Lundi paraît le rapport du GIEC sur #WGIII, sur les moyens de limiter le changement climatique.
Si vous habitez en Europe, et plus généralement si vous avez les pieds sur Terre, vous avez quelques bonnes raisons de vous intéresser à ce rapport.
1 - les canicules: outre leur caractère désagréable, elles dégradent votre santé, causent des décès et ont des effets en cascade sur les feux de forêt, la qualité de l'air, etc.
Les solutions: rester en deçà de 1,5 ou 2°C, mais aussi de renforcer les systèmes de santé, adapter les villes... @larep_fr nous donne un exemple de système de santé qui n'a pas eu besoin du changement climatique pour rencontrer de grandes difficultés 👇 larep.fr/orleans-45100/…
Notez quand même les bénéfices que l'on peut obtenir en combinant adaptation ET atténuation (carte en haut à gauche): vous réduisez les risques pour la santé lors des canicules, car s'adapter, c'est aussi favoriser les mobilités actives, donc réduire l'obésité...
1-bis: les effets de l'augmentation des températures sur les écosystèmes.
La carte représente dans quelle mesure les écosystèmes actuels restent adaptés à leurs milieux actuels dans un climat réchauffé de 1,5° (en haut) ou 3°C (en bas). Notez en particulier le cas des insectes.
Là encore, la première des solutions, c'est de rester en deçà de 2°C, mais ce n'est pas suffisant: le rapport montre l'intérêt de l'agroécologie, préserver et restaurer les écosystèmes en leur réservant de l'espace, idéalement entre 30% et 50% de l'espace terrestre et marin.
Pour que les 30 ou 50% d'espace pour les écosystèmes soient vraiment efficaces, il faut un niveau de protection très élevé. Par exemple, pas de pêche, ce qui actuellement représente 0,4% des surfaces océaniques en Europe.
2 - au-delà de 2°C, les pertes de rendements agricoles sont généralisées en Europe, y-compris en Europe du Nord.
On a ici un secteur clé, à la fois pour l'adaptation mais aussi pour l'atténuation, avec des bénéfices importants pour la santé et la biodiversité #agroécologie
3- les risques de pénurie d'eau, notamment en Europe du Sud: les effets du changement climatique y sont déjà perceptibles, les risques augmentent avec le réchauffement, avec des limites à l'adaptation (= on ne voit pas de mesures crédibles pour gérer le problème) au-dessus de 3°C
4-Les inondations côtières et continentales:
👉quand vous réchauffez le climat de 1°C, il y a 7% de vapeur d'eau supplémentaires dans l'atmosphère, qui retombent préférentiellement sous la forme de pluies intenses
Les inondations côtières et continentales:
👉En limitant le réchauffement à 2°C, on peut stabiliser l'élévation du niveau de la mer à 4mm/an (mais pas l'arrêter), et on donne du temps à l'adaptation.
Il y a aussi des risques en cascade: feux de forêts, effondrement de cavités lors d'inondations comme en 2016 dans le Loiret, risques indirects pour les chaines de production et les systèmes financiers après des catastrophes climatiques, etc...
A ce stade, on se demande bien sûr: mais comment faire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C?
On a déjà beaucoup de choses dans le #SR15, mais lundi nous aurons une mise à jour très importante de nos collègues du #WGIII
Bonne journée à tous. ipcc.ch/sr15/
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10 ans après, ed_hawkins a refait la figure avec des observations. Et là patatras, les observations sont totalement de l'autre côté des "prédictions" de Judith Curry.
La figure d'@ed_hawkins avec les observations, sans la correction de J Curry qui consistait à considérer la possibilité d'un refroidissement dans les années 2020 comme vraisemblable.
On est au contraire dans le haut de l'intervalle vraisemblable évalué pour L'AR5.
La lutte contre le réchauffement climatique conduit-elle à des restrictions de libertés individuelles comme on l'entend beaucoup dans le débat public?
Pas vraiment, c'est même plutôt le contraire et c'est facile à vérifier (WG2 Ch18, WG3 ch13 et 17 GIEC)
Il est évident qu'il y a effectivement en France un discours austère qui s'est construit autour des questions de transitions comme le dit l'auteur de la tribune.
C'est un des sujets sur lesquels le décalage entre le consensus scientifique et le discours public est frappant.
Mais là aussi,à qui s'adresse ce discours austère? Bien souvent à la petite partie de la population qui doit effectivement limiter certaines activités (ex: le week-end à New-York) si on veut se donner de bonnes chances de stabiliser le réchauffement climatique.
Pas grand monde ne l'a remarqué, mais dans le résumé technique du WGII du #GIEC se trouve une figure particulièrement éloquente pour examiner quelles réponses peuvent être apportées pour limiter les impacts du changement climatique sur les écosystèmes.
Cela commence par un constat: le changement climatique a déjà aujourd'hui des conséquences sur les écosystèmes, partout sur la planète.
La figure poursuit avec des projections: les écosystèmes marins, d'eau douce et terrestres seront de plus en plus exposés à des conditions climatiques inadéquates ou dangereuses
Bon salon de l'agriculture à tous, et puisque les agriculteurs qui cherchent à sortir de modes de production insoutenables ont vraiment besoin d'être davantage soutenus, ci-dessous notre petite contribution sur l'eau 👇
Les risques de pertes de productivité agricole sont l'un des 4 risques clés du changement climatique en Europe.
Comment limiter ces risques?
Dans le chapitre 13: des chemins d'adaptation sont présentés. #SIA2023
Les risques pour la productivité agricoles sont évidemment fortement liés à ceux relatifs à l'eau.
Là où je ne voyais qu'une grosse bourde trahissant une mécompréhension des enjeux climatique et de biodiversité, il y a peut-être quelque chose de bien plus inquiétant: la volonté d'installer un récit alternatif sur les transformations en 🇲🇫
"Il suffit de regarder ce qu'on a fait ces dernières années, ce qu'on va continuer à faire..." dixit M. Macron
Précisément: bof.
Quelques extraits de quelques constats du @hc_climat et propositions de l'@IEA au déclenchement de la guerre en Ukraine.
Sur la forme, on peut essayer de faire dire ce que l'on veut à la petite phrase, mais elle est toujours là et elle est très claire.
Un petit mot d'excuses et une acceleration du calendrier sur la SFEC, par exemple, aurait permis d'éviter toutes ces explications tordues.