(Fil qui s'adresse surtout à des "mélenchono-sceptiques" et à des fâchés avec Mélenchon)
D'abord j'adhère au programme, qui me satisfait par ses perspectives de rupture avec le néolibéralisme, ainsi que par ses potentialités (plus lointaines) anticapitalistes.
Ensuite et évidemment parce que l'extrême droite est aux portes du pouvoir, et qu'on ne plaisante pas dans ces conditions. Le fascisme est notre pire ennemi.
Aussi, parce que, mine rien, les insoumis tiennent la baraque depuis 5-10 ans, souvent sous des crachats ne venant pas que de leurs adversaires. Quand je me repose, je sais qu'un insoumis, quelque part, veille et milite.
Je vois enfin dans la personne de Jean-Luc Mélenchon la garantie d'un maintien à distance des secteurs de la "gauche" social-libérale, toujours prête à propulser un nouveau Macron.
Garantie que je ne trouve pas chez EELV qui m'apparaît toujours prêt à fournir en cadres frais la macronie de demain.
Garantie que je ne trouve pas non plus au PCF (mais là, pas pour des raisons idéologiques, davantage pour sauvegarder la boutique).
Je comprends certaines des raisons pour lesquelles des citoyens de gauche ont une aversion pour Mélenchon (je parle de raisons profondes, non les futiles observations sur sa personnalité, ou le pathos relatif au forçage insoumis sur les résos - oui, ils sont relous) :
1/ sa communication et ses positions confusionnistes sur la vaccination et la gestion de l'épidémie après le premier confinement, qui n'ont pas permis de combattre comme il aurait fallu des thèses objectivement égoïstes ("tant pis pour les vieux et les faibles")
et/ou irrationnelles ("l'épidémie n'est pas une catastrophe"), et ont laissé de nombreux insoumis s'abreuver auprès des influenceurs covidosceptiques les plus abjects.
2/ relativement à l'Ukraine on ne peut lui pardonner a- ses analyses mal informées, b- son application à géométrie variable du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (c'est-à-dire valable seulement quand leur Etat s'élève au rang de puissance "géopolitique"), et
c- son dévoiement de la notion de non-alignement (que je peine à distinguer chez lui du campisme le plus plat).
(Baratin "géopolitique" d'autant plus décevant que JLM peut, par la "théorie de l'ère du peuple", nous aider à penser les sociétés comme sujets de leur histoire.)
Je donne ces deux exemples pour faire sentir à ceux qui le détestent pour ces raisons que je comprends parfaitement en quoi leurs réticences ne relèvent pas du petit désaccord sur lequel on peut fermer les yeux.
Mais à tous ceux qui ont des lignes rouges similaires à celles que je viens d'évoquer, j'ai envie de dire : vs avez peut-être déjà voté une fois pour Chirac, et une fois pour Macron, aviez-vs le même niveau d'intransigeance lorsqu'il fallait déjà écarter la proposition fasciste ?
Chacun fera selon sa conscience.
On est en politique, donc tout est critiquable et ouvert à discussion.
Je ne fais que ramasser quelques réflexions.
Un dernier motif, maintenant que j'y pense. Mélenchon au second tour nous épargnerait la délétère infusion du slogan "tout sauf Macron" dans les rangs insoumis - infusion grosse de catastrophes idéologiques futures.
Bref, abstentionnistes, abstentionnistes "politiques", hésitants, coupeurs de cheveux en 4, écolos hésitants, cocos hésitants, pêcheurs, le message c'est : il y a une fenêtre, déconnez pas, maintenant faut y aller. #MelenchonSecondTour
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La note de l'Ifri rédigée immédiatement après l'attaque russe montre que Poutine s'inspire directement de la stratégie "regime change" conduite par les américains dans les années 2000.
C'est une stratégie classique chez Mélenchon : rediriger les colères de certains groupes sociaux qui s'estiment lésés (mais se trompent de cibles) vers les phénomènes, institutions, ou individus qui sont les véritables causes de ces souffrances ou injustices.
Fil 🔽🔽🔽
La technique est rudimentaire ; elle suit cette structure : "chers X, ce n'est pas Y qui cause votre malheur, c'est Z".
Il y a deux angles de critique:
1⃣ celui inspiré par la forme de la phrase et par les termes choisis
2⃣ celui visant la stratégie politique sous-jacente (disons, "populiste à la Laclau-Mouffe") : dévier les colères (et non les étouffer) contre d'autres cibles, désigner un ennemi.
La formulation attire délibéremment l'attention.
Ce qui est dit est simple à comprendre : la quasi totalité de nos croyances et de nos justifications ont pour origine autrui : nos amis, nos parents, nos professeurs, les livres, etc.
Dans le contexte de la critique du complotisme : la définition de l'esprit critique comme "capacité à penser par soi-même" est égarante, car elle laisse entendre qu'on ne peut connaître que ce qu'on a vérifié par soi-même, ce qui nous condamne à ne savoir presque rien.
Les connaissances que j'obtiens par mes propres moyens sont en général triviales (je sais que je suis en train de tweeter) et de toute façon toujours fondées sur des croyances sous-jacentes dont je suis incapable de produire les justifications.
Les luttes internes à la grande bourgeoisie ne sont pas les nôtres. Mais nous savons que le fascisme est toujours un danger mortel immédiat pour les nôtres. Que cette dernière menace soit temporairement désorganisée est un bien, toute hostile que nous soit l'autre fraction.
Si nous nous rapprochons un jour du pouvoir, cette bourgeoisie (du numérique, et dont les Démocrates sont les fondés de pouvoir) nous administrera le même traitement, personne n'en doute.
En attendant, 1) il y a des gens pour qui la présence dans la rue des trumpistes galvanisés par les vidéos et tweets de leur chef est IMMÉDIATEMENT un problème :
Le "Q shaman" se défendant face à ses potes conspi l'accusant d'être un antifa sous faux drapeau 🧐
Si les antifas sont les véritables fascistes, alors les fa sont les vrais antifas. Mais si des vrais fa sont des antifa (qui sont les véritables fa je vous prie de suivre) qui se font passer pour des fa, alors les anti antifa ont bien raison d'être antifa.🤪
Ca me fait penser à Al-Qaïda obligée d'expliquer aux fans de Meyssan que c'est bien elle qui est responsable du 11/09.
La proposition de la France insoumise est une sorte de généralisation du Service civique. Il s'y ajoute en effet une phase de bidasseries (avec possible objection de conscience).
Toutefois : l'idée d'une fonction de cohésion sociale assurée par le service militaire/national n'est pas démontrée. Elle est d'abord une mythologie publicitaire produite par la communication des Armées. theconversation.com/le-service-mil…