Organiser la rareté des primes permet de mettre en concurrence les enseignants : peu importe qu'ils s'investissent beaucoup, il faut qu'ils le fassent plus que leurs collègues.
Jusqu'au burn out pour les honnêtes, ou jusqu'à la tricherie pour les autres.
L'intérêt collectif est que tous les enseignants touchent 360€ sans condition.
L'intérêt individuel est d'essayer d'avoir les 600€.
En opposant intérêts collectif et individuel, la prime dégrade la cohésion des équipes pédagogiques. Donc la qualité de l'enseignement.
Parmi les enseignantes, certaines préféreront utiliser leur temps à leurs missions plutôt qu'à réclamer et obtenir une prime.
Celles-ci auront la prime la plus basse.
Les primes sanctionnent donc naturellement les collègues les plus investis dans les missions.
Les primes ont donc pour conséquences d'organiser une concurrence injuste entre les enseignants, là où il faudrait de la collaboration, donc dégrader la qualité de l'enseignement, notamment en sanctionnant les plus investis.
Tout le monde le sait, y compris les réformateurs.
Pensez-y quand on vous parle de "revalorisation historique des enseignants" tout en excluant le dégel du point d'indice "parce que c'est comme ça".
Je suis en recherche d'une étude qui démontrerait l'efficacité des primes pour améliorer la qualité du service rendu à la population par les services publics.
Si vous en connaissez... En attendant, il faudra considérer que c'est au mieux de l'idéologie, au pire de l'hostilité.
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"L’obéissance jusqu’à l’absurde des fonctionnaires"
Cette histoire d'écoles se pliant à une demande (factice) absurde, me fait penser à une histoire que je me suis raconté pour comprendre la puissance de l'évaluation #ESR.
Avec justement des chapeaux.
Les évaluations qu'on connait aujourd'hui revêtent une apparence de rationalité.
Si on lit par exemple les tous premiers critères d'évaluation Hcéres, ça parait sérieux.
En fait, c'est toujours plus ou moins absurde.
Par exemple ici, il faut identifier des ambitions à long terme, ce qu'on pourrait estimer absurde alors qu'on a une visibilité budgétaire qui ne dépasse pas 2 mois depuis au moins une vingtaine d'années.
Que justifie le total silence du parti présidentiel sur cette question, alors qu'il a modifié le Code de l’Éducation tous les 8 jours en moyenne depuis son arrivée au pouvoir ?
Pourquoi ne pas n'expliquer son orientation politique et son projet ?
Cette histoire de délais de réponse dans #Parcoursup est un sujet vraiment passionnant quand on s'intéresse à l'action publique et à la techno-bureaucratie de l'#ESR.
Avant #Parcoursup, il y avait APB.
L'affectation s'y faisait avec une échéance collective, pour la hiérarchisation des vœux, puis une machine calculait les affectations en moins de 24h, et ensuite tous les candidats recevaient leur réponse en même temps. letudiant.fr/etudes/parcour…
Pour une raison peu claire, la hiérarchisation des vœux a été supprimée, et la machine ne peut donc plus calculer l'affectation en 24h.
A place, on mis la phase de réponse en continue de #Parcoursup, qui allait de mai à.. septembre. 5 mois.
[ #VeilleESR #LRU ] Document de travail acte II de l'autonomie
- suppression de la qualification et généralisation des CPJ
- suppression des 192h/384h et modulation des services
- « assouplissement » des ATER et vacations
- généralisation des EPE et dévolution
RH : on peut résumer par « supprimer les statuts des personnels », pour permettre aux présidences d'individualiser les recrutements, temps de travail et rémunérations.
Emmanuel Macron s'y était engagé.
Budget et finance : on peut résumer par « YOLO », avec financement à la « performance » plutôt qu'aux besoins, possibilité de faire n'imp avec le fond de roulement et possibilité de s'endetter.
Bref, un encouragement à flamber.
Résultat du Quizz « l'Education Nationale, ce bastion impossible à réformer », en image.
Voici les modifications du Code de l'éducation depuis l'élection de M. Macron.
(Attention, certains articles ont été modifiés plusieurs fois, ce qui ne se voit pas ici.)
Autre visualisation des modifications du Code de l'éducation, cette fois-ci pour un bachelier de l'an dernier, qui serait donc entré en maternelle en 2009.
(Attention, le gros ajout du début est sans doute de la consolidation de code, à droit constant.)
Depuis l'élection de M. Macron, le Code de l'éducation a été modifié par 55 lois, 15 ordonnances et 331 décrets (voir liste ci-dessous).
Pendant la scolarité d'un bachelier de l'an dernier, ça aura été 120 lois, 34 ordonnances et 589 décrets.