L’avocat général : « Est-ce que le meurtre était inévitable, la seule solution pour sortir de cette relation ? ». « C’est possible, répond l’expert. C’est souvent au moment de la séparation que surviennent les agressions dans le couple. » #Daval
Sur la crémation partielle du corps : « C’est le désir de faire disparaître l’être aimé. » (T. Arpin, expert-psychologue) #Daval
L’avocat général rappelle que deux zones étaient particulièrement brûlées : le visage et les parties génitales. «Le visage c’est très commun pour faire disparaître l’être aimé, explique l’expert. Pour le sexe, il a peut-être voulu indiquer que c’était la cause du problème.»#Daval
Me R. Schwerdorffer : « Il appelait la mère d’Alexia ‘maman’. Est-ce qu’on n’est pas dans la confusion ? »
L’expert : « Oui, tout est confusion. Il entretient une relation si ce n’est incestueuse, du moins incestuelle avec sa mère. Donc tout est confus dans ses relations. » #Daval
C’est au tour du Dr Joffrey Carpentier, expert-psychiatre. Il a rencontré l’accusé en juin 2018 alors qu’il n’avait pas encore reconnu les faits. #Daval
« Je lui ai demandé s’il avait envisagé une séparation ou une relation extra-conjugale, il m’a dit ‘non, je l’aimais’ » #Daval
« Il y a une dimension de contrôle et de toute puissance : je suis quelque chose que vous ne savez pas et donc je garde le contrôle. Tant que je sais quelque chose que vous ne savez pas, je suis quelqu’un d’important. » #Daval
« Il sait l’importance de sa parole, il connaît le poids de ses mots. » #Daval
« Il y a une dimension de personnalité et une construction fragile [chez Jonathann Daval]. » #Daval
« L’étranglement est une façon de faire taire la personne, d’annihiler sa capacité de parole. Le visage c’est la capacité à entrer en contact avec la personne, c’est son identité et là c’est ce qui a été touché. » #Daval
« C’est comme si Alexia Daval lui refusait sa capacité à être un homme, le crémation aux parties génitales peut donc être analysée [par ce prisme-là]. » #Daval
« Une séparation aurait pu être envisagée mais ainsi, il garde une certaine exclusivité, personne d’autre ne pourra l’avoir. » #Daval
Pendant une pause, l’avocat de J. Daval, Me Randall Schwerdorffer, explique que « son client n’est pas présent à son procès. Il est là physiquement mais pas mentalement. » #Daval
Sur les mensonges, l’expert psychiatre : « Le déni est un processus psychique inconscient. Chez J. Daval, on n’est pas dans cette dimension. C’est plutôt une dissociation : il sait ce qu’il s’est passé, mais [ce souvenir] reste dans un espace péri-traumatique. » #Daval
Reprise de l’audience avec le Dr Jean Canterino, expert-psychiatre. Il a examiné Jonathann Daval le 30 août 2019. #procesDaval
À l’expert-psychiatre, Jonathann Daval explique qu’il a découvert la cause de ses troubles érectiles à la maison d’arrêt de Dijon : des problèmes de thyroïde (hypothyroïdie). « Depuis, je prends du Levothyrox et j’ai des érections, même si pas tous les matins. » #Daval
J. Daval développe des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) après la mort de son père, en particulier des lavages de mains très réguliers. L’expert précise que les TOC sont des rites de vérification et qu’il en a toujours au moment de l’examen psychiatrique. #Daval
« Je lui demande de me parler de sa relation avec sa femme : il m’explique qu’elle avait 16 ans quand il l’a rencontrée. Et à partir de là, il va beaucoup pleurer », précise le Dr J. Canterino. #Daval
L’accusé raconte à l’expert-psychiatre son passage à l’acte dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. À ce moment-là, il reconnaît tous les faits (pour rappel, cette expertise se déroule fin août 2019). #Daval
L’expert lui demande pourquoi il n’a jamais parlé à personne de la violence que sa femme lui aurait fait subir. Il répond : « J’avais honte. » #Daval
« L’absence du père et ses nombreux problèmes de santé l’ont affaibli sur le domaine psychique » #Daval
« Avec ses troubles obsessionnels, il y a un refoulement de l’agressivité. » #Daval
Sur ses changements de versions : « Il y avait une volonté de refouler l’agressivité qui était survenue cette nuit-là. » #Daval
« Il ne peut pas distiller son agressivité. Il accumule, il accumule et puis un jour, ça déborde ! C’est typiquement le fonctionnement de l’obsessionnel. Et c’est très surprenant car c’était une personne qu’on avait toujours vue comme très méticuleuse, très organisée. » #Daval
L’expert-psychiatre explique qu’il voit des « dangerosités plus évidentes » que celle qu’il perçoit chez Jonathann Daval. « C’est une personnalité qui n’arrive pas à négocier le conflit. Négocier un conflit, ça veut dire savoir dire ‘ça ne me va pas, alors je m’en vais.’ #Daval
« J. Daval décrit bien une conjugopathie. Un couple qui n’arrive ni à se séparer, ni à vivre ensemble : c’est très dangereux. » #Daval
« M. Daval ce n’est pas ce que j’appelle un manipulateur. Un manipulateur, vous lui demandez ‘pourquoi?’, il vous répond ‘quoi?’, puis vous lui demandez ‘quoi?’ Il vous répond ‘pourquoi?’. M. Daval répond aux questions clairement. » #Daval
« M. Daval est toujours en train de faire le ménage, il est toujours en train de tout nettoyer. Au propre comme au figuré. » #Daval
Me Randall Schwerdorffer demande : « Et si on associe un obsessionnel avec une hystérique ? ». Le Pr Canterino botte en touche : « Je ne réponds que sur Jonathann Daval. » #Daval
« Les pathologies de J. Daval ne sont pas figées, ça peut s’améliorer », assure le Pr J. Canterino. #Daval
Reprise de l’audience dans 20 minutes avec l’interrogatoire de Jonathann Daval [partie 2] #Daval
Reprise. Jonathann Daval se lève. #Daval
« Vous vous sentez mieux qu’hier soir ? », demande le président. « Pour le moment », répond l’accusé. #Daval
Son avocat, Me Randall Schwerdorffer, nous disait à la pause qu’il craignait que « la cour d’assises ne soit trop froide pour que Jonathann Daval libère sa parole ». #Daval
J. Daval reprend son récit de la soirée du meurtre. « Pourquoi vous servir un digestif après cette soirée raclette ? ». Réponse de l’intéressé : « Pour retarder l’heure du coucher ». #Daval
« Elle vient de planter près de moi. ‘Je veux une relation sexuelle’. C’est comme ça, elle veut une relation. Il faut qu’on couche ensemble. C’était pas comme ça avant, avant il y avait de l’envie. » #Daval
« Je savais que ça allait tourner en dispute parce que je savais que je n’allais pas pouvoir avoir une érection. C’était humiliant de ne pas pouvoir déjà, et en plus elle me fait des reproches. Alors j’ai refusé. » #Daval
« Elle m’a dit que, pendant la soirée, j’avais préféré m’occuper des autres et que je ne m’étais pas occupé d’elle. » #Daval
« J’avais toujours des reproches, même quand on sortait avec des amis, que je m’étais mal tenu, que je ne prenais pas la parole. Alors j’acquiesce et je dis rien. » #Daval
« Ça m’arrivait souvent de quitter la maison, en voiture ou à pied, pour fuir la dispute. J’allais chez ma soeur Stéphanie qui vit dans la même rue ou chez mes parents, pour avoir un contact. » #Daval
Jonathann Daval parle, à mon sens, avec un peu plus d’assurance que la veille. Il est un peu plus prolixe aussi. #Daval
« Oui, j’ai menti à mon employeur. [Il a dit avoir une machine dont il avait besoin pour soigner son asthme là-bas.] C’était pour aller voir mes parents et manger avec eux. »#Daval
« J’ai voulu fuir en voiture, mais elle m’a pris le clés des mains. Elle a dit : ‘Tu ne vas pas fuir, il faut assumer’.» #Daval
« Elle me donnait des coups régulièrement. »
« Ah bon ?, s’étonne le président. Hier, vous avez dit des tapes. ».
J. Daval : « Quand je ronflais, elle me donnait des coups de genou. Des fois, je faisais chambre à part. » #Daval
« Ce soir-là, j’ai voulu lui prendre les clés dans la main et là, elle m’a mordu le bras. Ça m’a mis en rage. J’ai pété un câble ! »
« - C’était une violence physique ou psychologique ?, demande le président.
- Les deux. »
#Daval
« Je lui ai donné des coups, je lui ai cogné la tête plusieurs fois contre le mur. » #Daval
« Des coups de poing. Je n’avais jamais donné de coups à quelqu’un. Je ne m’étais jamais battu. C’était la première fois. » #Daval
« Je l’ai saisie par le cou. J’ai serré. Le temps, on l’a estimé à 4 minutes mais moi je ne peux pas vous dire. Quand j’ai senti qu’elle s’affaissait et j’ai relâché. » Le légiste a précisé mardi qu’on s’affaissait au bout de quelques secondes. #Daval
« - Quoi qu’il en soit, je lui ai donné la mort. Quand on étrangle quelqu’un comme ça, c’est pour donner la mort. 
- Pour qu’elle se taise à jamais ?
- Oui. »

