La France vient de vivre un épisode de #froid tardif exceptionnel, inédit au XXIe siècle en avril et digne des épisodes les plus intenses de la deuxième moitié du XXe. Il fait suite à trois semaines précédentes très douces.
📈Indicateur thermique national, 11 mars au 4 avril🧵
L'indicateur de température moyenne, calculé depuis 1947 à partir de 30 stations représentatives du climat français, est resté pendant trois jours, du 1er au 3 avril, au-dessous de 5°C.
C'est inédit. En 1975, il y avait eu 4 jours dans le mois, avec 2 jours consécutifs maximum.
Le minimum a été atteint le 3 avril, avec une valeur de 4,03°C. Il s'agit de la 9ème valeur la plus basse pour un mois d'avril, et la plus basse depuis le record du 12 avril 1986 (2,31°C).
L'anomalie correspondante (par rapport aux normales 1981/2010) est de -6°C. C'est la plus forte anomalie négative depuis le 28 février 2018 ; hors mois d'hiver, il faut remonter au 24 mai 2013, où elle était de -7,2°C.
L'indicateur de température minimale a atteint -1,52°C le 4 avril. Un record bas mensuel, battant les -1,41°C du 12 avril 1986. Et pour la 6ème fois en 75 ans (1956, 1973, 1975, 1977 et 2021), on observe deux jours en avril avec indicateur inférieur à 0°C.
Sur un panel de 596 stations Météo-France, il a gelé sur 536 d'entre elles, soit 90%. Les 10% se situent près du littoral (Corse, Côte d'Azur, Bretagne notamment), mais aussi en vallée du Rhône, à Paris ou Mâcon.
Sur ce panel, 132 (soit 22%) ont établi un nouveau record mensuel absolu de froid. Notamment dans le centre-ouest, sur des stations avec plus de 70 ans de données en continu :
Châteauroux (ouverte en 1893) -5,5°C
Cognac (1945) -4,4°C
Bourges (1945) -3,8°C
Île d'Yeu (1949) 0°C.
L'indicateur de température maximale s'est abaissé à 7,3°C le 1er avril, soit une chute de près de 14°C en quatre jours. Il s'agit de la 3ème valeur la plus basse pour un mois d'avril, les deux autres ont été observées en 1986. Record 5,95°C le 11.
Sur le panel de 596 stations, 276 (soit 46%) ont établi un nouveau record mensuel de température maximale basse, plus du double que le nombre de records mensuels de température minimale. Plusieurs raisons :
- En médiane, les stations de ce panel ont 30 ans
- Pas mal de records de froid en Tmin récents (notamment d'avril 2021) ont résisté en 2022
- Le creux de Tmax d'avril 2022 est bien plus bas que le précédent des 30 dernières années (entre 8,8 et 9,1°C en 1996, 2005 ou 2013).
Les records de Tmax bas les plus remarquables (>70 ans) sont sur le sud du bassin parisien le 1er et autour du massif Central les 2/3 :
Romorantin (1921) 3,9°C
Le Puy Chadrac (1928) -0,2°C
Orléans (1938) 3,5°C
Vichy (1941) 2,3°C
Grenoble St Geoirs (1941) 1,3°C
Melun (1947) 2,5°C
Cet épisode remet-il en question le réchauffement climatique ? Non, il ne faut pas confondre climat et météo. La tendance au réchauffement est lourde, mais la probabilité d'épisodes froids extrêmes, tout en étant de plus en plus faible, ne devient pas nulle pour autant.
J'ai piqué la précédente figure de l'excellent, comme toujours, 🧵de @valmasdel publié dimanche soir
A peu près au même moment apparaissait dans mon fil d'actu Twitter ce graphique publié par @Meteovilles se basant sur un graphique @infoclimat. Vu la confusion dans les commentaires, cela mérite quelques explications qui n'ont pas été fournies
Tout d'abord, il n'y a pas d'indicateur thermique national quotidien avant 1947. L'information donnée reste vraie sur la période 1947-2022, si ce n'est qu'il n'y a pas d'égalité ensuite entre 1970 (4,86°C) et 1952 (et non 1955), 5,07°C.
C'est également le cas pour les trois jours glissants du 2 au 4 avril. L'indicateur thermique moyen en 2022 est de 4,47°C, contre 4,79°C en 1970.
Pour la période 31 mars - 2 avril, le record date de 1975, et ce sera encore probablement le cas pour la période 3-5 avril.
La démarche reste intéressante, car l'étude d'une période de trois jours permet d'étudier les situations extrêmes météo passées, tout en lissant les extrêmes ponctuels sur un jour.
Proposer cette donnée sans aller plus loin, ça reste inabouti, j'ai donc creusé un peu.
Ce graphique représente, pour tous les jours de l'année en abscisse, la date correspondant à la séquence de trois jours la plus froide au sens de l'indicateur thermique national : les points bleus, et la plus chaude : les points rouges.
Les points bleus sont plutôt vers le bas, et les points rouges vers le haut. Il y a quand même des points rouges en bas, et des points bleus en haut. Aussi, la densité de points rouges est de plus en plus forte en allant vers le haut, inversement pour les bleus.
Pour les points bleus, avant ceux de début avril 2022, il faut remonter à fin février 2018. Encore avant, à fin mai 2013. Puis à la vague de froid de février 2012, etc.
Entre les points bleus du 27 février 2018 et ceux du 1er avril 2022, il y a 0 point bleu et 49 points rouges (10 en 2018, 9 en 2019, 13 en 2020, 16 en 2021 et 1 en 2022). Si le climat était stable, il devrait y en avoir environ (3,1/75)*365, soit 15 environ. Et autant de bleus.
