Nous revoilou pour la JEST, journée d’échanges sur la santé trans avec @acceptesst et le COREVIH Ile-de-France Nord. Cet après-midi on aborde les questions de santé communautaire. Il sera question notamment de l’appropriation de la transidentité par l’institution médicale 👿
On commence avec le @ReST_asso qui a relevé pas mal de situations de maltraitances médicales et de difficultés d’accès aux soins pour les personnes trans qui ont conduit à la création d’une association militant pour l’autodétermination des personnes et le savoir communautaire
Les soignants peuvent adhérer au @ReST_asso mais doivent se former auprès des personnes concernées qui ont le savoir expérientiel. La relation de soin en est enrichie grâce à un partage des connaissances.
Le @ReST_asso tisse aussi des liens avec d’autres professionnels de santé, hors Bretagne afin d’élargir les actions de l’association reseausantetrans.fr
Oups : ce n’est pas Yaël Armangau qui parlait pour @ReST_asso mais euhhhh ? vous pouvez me souffler la réponse siouplé ?
Hélios @AssociationEST évoque aussi le respect des personnes et de l’autodétermination, en opposition à la psychiatrisation de la transidentité. L’association rassemble des personnes trans et des professionnels de santé. Elle fait beaucoup de médiation en santé
L’association propose aussi des groupes de parole mais aussi maintenant des activités en ligne espacesantetrans.fr
Une permanence d’écoute psychologique hebdomadaire et gratuite peut notamment permettre d’orienter vers des professionnels de santé respectueux.
Un pôle santé mentale propose des formations aux équipes hospitalières ainsi qu’aux professionnels en libéral via Zoom. On propose aussi des intervisions coanimés par notre psy et par une personne concernée.
Inès Messaoudi @PASTTParis évoque la situation des personnes incarcérées. La fouille à nu domine à l’arrivée en détention et oriente l’affectation en établissement. La réassignation chirurgicale a donc une place importante. Elle va conduire à la mise à l’isolement - ou pas.
Inès Messaoudi : L’insertion et le logement ont un caractère très important vis à vis de la santé globale des personnes trans.
Max Cressent et Basile Bucher de l’association RITA évoquent la question des risques infectieux et la mise en place d’une permanence dans un CEGIDD afin que tout le monde puisse travailler ensemble notamment sur les #TROD
On reçoit des enfants de plus en plus jeunes (jusqu’à 3 ans - avec leurs parents) qui viennent de toute la région. On a donc mis en place des permanences pour les adolescents et des soirées pour les proches avec @leplanning
Les suicides, tentatives de suicide et idéations suicidaires sont très présentes chez les personnes trans. L’association RITA s’est donc formées à ces questions. On essaye aussi d’être partenaires sentinelles. Plusieurs services hospitaliers nous ont demandé des formations.
Nous n’avons plus aucun psy dans l’agglomération grenobloise pour prendre en charge les personnes. Mais on n’a pas non plus de médecins traitants à proposer. Le @leplanning38 nous aide beaucoup mais il est aussi débordé.
@MenicaFolden @wiki_trans @wikitransbot présente l’évolution de sa recherche d’associations trans il y a 10 ans lorsqu’elle ne se sentait pas encore le droit d’accéder à ses associations.
@MenicaFolden n’a pas un profil universitaire mais elle est designer web. D’où la création du site wikitrans.co
L’objectif du @wiki_trans est de s’adresser à tout le monde, y compris celleux qui se disent trop âgé-es ou trop jeunes. On essaie aussi d’aller chercher les gens via @wikitransbot en leur proposant des informations dès qu’ils sont en recherche.
@wiki_trans n’est pas composé de professionnels de la santé mais de gens qui proposent des contenus, des dossiers, par exemple sur les hormones et traitements hormonaux sur un mode collaboratif.
Les enjeux du @wiki_trans reposent toujours sur l’accès à l’information pour tous dans une démarche inclusive (personnes non francophones, dys-, TSA...) et éventuellement pour rencontrer des personnes par le biais des associations
Tous les jours @wikitrans reçoit des demandes pour trouver des médecins safe sur telle ou telle région / ville. Il faut donc que les informations soient à jour ou dont la date de mise à jour apparaît clairement.
Prochaine étape : mettre en valeur tous les contenus disponibles, pas seulement ceux du @wiki_trans. Vous pouvez envoyer tous les contenus même si vous ne savez pas bien écrire 🥰
Là c’est vraiment Yaël Armangau, doctorant LISST-CERS, qui parle pour évoquer les violences médicales. Celles-ci n’ont pas diminué et sont beaucoup le fait des psychiatres et des endocrinologues.
Les médecins généralistes arrivent en 3ème position en tant que producteurs de violences médicales, ce qui limite fortement l’accès aux soins.
Les groupes facebook trans servent à chercher et trouver des informations sur les opérations, le droit, mais aussi à partager des expériences personnelles pour des personnes qui ne fréquentent pas nécessairement les associations
Ces groupes constituent un outil contre le « bouclier » thérapeutique mais aussi une ressource contre le harcèlement de la part de l’entourage, la famille en particulier.