#Daval
« - C’était la mort que vous vouliez ?, demande doucement le président.
- Bah oui...
- Dans vos 1ères declarations, vous ne disiez pas ça.
- C’était difficile à admettre... »

#Daval
Le président parle très calmement. Il s’exprime dans un ton que j’interprète comme dénué de jugement moral. Il s’intéresse aux faits. #Daval
« Après ça, je panique. » #Daval
« Je mets le corps dans le véhicule Nemo [son utilitaire de fonction]. C’est plus pratique pour mettre le corps. Le coffre de l’Audi [sa voiture] est beaucoup plus haut. » #Daval
« Je sais, j’aurais pu appeler les ambulances, prévenir quelqu’un. Mais j’ai pas réagi comme ça. » #Daval
« J’ai pas pris la bonne décision. De cacher le corps, ne plus la voir dans les escaliers. » #Daval
« J’ai pris des cachets dans la table de nuit. Mais je me suis réveillé plusieurs fois dans la nuit. Je savais que c’était les somnifères qu’elle prenait pour aller dormir. » #Daval
Sur les somnifères qu’il a pris : « Avec ce qu’il venait de se passer, forcément ça agit pas... » #Daval
«Je suis allé vérifier plusieurs fois que le corps était bien là, je ne pouvais pas croire que c’était vrai. » C’est la raison pour laquelle le tracker dans son véhicule de fonction se déclenche plusieurs fois cette nuit-là, chaque fois qu’il ouvre la porte de l’utilitaire #Daval
« De toute façon avec les éléments que j’avais laissés... le tracker du Nemo, les traces [de pneus dans le bois d’Esmoulins]... je savais qu’ils allaient me retrouver. Comme si une partie voulait cacher les choses, et une autre qui disait non. » #Daval
« - Il y a cette question : elle a demandé un rapport après avoir mis un ovule gynécologique ?
- Moi je ne savais pas qu’elle avait mis un ovule.
- Bon... ça, c’est donc toujours une question. »
#Daval
« Après, j’ai pris la bombe inflammable. Pour mettre le feu. » #Daval
Tout au long de ces explications, Jonathann Daval reprend des termes et des concepts employés par les experts-psychologues et psychiatres du début de journée : la dualité de sa personnalité, l’effet « cocotte-minute » ou encore le déni. #Daval
« Je l’ai pris comme un sac à patates. C’est dégueulasse. » Jonathann Daval se met à pleurer. On ne comprend pas tous les mots. #Daval
« - L’entrejambe, la tête et les pieds étaient davantage carbonisés, remarque le président.
- Je ne sais pas. J’ai aspergé [et mis le feu à des branches sur le corps] et je suis parti. Je ne sais pas quelles branches ont le plus pris. »

#Daval
« - Et le lendemain, pourquoi êtes-vous allé chercher une imprimante ?
- Pour me montrer, pour dire que ça ne pouvait pas être moi. 
- Vous aviez bien compris le concept de l’alibi...
- Oui. »

#Daval
« - Et puis vous êtes scrutés... il y a la marche blanche...et vous êtes au premier plan, rappelle le président.
- Oui, ça devient difficile. En janvier, j’évitais tous les médias. »

