La colchicine est produite notamment par la colchique d'automne Colchicum autumnale qui est de la famille des Liliaceae (tulipe, lys, muguet ...) et non par le Crocus sativus qui est de la famille des Iridaceae (glaïeul, iris, freesia ...)
photo Par Dr. Killer
En effet le Crocus sativus est donc triploïde et ainsi ... stérile !
Si cette affirmation n'est pas évidente pour vous (et pour les autres c'est toujours bon de réviser) j'en avais parlé dans le quiz 23
En revanche , mes excuses, je viens de me rendre compte que je n'avais pas donné le bon lien sur la triploïdie dans la question de vendredi ...
Ainsi la production de safran (organes femelle) est assurée par des plantes que l'on propage par multiplication végétative seulement car la production de gamètes anormaux ne permet pas le passage a la prochaine génération par reproduction sexuée.
Si ce mode de reproduction des végétaux vous est inconnue je vous renvoie sur un fil ici
Cette reproduction a l'identique (reproduction clonale) du fait de la triploïdie limite grandement les possibilités d'amélioration variétale parce que :
- la base de la variabilité génétique du Crocus sativus est extrêmement étroite (une origine unique)
- les croisements avec des espèces apparentées d'intérêt sont quasiment impossible (cf pb de triploïdie)
- la seule variabilité observée est la variabilité naturelle (je n'ai pas trouvé de variétés issues de mutagenèse aléatoire dans la base de donnée de l'IAEA 🔽)
La récolte du safran remonterait au moins à 3600 ans (1600 BC), et se retrouve bien documentée dans des fresques minoennes retrouvées dans les iles cyclades et en Crete (Gréce)
En revanche la première preuve de culture de Crocus triploide peut être trouvées dans l'atlas botanique de Théophraste : Historia Plantarum (350–287 BC).
Il y décrit la plante donnant le safran et la propagation par les cormes (organe de réserve souterrain ayant l'aspect d'un bulbe mais formé d'une tige renflée entourée d'écailles)
L'origine de ce Crocus cultivé qui possède des stigmates plus longs, de couleur plus foncée, et avec un arôme plus prononcé que ces cousins sauvages posaient encore question il y a quelques années.
De même la triploïdie chez Crocus sativus a été longtemps débattue. En effet 2 hypothèses ont émergées :
- Une auto-polyploidisation issue d'un seul ancêtre progéniteur
- Une allo-polyploidisation issue de 2 espèces parentales
Mais une étude récente (dernière dans les sources) semble trancher en faveur d'un seul ancêtre : Crocus cartwrightianus retrouvé à l'état sauvage dans ces iles et qui présente des variations phénotypiques importantes
Les auteurs ont reconstitué les "liens de parentés" entre les différentes sous populations de Crocus cartwrightianus au sein des iles Egéenes permettant d'identifier le parent le plus proche de Crocus sativus sur l'Attique (péninsule athénienne)
La population sauvage de Crocus cartwrightianus d'Attique au nord de cette région se relève effectivement être la plus proche de Crocus sativus
Les données suggèrent donc que l'Attique est la région où la culture du safran, quelque part entre 1600 et 350 BC, a privilégié un variant triploïde de Crocus cartwrightianus.
Les humains l'ont probablement choisi pour ses qualités aromatiques supérieures aux autres populations de Crocus. Qualités qui se sont avérées stables générations après générations de multiplication végétative.
Les auteurs soulignent également un point interessant : les régions actuelles de culture de Crocus sativus comme l'ouest du bassin méditerranéen (Espagne, Maroc) ou Asie occidentale et du Sud (de l'Iran jusqu'a l'Inde) ne sont pas les régions endémiques
de Crocus cartwrightianus qui lui est restreint a l'est du bassin bassin méditerranéen. Ainsi la culture de Crocus sativus s'effectue dans des climats plus secs et/ou avec des altitudes plus élevées.
Ce changement de niche écologique pourrait être du au passage à la triploïdie. Il reste maintenant a déterminer quelles peuvent être les traits influencés par cette polyploidisation à partir de Crocus cartwrightianus.
Toutes ces connaissances seront probablement utiles pour dépasser la faible variabilité génétique et ainsi l'amélioration variétale future de Crocus sativus.
La découverte de chromosomes surnuméraires en 1907 chez la Punaise américaine de la Floride (Acanthocephala terminalis) est confirmée en 1915 chez le maïs. Il seront nommés chromosomes B en 1928 lors de travaux également chez le maïs.
Les chromosomes B sont présents chez de nombreuses espèces, comme les champignons (environ 10 espèces recensées) , les animaux (environ 500 espèces recensées) et les plantes (environ 1400 espèces recensées).
Bravo a toutes et a tous, les 4 réponses étaient valables, en effet cette nouvelle publication permet d'apporter un nouvel éclairage sur la domestication et la sélection de la carotte
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L'article publié cette année permet de préciser les mécanismes de domestication et de création de variétés cultivées
Je ne m'étendrai pas sur la partie qui parle de l'assemblage & l'annotation d'un génome de référence de qualité supérieure à ce qui était disponible jusque là
1- Identification de la structure des populations de carotte
Les autrices et auteurs ont séquencé 630 génomes issus de
- 95 carottes sauvages
- 533 variétés cultivées (cultivar et variétés de pays)
- 2 espèces apparentées : Daucus syrticus et Daucus sahariensis
La fécondation à l’intérieur d’une fleur fermée est appelée la cléistogamie, elle reste minoritaire dans le monde végétal où la chasmogamie (fécondation d’une fleur plus ou moins ouverte) reste la règle, mais est observée dans de nombreuses familles suggérant un avantage sélectif
Chez la violette odorante on observe ainsi 2 types de fleurs :
les fleurs ouvertes qui sont bien visibles et de couleur très caractéristique
L'agave bleu (Agave tequilana / Agave angustifolia ssp. tequilana cv azul Web) est une des nombreuses espèces d'agave (environ 200) qui sont pour la plupart originaires du Mexique.
Son utilisation très ancienne dépasse largement la seule production d'alcool, si ces considérations ethnobotaniques vous interessent, je vous conseille la lecture de cet article tela-botanica.org/2019/08/lagave…