20% des personnes trans n’ont PERSONNE à qui parler de leur situation, 36% ont perdu des liens familiaux et 38% ont perdu d’autres types de liens.
La majorité des personnes trans n’a pas de suivi psychiatrique ou bien a eu un seul rendez-vous mais celui-ci a souvent été très violent. L’enquête ayant été faite auprès de personnes transmasculines, il y a probablement un biais de recrutement qu’il faudra creuser.
Les répondants évoquent un soutien par des espaces trans en ligne ou IRL à 40%. Ce qui signifie d’autres formes de soutiens qui ne sont en général pas la famille.
Dr Valentina Isernia : les discriminations ne sont pas toujours évoquées par les personnes concernées parce qu’elles peuvent être « absorbées » par les médiatrices. Inès Messaoudi @pastt stipule que les situations sont différentes selon la situation administrative (AME ou pas).
Table ronde sur l’automédication. Claire Vandendriessche @acceptesst parle en tant qu’usagère automédiquée. Les traitements commercialisés en France ne semblaient pas optimaux. Donc en 2018 on a fait une recherche dans l’espace européen.
Les associations de République Tchèque offraient des traitements mais on a dû se tourner vers l’Ukraine où une femme trans faisait des traitements injectables « maison »
Les injections d’œstrogènes une fois par semaine ou tous les 10 jours permettent d’avoir un meilleur dosage supérieur aux recommandations internationales avec des effets inhibants sur la testostérone.
On ne néglige pas les effets indésirables, notamment les risques de cancer de sein. Il existe des portails pour se procurer ces produits, ainsi que des simulateurs d’effets. La qualité n’est pas surveillée par le cadre d’une chaîne de production industrielle
On estime à 500 personnes le nombre d’usagères. Or, une personne qui s’automédique doit pouvoir bénéficier d’un traitement hormonal d’après les recommandations internationales.
L’intérêt de la santé de la personne doit aussi présider à la prise en charge des mineur-es, y compris pour la délivrance des hormones.
Julie présente l’association FLIRT @front_transfem collectif d’entraide entre femmes trans vivant essentiellement en Ile de France. Il s’agit de femmes souvent jeunes, plutôt précaires.
@front_transfem a mis en place des ateliers de formation à l’auto-injection qui se fait dans un cadre dit thérapeutique. On commence par un formulaire de consentement éclairé dans lequel les personnes certifient qu’elles sont suivies par un médecin.
Est-ce qu’une injection c’est mieux ? Question souvent posée à @front_transfem. La réponse est fonction des objectifs donc on n’a pas vraiment de réponse.
Est-ce que ça fait mal ? Pourquoi les injections et pas les patchs ou le gel ? Le recours à Internet comme source d’information est prédominant dans les réponses à l’enquête de @front_transfem
Armelle Grangé-Cabane et Sophie Le Goff médecins généralistes accompagnent les personnes dans une démarche de réduction des risques. Initier une hormonothérapie est déjà en soi une amélioration de la santé des personnes.
L’automédication peut être en lien avec de l’isolement, en particulier pour avoir une information non parcellaire. L’accompagnement des personnes qui sont en médication autonome passe par la présentation des différents modes d’administration.
Parler des injections se fait souvent à un moment où les personnes sont déjà dans cette démarche qui peut mettre en porte à faux les professionnels de santé car il s’agit de produits artisanaux, sans validation de la qualité de production.
Il faut déjà pouvoir maintenir un lien de santé lorsque la personne évoque une automédication. Les produits injectables ont fait l’objet d’études dans d’autres pays. Les groupes d’auto-support sont aussi très informés et formateurs.
Il serait assez hypocrite de ne pas accompagner les patients qui ont déjà recours à des pratiques d’automédication et d’injection.
Sara Jaafar a réalisé une étude pour @AssociationSAF3 sur l’usage de matériel d’injection dans une perspective de réduction des risques.
L’androtardyl est le traitement de testostérone le plus prescrit en France. SAFE a enquêté sur les autres produits, ainsi que sur les éventuels partages de matériel centrelgbtilyon.org/relai-dune-enq…
Une personne sur 3 a déjà eu des problèmes pour trouver du matériel d’injection, notamment en pharmacie mais aussi pour des raisons financières.
Attention aux risques lorsqu’une ampoule n’est pas ou n’est plus stérile. Mais on peut conserver l’Androtardyl dans certaines conditions pour ne pas avoir à jeter l’ampoule.
L’automédication est-elle un choix ou se fait-elle par défaut ? Les contraintes d’accès représentent souvent une donnée importante. Les personnes issues de l’immigration ont aussi l’habitude de l’automédication. D’autres personnes veulent éviter le contrôle médical.
Commencer en automédication peut aussi être une façon d’expérimenter et de savoir si on va continuer - ou pas.
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