#Daval
Le président lit le texte d’hommage qu’a écrit (avec un beau-frère) et lu J. Daval à la fameuse marche blanche. Il disait notamment d’Alexia, « elle était mon oxygène ». #Daval
La cour va maintenant diffuser des photos de la reconstitution. Elle a eu lieu le 17 juin 2019. #Daval
Le principe de la reconstitution est pour lui de reproduire tous les gestes qu’il a faits ce soir-là. Sur la 1ère photo, l’accusé est sur le canapé du salon (où il avait pris un digestif). Sur la 2e, il saisit les clés de la voiture sur une table/le bar de la cuisine. #daval
Sur les photos, une gendarme joue le rôle d’Alexia. Sur une photo, elle saisit le bras de J. Daval qui cherche à fuir, les clés de voiture à la main. #Daval
Jonathann Daval reproduit chacun des gestes qu’il a décrits aux enquêteurs. Pour chaque geste, une photo est prise. La gendarme et l’accusé sont dans l’escalier où le meurtre a eu lieu, selon J. Daval. #Daval
C’est le jour-même de la reconstitution que J. Daval a reconnu la crémation du corps (jusque là, il niait en être responsable). C’est l’intervention des parents d’Alexia, présents dans le bois d’Esmoulins, qui l’avait amené à avouer cet aspect-là. #Daval
Avant d’être interrogé par les avocats des parties civiles, Jonathann Daval demande une pause. « Oui, consent le présent. Comme ça, le médecin va vous voir. »

Suspension donc, de 15 minutes.

#Daval
Avant de suspendre l’audience, le président a expliqué qu’il avait terminé ses questions pour cet interrogatoire-ci. Il pourrait en refaire un centré sur la relation des époux. #Daval
L’audience reprend avec les questions des avocats des parties civiles, sur le déroulement des faits reprochés à l’accusé donc. Me Gilles-Jean Portejoie se lève. #Daval
Me G-J. Portejoie : « Vous dites l’avoir traînée ‘comme un sac-à-patates’ jusqu’à l’endroit où vous avez déposé le corps. Vous la tirez par les jambes sur 50m. Mais ce n’est pas un chemin balisé, ce sont des ronces. Comment peut-on tirer ainsi celles qu’on a aimée ? » #Daval
L’avocat de la famille d’Alexia poursuit :
« - Qu’est-ce qui vous amène à dire ‘ce n’est pas moi, c’est un complot familial’ ?
- C’était pour sortir de prison. »
J. Daval a en effet fait une demande de remise en liberté peu de temps après avoir exposé cette thèse.

#Daval
L’avocat : « C’est vous et vous seul qui arrivez avec cette théorie ? »
L’accusé consent.

#Daval
« Essayez de vous libérer un peu, essayez de vous lâcher. C’est le dernier moment ! Que l’on sorte ce soir avec des certitudes », lance vivement Me Gilles-Jean Portejoie, avocat de la famille d’Alexia. #Daval
« - Vous êtes glaçant de sang-froid, provoque l’avocat. Où trouvez-vous l’énergie de faire ça ?
- Cette personne, c’était pas moi...
- Si, c’était vous ! Qu’est-ce qui vous anime ?
- [La peur] de tout perdre... 
- Mais vous aviez déjà tout perdu. »

#Daval
« Vous ne saisissez pas la perche que je vous tends ! », s’agace Me G-J. Portejoie.
Me G-J. Portejoie modère son ton énergique : « ne prenez pas mal mes questions surtout ». #Daval
L’avocat cède la place à son fils, Me Jean-Hubert en lançant un « Vous êtes difficile à gérer, pour les parties civiles en tout cas. » #Daval
Me J-H. Portejoie interroge l’accusé sur l’ambiance dans la voiture, en rentrant de la soirée raclette. Il répond qu’Alexia conduisait et qu’ils n’ont pas échangé un mot. #Daval
- Pourquoi Alexia voulait-elle un rapport ?, interroge l’avocat.
- Pour tomber enceinte.
- Elle ne pouvait pas tomber enceinte ce soir-là, c’est dans son dossier médical !
- Alors peut-être pour avoir du plaisir, je ne sais pas... »

#Daval
« - Elle avait mis un ovule et pris un somnifère ! Ça ressemble à une femme qui veut un rapport, selon vous ?
- Ca n’empêche pas... », répond Jonathann Daval.

#Daval
«- Et quand vous allez à 12h15 chez les gendarmes, vous lancez des fausses pistes. Vous y réfléchissez quand ?
- L’après-midi. »

Les réponses de J. Daval sont lacunaires.

«- Vous ne nous aidez pas beaucoup, M. Daval.
- Je ne peux pas en dire plus que ce que je dis. »

#Daval
Me Caty Richard, avocate des parties civiles :

« - Pourquoi la tirer par les pieds plutôt que par les aisselles ? 
- Bah dans le véhicule Nemo, elle arrivait par les pieds.
- C’était votre femme ! »

#Daval
Les avocats de la famille d’Alexia semblent tous, un à un, utiliser la même technique de la provocation pour obtenir les réponses qui leur manquent, de « piquer » l’accusé pour provoquer une réaction. #Daval
C’est au tour de l’avocat général de poser des questions : « Il reste ce soir une question non-résolue : la question du pourquoi. » #Daval
« Est-ce que ce soir-là Alexia avait décider de vous quitter ? », demande l’avocat général. L’accusé répond par la négative. #Daval
« Ce qui me pose problème, c’est que vous avez commis un meurtre parfait, lance l’avocat général. Le document sur votre ordinateur qui résume vos faits et gestes [J. Daval dit l’avoir écrit a posteriori] et le bois... on a mis du temps à la retrouver dans ce bois... » #Daval
L’avocat général clôt ainsi son intervention : « M. Daval, vous êtes de ceux qui ont fait disparaître leur compagne. Ce que certains appellent un féminicide. Il va falloir le porter maintenant. » #Daval
Me O. Spatafora, avocate de l’accusé, vient à la barre pour poser ses questions : « Je vais évacuer cette question. Jonathann Daval, avez-vous violé Alexia ? ». Il répond que non. #Daval
« - Un ovule, vous savez comment ça fonctionne, M. Daval ? Vous savez comment ça fonctionne ?, poursuit Me O. Spatafora.
- Non.
- Vous êtes un homme, vous ne savez pas tout ça ! Si je vous parle de mycose, d’ovule pour la sécheresse vaginale, vous savez pas tout ça ! »

