Cette affiche de la #Tricontinentale, créée par Rafael Morante en 1983, a servi de point de départ à la construction de l'identité graphique des éditions Ròt-Bò-Krik
Du 3 au 15 janvier 1966 se tint à La Havane la Tricontinentale, conférence de solidarité anti-impérialiste, qui accueillit près de 500 délégué.e.s de 82 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
Parmi les contributions à la conférence, la plus célèbre reste sûrement celle d'Amilcar Cabral, intitulée "L'Arme de la théorie". Une traduction française figure dans l'anthologie indispensable de Cabral publiée en octobre dernier par @PMN_Editions et préfacée par @AmzatBoukari
Il naquit de la conférence l'OSPAAAL (Organización de Solidaridad de los Pueblos de África, Asia y América Latina), fondée pour promouvoir la solidarité anti-coloniale et anti-impérialiste à travers le monde et dont le programme était résolument internationaliste et socialiste.
De 1967 à 1992, l'OSPAAAL publia la revue #Tricontinental, qui accueillit les appels à l'action des mouvements révolutionnaires des trois continents et œuvra à disséminer l'anti-impérialisme par une multiplicité de contributions théoriques et son graphisme extraordinaire.
C'est l'immense graphiste cubain Alfredo #Rostgaard (1943-2004) qui assura jusqu'en 1975 la direction artistique de la revue, en produisant lui-même quelques unes de ses images les plus célèbres.
L’OSPAAAL accueillit de nombreuses artistes militantes, dont Daysi García, Asela Perez, ou encore Berta Abelenda.
C'est bien sûr François #Maspéro qui dirigea et publia la version française de la revue Tricontinental, entre 1968 à 1981.
L’influence du mouvement et de la revue Tricontinental se fit sentir partout, et aussi en Guyane où des revues comme Caou Ca (1973-1975) ou Rot-Bô-Krik Révolution (1975) s’en inspirèrent.
Si l'OSPAAAL a cessé d'exister en 2019, le Tricontinental Institute for Social Research (@tri_continental) a repris à bien des égards son flambeau théorique et militant, sous la coordination de @vijayprashad
Pour une synthèse éclairée sur la Tricontinentale, lisez "Les peuples du Tiers-monde à l'assaut du ciel" de @BouamamaFUIQP , publié en 2016 par @EditionSyllepse
Dès la fin de la Première guerre mondiale, Paris devient une capitale des mondes noirs. Dans son livre "Pratique de la diaspora", Brent Hayes Edwards explore la multiplicité des formulations françaises de l’internationalisme noir en puisant dans un répertoire... (1/11)
...gigantesque et passionnant. Ce sont d’abord les rencontres et les échanges qui tissent une nouvelle conscience noire, définie par la singularité de ses protagonistes : René Maran, Kojo Tovalou Houénou et Alain Locke débattent avec Marcus Garvey ; les sœurs Nardal... (2/11)
...accueillent dans leur salon une intelligentsia noire internationale ; Langston Hughes écrit Paris au son du jazz ; Anna Julia Cooper sème à la Sorbonne les graines du féminisme noir ; W.E.B. Du Bois est lu comme un défricheur ; les poètes René Ménil, Simone Yoyotte,... (3/11)
Connaissez-vous vraiment Paulette Nardal ?
Martiniquaise installée à Paris, journaliste, écrivaine, traductrice, activiste, enseignante, Paulette Nardal (1896-1985) fut une pionnière du développement de la modernité noire,... (1/6)
... « un catalyseur de la conscience de race dans la diaspora africaine de langue française ». Depuis quelques années, la redécouverte du rôle pivot qu’elle joua avec ses sœurs suscite l’enthousiasme. Pourtant, ses écrits sont très peu connus, et pour cause : ... (2/6)
jusqu’ici, aucun livre n’a jamais rassemblé ses textes. Avec pour ambition de remédier à ce manque pour faire connaître et circuler son œuvre, "Écrire le monde noir" est la première anthologie de ses écrits parisiens, établie et introduite par deux spécialistes de Nardal, (3/6)
Quel est le point commun entre Valerie Solanas, Sly & Robbie, les têtes olmèques de Mésoamérique et les éditions Ròt-Bò-Krik ? [THREAD]
Les livres des éditions Ròt-Bò-Krik sont composés en ITC Souvenir, police de caractères recréée en 1967 par le légendaire typographe américain Ed Benguiat (1927-2020) et emblématique du style graphique de la contre-culture de l’après 1968.
A partir de la première version dessinée par Morris Fuller Benton en 1914, Benguiat réinventa Souvenir à la fin des années 1960, avant de la développer à partir de 1970 pour la fonderie new yorkaise International Typeface Corporation (ITC) qu’il avait rejoint dès sa fondation.
Rot-Bô-Krik est l’ancien nom du quartier de la Crique à #Cayenne, en #Guyane, le quartier hors la ville coloniale.
À la fin des années 1970, ce fut aussi le nom que se donna une revue anticolonialiste, créée par Shaka Karebu (ex-Michel Kapel), qui se voulait un écho et une actualisation de la lutte #tricontinentale.