Retour au procès de la catastrophe de #Brétigny. Les parties civiles vont témoigner à la barre jusqu'à mardi prochain.
"N'ayez pas peur des mots" lance la présidente Cécile-Louis Loyant aux parties civiles qui sont nombreuses aujourd'hui. "Prenez votre temps, de respirer (...) il y a des possibilités de soutien" #Brétigny
"L'émotion va être mise en mots pour être comprise. Et ces mots là seront mentionnés dans les notes d'audience et serviront à apprécier certains éléments, poursuit la magistrate, le rapport entre vos dommages et les faits. Et l'étendue de vos préjudices" #Brétigny
Sur le banc des parties civiles, une femme essuie déja ses larmes. #Brétigny
Jean-Luc Marissal, vice-président de l'association de victimes de la catastrophe de #Brétigny, va lire la déclaration de Dominique Daufresne, passagère du train, qui s'est constituée partie civile.
Il entame la lecture de sa déclaration, a du mal à pousser sa voix. Dominique Daufresne a décrit précisément le drame "Je demande à l'homme en face de moi, que se passe-t-il? On décolle! Il me répond, mais non on déraille. On est projetés tous les deux vers le haut" #Brétigny
"Je me souviens d'avoir respiré la poussière de verre. Il a fallu ramper pour sortir. J'ai vu une dame bien mal en point. J'ai pensé, elle est morte. (...) puis les hélicos, les secours sur place si nombreux" #Brétigny
Suite à l'accident, elle souffre de fractures, d'hématomes... Et son évolution de carrière est stoppée nette. "A ce jour je n'ai pas encore repris le travail. Je travaille à aller dans la gare, sur le quai. (...)
(...) J'ai réussi il y a deux semaines à monter dans un train à l'arrêt et à en descendre aussitôt" écrit Dominique Daufresne #Brétigny Elle dit avoir encore des difficultés à la marche. "Merci de votre écoute" termine-t-elle.
C'est au tour de Thierry Gomes de s'avancer à la barre. Ses parents ont été tués sur le quai #Brétigny. "Nous avons rencontré des gens gentils et puis moins gentils, avec une indifférence totale à notre condition"
"(...) surtout pendant les moments de commémoration, souvent quand il y a des comités ministériels, on doit faire face à un protocole très lourd parfois et parfois insupportable" #Brétigny
"Ce train qui a balayé ce quai, en écrabouillant mes parents, Geneviève et Marc (...) que suis-je devenu après? Le quotidien est réel mais vécu avec une toute autre sensibilité. La douleur, le préjudice, la colère sont bien présents" #Brétigny
"Ils étaient en pleine confiance sur ce quai (...) ils étaient en pleine santé, engagés dans des associations, actifs, marcheurs, avec plein de projets. Ce 12 juillet 2013, que suis-je devenu? Un orphelin" #Brétigny
"Mes parents étaient bien sur le quai quand le train a déraillé. Quand je suis arrivé en gare des Aubrais pour venir les chercher, j'ai vu la foule, aucun train en provenance de Paris n'arrivait" #Brétigny
"J'ai allumé la radio dans la voiture. J'ai entendu qu'un train avait déraillé à Brétigny. De les savoir dans cette gare m'a fait basculer dans un autre monde. Le monde du chagrin, de l'angoisse (...) j'ai tenté de les joindre plusieurs dizaines de fois (...)
Mais personne ne répondait. Il y avait les images qui tournaient en boucle sur les chaînes d'information. C'était terrible." poursuit Thierry Gomes #Brétigny
"Le dimanche midi, LCI a annoncé la mort de deux octogénaires. Avec mon frère, nous avons contacté la préfecture de l'Essonne, mais nous avons été éconduits. Nous nous y sommes rendus pour être reçus. J'ai reçu un coup de fil sur le trajet, c'était la police judiciaire" #Brétigy
"Une équipe se trouvait devant le domicile de mes parents, ils devaient faire des prélèvements ADN. Nous demandait l'autorisation d'entrer. Ils avaient les clés... ils avaient les clés... Plus d'espoir" #Brétigny
"Avec mon frère nous nous sommes rendus au domicile de mes parents à #Brétigny. De voir la police fouiller dans l'intimité de mes parents était insupportable"
"Ce n'est que le lundi matin que j'ai reçu un coup de fil de la police judiciaire pour m'annoncer officiellement que mes parents étaient décédés. J'ai reçu une convocation pour récupérer leurs affaires. Une montre écrasée, un sac ensanglanté..." #Brétigny
"Et puis neuf ans après ce procès, on a entendu des débats, des écoutes... La seule solution c'est de faire confiance à la justice, l'impartialité du pouvoir judiciaire". Termine Thierry Gomes #Brétigny
C'est désormais la petite-fille de Marc et Geneviève, couple d'octogénaires fauché sur le quai. Sa voix tremble. "Ce n'est pas facile de parler après Thierry" #Brétigny