Année 2018 : 5 points en janvier avant la vague de froid tardive fin février. Puis 4 points en avril, 1 en août, 3 en octobre, 1 en novembre et 1 en décembre.
Année 2019 : 9 points pour les deux canicules, 5 fin juin, 4 fin juillet.
Année 2020 : 4 points début février, 1 point en avril, 1 en mai, 1 fin juillet, 4 en septembre, 1 en novembre et 1 en décembre.
Année 2021 : 1 point fin janvier, 5 en février, 3 fin mars, 1 en juin, 2 en septembre, 4 fin décembre
2022 : 1 point mi-février, avant les deux points bleus début avril.
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Le #gel n'a épargné la nuit dernière que certaines régions littorales (Méditerranée et Bretagne surtout), l'agglomération parisienne et l'axe Rhône-Saône.
Localement, de fortes gelées jusqu'en Normandie, dans le sud-ouest et l'arrière pays provençal.
De nombreux records mensuels déjà ce matin, en particulier dans le sud-ouest, battant des records parfois établis l'an dernier ...(liste non exhaustive)
Montauban -2,7°C (-2,1°C l'an dernier)
Albi -3,6°C (-2,9°C en 1984)
Vendays Montalivet -3,7°C (-3,2°C l'an dernier).
De très fortes gelées dès la moyenne montagne, notamment sur les secteurs enneigés. A Ristolas dans l'est du #Queyras, -15,5°C ce matin, record mensuel (depuis 2005) battu de 2,6°C (-12,9°C en 2010), et cinquième valeur la plus basse de la saison !
Un épisode méditerranéen durable va se mettre en place en fin de semaine. Des cumuls de #pluie abondants (mais bienvenus) sont à attendre de la Catalogne aux Cévennes et l'ouest du Languedoc, localement plus de 300 mm en 5 ou 6 jours.
🧵
Le déterministe IFS s'inscrit parfaitement dans sa prévision d'ensemble (PE). L'occurrence de forts cumuls sur les secteurs précités est quasi-certaine.
L'incertitude réside dans la localisation des maxima, plutôt Haut Languedoc sur IFS, mais nord Catalogne non exclue sur la PE.
Cet épisode se déroulerait en trois phases, avec des pics d'activité samedi 12 matin, dans la nuit de lundi 14 à mardi 15 et (probablement) jeudi 17.
Diagramme d'ensemble à Ripoll, deuxième graphique.
Mise à jour. Ce 7 mars correspond au creux de température de la petite période fraîche actuelle (-3 à -4°C/normales). Situation supra-synoptique inchangée, prévision humide plutôt restreinte aux régions habituellement arrosées dans la situation de type blocage scandinave.
Cette situation de type blocage scandinave se visualise avec la constitution d'un bloc omega, centrée sur la Baltique. En fin de semaine, le flux de sud de plus en plus cyclonique tend à gagner par l'ouest.
Animation moyenne ensemble et écart-type Z500 EPS 00
D'ici vendredi, l'incertitude réside dans l'extension vers l'est des ondes atlantiques atténuées qui butent sur le blocage anticyclonique, et donneront un peu d'eau, notamment sur Cévennes. Ensuite, c'est surtout dans le détail synoptique en fin de semaine.
Le mois de juillet 2021 en France n'est pas du tout représentatif de celui vécu à l'échelle de l'Europe. La raison : des gouttes froides récurrentes, occasionnant un temps souvent gris et pluvieux. L'anomalie négative de Z500 épouse la forme de l'Hexagone.
La France se situe au milieu de la seule anomalie négative notable de température au sud-ouest du continent, quand tout le reste du continent vivait un mois de juillet plus chaud que la normale (+3 à +4°C d'anomalie du sud de la Finlande au nord de l'Ukraine).
Avec une configuration météorologique la plus propice à des anomalies froides de température dans l'ensemble des latitudes moyennes de l'Hémisphère Nord, on arrive péniblement à une anomalie de -0,1°C à l'échelle du pays par rapport aux moyennes 1981/2010.
Juillet 2021 se termine en France avec une température moyenne de 20,7°C, soit une anomalie de -0,1°C par rapport aux moyennes 1981-2010.
C'est le mois de juillet le moins chaud depuis 2014.
Pas d'excès thermique très marqué dans un sens comme dans l'autre, l'anomalie thermique quotidienne absolue la plus forte est de +3,2°C le 19 juillet, contre -2,7°C le 13 juillet.
Dans le détail, juillet 2021 plus chaud que la normale près de la Manche et de la Méditerranée. Anomalie chaude la plus marquée : Ajaccio, +1,8°C.
Plutôt inférieur aux normales ailleurs. Anomalie froide la plus marquée : Ambérieu, -1,3°C.
15,4°C en température maximale provisoire seulement à Tarbes ce 31 juillet !
Il s'agit dans certains secteurs du sud-ouest de la température maximale la plus basse en juillet depuis les années 1970.
C'est finalement les stations en Gascogne, entre Landes, Gers, Lot et Garonne et Tarn et Garonne qui ont le plus souvent battu des records.
À Créon Armagnac (ouverte en 2004), avec 15,8°C aujourd'hui l'ancien record (18,4°C le 1er juillet 2017) est battu de 2,6°C.
Les plus anciennes stations à établir un record mensuel ont été établies en 1985, toutes deux dans le Gers :
14,9°C à Peyrusse Grande (ancien 15,6°C le 2 juillet 1997)
16,5°C à Auch (ancien 16,8°C le 7 juillet 1996).