Thread by @TiboChevillard

Bonjour à toutes et à tous. Dernier jour de la semaine au procès de Nordahl #Lelandais, jugé aux assises de l'Isère pour l'enlèvement et le meurtre de #Maelys... Et dernier jour moi à Grenoble (vous retrouverez @CaroGirardon la semaine prochaine) @20Minutes

Jeudi, les experts qui ont défilé à la barre n’ont pu expliquer clairement ce que Nordahl Lelandais avait fait du corps de Maëlys après l’avoir tué 20minutes.fr/justice/323363…

Ce vendredi matin, la cour va entendre l'ancien procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat puis le directeur d'enquête de Chambéry. #Lelandais #Maelys

Cet après-midi, la cour va entendre l'accusé, Nordahl Lelandais.

Beaucoup beaucoup de monde dehors. Les gens font la queue parfois depuis 3h du matin (!) pour assister à l'audition de Nordahl Lelandais cet après-midi.

"Bonjour à tous, l'audience est reprise", annonce la présidente. Elle demande à l'huissier de faire rentrer le premier témoin de la journée, Jean-Yves Coquillat. #Lelandais #Maelys

Aujourd'hui, l'ancien procureur de la République de Grenoble, qui est né en 1956, est retraité. "Tout ce que je peux dire, c'est que j'étais procureur à Grenoble à l'époque des faits, j'ai été cité mais je ne sais pas sur quel point la cour peut m'entendre."

Il évoque "la médiatisation extrême de cette affaire". "Les meurtres d'enfants remuent l'opinion publique et celle ci n'a pas dérogé à la règle. C'est trivial de le dire, mais Maëlys était jolie, très photogénique et attirait la sympathie."

"Tout le monde pouvait s'identifier à la victime et à sa famille", dit l'ancien procureur. L'autre point qu'il veut évoquer, c'est "la durée" de l'affaire. "lorsqu'il y a un enlèvement, la durée est une torture, jusqu'à ce qu'on retrouve le corps. Tant qu'il n'est pas retrouvé...

on a des présomptions mais pas de certitudes." Il évoque la souffrance de la famille. "Ce n'est pas un fait divers comme un autre, c'es tune affaire qui dure, les gens s'identifient à la souffrance de la famille tant qu'elle n'a pas les réponses à ses questions

et parfois elle ne les a jamais." L'ancien magistrat évoque Nordhal Lelandais. "C'est un menteur, un dissimulateur, un séducteur, clairement quelqu'un d'oganisé et très adaptable. Lorsqu'on lui pose une question, spontanément, il ne dit pas la vérité."

Il évoque le système de défense de Lelandais "qui était prévisible dès le début de l'affaire". "Il s'agit de nier l'enlèvement pour éviter d'avoir la qualification de meurtre précédé d'un autre crime" pour éviter la peine maximum.

Ses explications "sont cousues de fil blanc".

Nordahl Lelandais "nie le meurtre puis quand les preuve sont là, ils dit que c'est involontaire. Et comme ça ne tient pas, on bascule sur les coups mortels. Elle a crié, je l'ai frappée et je l'ai tué." L'accusé veut éviter le meurtre sur mineur de 15 ans, dit Coquillat.

"L'adaptabilité, c'est de ne jamais parler immédiatement, dire je parlerais plus tard". "Lelandais et ceux qui le conseillent sont des excellent joueur de poker. Ils attendent de voir le jeu, ils bluffent"

"Il apprend de ses erreurs et apporte les réponses au vu de ce qu'il y a dans le dossier. Pour la tactique, il s'agit d'essayer de discréditer l'enquête et les témoin; C'est classique."

"Une autre tactique employée ici : prendre des éléments divergents et dire que a ne tient pas", dit Coquillat. "Or, dans un dossier, c'est quand tous les témoins disent la même chose qu'il faut s'interroger. C'est normal qu'ils voient des choses divergentes ou ne les voient pas"

"Personne ne voit la même heure", dit l'ancien proc de Grenoble. "On est dans une soirée de mariage très alcoolisé", poursuit-il.

"Le travail médiatique a failli payer. A une période on n'avait pas encore le sang ni la vidéo et l'opinion public commençait à se poser des questions. J'ai été alerté par les journaux que je lis et par un journaliste du Monde, @hseckel"

"il couvrait l'affaire pour le monde, il était un journaliste sportif et se lançait dans les faits divers. Il m'a dit qu'il avait des doutes au regard des témoignages apportés par la défense. Des doutes repris par le Parisien."

L'ancien proc s'est donc décidé à faire des conférences de presse pour évoquer les éléments du dossier.

Sur "l'adaptabilité de Lelandais", l'accusé à souvent dit qu'il parlerait "ultérieurement". "Ca a rendu difficile l'enquête et retardé l'instruction."

"Tous ces aveux ou contestations ne viennent pas forcément de Lelandais, je peux le dire, j'ai une parole entièrement libre. Cette affaire aurait du s'arrêter quand on a vu la vidéo avec la forme blanche à côté de lui dans la voiture."

"Cette vidéo était déterminante. Ce n'est pas lui qui a inventé..." Me Jakubowicz l'interromp. L'ancien procureur dit-il est en train de requérir. "Il est venu régler ses comptes avec la défense, c'est intolérable, unique dans les annales judiciaire". Il demande une suspension

d'audience et la présence du bâtonnier. Me Jakubowicz estime "que c'est le principe même de la défense qui est en jeu".

"nous avons un problème de droit de la défense fondamentale".

Coquillat souligne que François Molins a été invité à témoigner au procès du 13 novembre à Paris. "Je me serai bien passer de venir", poursuit Coquillat qui n'a "aucune critique sur la défense, mais sur la façon de le faire".

"C'est suréaliste !" tonne Me Jakubowicz.

L'avocat général, Jacques Dallest, dit que Jean-Yves Coquillat est un "témoin".

Me Jakubowicz : "C'est un témoin de quoi ?"