#Daval
« Après les reproches, Alexia ne veut pas que vous partiez, elle veut que vous affrontiez les choses. Et Jonathann, on va se parler franchement. Vous ne poussez pas sa tête, vous la claquez ? Parlons honnêtement. Qu’est-ce qui se passe pour devenir aussi violents ? » #Daval
« J’ai la rage », dit J. Daval.
Jonathann Daval est toujours interrogé par son avocate :

« - Pourquoi vous la couvrez d’un drap ?, continue Me Ornella Spatafora.
- Pour ne pas qu’elle ait froid, dit l’accusé. »

#Daval
« Dans le dossier, précise l’avocate, il est indiqué que le corps a été déposé ‘avec précaution’ [le président confirme]. » #Daval
Me O. Spatafora termine son intervention. Elle prend une voix que je perçois comme douce et s’adresse à son client. Entre chacune des phrases, il acquiesce : « Vous regrettez tous ces messages. Jusque-là, vous ne pouviez pas assumer. Vous n’étiez pas construit pour. » #Daval
Me R. Schwerdorffer lit des échanges de sms échangés entre les époux après une dispute, quelques jours avant la disparition d’Alexia. #Daval
Me R. Schwerdorffer : « Alexia écrit : ‘prends confiance en toi, ne mets plus ta main devant ta bouche quand tu parles’. Vous pensez que vous aviez les moyens de la combler ? » C’est plutôt une question rhétorique, l’accusé ne répond pas. #Daval
« Elle vous reproche de ne pas être l’homme qu’elle veut que vous soyez. Et j’imagine que vos troubles obsessionnels aggravent la situation. Vous n’êtes pas l’homme de la situation. Elle est belle, elle a fait des études supérieures. Il faut être à la hauteur d’Alexia ! » #Daval
« - Vous êtes heureux avec Alexia ?, demande l’avocat.
- Non.
- Elle est heureuse avec vous ?
- Je ne crois pas... »

#Daval
L’avocat termine ainsi ses questions :

« - On vous reprochera toujours tout, Jonathann. Vous avez tué Alexia. Mais est-ce que vous regrettez ?
- Oui, je regrette », dit l’accusé.

#Daval
Me Randall Schwerdorffer fait une nouvelle requête : il demande à ce que la question de l’ovule dans le vagin d’Alexia soit débattu contradictoirement et qu’un expert soit nommé sur cette question. #Daval
C’est le moment des requêtes. L’avocat général demande à ce que la confrontation entre la famille d’Alexia et Jonathann ne soit pas visionnée (pour des questions de calendrier). Le procès a pris beaucoup de retard sur le programme. #Daval
Le procès se poursuit ce soir avec de nouveaux témoins, notamment des amis du couple. Suspension. Reprise dans 10 minutes. #Daval
Reprise de l’audience ! Matthieu Chardeyron s’avance. Il était le confident d’Alexia et de Jonathann, selon les avocats de la défense #Daval
Il se décrit comme un ami d’enfance de Jonathann. Il était voisin dans le même lotissement à Gray. Il est devenu avec Alexia bien plus tard. #Daval
« Il était calme, il était gentil. » #Daval
« C’était un couple qui était heureux. Tout ce qu’il y a de plus normal. Quand j’ai eu des soucis, ils m’ont soutenu. » #Daval
« Ils avaient des problèmes. Mais quel couple n’en a jamais eus ! J’ai essayé de leur apporter mon soutien comme j’ai pu. » #Daval
« - Vous êtes toujours ami avec lui ?, interroge le président.
- Oui. J’avoue, je suis dans le déni, répond l’ami du couple. Je n’arrive pas à croire ce qu’il se passe. »

