Thread by @BernatPierre

Femmes de Quartier - de la parole à l'action. Avec Yamina Aissa Abdi, Zouina Meddour, Nora Hamadi et Sandrine Rousseau.

#LT

C'est @NoraHamadi qui commence. "À quoi puis-je prétendre ?
On a pas tous les mêmes chances. Certains partent du 4eme étage, d'autres de la cave. Tout à été une lutte. L'assignation à résidence, elle est de tous les côtés."

"La prise de parole, elle est politique. Comment faire entendre ces paroles ? Ces populations invisibilisées ?
Avec @fumigenemag, on fait des ateliers pour permettre aux invisibles de prendre la parole. "

Parole à Yamina Aissa Abdi.

"Le lien social se perd. L'idée c'est de nous occuper de nos enfants. On a fait des groupes de paroles pour les femmes avec des psy. Et ensuite, quand les parents allaient mieux, on a fait l'aide aux devoirs."

Chaque enfant choisis son bénévole. On est partis avec 15 enfants. Maintenant nous accueillons 80 enfants. C'est pas la garderie, on rencontre tout le monde, les parents sont au coeur du projet. Ce travail, il a du sens.

Question à @sandrousseau :La politique, ça peut changer la vie ?
"Ça devrait en tout cas !
Les femmes seraient dans l'auto censure ?
Nos peurs sont profondément politiques. La peur est organisée, organisée politiquement. C'est contre ces peurs là que je fais de la politique."

Quand je prends la parole, on dit que je n'ai pas ma place. C'est de la domination. Quels que soient nos parcours, si toutes les personnes discriminées ne s'unissent pas, on leur donne raison. Notre liberté, c'est de ne plus avoir peur.

Le déficit démocratique important dans les quartiers populaires : on ne vous autorise pas à prendre. Votre parole est légitime.

Zouina Meddour :
"Le contexte, c'est 1983 : marche pour l'égalité et contre le racisme. On s'est aperçu que partout en France, il y a du racisme, des discriminations. L'histoire de l'Algérie, elle n'était et elle n'est toujours pas digérée."

"L'angle de l'éducation populaire, c'est aider les gens à faire avancer une question, à réaliser une action.
Vous êtes tous légitimes. Vous êtes les mieux placés pour savoir ce qu'il se passe dans votre quartier."

Je le dis aux plus jeunes : oui, c'est possible. Le quotidien, on sait que c'est une lutte permanente. C'est aux services publics, que je défends, de s'adapter : ouvrir plus tard, se diversifier...

@NoraHamadi à Zouina Meddour :
La Banlieue, c'est le lieu du ban.
Est-ce que à l'époque, vous aviez conscience que vous organisiez votre quartier ?
L'histoire de France elle s'est écrite la dessus. Notre seul tord, c'est de ne pas l'écrire.

Celles qui tiennent les quartiers, on le dit pas assez, ce sont les femmes. Dans les quartiers, la question culturelle n'existe pas. Pourtant ça ouvre les horizons, ça permet de rêver.
(Zouina Meddour)

L'histoire est écrite par les vainqueurs. Il faut écrire les histoires des luttes, pour les visibiliser, et ne pas laisser des gens comme Zemmour écrire l'histoire.
(@sandrousseau )

Yamina Aissa Abdi, son vécu pour lancer Izards Attitude :
"Prévention, participation aux Commissions, on a envie d'être partout. Et on EST partout."

"On travaille beaucoup sur le lien social et la solidarité. Il faut sortir du quartier pour penser les projets.
Tout le monde décide, tout le monde pense, tout le monde parle. Parce que on laisse la parole s'exprimer. Accompagner, c'est pas de l'assistanat."

.@sandrousseau, pourquoi dire "en tant que blanche bourgeoise ?"
"Oui je l'ai dit, parce qu'il ne faut pas perdre de vue d'où on parle. Ne pas minimiser la parole des autres. "

Zouina Meddour :
La malbouffe, elle est partout dans les quartiers. La cause écologiste elle est partout dans les quartiers.
Je ne suis pas d'une lutte, mais de l'émancipation de tous. Sur tous les sujets.

Réponse de @sandrousseau : Pour l'écologie, le moment est important et dangereux. Les rapports scientifiques nous promettent le plus grave.
Les plus riches auront toujours l'argent pour se protéger. Lutter contre la pauvreté, c'est déjà lutter contre le réchauffement climatique.

Si vous ne faites pas de la politique, on laisse les plus riches se protéger. On a besoin de tous pour faire une écologie populaire, et pas une écologie de riches. (@sandrousseau )

@NoraHamadi : on sort, espérons le, d'une pandémie. Mais elle a tué qui cette pandémie ? Les habitants des quartiers populaires, d'abord.
Comment on fait pour aller vers, sans stigmatiser ?
Comment les partis politiques se transforment pour accueillir ces populations ?

Nouvelle réponse de @sandrousseau : L'écologie, je l'ai dis déjà,c'est pas que pour les hommes blancs à vélo. Je vous tends main, à toutes et tous. On peut pas faire de la politique avec 100% de CSP+ blancs. Venez !

.@NoraHamadi : Il y a un mythe de l'égalité. Et un mythe de la méritocratie. Moi j'ai eu de la chance d'avoir un capital culturel important.
Dans ma famille, on attend le grand soir. Mais est-ce que à force d'attendre le grand soir, on laisse pas filer les petits matins ?

Dans le public, des questions, en particulier sur la journée du 8 mars. Les luttes, c'est créer du rapport de force. Si toutes les femmes s'arrêtent de travailler, le pays est paralysé.

.@sandrousseau : "Oui tout ce que l'on fait est politique.
Je n'ai pas trouvé de meilleure solution que d'y aller et d'essayer de changer de l'intérieur. Il nous faut travailler collectivement, on a besoin de s'unir. Seules, on y arrivera pas. Il nous faut y aller ensemble."

Question de @odile31 :
J'ai inauguré, en tant que gilet jaune, ce que vivent les quartiers depuis des années, en étant victime de violences policières. Je lutte aussi contre le validisme. Je suis féministe.
Comment on arrive à inter-connecter toutes ces luttes ?

Zouina Meddour : moi j'ai pas la réponse ! On s'en parle, on se met d'accord, on définis une stratégie et on le fait.
Prennez, tous dans la salle, rendez vous pour la semaine prochaine, et faites le !

Conclusion de @NoraHamadi : il faut connaître nos histoires. Quand on raconte l'histoire, on voit que les dominations sont multiples. On nage tous dans notre ligne d'eau, mais quand est-ce qu'on se rend compte qu'on est tous dans la même piscine ?

Conclusion de Yamina Aissa Abdi : on est tout le temps dans l'urgence ! Je remercie toutes les femmes qui se mobilisent bénévolement pour aider le quartier. On essaie de remettre de l'humanité et de l'amour dans la société.

Conclusion de Zouina Meddour : C'est important ces moments de discussion. Il y a un risque des extrêmes. Ils sont nombreux, prenons les au sérieux, il faut que dans les quartiers populaires les gens se déplacent. Il y a un véritable danger, il faut un sursaut.

#FIN

Mes excuses à @MedZouina et @AbdiYamina , dont je n'avais pas retrouvé les @ avant. Merci @lanej44
:-)

https://twitter.com/lanej44/status/1500383142900809728?t=uuJKQJApL-Rv7fkr8MJXQw&s=19