Me Jakubowicz : "un procureur n'a pas à juger d'une défense". La présidente demande à l'ancien procureur d'éviter de "donner un avis personnel"

"Je vais laisser M. Coquillat poursuivre", explique la présidente. "C'est toujours difficile de ne pas donner un avis personnel sur une enquête", explique le proc. "Je ne donne pas un avis personnel, j'explicite la tactique de la défens de Nordahl Lelandais"

Coquillat : "voilà ce que j'avais à dire au début."

La présidente n'a pas de question. Un assesseur l'interroge sur la médiatisation de l'affaire. A l'époque, Coquillat avait lancé une enquête après des fuites dans la presse. 20minutes.fr/arts-stars/med…

"Toutes les affaires qui touchent des enfants sont particulières, elles vous marquent, vous ne les oubliez pas."

#Lelandais #Maelys "Dans l'affaire de Maëlys, ce qui est particulier, c'est le jeune âge de la victime, cet enlèvement et le silence sur ce que l'enfant était devenu."

"C'est le seul type d'enquête ou un magistrat peut faire des erreurs qui ont des conséquences tragiques"

Coquillat : "Il faut partir du principe que l'enfant peut être vivant." Il évoque l'affaire Dutroux, Julie et Melissa. "Il y a cet espoir de retrouver l'enfant vivant, même s'il est irraisonnable. et cet espoir les parents jusqu'à ce qu'on leur montre les restes du corps."

#Lelandais #Maelys Coquillat : "il est normal que cette affaire secoue l'opinion publique et que les médias s'en fassent l'écho."

#lelandais #Maelys Sur la dangerosité de Lelandais : "le fait d'enlever et tuer un enfant, ce n'est pas anodin, surtout quand on a tué quelques mois avant." Il évoque aussi les expertises psychiatriques et l'adaptabilité de l'accusé.

#Lelandais, #Maelys Coquillat : "Il recommencerait aujourd'hui il ne ferait pas les mêmes erreurs".

Coquillat : J'ai eu la réaction que tout homme et femme aurait eu. Au-delà de la profession et de l'émotion qui doit être laissé de côté pour raisonner, il y a la souffrance de cette famille"

Il fallait retrouver Maëlys "vivante ou morte". Cette tache "a été mené à bien par le juge d'instruction". "A ce moment là j'étais, non pas satisfait, mais les objectifs que je m'étais fixé au départ de cette affaire, répondre aux questions de la famille..."

Il revient sur le jour où les restes de Maëlys ont été retrouvés. "il régnait un silence de mort à la conférence de presse que j'avais organisé, j'ai vu des journalistes pleurer."

Coquillat s'était senti "submerger par l'émotion" avant la conférence de presse "et je ne voulais pas". Donc il a "médité" et jeté sur du papier les lignes directrices de son intervention. #Lelandais #Maelys

Le jour des aveux : "Nordahl Lelandais s'est entretenu avec son avocat, il revenu au bord du terrain, s'est mis à genou et a demandé pardon aux parents de Maëlys. C'était du cinéma selon moi." #Lelandais #Maelys

Coquillat : "Pour la famille, la découverte du corps est une bascule. Mais pour l'enquête, il y a des avancées successives." ADN retrouvé dans la voiture, vidéo de surveillance... "Il y a après la découverte de la tache de sang."

Coquillat : "Une enquête c'est une évolution. Les gens ne croient pas tant qu'on n'a pas retrouvé le corps, tant qu'on n'a pas d'aveux."

Ces preuves successives "ont amené la défense de Lelandais à évoluer".

Coquillat : "A partir du moment ou on a retrouvé l'ADN de Maëlys sur le bouton des phares de la voiture, je savais qu'on était sur la bonne voie." Mais il manquait "une preuve irréfutable". Il y a ensuite la vidéo "avec cette petite forme blanche sur la place passager".

"On l'a regardé plusieurs fois avec mes adjoints dans mon bureau. Pour nous, ça suffisait mais ça n'a pas suffit à obtenir des aveux. Il fallait continuer." Il a fallu désosser le véhicule de Lelandais pour retrouver une tache de sang de la fillette. #Maelys #Lelandais

Il explique pourquoi il n'a pas prolongé, dans un premier temps, la garde à vue de Lelandais. "On n'avait pas de preuve suffisante." Maëlys pouvait être encore en vie, il a préféré le relâcher et le surveiller.

Au tour de me Jakubowicz d'interroger le témoin. "C'est la première fois qu'un procureur vient à un procès d'assises et mettre en cause les principes même de droits de la défense." L'avocat dit que l'ancien proc à de "la haine" contre Lelandais. Non, répond Coquillat.

Coquillat : "Je parle sans haine et sans crainte malgré vos allusions."

"Je ne vois pas pourquoi j'aurais des sentiments pour cet individu et pour sa défense."

Me Jakubowicz revient sur la nuit durant laquelle les restes de Maëlys ont été retrouvés.

Coquillat : "après cette journal il était normal que je fasse le point et que je dise où était l'enquête. Je ne convoque pas les journalistes pour leur dire qu'on avait retrouvé le corps de Maëlys." (Il l'a appris dans la voiture en y allant.)

C'est toujours tendu entre Me Jakubowicz et Jean-Yves Coquillat. L'avocat lui demande s'il avait avisé la défense de ce qui s'était passé. "J'ai quitté les lieux en même temps que vous et on n'avait pas encore retrouvé les restes de Maëlys", dit le pénaliste.

Jakubowicz : "Nous avions passé cette journée ensemble. Avez-vous informé la défense de la découverte du reste du corps de la petite Maëlys ?" Coquillat : "Non.

Me Jakubowicz : "Je n'ai pas de comptes à vous rendre, ni à personne, sauf au serment que j'ai prêté il y a trente ans." Il s'emporte contre les attaques de l'ancien procureur contre les droits de la défense. Coquillat : "C'est une question ou un sermon ?"

Me Jakubowicz l'interroge sur les fuites dans la presse à l'époque. Une enquête avait été ouverte, confiée à la DCPJ. Coquillat avait écrit une lettre à la juge dans laquelle il émettait des doutes sur les compétences de la gendarmerie à poursuivre l'enquête.