#Daval
Ce sont les avocats de J. Daval qui ont cité ce témoin. Ils lui demandent de raconter les confessions d’Alexia sur son couple : « Alexia partait parfois au quart de tour, dit M. Chardeyron. Peut-être qu’elle disait des choses sous le coup de la colère, je ne sais pas. » #Daval
L’ami connaissait les problèmes d’érection de Jonathann. Un jour Alexia lui envoie un message : « Il a réussi ! ». Me O. Spatafora se demande: « Ce n’est pas étrange d’envoyer un message à un ami pour lui dire ça ? ». Le confident ne semble pas partager l’avis de l’avocate #Daval
Matthieu Chardeyron, l’ami des époux Daval : « Un jour, on en est venu à parler de divorce. Je leur ai dit que c’était dommage ! ‘Crevez les abcès entre vous d’abord’. » #Daval
« C’est impardonnable, dit l’ami en se tournant vers l’accusé. Mais il a mis la main dans l’engrenage et plus moyen de s’en sortir. Je garde ce souvenir de toi comme je l’ai toujours eu. » #Daval
Avant de quitter la barre, le confident regarde l’accusé, pose sa main sur le cœur et tend son pouce en direction de J. Daval. #Daval
C’est au tour de Mélanie Grosjean, la meilleure amie d’Alexia, de témoigner. #Daval
« Je connais Alexia depuis la classe de 5e et on a fait toutes nos années lycées ensemble. Quand elle est sortie avec Than [le surnom de Jonathann Daval], on se voyait souvent tous les 3. » #Daval
« Jonathann, c’était aussi un ami, quelqu’un avec qui je m’entendais bien, qui était gentil... » #Daval
« J’étais témoin à leur mariage, ce sont des gens qui ont été heureux ensemble. Après, les dernières années, Alex ne l’était pas... et visiblement Than non plus. » #Daval
« Elle avait perdu beaucoup de poids et les traitements hormonaux, forcément ça joue sur vos humeurs. Elle avait un peu changé, elle était peut-être plus nerveuse, un peu moins empathique. » #Daval
« Jonathann avait changé, il a perdu beaucoup de poids, il s’était mis au sport, il s’exprimait un peu plus. Mais bon dans un couple, quand vous ne communiquez plus, quand l’autre parle, il vous agace. C’est un cercle vicieux. » #Daval
Le frère de Jonathann Daval, Eymeric Henry, s’avance à la barre #Daval
« J’ai perdu deux personnes : j’ai perdu mon frère, et j’ai perdu Alexia. » #Daval
Aucune partie n’a de question. C’est le témoignage le plus court depuis le début de ce procès. #Daval
Marie-Pierre Grosjean, la compagne du frère de Jonathann qui vient de s’exprimer brièvement, s’avance. #Daval
« Ils avaient formé le couple idéal, mais ça ne l’était plus. Quand je les ai connus, c’était mon couple modèle ! » #Daval
Elodie Girard, l’ex-compagne du frère de Jonathann Daval, s’exprime à la barre. C’est le dernier témoin à être appelé aujourd’hui. #Daval
« Alexia avait peut-être une image de la famille, des valeurs qu’elle voulait respecter. Peut-être imposer un modèle [qu’elle avait en tête]. » #Daval
L’audience est suspendue. Rendez-vous demain à 9h30. #Daval
Bonjour à tous,
Ce matin, reprise de l’audience. Le procès a pris du retard, ce 5e jour ne sera donc pas le dernier. Les images et interviews de la talentueuse @Julie_Janus vous accompagneront toute la journée sur @LCI #Daval Image
La cloche retentit. C’est parti. #Daval
J. Daval sera à nouveau interrogé cet après-midi. Puis il y aura les plaidoiries des parties civiles avant d’interrompre la séance. Le président de la cour confirme que nous serons bien de retour au Palais de justice de Vesoul demain, samedi. #Daval
Nous commençons par visionner un extrait de la confrontation entre l’accusé et la mère d’Alexia qui a eu lieu pendant l’instruction #Daval
Ils se trouvent devant le magistrat instructeur. Chacun entouré de ses avocats respectifs, ils pleurent beaucoup. Puis, ils se lèvent et se serrent dans les bras. #Daval
La confrontation a lieu le 7 décembre 2018. Ce jour-là, encouragé, imploré par la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot, Jonathann Daval reconnaît avoir accusé à tort Grégory Gay et inventé la thèse du complot familial. #Daval
« Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi en arriver là ?, supplie Isabelle Fouillot dans la vidéo de la confrontation. Explique-moi s’il te plaît. Vous vous êtes disputés ? » #Daval
« Je t’en supplie, concentre-toi Jonathann. » Les réponses de J. Daval sont quasiment incompréhensibles tellement il pleure. #Daval
« - Vous vous êtes disputés ?, demande la mère d’Alexia. Vous vous êtes mis à vous battre ? C’est elle qui t’a frappé ? (...) Pourquoi tu n’as pas appelé la gendarmerie si c’était un accident ? » #Daval
Jonathann Daval reconnaît que c’est lui le responsable. Isabelle Fouillot lui dit merci plusieurs fois avant de fondre en larmes. Il se met à ses genoux. Elle le relève et l’enlace. Ils pleurent tous les 2 l’un dans les bras de l’autre. Elle le remercie à nouveau. #Daval
J. Daval parle d’un accident. « Elle a fait une crise, une crise d’hystérie, je me suis enfermé dans un scénario, ça s’est passé tellement vite, ce n’était pas prémédité. Elle me faisait des reproches comme d’habitude, elle m’a frappé mais je ne l’ai pas frappée. » #Daval
C’est la fin du visionnage de la confrontation. Le président demande à l’accusé de se lever et de commenter la scène que nous venons de voir. #Daval
« Les coups... la crémation... Je ne pouvais pas avoir fait ça à ce moment-là. J’ai aussi menti en parlant de crise. Mais ma réaction était sincère. » #Daval
Le président : « Votre malaise était sincère, puisqu’une chute de tension a été constatée. C’est la preuve médicale de votre sincérité. Pendant la confrontation aussi vous étiez sincère ? » L’accusé consent. #Daval
Isabelle Fouillot arrive à la barre. Elle a l’autorisation d’avoir un échange avec Jonathann Daval. #Daval
« - Pourquoi tu n’es pas venu nous voir pour nous dire que ça n’allait pas ? Un jour, tu es venu nous dire qu’Alexia avait rencontré quelqu’un [un pâtissier] et que tu avais peur qu’elle te quitte. C’était ça le noeud du problème ? Tu avais peur qu’elle te quitte ?
- Non.» #Daval
« - C’est la dernière fois qu’on se parle Jonathann, j’ai besoin de savoir... tu peux comprendre ?
- C’était une dispute. C’était la dispute de trop...
- Elle voulait juste que tu prennes soin d’elle ! On a l’impression que tu veux tout mettre sur le dos d’Alexia. » #Daval
« - Elle me faisait des reproches, murmure l’accusé.
- Mais moi aussi je fais des reproches à Jean-Pierre !, lance la mère d’Alexia. C’est pas grave ! Tu te rends compte que tu nous as tout pris... » #Daval
Isabelle Fouillot parle calmement mais fermement. Jonathann Daval, debout dans le box, baisse parfois la tête, à mon sens, un peu comme un enfant disputé. #Daval
« - On te fait des reproches et tu n’es pas capable d’en parler ? Alors c’était quoi la finalité de la tuer ?
- Qu’elle se taise...
- Elle s’est tue à jamais. Et maintenant t’es heureux ?
- Non...
- Bah tu l’entendras plus maintenant. T’as gagné... »

#Daval
« Tu as détruit Alexia mais tu nous as détruits aussi. Est-ce que c’est une vengeance ? C’est trop facile de dire que c’est pour quelques réflexions et une morsure... si toutes les femmes qui font des commentaires à leur mari étaient tuées... il y en a déjà beaucoup... » #Daval
« - C’est une dispute, Isabelle, assure Jonathann Daval. Il faut le croire, c’est une dispute. 
- C’était juste que t’étais pas un homme ? Mais c’est vrai, t’es pas un homme... c’est dur d’entendre la réalité en face, hein. »

#Daval
J. Daval dit ne pas avoir voulu entendre parler de divorce. La mère d’Alexia analyse : « Tu avais besoin d’elle pour exister. Tu n’aurais pas supporter d’être séparé d’elle. » #Daval
« - Est-ce que tu as quelque chose à me dire ? lance Isabelle Fouillot.
- Je suis désolé pour tout...
- Cest si peu... j’attends mieux, Jonathann.
- Je ne peux rien dire de plus.
- Tu ne peux rien dire de plus ? Alors je te souhaite un bon séjour en prison. »

#Daval
Me C. Richard, avocate de la famille d’Alexia interroge l’accusé : « Elle était à quel propos cette dispute ? C’est ça qui nous manque ! À quel propos ? » L’avocate est insistante, elle sait que c’est le dernier jour pour espérer de nouvelles révélations de l’accusé. #Daval
« - Est-ce que, ce qu’il s’est passé, c’est parce qu’elle voulait vous quitter ?, tente de lui arracher l’avocat général, dans une dernière tentative.
- Non. »

