Thread by @laudive1978

#Barumbu
Zozo. 23 ans. Ex pensionnaire de Makala. Hier a été la plus belle nuit de sa vie. Ce fut son 1er jr de travail. Un ami, proprio Boulangerie lui offert en contrat. Au sortit de la messe matinale de St Paul, il était là. Visage épanoui. Il se sentait humain. Sourire.

2. Ils s'appelle Zozo, Mélissa, Brandon... Dans mon quartier, nombreux de ces petits ont flirté avec la violence urbaine, avec de bilans divers: Makala, Kaniama, exil, handicap... D'autres se reconvertit en motard ou "sécurity". La gentrif8cation de #Barumbu le chasse aussi.

3. Zozo que j'appelle affectueusement "Zododo" est l'un de ses rescapés des hooligans sans lendemain de la plèbe Kinoise. Après 6 mois de CPRK, il en est sorti psychologiquement fragile. Et ce boulot, c'est son catharsis. Une journée de travail bien remplie rend meilleur.

4. Mais quid des autres? Zozo m'attendait la, devant la paroisse: "Vieux, kosala MAPA ezalaka nde chimie boye?" Assis devant la grotte mariale, il se mit à me raconter ce monde encore mystérieux pour lui, celui de la panification. " Vieux, ebongo chaleur!" Sa voix se délectait...

5. "Vieux", continua t il, naleli nde esprit d'équipe. Tongo etani mais ata pongi eza te. Sentiment fort ko bosser. Ah Ya Nzambe, Père des pères, Matondo". Zozo s'agenouilla, misu likolo, une prière intelligible. Il semblait se réconcilier avec lui même et faire son "méa culpa".

6. Certains spectacles sont comme le chant de femmes Mongo qui s'en vont pêcher. Tu écoutes, tu ne sais le décrire. Tellement que c'est profond et intime. Tel est mon ressenti en voyant Zozo "à genou" interconnecté à son Dieu. Silence... 3 min après, le petit se lève. Apaisé!

7. "Bon vieux, sikoyo, il fo nakoma koya messe chak matin..." Je le regardai, sans mot dire. "Petit, affaire de Dieu là ezalaka likelemba te. Étali yo n'a Nzambe n'a yo. L'important eza okotisa kk zagé. N'a boulot, n'a Rochelle pe n'a motema yo. Oyebi goût ya buzoba. Mibatela kk"

8. Nous sortames de la paroisse. " Petit, monde ya boulot, oyebi yango bien te. Ekenge faisant l'homme. Mutu n'a mutu aye koluka Mona famille n'a ye. Fais ta part, avec force et impact. Le reste, Nzambe ayebi". Zozo souriait. " Vieux, ekosimba. Ngai moko nakomi komimona mutu..."

9. Devant le rail de Kilosa, mwa virgule na Nganda Nua ya Sr Eyenga, ba salams n'a ba masta wana :"Vieux, ba places oyo eza tentation pona ngai. Tobima". Zozo réussit son test de prise de conscience. J'étais heureux, soulagement. Le chemin sera long mais ekosimba. Consolation.

10. Zozo habite le Wenze ya libulu. Separation devant le pont sur Kasaï: "Vieux, naluka mua pongi. Rdv lobi. 18 hrs, nakoti boulot". Accolade. Mon retour fut pleins de questions. Accompagner Zozo akweya te. Mais lui laisser sa marge de mouvement qu'il soit maître de son parcours.

11. L'employabilité des jeunes, surtout ceux ayant vécus la déperdition scolaire est notre plus Gd défi dans nos quartiers populaires. Comment assurer leur encadrement en entrepreunarizt, apprentissage manuel? Comment casser le cercle vicieux Descolarisation- Chomage-Kuluna-CPRK?

12. Croisement Itaga-Kasai, parking Kingabwa point chaud, un attroupement des jeunes devant #Parifoot. Ils ont entre 15-30 ans. Ils se recherchent. Comme à Vegas, chacun espère le #jackpot. Une foi indicible les anime. Comment transformer cette foi dans un projet entreprenarial?

Fin
13. J'arrive à Sonabata. Une fille me salue. Une beauté sauvage. 17-20, âge indicible. Mais tant de beauté sauvage. Une fille-mere. Comment agir? Les défis structurels sont immenses. Quel "tipping point" utilisé? Comment créer une dynamique à large impact? Ya Nzambe...