"Je ne dis pas que les gendarmes ne sont pas capable, je dis que les fuites peuvent faire douter de leur capacité à mener les investigations." L'ancien procureur avait demandé aux gendarmes d'éviter les fuites. "Elles ont continué. A la suite de votre plainte, j'ai fait

diligenter une enquête. Je n'ai pas dessaisi la gendarmerie, j'ai saisi la police. C'est une nouvelle enquête sous l'autorité du parquet. Car je sais parfaitement d'où viennent les fuites. Elles viennent de la DCGN, et je sais qui les a organisé."

Me Jakubowicz "Vous savez d'où elles viennent et vous n'avez pas poursuivi ?
Coquillat : Pour poursuivre, il faut des preuves.
Ils étaient à deux doigts de faire les fadets des journalistes pour retrouver l'auteur des fuites. "Mais ça avait couté cher à Philippe Courroye."

"Les fuites ne venaient pas de la SR de Grenoble ni du groupement de l'Isère mais de la direction générale de la gendarmerie nationale." Le but de l'enquête "était de mettre fin à ces fuites que vous trouviez insupportables."

Coquillat est sûr que Nordahl #Lelandais a enlevé Maëlys "pour la violer et la tuer, ce qu'il a fait". Mais "le corps est dans un tel état que les preuves ont été supprimés par le silence de l'accusé, on n'a pas les preuves médicolégales de ce viol".

On en a terminé avec le témoignage de Jean-Yves Coquillat, l'ancien procureur de Grenoble. On passe à Julien qui était amis avec Nordahl Lelandais. C'est à lui que l'accusé aurait passé le téléphone volé pour qu'il le débloque. 20minutes.fr/justice/323292…

Il a 39 ans et est "technicien vendeur" en téléphonie. "On se connait depuis... on a été amis."

"on se connait depuis 200, on s'est rencontré par l'intermédiaire d'autres personnes, un groupe de jeunes à Pont-de-Beauvoin. On s'est revu à Chambéry. On se voyait assez régulièrement, on se fréquentait, on faisait la fête ensemble." Il a aussi été son colocataire à Lyon.

"Ce qu'il lui est reproché, c'est incompréhensible. Lorsqu'il a été en GAV, la 1er fois, j'ai pas compris pourquoi. Quand il est sorti, on est passé voir ses parents. Sa mère m'a dit qu'il allait sortir, on est resté pour le voir."

"Il avait l'air éprouvé, on lui a posé quelques questions, il nous a dit que ce n'était pas lui, qu'il n'avait rien à voir là dedans et qu'on allait la retrouver."

"Je souhaiterai dire que je suis désolé pour la famille de Maëlys, c'est incompréhensible. S'attaquer à des enfants... S'il n'avait pas été arrêté, il se serait attaqué à qui ? A mon fils ? Je pensais le connaitre, je n'avais aucun doute sur lui."

#Lelandais #Maelys "Il y avait une part de lui que je ne connaissais pas." Selon le témoin, Lelandais avait changé. "il était un peu plus renfermé sur la dernière période où j'ai pu avoir contact avec lui."

#Lelandais #Maelys "Oui je savais qu'il consommait de la cocaïne, j'en ai consommé avec lui. Quand on était plus jeunes, on fumait des joints." Le week-end, ils prenaient de la cocaïne "de manière festive".

#Lelandais #Maelys Lorsque Lelandais est sorti de GAV, il a proposé à Nordahl un peu de cocaïne. "Je crois qu'il n'étais pas super bien, qu'il voulait pas. Mais je ne suis pas certain qu'il n'en ait pas pris."

#Lelandais #Maelys La téléphone l'interroge sur ce téléphone que l'accusé a jeté dans le lac du Bourget. "Il m'a dit qu'il l'avait volé lors d'une soirée. Ce téléphone, il voulait s'en servir. Mais il était bloqué au niveau de la carte mère, on ne peut pas le démarrer ou accéder

au menu. Il n'est pas utilisable, on ne peut pas le débloquer, il y a des sécurités mises en place par les constructeurs. Je crois qu'il se servait des pièces détachées. Le téléphone n'était pas fonctionnel, j'en suis certain."

La question que toute le monde se pose, c'est : est-ce que le téléphone volé et bloqué et bien celui a été détruit ? "Il avait deux téléphones en sa possession, je n'avais pas connaissance d'autres appareils."

Le témoin n'a plus de contact avec l'accusé. Mais Nordahl lui a écrit une lettre durant sa détention. "Je l'ai lu mais je n'en ai aucun souvenir. Il me semble qu'il disait que c'était une erreur et que quand il sortirait, on pourrait de nouveau faire la fête, voilà."

Ils avaient environ 18 ans quand ils se sont connus.

Le soir du mariage, il a eu Nordahl Lelandais au téléphone avec d'autres témoins car il connaissait les mariés mais s'étaient perdu de vu. Ils lui avaient proposé de passer mais il avait refusé. "Je en peux pas m'empêcher de penser que ça ne se serait pas passer comme ça."

Il avait vu l'accusé une semaine avant le mariage, au lendemain de l'agression sexuelle de l'un de ses petites cousines. Le témoin l'avait trouvé "comme d'habitude".

Le témoin dit que Lelandais avait un point américain qu'il conservait dans son véhicule. L'accusé lui avait dit qu'il s'en était servi lors d'une altercation.

Le témoin veut s'adresser à Nordahl. "Il n'y aura pas de peine assez lourde pour ce que t'as fait. Il y a toujours un retour de bâton, tu n'y échapperas pas même si t'essaie de minimiser les choses."

Il lui demande pourquoi il a enlevé une petite fille et pourquoi il l'a tué ? "J'essaie de comprendre tes raisons de le faire et je ne vois pas d'autre chose que c'est le fait de la continuité de ce qu'avais commencé"

"Comment t'as pu faire ça a une enfant ? On ne se lève pas un matin en se disant tiens je vais agresser des enfants. Tu vas avoir l'occasion de t'expliquer. Apporte des réponses. Parce que tes explications, il n'y a rien de valable là dedans."