#Daval
Me R. Schwerdorffer prend la parole : « M. Daval, tous cherchent à vous faire dire une vérité, mais ils sont incapables d’entendre votre vérité. » Pour l’avocat, son client a déjà tout dit et il n’y a plus d’inconnues dans les causes du meurtre. #Daval
L’avocat général demande à ce qu’on ouvre plusieurs scellés : « Nous ne jugeons pas un dossier papier, nous jugeons des faits. Je veux donc montrer à la cour la bonbonne utilisée pour brûler le corps, le briquet et les vêtements de joggeuse et lunettes d’Alexia. » #Daval
L’avocat général s’approche tout près du président devant lequel tout un tas de petits paquets s’accumulent sur une table. Ce sont les scellés [en l’occurrence les objets de preuves retrouvés près du corps d’Alexia ou à leur domicile]. #Daval
« C’est une façon de marquer les esprits », me glisse une consœur, grande habituée des procès d’assises. #Daval
C’est l’heure de la suspension d’audience. Reprise à 11h35 #Daval
L’audience reprend avec les éléments de personnalité de l’accusé. Christelle Chapusot, une collègue de Jonathann Daval, s’avance à la barre #Daval
« C’était quelqu’un de très gentil. On a du mal à comprendre ce qui est arrivé. » #Daval
J’ai du quitter la salle pour raconter la confrontation de ce matin sur @LCI avec @Julie_Janus derrière la caméra. Maintenant, c’est Stéphanie Daval, la soeur de l’accusé qui est à la barre. #Daval
Jonathann Daval allait parfois dormir chez sa soeur, qui habitait dans la même rue que le couple, quand il se disputait avec Alexia. #Daval
C’est au tour de la mère de J. Daval, Martine Henry, de témoigner. #Daval
« J’avais vu que quelque chose n’allait pas. Il venait tout le temps, il avait tout le temps faim. Et il venait le soir : ‘je viens me reposer pendant qu’Alexia s’endort, et je rentre quand elle est endormie’. Je lui ai dit que si ça n’allait pas, il fallait divorcer. » #Daval
« Alexia m’agressait, elle me disait de mauvaises choses. Lors d’un repas, il y avait de la poussière sur un lustre. Elle a dit ‘ah bah Conchita n’a pas fait le ménage’. » #Daval
« Alexia lui interdisait de venir à la maison. » #Daval
« Un jour, elle lui a dit ‘c’est une perte de temps d’aller voir tes parents, tu ferais mieux d’aller aider mon père’. » #Daval
« Jonathann ne s’affirmait pas, il avait peut-être besoin de quelqu’un qui puisse le mener. » #Daval
Sur la disparition en octobre 2017 : « J’étais inquiète pour Alexia, parce que malgré tout, j’aimais Alexia, c’était ma belle-fille. » #Daval
Me Portejoie cite une conversation téléphonique entre la mère de J. Daval et un autre de ses fils, qui date du moment où l’accusé lance la thèse du complot : « Ah c’est bien fait pour leur gueule », dit la mère en parlant de la famille Fouillot. #Daval
L’intéressée dit ne pas se souvenir avoir dit ça #Daval
« Jonathann était fier d’être avec Alexia. » #Daval
En même temps que je vous raconte l’audience, nous préparons l’émission spéciale de ce soir sur @LCI avec le récit de toute la semaine par @mclbel et les images de @Julie_Janus #Daval
Suspension jusqu’à 15h. #Daval
C’est reparti pour cette 5e journée, avec Denis Blanc ; il est enquêteur de personnalité. Il a rencontré Jonathann Daval le 25 mai 2018. #Daval
Dans un procès quel qu’il soit, la personnalité est toujours prise en compte lors du délibéré. Toute cette journée est consacrée à celle de Jonathann Daval.

#Daval
L’enquêteur de personnalité retrace la vie de Jonathann Daval, établit sa biographie (sa famille, son origine sociale, ses études, ses relations amoureuses) #Daval
Denis Blanc a aussi rencontré la mère de l’accusé, qui le décrit comme « gentil, brillant au niveau scolaire, compétent dans le domaine informatique. Dans sa vie de couple, il était dominé par sa conjointe. » #Daval
Plus tard dans l’après-midi, Jonathann Daval sera à nouveau interrogé par la cour sur sa personnalité et sur la relation qu’il entretenait avec son épouse. #Daval
Son demi-frère Emeric décrit l’accusé à l’enquêteur de personnalité comme quelqu’un qui « s’intéressait aux autres, ni vindicatif, ni violent. » #Daval
À la barre, le lieutenant pénitentiaire Christophe Machecourt, qui parle du détenu Jonathann Daval. L’accusé est en détention provisoire à la maison d’arrêt de Dijon. #Daval
Il décrit un détenu calme, qui ne pose pas de problème. #Daval
Claire Ederlé est psychologue à la maison d’arrêt de Dijon. C’est le dernier « témoin » (c’est ainsi qu’on les appelle) de la personnalité de Jonathann Daval à s’exprimer. #procesDaval
« C’est mon patient depuis 2019, mais mis à part ça, je ne peux pas vous en dire grand-chose. Je suis tenue au secret professionnel. » #Daval
« Bon...certains psychologues acceptent de nous parler... merci vous pouvez disposer », lance, visiblement déçu, le président de la cour d’assises. #Daval
Jonathann Daval se lève. C’est le 2nd interrogatoire de l’accusé. Dans un procès, on étudie toujours les faits reprochés dans un 1er interrogatoire puis la personnalité du mis en cause dans un 2nd. #Daval
Sur ses troubles obsessionnels compulsives : « Il fallait que tout soit aligné, et propre. » #Daval
Il raconte sa rencontre avec Alexia lors d’un séjour au ski. « C’est elle qui me cherchait mais moi au début, je ne l’avais pas vue. (...) Elle m’a invité à son anniversaire et c’est comme ça que ça a commencé. » #Daval
Sur le désir d’enfant : « On a attendu d’avoir une situation fixe tous les deux puis le mariage. » #Daval
Sur le meurtre : « Ma vie s’est arrêtée ce jour-là. Je ne vois pas d’avenir au-delà. Je dois payer pour les actes que j’ai commis. » #Daval
Le blocage sexuel survient début 2016, avait dit l’accusé. « Quand vous avez commencé à parler de faire un bébé donc », fait remarquer Me Caty Richard, avocate des parties civiles. #Daval
« - Qu’est-ce qu’elle vous imposait, Alexia, pendant toutes ces années de relations ?, poursuit l’avocat.
- Faire l’amour sur la fin.
- Bon à part ça ? Encore qu’obliger un homme à faire l’amour, bon... à part ça ?
- Rien. »

