Campus connectés : est-ce qu'on ne pourrait pas faire mieux ? #HoldMyBeer
Une proposition comme ça viteuf, juste pour démontrer que l'univers des possibles et telllllleeement plus large que ce qu'on nous sert à longueur de journée.
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A la base le problème est simple : on a des étudiants dans des territoires reculés qui ne sont pas acceptés sur Parcoursup, et/ou qui n'ont pas les moyens de rejoindre un campus central pour faire des études.
L'idée : un local et un coach fournis par la mairie du coin, pour accueillir un groupe de jeunes qui suit des cours en ligne d'une université un peu moins du coin.
Où ça va et pourquoi faire, personne ne sait très bien. Ca sent la com' à plein nez.
Mais on a aussi deux autres problèmes :
- des territoires qui vieillissent et n'attirent plus les jeunes ;
- de jeunes docteur.e.s qui veulent devenir enseignants mais ne le peuvent pas faute de poste.
Mmmmm....
Supposons (simple hypothèse), qu'on soit en France en 2021, et qu'on ait un peu d'ambition.
Qu'est-ce qui nous empêche de faire, par exemple, des micros universités expérimentales, locales et gérées par de jeunes docteur.e.s en totale autonomie ?
On pourrait simplement recruter des équipes pédagogiques pluri-disciplinaires. Comme c'est pour des premières années, pas besoin d'ultra-spécialistes, ça ne posera aucun problème.
Pas besoin de gros locaux puisque c'est pour quelques dizaines d'étudiants.
Ainsi, au lieu d'avoir des cours en ligne pour obtenir le diplôme de l'université du coin en mode dégradé, on aurait un diplôme propre, expérimental, pluri-disciplinaire, pensé et conçu par une petite équipe en étroit lien avec les étudiants.
Pas de grosses quantités :
Est-ce qu'on pourrait recruter une telle équipe d'enseignants ?
Version cynique : entre ça et crever la dalle sans poste...
Version romantique : même des titulaires seraient excités par un tel projet et prêts à lâcher leur grosse université IDEX pour retrouver du vert et du sens.
(Oui parce que pour un salaire débutant, on est pas logés et on ne mange pas pareil à Paris et dans un territoire éloigné...
Très très gros argument pour attirer de jeunes docteur.e.s, surtout ceux qui souhaitent fonder une famille.)
Et côté recherche ?
C'est sûr que pour un physicien qui a besoin d'un grosse machine à 100M€, c'est pas adapté...
Mais je paris qu'on est assez nombreux à pouvoir faire nos recherches à distance sans trop de dégradation. Le covid a tué l'enseignement, mais pas la recherche.
Mieux : il est tout à fait possible d'envisager des projets pluridisciplinaires avec enseignement et recherche intégrées.
Même que ce serait, pour une fois, une raison légitime de faire un appel à projet (au lieu de le faire pour payer les factures d'électricité de l'IDEX).
Et pour le territoire alors ?
Avoir une dizaine de jeunes docteurs, fonctionnaires, débarquer (avec leur famille) sur le territoire peut mettre un sérieux coup de boost. Ca ne va pas renverser la table, mais ça peut "revigorer", déjà beaucoup plus qu'un coach (local).
Bien sûr, faut des tunes : 10 salaires de fonctionnaires débutants (qui vont être dépensés en local, mieux qu'une subvention), rénover des logements, les transports, installer la fibre... Bref, investir dans l'infrastructure et relancer l'économie réelle.
On ferait ainsi d'une pierre trois coups :
- continuer d'enseigner aux populations éloignées (puisque c'est l'objectif des campus connectés) ;
- employer les jeunes docteur.e.s (vu que c'est très con de pas le faire) ;
- revigorer un territoire...
Tout ça dans l'économie réelle.
Bien sûr, je ne suis pas naïf, tout ça peut terminer en boucherie avec une équipe qui ne peut pas se blairer, des étudiants délinquants et feignants, une mairie malhonnête, des logements insalubres, et des loups qui attaquent la nuit et mangent tout le monde.
Et il y a évidemment des tonnes de détails à gérer pour éviter que ça arrive...
Mais ce type de projet, qui réinvente notre #ESR, en douceur et à contre-courant, me parait tellement plus intéressant à faire et discuter que les machins actuels...
C'est une question de volonté.
Evidemment, tout ça ne vient pas de moi, mais notamment de discussions avec @haiech et de tribunes comme :
"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.