"Je retourne le problème dans tous les sens, il n'y a pas grand monde qui te croit ça. C'est compliqué, mais fais l'effort de ne pas rester dans la position que t'es là, lâche les choses et dis ce qu'il s'est passé."

La présidente demande à Nordahl si il veut lui répondre. "Ne te sens pas coupable, c'est de ma faute, je suis entièrement responsable, ne te sens pas coupable Julien. Ensuite, je sais que personne ne me croira sur ce que je pourrai dire. Même mes émotions, on ne me croit pas."

Lelandais : "Je vais m'expliquer, mais quoi que je dise, je ne serai pas cru."

Julien : "ca fait 20 ans qu'on se connait. Il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer. Toutes les personnes qui te connaissent ne peuvent pas croire ce que tu dis.

Julien : Pourquoi des enfants ? Pourquoi tu t'attaques à des enfants ? Si ça avait continué, ça aurait été qui ? Mon fils ?

Julien : Qu'est-ce qui t'as emmené à faire ça à des enfants ?
Lelandais : t'"as été mon meilleur ami, j'ai pas su te parler. T'avais vu mon changement en 2017, je n'ai pas su te parler.

Lelandais : Ne te sens pas coupable, je ne te dis pas que c'était à toi de m'aider. Je m'excuse parce que tu te retrouves devant une cour d'assises. C'est la dernière fois..
Julien : c'est la dernière fois qu'on se voit. Si on se revoit, c'est que t'es trop proche de ma famille.

Audience suspendue, elle reprendra à midi. #Lelandais #Maelys

L'audience est reprise. On entend maintenant avec Geoffrey B., 49 ans, qui était directeur de l'enquête sur le meurtre d'Arthur Noyer pour lequel Nordahl Lelandais a été condamné par la cour d'assises de Chambéry.

Il raconte comment les gendarmes ont mené l'enquête et comment ils sont remontés jusqu'à Nordahl Lelandais, qui était mis en cause dans l'affaire de la disparition de Maëlys. 20minutes.fr/justice/302781…

Pour résumer, les gendarmes sont remontés à lui en s'intéressant à l'Audi A3 de Nordahl Lelandais, puis en analysant sa téléphonie, comme disent les enquêteurs. Bornes qui ont été activées, messages...

Il était placé en GAV le 18 décembre. Se version va évoluer au fil des interrogatoires. Sa dernière : ils cherchaient à Chambéry des connaissances. Il croise Arthur Noyer qui lui aurait demandé de l'emmener à Sant-Baldoph (alors qu'il ne connaissait personne là-bas)

Puis il y aurait eu une embrouille au sujet d'un téléphone portable, une bagarre aurait éclaté, il frappe Arthur Noyer qui tombe. Il aurait constaté sa mort. Il a mis son téléphone en mode avion. Puis, plus tard, il va se débarrasser du téléphone d'Arthur Noyer et de sa victime.

Il y a des similitudes entre les deux affaires : un décès qu'il dit accidentel, les précautions prises pour se débarrasser du corps (téléphone en mode avion, endroit isolé dans la montagne pour le laisser...)

Le corps d'Arthur Noyer n'a été retrouvé qu'en septembre 2017, d'abord le crâne, puis le reste en janvier 2018. Soit plusieurs mois après les faits.

A l'époque, peu après les faits, Nordahl avait fait des recherches sur internet concernant la décomposition d'un corps, rappelle le gendarme.

Le soir de sa mort, Arthur Noyer est "fortement alcoolisé", il "titube" dans les rue de Chambéry. Mais il a "l'alcool festif", dit le gendarme.

Pour en savoir plus sur l'affaire Arthur Noyer (Nordahl Lelandais a été condamné à 20 ans de prison pour son meurtre), je vous invite à lire les articles que @CaroGirardon et moi avions écrits lors de son procès l'année dernière 👇20minutes.fr/dossier/arthur…

@CaroGirardon Le gendarme note aussi que Nordahl Lelandais a nettoyé son véhicule les jours après la mort d'Arthur Noyer.

@CaroGirardon Le comportement de Nordahl Lelandais était "normal" dans les jours qui ont suivi le meurtre d'Arthur Noyer.

La présidente interroge le témoin sur les textos envoyés par Nordahl Lelandais la nuit du meurtre du jeune chasseur alpin. L'une "hypothèses" des enquêteurs, c'est que Nordahl Lelandais avait un mobile d'ordre sexuel.

Lorsqu'ils commencent à s'intéresser à Nordahl, ce dernier est déjà mis en cause dans l'affaire Maëlys. La presse en parle tous les jours. Alors les gendarmes de Chambéry vont mettre une "chape de plomb sur cette hypothèse". Seuls les 6 enquêteurs sont au courant.

Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, note deux autres similitudes : Nordhal Lelandais aurait pris le pouls d'Arthur Noyer après l'avoir frappé, comme il dit avoir fait avec Maëlys. Puis, comme pour la fillette, il a mis le militaire dans son coffre.

Me Alain Jakubowicz : "On ne va pas refaire" le procès de Chambéry. Mais des éléments évoqués par le gendarmes ont été débattus lors de ce procès.

La présidente demande à N. Lelandais de se lever.
-Reconnaissez-vous avoir tué volontairement Arthur Noyer ?
-J'ai été jugé et condamné.
-Etait-ce volontaire ?
-Ce n'était pas volontaire de lui donner la mort.
-Donc ce n'était pas volontaire
-On refait mon procès de Chambéry ?

L'audience est suspendue jusqu'à 14h45

L'audience ne va pas tarder à reprendre. Enormément de monde cet après-midi pour assister à l'interrogatoire de l'accusé. (Sinon avec @JulietteCampion et @phmirkovic, on est allé manger des pizzas chez "Camillo" ce midi et sachez qu'elles sont très bonnes)

L'audience est reprise. La cour va désormais entendre l'accusé Nordahl Lelandais. @20Minutes #Lelandais #Noyer

L'accusé enlève son masque et se lève. "C'est le moment de vous expliquer, vous avez la parole", lui dit la présidente, Valérie Blain.