#Daval
« - Vous sortirez un jour de prison, M. Daval. Comment vous voyez la suite ?, demande l’avocat général.
- Je n’ai pas réfléchi... Ma vie est finie.
- Vous accepterez votre peine ?
- Oui. »

#Daval
Me Randall Schwerdorffer, avocat de l’accusé : « Est-ce qu’on dit à une femme ‘tu n’es pas une femme, soit au moins une femme une fois dans ta vie’ ? Est-ce que ce serait entendable, je ne sais pas. » #Daval
Suspension d’audience. Ensuite, ce sera aux parties civiles de plaider. Reprise à 18h. #Daval
Me Caty Richard est la première avocate à plaider. « Je vais vous prendre par la main et vous emmenez avec moi rencontrer Alexia. ». #Daval
« Personne n’imagine qu’un jour, le fait divers, ce sera nous. » #Daval
« Alexia aimait le parme, elle aimait son mari, ses parents, faire plaisir, organiser des surprises, acheter de belles cartes et rédiger des phrases comme on envoie des baisers. » #Daval
« On veut la décrire comme quelqu’un qui veut empêcher l’autre de respirer. Mais elle n’attendait que ça Alexia ! Marcher aux côtés de son mari. » #Daval
« Alexia aurait ce soir-là à minuit, enlever son soutien-gorge, mis un short de sport et une culotte sale de 3 jours. Elle aurait pris un somnifère, elle aurait placé un ovule dans son vagin puis aurait demandé un rapport comme on demande une bouteille d’eau. »#Daval
« Est-ce que, ce soir-là, l’idée était de le quitter ? Mais dans ce cas, pourquoi avoir mis une ovule ? » #Daval
« Ce soir-là, c’est une fin terrible qui attend Alexia. C’est la mort. Et pour la famille d’Alexia, commence le marathon du malheur. » #Daval
« Souvent, [quand on est partie civile], on veut tellement de lumière qu’il n’y a jamais d’explication suffisante. Mais là il y a encore quelque chose à chercher. C’est ce qu’on appelle dans les polars le ‘mobile´.» #Daval
« Alexia aurait souhaité que ceux qui vont la juger sachent et sachent tout. » #Daval
« Elle insuffle la vie. Il la respire. Il est à ses côtés. Elle rêve d’un foyer et d’une famille, ce n’est pas un scoop et ça n’a jamais été un secret. Il ne lui offre qu’une illusion, lui il flotte, sans s’impliquer, sans rien donner. » #Daval
« Elle ne sait pas que celui qu’elle aime n’existe tout simplement pas. » #Daval
« Il pourrait dire ‘tu fais erreur, je ne suis pas celui que tu crois. Alexia je ne sais pas t’aimer, je sais simplement être agréable, être gentil. J’ai la force du caméléon mais personne ne connaît mon mieux profond - et surtout pas toi, Alexia.’ » #Daval
« Alors Alexia ne comprend pas ! Plus elle essaye de le faire participer, plus il se rétracte. Un escargot dans sa coquille. » #Daval
« Jamais elle ne peut imaginer qu’il est chez sa mère deux fois par jour, sa mère dont il parle si mal. » #Daval
Jonathann Daval ne regarde pas l’avocate. Comme souvent lors de ce procès, il s’enfonce dans son siège et baisse la tête. On ne voit plus que son front. #Daval
Pour vous donner une idée du timing, on entre dans la dernière ligne droite du procès. Après les plaidoiries des avocats des parties civiles, ce sera à l’avocat général de faire ses réquisitions (il requerra la peine qu’il juge la plus juste), probablement demain matin. #Daval
Puis, les avocats de J. Daval plaideront. Enfin, les derniers mots reviennent toujours à l’accusé lui-même - avant de laisser la cour se retirer pour délibérer durant plusieurs heures. Le verdict interviendra sûrement demain soir. #Daval
« Alexia commence à faire des black-out, et elle a peur. Mais son mari n’est jamais là. Un jour, elle se dit ‘peut-être que c’est lui qui me shoote’ et le doute s’installe. » #Daval
« Quand Jonathann rentre après la soirée raclette, il se sert un digestif. Et il lui quelque chose aussi. Une tisane ? Un verre d’eau ? Puis elle va se coucher. Peut-être qu’elle n’a pas donné à manger à Happy [le chat]. Et là elle vacille. Et là elle comprend. » #Daval
« Elle va se faire vomir peut-être. Et ce soir-là, elle lui dit qu’elle sait et qu’elle va faire des examens et le démontrer. Alors c’est elle qui prend les clés de la voiture ! Mais ça c’est impossible pour Jonathann, qu’elle détruise son château de cartes. » #Daval
«Alors la lutte se déroule comme il l’a décrit. Et puis son désir de contrôle va jusqu’à vouloir la posséder. Après ça, il va chercher le véhicule Nemo. Il sait qu’il y a un tracker. Mais il sait aussi que son employeur doit le regarder en temps réel pour voir les données.»#Daval
L’avocate Me Caty Richard plaide donc la thèse du viol post-mortem. #Daval
« Il va la cacher dans ce petit bois isolé et va la cacher dans ce tronc parfaitement adapté. » #Daval
« Ensuite, il va jouer le mari inquiet et alerter les médias avec cette histoire de joggeuse. Il va distiller l’image d’une femme violente, qui fait des crises - jamais il n’en avait parlé avant. Il va nous émouvoir, tous. Vous. Moi. » #Daval
« Et puis nous voilà tous, là, ici. Je vous ai raconté l’histoire d’Alexia, telle qu’elle s’est passée. Je vous ai raconté mon histoire, ce que je sentais, ce que j’avais perçu. C’est l’histoire d’une jeune fille qui a cru à la vie, à l’amour. » #Daval
« Alors Alexia, [Me Caty Richard se tourne vers les jurés] je vous la confie : prenez soin d’elle. » #Daval
Les plaidoiries des avocats des parties civiles se poursuivent. C’est au tour de Me Peggy-Anne Julien. #Daval
« Jonathann Daval aura réussi à rester au centre de l’attention. Vous n’aurez de sa part aucune réponse sur les nombreuses incohérences qui sont criantes et qui demeurent. Les parties civiles devront s’en contenter aussi, elles n’auront pas le choix. » #Daval
« Il leur a volé une fille, il leur a volé une soeur, et puisque ça ne suffisait pas, il leur a volé leur deuil. » #Daval
« Pourtant il les voyait souffrir, jour après jour. » #Daval
« M. Daval, avez-vous pensé au petit James [le fils de Stéphanie et Grégory Gay, soeur et belle-sœur d’Alexia], âgé de 2 ans et demi, avant d’accuser son père ? » #Daval
Me Jean-Hubert Portejoie démarre sa plaidoirie. #Daval
« Ce n’est pas l’opinion publique qui doit condamner Jonathann Daval. C’est vous. » #Daval
« Mesdames et messieurs les jurés, on peut mentir à la France entière. Il a tendu la main à cette opinion publique, les obsèques où il s’écroule, la marche blanche où il est porté par Jean-Pierre et Isabelle. » #Daval
« Les parties civiles ont été humiliées, maltraitées, martyrisées. » #Daval
« Le lundi, lorsque le corps d’Alexia est retrouvé, J. Daval endosse un nouveau rôle, celui du mari éploré. [Aux jurés] Cette marche blanche, souvenez-vous en ! » #Daval
« ‘C’était une femme hystérique, elle était froide, elle était méprisante, elle était malade’. Voilà comment il parle de son épouse. On salit sa mémoire ! Ce n’est jamais une bonne défense de salir la mémoire de sa victime. On ne salit pas. » #Daval
« Pourquoi Jonathann Daval a gardé [des éléments] pour lui ? Peut-être parce que la vérité n’est pas entendable dans une cour d’assises. Peut-être parce qu’ainsi il garde le contrôle, il a encore un pouvoir sur les parties civiles. » #Daval
« [Aux jurés] La seule certitude que vous aurez, c’est qu’il l’a massacrée. » #Daval
« [Aux parents d’Alexia] Malgré cette absence de réponses, ce procès aura une vertu : le procès est une étape dans la reconstruction. J’espère que vous trouverez une certaine forme d’apaisement. » #Daval
« Et parce qu’il m’arrive aussi d’être de l’autre côté de la barre, je vous souhaite aussi l’apaisement, M. Daval. »