Quand la catastrophe balaye la vie des Gomes, la jeune femme est enceinte "ma grand-mère se réjouissait de rencontrer son arrière petit fils" Sa voix se brise. #Brétigny
"Le lundi je me réveille, je vais au travail, enceinte de huit mois, nous sommes en Espagne. Mon compagnon m'annonce que Marc et Geneviève ont eu un accident. Mes jambes se dérobent sous moi" #Brétigny
"Notre famille ne s'est pas réunie une seule fois depuis neuf ans. La douleur est telle que cela nous empêche de vivre une vie de famille. l'injustice nous a séparés, chacun avec sa douleur. La famille n'est plus, la justice non plus, mais la douleur est bien présente" #Brétigny
Elle regagne le banc des parties civiles, en larmes #Brétigny
C'est au tour de la belle-fille de Marc et Geneviève de s'exprimer. Quand le bandeau de LCI annonce la mort de deux octogénaires le dimanche 14 juillet "on se dit c'est peut être pas eux"
"Ensuite, il faut aller vider les placards, les armoires... tout ça pendant un mois ou deux, masque un peu les sentiments" #Brétigny
"J'ai finalement compris que si je ne les avais pas invités ce jour là à Orléans, ils seraient peut être encore là" La culpabilité ronge la belle-fille de Marc et Geneviève #Brétigny
"Même s'ils ne sont plus là, ils sont toujours dans nos coeurs" conclue-t-elle #Brétigny
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Martine Gomes est la fille de Geneviève, fauchée par le train sur le quai, avec son compagnon Marc. "Ils allaient voir mon frère à Orléans. Personne n'avait de nouvelles. L'angoisse a commencé" #Brétigny
"Finalement j'ai appris via les médias que deux personnes de leur âge étaient décédées. C'est choquant d'avoir les nouvelles via les médias plutôt qu'en direct" entame Martine Gomes #Brétigny
"Quand on est venus récupérer les cercueils, ils étaient fermés. Les dommages sur leurs corps étaient sans doute très importants. On se demande... Qu'est ce qu'ils ont vu ce jour là?" #Brétigny
3ème jour du procès de la catastrophe de #Bretigny. Nous devrions finalement démarrer par le représentant de la SNCF qui n’a pas pu s’exprimer en longueur hier. Puis, Laurent W., le cadre de maintenance de Brétigny. @RTLFrance
Toujours les mêmes victimes sur les bancs des parties civiles. Une quinzaine qui n'ont pas décroché des débats depuis le premier jour. Pourtant, la question du financement SNCF est franchement éloignée du coeur du dossier. #Brétigny
La présidente à l'audience, Cécile-Louis Loyant, se base sur un schéma qui présente la répartition de la gestion du réseau ferré. "D'après le schéma, c'est la SNCF qui est garante de la sécurité". #Brétigny
2ème journée du procès #Bretigny. Des parties civiles viennent assister à la présentation des prévenus. Jean-Luc Marissal, blessé dans le déraillement, veut comprendre. « On avait envie que ça démarre, mais il y a aussi l’angoisse de ce qu’on va entendre » @RTLFrance
L'audience reprend. Aujourd'hui et demain, des journées consacrées à la présentation des prévenus. Sur le banc, qui fait face au tribunal, Laurent W., un cadre chargé de la maintenance des voies à #Brétigny, et deux représentants, un pour RFF, l'autre pour la SNCF.
Avant cela, Me Gérard Chemla, qui représente 24 victimes, réclame le visionnage de photos prises par un employé SNCF au soir du déraillement. Le greffier procède à l'ouverture du scellé. #Brétigny
Procès la catastrophe ferroviaire de #Brétigny : ouverture d'audience imminente. 2 salles sont mises à disposition des parties au procès. 184 personnes se sont constituées parties civiles. (175 personnes physiques, 9 morales). @RTLFrance
Sur le banc des prévenus, un homme, un cadre chargé de la maintenance des voies à #Brétigny. Il est celui qui a effectué le dernier contrôle avant le déraillement du Paris-Limoges le 12 juillet 2013. La catastrophe a fait 7 morts et des centaines de blessés.
Cécile Louis-Loyant préside l'audience. Elle appelle au "calme, à l'écoute, au respect". Les deux salles sont pleines "aujourd'hui nous sommes à priori au complet".
Le 12 juillet 2013, le train dans lequel sont montés Vincent et sa compagne Morgane, n’est jamais arrivé à Limoges. 9 ans après la catastrophe ferroviaire de #Bretigny, le procès démarre aujourd’hui. Vincent témoignera, en mémoire de Morgane, tuée ce jour là. @RTLFrance
Morgane avait 26 ans. Avec Vincent, ils rentraient d’un voyage en amoureux. La mémoire de Vincent est intacte « je me souviens de cette sensation d’être une brindille projetée dans le wagon »
Morgane et 6 autres personnes sont mortes ce jour là. 144 personnes blessées. Le procès va durer 8 semaines devant le tribunal d’Evry.