"Je te tenais une nouvelle fois à présenter mes excuses à la famille de Maëlys, je vais revenir sur ce qui s'est passé. je sais aussi que c'est difficile de me croire pour cette famille car j'ai beaucoup varié dans mes déclarations"

"J'ai été convié à l'apéritif du mariage, j'ai discuté avec mes amis. Une fois le fin d'honneur passé, j'ai rejoint Boris et passé une partie de la soirée avec lui. Puis je suis revenu à ce mariage. A un moment donné, j'étais assis à la table des mariés, je discutais..."

"Cette petite fille est passé derrière moi, je ne l'avais jamais vu. J'ai regardé l'heure sur mon téléphone, il y avait mes deux chiens en fond d'écran, elle s'est arrêté et m'a demandé si c'etait mes chiens. J'ai dit que oui. Je lui ai demandé si elle avait des chiens, elle...

ma répondu, elle est repartie. Elle est revenue avec sa maman, il y a eu une petite discussion très brève et ça s'est arrêté là. La deuxième fois que je l'ai vu, je suis sorti fumé, et je suis passé par la salle dans laquelle jouait les enfants. J'ai renvoyé le ballon aux enfant

et je suis sorti fumer avec mes amis dehors. Au cours de la soirée, je fais des AR aux toilettes pour prendre de la cocaïne. A un moment, je suis dehors, et j'étais à côté de ma voiture, je crois que c'était pour récupérer des cigarettes.

Je sais que je ne vais pas être cru, mais cette petite fille était avec un petit garçon. Elle m'a demandé si j'avais mes chiens, j'ai dit que non. Ils sont monté dans la voiture pour vérifier et ils sont sortis. Puis je leur ai dis de rentrer en faisant attention aux fils du DJ

Plus tard, on se lève pour aller fumer. Ludo m'a demandé si j'avais encore de la cocaine mais aps beaucoup, pas assez pour la soirée. Il m'a demandé si je pouvais en avoir, et j'ai dis que je devais aller en chercher.

Je vais a ma voiture, la petite était là, j'avais les fenêtres ouvertes, elle me demande si je vais chercher mes chiens, je lui dis que je vais chez moi et qu'ils seront là. Je lui dis bêtement, vas y monte. Je reconnais tout à fait que c'est fou, complètement fou.

Je ne la connais, je la vois trois fois, mais je n'avais aucune mauvaise attention. Je vais chez moi chercher de la cocaïne (...) je n'avais aucune intention, à part que ça lui fasse plaisir de voir les chiens comme elle me l'avait demandé

sur le trajet, ça ne se apsse pas comme ça aurait du se passer, malheureusement. A un moment, on discutait, c'était une petite discussion de chien. Elle me parle de voitures, me dit qu'elle aime les voitures. A un moment il y a un grand silence, je roule.

A un moment, je suis désolé du terme, c'est violent à entendre (chouiner), elle se met à pleurer. Je ne sais pas ce qui s'est passer, j'ai tourné la tête. Ce qui s'est passer en avril 2017, j'avais déjà tué un homme, j'avais ça constamment en tête. Et à ce moment là, j'ai eu

l'impression complètement folle, que je ne comprend pas, cette peur de ce qui s'est passé en avril 2017. Je lui ai donné des coups. Ils étaient volontaires, ce n'est pas un accident. C'est moi qui les ai donné. Mais je n'avais pas l'intention de lui donner la mort.

Je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne sais pas. Mais c'est moi. Je ne savais pas ce que je faisais, où j'étais. J'ai roulé quelques minutes. Je me suis arrêté dans une montée avant d'arriver chez moi.

Je me suis tourné vers elle et j'ai vu qu'elle ne bougeait pas du tout. J'ai pris son pouls, peut-être mal, il n'y en avait pas. De là, j'ai repris le sens de la marche, j'ai enclenché la première et je suis parti, j'ai roulé, jusqu'à l'endroit (silence) où j'ai déposé cette

malheureuse enfant. Je suis allé au bout du chemin, j'ai regardé à droite, à gauche. J'ai fais demi tour, sans savoir où la déposer. Arrivé au chemin de fer, lâchement encore une fois, bien lâchement, je me suis arrêté et je l'ai déposé par terre. et je suis reparti.

dans la voiture, je me suis aperçu que j'avais du sang sur moi. J'ai repris la même route, qui passait devaint chez moi. Je me suis arrêté,je suis monté dans ma chambre où il y a une salle de bain. J'ai passé mon short sous l'eau, ça ne partait pas, c'était le sang de Maëlys.

j'ai remis un short, j'ai jeté l'autre dans une benne à ordure et je suis reparti au mariage, ce qu'il en restait malheureusement, j'y suis retourné, une forme d'alibi, j'ai pas cherché, je savais ce que je venais de faire

je savais que j'étais à la salle des fêtes mais j'étais complètement perdu. Je me sentais pas bien, je suis allé aux toilettes, j'ai dis à Ludovic de me suivre

Je savais qu'il fallait que je parte. Je suis reparti, je suis retourné sur le lieu de la première dépose de cette petite enfant Maëlys. Elle était toujours là, inerte, elle ne bougeait pas (il se frotte le visage)

j'ai décidé de ne pas la laisser là, pour lâchement caché mon crime. Je l'ai mise dans mon coffre et je sis parti, parti sans savoir où aller.

J'ai roulé, j'ai pris à droite, à gauche, à droite, à gauche, je suis incapable de vous dire. J'ai eu la chance de retrouver le 14 février 2018 une maison, près de là où je l'avais déposé. Quand j'ai pris cette voiture, que j'ai roulé, je regardais à droite, à gauche, où je

pouvais la déposer pour cacher mon crime. Je suis arrivé à un endroit, il y avait une barrière. J'ai fait demi tour, je me suis arrêté dans un descente. C'était assez caché. J'ai ouvert le coffre, je l'ai sorti, je suis descendu dans un petit chemin qui mène dans une foret

et je l'ai abandonné dans cet endroit. Et je suis reparti. Je suis reparti en disant ce qui vient de se passer, c'est incompréhensible mais c'est la réalité. Je suis reparti et je suis rentré chez moi. Les années qui sont passées, bien sûr j'ai compris si mes coups ne se

seraient pas (pas compréhensible) Sur le moment, j'ai rien vu de mauvais, j'ai pas fait attention, je n'avais pas d'intentions malsaines, j'en avais pour 5/10 minutes aller retour. Malheureusement aujourd'hui, cette petite fille Maëlys, elle n'est plus là.

