Malgré tout, il est certain qu'une vague de chaleur va se mettre en place en fin de semaine du Maroc au sud de la Péninsule Ibérique.
L'état actuel des prévisions rend difficile la qualification de cet événement. Ce sera probablement entre "exceptionnel" et "jamais vu".
Cela commencera par une très forte advection d'air chaud en altitude sur le Maroc. Le diagramme d'ensemble de Marrakech montre un réchauffement particulièrement brutal à 850hPa, la médiane passant de 18 à 32°C en 24h.
Après une petite baisse vers les moyennes de saison (40°C actuellement, 35°C jeudi), les Tmax connaîtront une hausse fulgurante, atteignant samedi 10 les 45°C.
C'est la dépression relative sur les Canaries qui fera office d'aspirateur à air chaud
Cette vague de chaleur atteindra ensuite le sud de la Péninsule Ibérique. Incertitudes sur :
- l'extension vers le nord de la masse d'air la plus chaude
- la durée de stagnation du dôme de chaleur.
En effet, plus il stagne longtemps, plus les Tmax se réchauffent de jour en jour.
Exemples à Séville (gauche) et Madrid (droite).
A Séville, après la hausse à peine moins brutale qu'à Marrakech, la T850 reste sur un plateau légèrement descendant.
A Madrid, tendance à la baisse plus nette après le 12 juillet.
Dans ces deux villes, le record absolu date de la vague de chaleur de juillet 1995 : 46,6°C à Séville, 42,2°C à Madrid.
Dans les deux cas, on pourrait s'en approcher le 12. Je miserais plus éventuellement sur Séville car la durée de la vague de chaleur y sera plus longue.
Illustration aussi avec les EFI / SOT de température entre J+5 et J+9, déjà au taquet sur le Maroc ; la couleur orange en Andalousie traduit l'incertitude sur l'extension vers le nord de la vague de chaleur. Je pense que sur l'Andalousie l'EFI va devenir rouge vif demain.
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Configuration météo à nouveau dynamique ce week-end, épisode neigeux généralisé sur les Alpes. Il aura donc fallu attendre le printemps météo (qui débute demain) pour que ce soit à basse altitude.
🧵1/15
Samedi 12h : vaste talweg atlantique. A l'avant, flux de sud-ouest cyclonique.
Les précipitations orographiques ne tardent pas sur les Alpes du Sud, à des altitudes décentes (1000-1300m), à la différence de la majorité de l'hiver (souvent >1800m). Foehn temporaire au nord.
2/15
Dimanche 6h : le talweg s'étire vers la Catalogne. Flux de sud diffluent à l'avant. La courbure est négative (axe nord-ouest / sud-est) ce qui accentue le dynamisme météo, et notamment les ascendances de grande échelle.
3/15
Sur les 30 derniers jours l'anomalie thermique à l'échelle du pays atteint +4°C. Elle est encore plus forte en montagne.
Par exemple à Briançon (1300m), la moyenne des températures du 22 janvier au 20 février est de 5,6°C, soit +5,9°C d'anomalie.
Du jamais observé.
🧵1/7
Pour bien se rendre compte du caractère invraisemblable de l'événement, il faut savoir que 5,6°C, c'est la normale thermique en janvier à Aix en Provence (180 km plus au sud et 1100 m plus bas) sur la période 1961/1990.
2/7
En vallée du Briançonnais, un secteur de moyenne montagne pourtant plutôt froid, il a donc fait aussi doux en moyenne à la période où il est censé faire le plus froid de l'année, que sur l'arrière pays méditerranéen il y a ~50 ans.
3/7
La #crue de la #Durance a été exceptionnelle la nuit dernière entre Eygliers et Embrun, près de 500 m3/s en pointe à Embrun, le triple du débit de pointe à l'Argentière, plus du double du débit lors de ma vidéo.
Une crue similaire à celle, mémorable, de mai 2008
🧵1/11
En automne le débit de base est bien plus faible qu'au printemps mais les crues peuvent être redoutables. En général elles ne surviennent plus après la mi-novembre car une bonne partie des précipitations s'effectue alors sous forme de neige sur l'amont de la Durance.
2/11
Pour se rendre compte du caractère hors du commun de cet événement, en 50 ans de données de débit sur la Durance à Embrun le précédent record pour un mois de décembre datait de 2019 avec 82 m3/s, 6 fois moins que la valeur d'hier.
3/11
Entre les tempêtes #Ciaran et #Domingos, la même branche de jet-stream comme support d'intensification, mais pas vraiment les mêmes conséquences une fois arrivés en Europe.
Petit 🧵
Animation : jet-stream +Pmer GFS, analyse +prévision du 30 oct. 12UTC au 05 nov. 06UTC 1/6
Dans les deux cas, on a :
- un précurseur de surface en entrée droite, côté subtropical
- une intensification explosive (creusement >24 hPa en 24h) en sortie gauche de jet, côté polaire.
Au moment où Ciaran était d'ailleurs en sortie gauche, Domingos en entrée droite. 2/6
36 heures plus tard (3 nov. 00UTC), Ciaran se comble lentement en mer du nord.
Deux minima de surface en sortie gauche, Domingos à l'ouest, un non nommé à l'est, à l'origine d'un fort coup de vent en sud Aquitaine mais pas d'intensification explosive car précurseur "froid" 3/6
On m’a montré un thread devenu viral publié par un climatosceptique notoire, censé montrer que l’indicateur thermique de Météo France n’est pas pertinent pour quantifier le réchauffement climatique en France.
Je propose ici un petit "debunk".
🧵1/17
L’un des principaux arguments repose sur le fait que la quasi-totalité des 30 stations sont en zone densément peuplée, excepté Châteauroux et Bourg Saint Maurice, à l’aide de cette figure.
2/17
Ce qui sous-entend que les stations en question seraient désormais au milieu des villes.
Le portail de données publiques permet d’avoir des infos sur les métadonnées de ces stations, dont les photos de l’emplacement. donneespubliques.meteofrance.fr/?fond=contenu&…
3/17
Belle mer de nuages ce matin en #Ubaye depuis Pra Loup, après la perturbation qui a donné 10 à 20 cm de #neige fraîche en altitude (et un saupoudrage à Barcelonnette).
NB la photo n'est pas de moi mais provient de la webcam @skaping de Pra Loup
Dans les #Ecrins, la nivôse située vers 3000 m tutoie les 3 m de hauteur de neige au sol, après la récente chute de 35/40 cm.
Une telle hauteur totale n'arrive pas tous les ans. Hauteur max pendant la saison 2021/2022 : 2m62.