C’est la fin de la plaidoirie de Me Jean-Hubert Portejoie.

#Daval
Le dernier avocat des parties civiles, de la famille d’Alexia, s’avance. C’est Me Gilles-Jean Portejoie. #Daval
Me G-J. Portejoie rend hommage à ses clients, la famille d’Alexia, et au rôle qu’ils ont mené dans l’instruction : « Sans les parties civiles, nous n’aurions pas cheminé sur les chemins de la vérité. Vous êtes remarquables. » #Daval
L’avocat reprend les différentes étapes de l’enquête où Isabelle Fouillot, la mère d’Alexia, a obtenu de nouveaux aveux de la part de Jonathann Daval. #Daval
« Nous sommes tous les 4 très fiers d’être vos avocats. Vous êtes admirables de combativité. » #Daval
« Je veux vous parler Jonathan. » Il a prononcé la fin du mot à la française. « Oh je ne sais pas pourquoi je vous appelle Jonathan, je sais que c’est Jonathann ! ». On voit les yeux de l’homme dans le box se plisser. « Ah vous souriez ! J’aime bien quand vous souriez ! » #Daval
« Vous parlez de dispute, d’humiliation, mais vous parlez de ça sans la moindre preuve ! Vous n’avez aucune preuve à l’appui de cette thèse de la dispute. Nous on a les preuves des conditions de la mort [d’Alexia] ! C’est ça un procès pénal ! » #Daval
Il interpelle l’accusé : « Vous ne me regardez pas ! Vous vous cachez derrière votre barre ! » #Daval
[Aux jurés] « Vous vous rendez compte des conditions de la mort ? Qu’est-ce qui peut justifier qu’on donne la mort de cette façon-là ? Des coups de poing, des coups de poing, des coups de poing... c’est intolérable. » #Daval
[A l’accusé] « Et là, vous reprenez de l’élan et vous l’étranglez pendant 4 ou 5 minutes ? C’est une éternité ! Je pourrais arrêter de plaider pendant 5 mn pour que vous vous rendiez compte de ce que 5 mn représentent. Bon je vais pas le faire parce qu’il est tard ! » #Daval
« Comment oublier la façon dont vous avez traité le corps de la victime ? Vous avez dit ‘je l’ai traînée comme un sac à patates’. C’est un bout de chair pour vous ! Vous la mettez dans le Nemo pour ne pas salir votre Audi ! Comment osez-vous faire ça ? » #Daval
« Comment oublier que vous avez mis le feu au cadavre de votre épouse ? Pour qu’elle disparaisse a jamais. Avec toute la symbolique qu’exprime si bien Paul Verlaine : ‘brûler le corps d’une personne, c’est vouloir qu’elle n’ait jamais existé’. » #Daval
« Lorsqu’on trahit la France entière et qu’on lui ment, elle ne vous pardonne pas, la France entière. Elle n’aime pas être trahie, la France entière. » #Daval
Me G-J. Portejoie relit des extraits des expertises psychologiques et psychiatriques. #Daval
Il lève les yeux des expertises qu’il était en train de lire : « Voilà ! Vous êtes ça ! Et vous ne me regardez toujours pas... ». En effet, Jonathann Daval a les yeux rivés au sol, dans son box. #Daval
« Nous n’avons pas demandé la perpétuité. Nous attendons une décision qui soit à la hauteur de nos souffrances. Pas simplement les souffrances liées à la mort d’Alexia mais liées à tous ces mauvais coups qui se sont ajoutés à la souffrance. » #Daval
« La justice n’est pas juste, ça c’est faux. Nous attendons une décision que l’on pourra comprendre et accepter. Comprendre et accepter. Une décision qui nous projettera dans le futur, qui nous permettra de bâtir, de penser à demain. » #Daval
L’avocat clôt ainsi : « Paul Valéry a une formule : ‘la fonction la plus essentielle de l’être humain, c’est de créer de l’avenir’. C’est que je vous souhaite à tous et à toutes. C’est ce que je vous souhaite à vous aussi, Jonathann Daval. » #Daval
L’audience est suspendue. Demain sera la sixième et dernière journée du procès #Daval. Elle démarrera à 9h30.

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