Je sais très bien, la famille, et vous les juges aujourd'hui, vous attendez des réponses, c'est ce qui s'est passé, c'est la vérité, c'est ce qui s'est passé. On aimerait que je dise qe c'est un crime sexuel avant. Pas du tout, je n'avais aucune intention. Oui je reconnais

l'avoir fait avant, mais pas à ce moment là, je n'étais pas dans l'optique sexuel. Moi je sais que je vais être condamné lourdement et je mérite cette peine, je l'accepte car il y a une famille en face qui a la peine d'avoir perdu une petite fille.

J'aimerais vraiment leur présenter des excuses, j'espère qu'ils arriveront malgré que j'en suis conscient, ça va etre difficile, ça l'est depuis 4 ans et demi, difficile d'avancer. Mais j'aimerais pour eux qu'ils avancent, que le procès qui se déroule les apaise, je le souhaite

et qu'ils prennent du temps pour eux. Je vous présente vraiment mes excuses.

Nordahl Lelandais pleure et essuie les larmes avec un mouchoir. La présidente lui fait remarquer qu'à chaque fois que ses amis sont venus, ils l'ont exohrté de dire la vérité. "En quoi c'est différent ce que vous venez de dire ?" "Vous me demandez de m'expliquer, je m'explique"

"C'était difficile de m'expliquer, c'est pour ça que mes déclarations ont varié." La présidente veut tout reprendre "depuis le début".

La présidente explique que selon ses proches, Maëlys était timide, réservé, et ne serait jamais allée vers quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.

Avec Maëlys, "le contact se fait a travers mon téléphone car elle voit les chiens dessus, je ne savais pas qu'elle avait de l'amour pour les animaux et les chiens, je ne la connaissais pas", dit Lelandais.

Nordahl Lelandais dit qu'il lui a parlé de ses chiens 15 ou 20 secondes tout au plus lors du mariage.

Pr : Vous pensez à quoi lorsque vous etes entendu comme tous les invités et que vous dites que vous ne la connaissez pas ?
NL : A ne pas dire la vérité, c'est pour ça que je vous ai dit que j'avais varié dans mes déclarations. Ca a été compliqué de dire "oui j'ai donné la mort à

une petite fille.
Pr : On ne peut pas faire l'économie de toutes les versions que vous avez donné, il y en a eu beaucoup, elles ont varié à chaque éléments de preuve
NL : On peut dire ça comme ça

"On peut revenir toutes la journée sur mes contradictions... Je reconnais avoir beaucoup évolué, la raison, il y a eu l'emballement médiatique, tous les jours j'entendais des choses, tueur en série, que je ne suis pas. Avant 2017, je n'étais pas la perosnne dans ce box

(...) Il s'est passé ce qu'il s'est passé avec ce malheureusement Arthur Noyer, c'était une bagarre qui a mal tourné. Suite à ça, sans vouloir faire offense aux familles, ma vie ne ressemblait plus à rien. Je crois que j'avais employé le mot vagabond, mais le mot est faible

drogue, alcool, mensonge, petite copine, plan sex..."

La présidente l'interroge sur le petit blond qui, selon lui, jouait avec Maëlys lorsqu'elle est rentrée dans sa voiture la première fois. "Personne n'a vu cette scène, personne", souligne la présidente. Le "petit blond" n'a jamais été retrouvé. "C'est ce qui s'est passé", dit NL

les enquêteurs ont bien interrogé un petit blond présent au mariage, mais le gamin a dit qu'il n'avais pas joué avec Maëlys au cours de la soirée, et qu'il n'était monté dans aucune voiture. Cette scène, NL en a parlé après la découverte de Maëlys dans sa voiture

-Vous continuez à dire qu'un petit blond est monté dans votre voiture ?
-Bien sûr, je le maintiens

Dans un premier temps, NL de parle aux gendarmes qu'un de ses deux téléphones portables.
-Pourquoi ?
-Parce que la ligne allait être supprimé
-Effectivement vous aviez commandé une nouvelle carte sim avec activation le 30 août.
-Aujourd'hui vous continuez à dire que c'est

parce que vous alliez changer de téléphone que vous n'avez pas donner votre numéro aux gendarmes ?

-Ce n'est pas parce que vous saviez que ça allait poser un pb à partir du moment où on allait exploiter votre téléphone ?
-La ligne allait être coupée
-Pourquoi couper cette ligne utilisée le soir des faits ?

Lelandais va se mettre en mode avion dès qu'il quitte la salle des fêtes avec Maëlys. Il est 2h46. Il va désactiver le mode avion à 3h25 lorsqu'il revient. A 3h56 jusqu'à 7h06, il remet le mode avion. C'est le moment où il est allé chercher le corps de Maëlys pour aller le cacher

-Qu'est-ce que vous avez à dire ?
-Je suis allé chercher de la cocaïne, j'ai réalisé que j'allais chercher de la cocaine avec une petite fille à côté de moi. J'ai mis le mode avion pour ne pas qu'on me contact.

-Vous vous mettez rarement en mode avion et vous vous mettez souvent en mode avion ce 27 août.
-parce que je vais chercher de la cocaïne avec une petite fille qui est à côté de moi.
-Vous aviez dit que c'était à cause d'un problème de charge de batterie.

-en novembre 2017, je ne reconnais pas les faits, je ne veux pas les reconnaitre.

