𝗟𝗲𝘀 𝗳𝗮𝗶𝘁𝘀 𝗱'𝗮𝗯𝗼𝗿𝗱.
Je reçois un appel hier, me donnant rendez-vous au point de rassemblement ce dimanche à 7h30, avec les "rebelles". Pour ceux qui ne seraient pas familiers du mode d'action d'XR, les militants ne se retrouvent jamais sur le lieu de l'action...
... pour réduire au maximum les risques de fuites. Leurs activités étant généralement illégales (mais toujours pacifiques), c'est une manière de retarder l'arrivée des forces de l'ordre au maximum. Nous nous rendons au 86 rue des Meuniers. Une barrière escaladé plus tard...
... une grosse quarantaine de militants se retrouvent dans une petite cour, à l'abri des regards. Du moins le pensent-ils : à peine une minute plus tard, des bruits de talkies-walkies se font entendre : un.e voisin.e a probablement signalé l'effraction.
Tout le monde se hâte de gagner l'intérieure de la cour. L'enjeu : rentrer au plus vite dans le bâtiment, avant que les CRS ne parviennent à franchir les "barricades". Des militants restent pour tenter de renforcer ces dernières. En fait, ils jouent le temps.
La police finit par pénétrer l'enceinte. Pendant ce temps, des activistes parviennent à forcer l'entrée du bâtiment.
Les contrôles commencent, chapeautés par les renseignements territoriaux. Le brave homme des RT (aka "le gars des RG") prend la mouche lorsqu'après trois relevés d'identité, une activiste lui signale qu'il n'est pas identifiable. "Je m'en fous de vos leçons de morale."
Puisqu'on en est à ces considérations, ma carte d'identité a été photographiée à deux reprises, ma carte @IFJGlobal photographiée une fois, contrôlée trois fois. Mon ordre de mission @StudioHansLucas checké deux fois. Mais impossible de continuer à photographier l'évacuation.
Je n'ai donc pas pu assister à l'évacuation du bâtiment lui-même, puisque relégué à l’extérieur du "périmètre d'intervention". Au passage, à part Jean Didier des RT, les flics étaient plutôt sympas. Faut bien le dire 😃
Revenons en aux faits! Les militants évacués sont donc regroupés hors du périmètre d'intervention. Bonne ambiance : musique, danse, prises de parole... L'esprit de convergence des luttes que l'on connaît depuis des mois. Les activistes taquinent les policiers, parfois complices.
Pendant ce temps là, dans le bâtiment, l'évacuation commence ! Pas mal d'activistes se font sortir, a priori sans altercation particulière. Ils sont accueillis chaleureusement par le reste de leurs camarades.
Néanmoins, certains 'rebelles' jouent à chat perché, et ont réussi à se réfugier sur le toit. Les FDO, faute d'échelle, sont impuissantes, et appellent... les pompiers.
Actuellement, les militants sont toujours sur le toit du 86, Rue des Meuniers. Ça ne devrait pas durer : les pompiers ont sorti leur nacelle et sont en train d'évacuer tout le monde, un par un. J'entendais des pompiers dire aux activistes : "on est avec vous, mais là ...
... vous mobilisez la moitié des effectifs un dimanche matin." Mais l'argument ne trouvera pas échos chez les occupants, ce qui peut se comprendre : ce ne sont pas eux qui ont demandé aux pompiers de venir.
𝗠𝗮𝗶𝘀 𝗾𝘂𝗶𝗱 𝗱𝗲𝘀 𝗿𝗲𝘃𝗲𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 ?
Rien de bien compliqué : il y aurait 4 000 sans-abris à Lille, et une multitude de bâtiments appartenant à la mairie sont laissés à l'abandon depuis des années.
Les associations sur place -XR et Utopia notamment- estiment que le 86 rue des Meuniers pourrait, s'il était réhabilité, loger une centaine de personne. Et s'en prennent à la mairie et à Martine Aubry, "qui ne respecte pas ses engagements pour aider les sans-domiciles".
Enfin, le rassemblement festif improvisé rue Carpeaux, à la frontière du périmètre d'intervention, est prétexte à cette grande idée portée par la gauche depuis quelques temps : celle de "créer du commun", des liens sociaux, de l'interaction. En somme de l'humanité.
Question légitime, qui trouve sa réponse dans un autre élément de jargon populaire depuis deux ans : c'est la convergence des luttes. En somme, "on est plus forts ensemble".
L'action n'est d'ailleurs pas sans faire écho à une autre, menée le 27 mars dernier, où les rebelles avaient maquillé un bâtiment désaffecté appartenant à la région. hanslucas.com/qsaison/photo/…
Les enjeux environnementaux autour du BTP sont néanmoins considérables : au-delà des logements à mauvaise efficience énergétique, se pose la question des ressources, comme celle du sable, dont l'approvisionnement durable commence à devenir un réel problème.opinion-internationale.com/2013/09/06/env…
𝙵𝚒𝚗 𝚍𝚞 𝚝𝚑𝚛𝚎𝚊𝚍 / Les photos publiées sont accessibles sur AFP Forum, Reuters, Pixpalace, Hans Lucas etc. Pour les retrouver facilement : hanslucas.com/qsaison/photo
Si vous n'êtes pas une entité à but lucratif et souhaitez récupérer des photos, contactez moi 😉 A très vite
🕟 Quelques nouvelles
Le RAID a finalement été mobilisé. Tout le monde est retourné sur le plancher des vaches en bon état, sauf un activiste blessé par deux tirs de LBD. Il est actuellement à l’hôpital a priori sans que son état soit très inquiétant.
Dans mon dernier billet de blog sur #CeskyKrumlov en Tchéquie (à lire chez @courrierexpat), je vous parle d'ours en captivité dans des douves. Mais qu'est-ce que c'est que cette sinistre histoire ? Petite explication, entre traditions et traitements très discutables⤵️
Déjà, un peu de contexte. Nous sommes à Český Krumlov, petite ville touristique de 12 000 habitants au sud de la République Tchèque ; classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO notamment pour son histoire et son superbe château.
L'HISTOIRE. C'est justement dans les douves de ce château, construit au 13ème siècle, que résident quatre ours. Pourquoi ? Car le château appartenait à la très riche et très noble famille Rosenberg, qui serait liée à la famille italienne Orsini - la femelle de l'ours.