-Vous avez donné plusieurs raisons pour ce déplacement, la cocaïne et le changement de short, on est d'accord ? (pas de réponse)

Nordahl Lelandais a changé de short au cours de la soirée. Il va dire aux enquêteurs que c'est parce qu'il s'était taché au moment de l'apéritif. "Madame, j'ai menti, on sait maintenant pourquoi."

Nordahl affirme que son ami Ludovic lui avait demandé de la cocaïne et, comme il n'en avait plus, il devait retourner chez lui en chercher. Pour rappel, le fameux Ludovic, interrogé cette semaine, dit que ce n'est pas vrai;

-vous en avez fait quoi de ce short ?
-je l'ai jeté dans la benne à ordure
-on ne la jamais retrouvé, des recherches ont été faites.
-je l'ai jeté dans la benne à ordure

"Madame la présidente, j'ai menti tout le long, on peut revenir sur tous les points, j'ai menti tout le long pour cacher mon crime. (...) quoi que je dise, je ne vais pas être cru, je le comprends par rapport à ces différentes versions.)

-ce short vous l'avez changé car il était taché du sang de Maëlys
-oui

"Absolument personne ne vous a vu partir", souligne la présidente. On le voit partir la 2 e fois lorsqu'il quitte la salle des fête pour aller chercher le corps de Maëlys avant l'arrivée des gendarmes.

-Au bout de 4 minutes vous avez tué Maëlys ?
-Ca doit être ça

-Qu'est-ce qu'elle vous dit ? Quels sont ses derniers mots ?
-Il y a un silence à ce moment là... J'ai pas de souvenir de ce qui se dit, de ce qui se passe réellement
-elle cris ?
-Non pas de cris.
-Elle demande à retourner à la salle des fête ?
-Je en sais plus, je suis désolé

-Au moment où je me tourne... Je ne suis pas sûr de ça.
-C'est pourtant ce que vous aviez dit devant la juge d'instruction.

-Je suis désolé, je n'ai plus ce souvenir là.
-Donc cette petite fille crie, pleure, demande à voir ses parents...
-Je veux juste préciser, à un moment dans l'instruction, j'ai été sous médicament très lourd. Le cri, j'ai répondu à la question, mais y a pas eu de cri.

-Est-ce qu'elle a eu peur ?
-Je ne sais pas
-Quand elle demande à revenir au mariage, elle avait peur ?
-Peut-être qu'elle a pensé qu'elle faisait une bêtise de partir dans la nuit. Peut être que si elle a pleuré c'est parce qu'elle a pensé faire quelque chose qu'elle ne devait

pas faire.

-Pourquoi ne la ramenez vous pas à ses parents alors qu'elle veut rentrer à la salle des fêtes ?
-J'ai eu un ressenti, quelque chose remonté en moi de ce qui s'est passé en avril 2017, je ne peux pas l'expliquer

-Vous avez ressenti la même chose ?
-Je ne peux pas expliquer l'inexplicable. Le ressenti de ce moment-là, c'est inexplicable, ce sont des sentiments mélangés, c'est confus, on ne sait plus ce qu'on fait où on est.

-Maëlys a vraisemblablement agonisé dans votre voiture. A quel moment est-elle morte ?
-Pour moi sur le moment, quand je prends le pouls une ou deux minutes quand je m'arrête, pour moi c'est à ce moment là.

-Le légiste a dit qu'il fallait 20 ou 30 minutes.
-J'ai dit ce que moi j'ai constaté. Pour moi, quand j'ai pris son pouls, j'ai pas constaté de pouls.
-Pouls dont vous n'aviez pas parlé quand vous parliez un seul coup. Combien de coups ?
-Trois ou quatre.

-3 ou 4 coups sur une petite fille de 28 kg, ça conduit inévitablement à sa mort ?
-Malheureusement, ça a engendré, oui.
-Etes vous en mesure de réaliser que vous avez volontairement tué Maëlys ?
-J'ai donné volontairement des coups mais je ne voulais pas la tuer.

-Donc des coups sans intention de la tuer ?
-Je n'avais aucune mauvaise intention en partant du mariage.

-Je n'ai pas voulu lui donner la mort. Je sais que je vais être condamné pour la mort de cette enfant

La présidente l'interroge sur les griffures :
-Maëlys s'est-elle débattue ?
-Non, pas du tout.
-Pourtant on retrouve ces griffures, alors que le jardinage, à part tondre la pelouse, vous ne jardiniez pas beaucoup.

-Ca m'arrivait souvent de tailler les arbustes.

-Deux mèches ont été coupées aux deux extrémités. Avez vous des réponses, car c'est un gros point d'interrogation ?
-Pour moi aussi c'est un gros point d'interrogation, je n'ai pas d'explication.

Et pour les lacérations de la robe ?
-Je n'ai jamais utilisé d'objet coupant ou tranchant sur cette enfant, je ne comprends pas.
-Nous non plus

-Au moment où vous croisez la maman de Maëlys qui vous demande si vous avez vu sa fille, qu'avez-vous en tête ?
-Je lui ai dit non, que je ne l'avais pas vu, bien sûr. Que voulez-vous que je vous dise de plus ?

-Vous vomissez ou c'est pour repartir après ?
-Je ne me sens pas bien à ce moment là.
-Vous repartez avant l'arrivée des gendarmes.

Il a fait une lessive en rentrant chez lui et lavé son tee-shirt.
-Il y a du sang dessus ?
-J'ai pas fait attention.

-Comment avez-vous pu descendre le corps dans la nuit sans lumière ?
-Ai bout d'un moment, l'oeil s'adapte. Quand je suis descendu, les phares de ma voitures éclairaient de moins en moins mais je voyais toujours

"J'en ai parlé avec mes psychiatres, ils m'ont dit que c'était un effet d'hypervigilance"

-On a retrouvé sur son thorax une pierre de 15 kilos
-Je n'ai jamais mis de pierre sur cette enfant

La présidente lui fait remarquer qu'il a fait disparaitre de la même manière le corps d'Arthur Noyer et qu'il avait fait des recherches sur la décompositon d'un corps.
"Je ne sis pas rentré sur un site pour comprendre ce qui allait se passer."

"Je suis désolé pour la famille, pour tout le monde, j'ai emmené tout le monde dans mes mensonges, que voulez vous que je vous dise ? De la honte, de la culpabilité, j'en auras toute ma vie. Avouer un coup, c'était dur, trois c'était encore plus dur.

"Cette reconnaissance, ça arrive après l'examen du légiste", note la présidente.

-Sur ce que vous allez faire après les faits : les 26 et 27 vous consultez des sites pornos, après la mort de Maëlys.
Nordahl a aussi récupéré des photos sur Facebook de Maëlys le lendemain des faits. "Pourquoi ?"

-J'ai enregistré des photos de Maëlys sur mon téléphone ?? Heu non, j'ai jamais... alors est-ce que c'est de la consultation... J'ai jamais enregistré de photos dessus.

Entre le meurtre et sa garde à vue, Nordahl Lelandais a été au McDo, a acheté un ticket de loto, a eu des relations sexuelle avec Anouchka, "et il y a eu l'épisode du téléphone", résume la présidente.

-Ca donne l'impression que vous reprenez un semblant de vie normal
-c'est ce que j'essaie de montrer, oui
-vous y parvenez car personne ne remarque rien.

La présidente note des similitudes entre le meurtre de Maëlys et celui d'Arthur Noyer.
-Vous dites qu'ils sont montés tous les deux de leur plein gré dans votre véhicule. Vous dites qu'Arthur Noyer s'est énervé.
-J'ai été jugé...
-Je vous parle des similitudes

-Vous mêmes vous nous dites que lorsque vous donnez des coups à Maëlys, vous voyez Arthur Noyer. En quoi ça vous pose problème ?

Elle lui parle d'une altercation avec une automobiliste, il lui avait crevé les pneus. Il y avait eu une perquisition en mai.
-Vous pensiez que c'était pour la mort du caporal Noyer qu'on venait vous perquisitionner ?
-Oui...

-Je reconnais les faits, j'ai dit que j'avais crevé les pneus de cette dame, que j'allais la rembourser, et voilà. Et quand les gendarmes sont venus, oui j'ai eu peur.

-Les photos que vous avez supprimées de votre téléphone ?
-Je ne me souviens plus
-Pourquoi les supprimer alors que vous venez de tuer Maëlys ?
-Je ne sais pas, non. Est-ce que c'est pour faire de la place dans mon téléphone ? Je ne sais pas, je suis incapable de vous dire

-Vous nous dites vous êtes mal mais vous faites le nécessaire pour nettoyer votre véhicule, supprimer les photos de votre téléphone, vous êtes dans quel état ?
-Dans tous les états, c'est compliqué à expliquer
-et c'est la deuxième fois ?
-Malheureusement, oui

(On pourrait vraiment arrêter son interrogatoire maintenant, il ne dira rien de plus)

La présidente n'a plus de question, l'audience est suspendue et reprendra à 18h20

Petite précision : à 19h et des poussières, les 3/4 des journalistes présents vont devoir filer prendre le TGV...

Allez ça reprend, dernière ligne droite. Nordahl Lelandais se lève. "Qu'avez-vous souhaitez faire en portant trois ou quatre coups violents au visage de cette enfant ?" demande l'un des assesseurs. "Tout est remonté par rapport à l'histoire avec Arthur Noyer, c'est une peur."

"J'étais au volant, quand je me susi tourné, j'ai eu l'impression de voir Monsieur Noyer à côté de moi, ça m' fait peur. Ce sont des gestes incompréhensifs de mettre des coups à cette enfant."

-C'est une forme de panique : je vois qu'il y a du sang je le jette, je dois retourner au mariage, j'y retourne...
-La mère de maëlys que vous avez croisé dit que vous n'étiez pas paniqué
-Je ne maîtrisais rien.

-Quelqu'un sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants peut faire 20 km dans la montagne ?
-Je l'ai fait

-Vous considérez que parce qu'elle est montée volontairement dans votre voiture vous n'aviez pas besoin de l'autorisation des parents ?
-A ce moment là, je ne l'enlève pas, je ne fais pas exprès de la prendre, de l'enlever.

-Ca ne pose pas de problème de conduire dans ces conditions, de donner des coups à une petite fille, de conduite alcoolisé et sous cocaïne ?
-Je suis à la sortie du rond point, je ne roule pas nécessairement très vite, je donne des coups avec ma main droite

#Lelandais #Maelys
-Qu'aviez vous à craindre de faire demi tour et de rentrer à la salle des fêtes avec la petite ?
-On m'aurait dit tu connais pas cette petite, t'es en voiture avec. Ils auraient eu raison de me dire t'es fou. Pourquoi je ne le fais pas ? Tout s'enchaine.

Je termine cette intense semaine de LT avec... une panne de Twitter :( Alors que les avocats des parties civiles interrogeaient Nordahl Lelandais, je suis parti prendre le TGV pour rentrer à Paris. Bon, il a juste dit qu'il ne savait plus, pas, etc.

En tout cas, je vous remercie d'avoir suivi le procès de Nordahl Lelandais avec moi :) Je n'ai pas pu répondre à tout le monde, mais vos messages sur mon travail m'ont beaucoup touché !

La semaine prochaine, pour la dernière ligne droite du procès de Nordahl Lelandais, vous retrouvez l'amie @CaroGirardon aux commandes du LT pour @20Minutes. Quant à moi, je vais profiter des 3h de train pour écrire mon papier que vous pourrez lire ce soir :)

@CaroGirardon @20Minutes Ah oui ! Et merci à @moteldetective pour avoir organisé tout ce qui était accréditations, places réservées dans la salle, groupe whatsapp... de la centaine de journalistes qui ont fait le déplacement à Grenoble !

Heureusement, l'AFP est resté au tribunal... Interrogé par son avocat, Nordahl Lelandais reconnaît "l'intégralité des faits" reprochés. 20minutes.fr/justice/323429…

https://twitter.com/PueyoVero/status/1492227671975247881?t=2FsYBXMjcU45dRPgqrfFEQ&s=19