#Fil Comment la stratégie néolibérale et néocoloniale du développement durable par la « neutralité carbone » ravage le monde et les peuples autochtones.
Le 22 juin 1988, James Hansen, un climatologue de la NASA, est auditionné devant le Congrès américain où il présente les preuves scientifiques du réchauffement climatique et de la responsabilité première des activités humaines.
L’« effet de serre » devient connu du grand public.
Le GIEC est créé en 1988 pour évaluer l'influence des activités humaines sur le climat.
Il est rattaché à @WMO et @UNEP et, sous la pression de Reagan et Thatcher, qui craignaient un militantisme écologique des experts, il est sous l’égide des représentants des États.
Le GIEC préconise la neutralité carbone et a fixé en 2018 un objectif de Zéro Émissions Nettes de Gaz à Effet de Serre (GES) d’ici 2050 pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
Un objectif rapidement vicié par le secteur privé.
Après l’échec du protocole de Kyoto (1997) qui visait une ↘️ globale des émissions de GES de 5% en 2012 par rapport à 1990, l’accord de Paris (2015) incite États et entreprises à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
En 2019, la Commission européenne a dévoilé son Pacte Vert visant à faire de l'Europe le 1er continent « climatiquement neutre » d'ici 2050 et à ancrer la « neutralité climatique » dans la législation contraignante de l’UE.
De son côté, le gouvernement français a créé en 2018 le label Bas Carbone qui permet à des entreprises d’acheter leur neutralité carbone en finançant par ex. des cultures industrielles de pins parsemées de quelques essences nobles (cèdre, chênes...).
Une poignée de multinationales se disent déjà neutres en carbone et projettent de devenir «carbon negative» tandis que les 25 multinationales responsables de 71% des émissions mondiales de GES planifient d’atteindre la neutralité en 2050 ou 2060.
États et entreprises ne réduisent pas leurs émissions de GES, ils les compensent par l’achat de crédits carbone et le financement de projets labellisés «durables» : éolien, solaire, séquestration du carbone, plantations, centrales nucléaires et au gaz…
Les projets de séquestration du carbone dans le sol sont mis en avant dans les années 1990 puis c’est au tour de la « reforestation compensatoire » : un droit à polluer par le financement de plantations commerciales.
En 2007, lors de la COP-13, la communauté internationale s’engage à diminuer les émissions de CO2 dues à la déforestation par des projets visant à organiser une « gestion durable » des forêts, en particulier dans les pays tropicaux en voie de développement.
C’est dans ce cadre que depuis 2008, plus de 4 milliards $ ont été injecté dans le programme REDD (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation forestière) coordonné par l’ONU.
Contrairement à ce qui est annoncé, la REDD finance des projets néocolonialistes qui promeuvent l’agro-industrie, excluent l’agro-écologie paysanne et les modes de gestion des peuples autochtones, et qui favorisent même, par endroit, la déforestation.
La REDD est ainsi une vaste fumisterie permettant aux multinationales de s’accaparer des terres et de poursuivre leurs activités climaticides, écocidaires et ethnocidaires par la surexploitation de l’environnement tout en opérant leur greenwashing.
La conférence de Copenhague (2009) et l’accord de Paris (2015) ont mis en avant la « bioénergie avec captage et stockage de CO2 » (BECCS) : des projets de plantations d’arbres, de canne à sucre pour le bioéthanol et d’huile de palme pour le biodiesel.
Ces programmes tels que REDD et BECCS visant à lutter contre le réchauffement climatique sont en réalité des mécanismes de marchandisation des ressources environnementales et d’un service éco-systémique, le carbone, à des fins de greenwashing.
Ces programmes portent le marché et les technologies de domination du vivant comme seules solutions viables à la crise climatique et concentrent les actions sur les forêts tropicales où les végétaux poussent plus vite qu’en zones boréales et tempérées.
Enfin, ces programmes se fondent sur une vision anthropocentriste du vivant qui légitime un rapport de domination des humains sur les non-humains sous couvert de conservationnisme.
Dans les faits, ce modèle de développement durable capitaliste, technocentriste et anthropocentriste légitime la surexploitation de l’environnement et l’expropriation des communautés locales et conduit à l’accélération du dérèglement climatique et de l’écocide généralisé.
Désormais, les entreprises désignent la « compensation carbone » par le vocable « solutions fondées sur la nature ».
Actuellement, c’est le programme 30x30 (la transformation de 30% du globe en aires protégés d’ici 2030) qui est discuté par la communauté internationale.
Les mesures à prendre pour limiter le dérèglement climatique sont pourtant connues depuis des décennies, seule la volonté politique et l'engagement citoyen restent insuffisants : stopper l’extraction d’énergies fossiles et développer les énergies renouvelables et l’agro-écologie.
Lors d’un discours prononcé en juin, le prix Nobel de physique 2022, John Clauser, a affirmé qu’« il n’y a pas de crise climatique ». Depuis, son discours est repris en boucle par l’extrême droite.
🧵 Quelques éléments de contexte
John Clauser a même affirmé que « l'augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère profitera au monde. » co2coalition.org/media/quantum-…
John Clauser est un scientifique corrompu (et un facho) payé pour faire la propagande du capitalisme fossile : il siège au conseil d'administration de la CO2 Coalition, un think tank d’extrême droite grassement financé par les milliardaires Koch et Mercer. co2coalition.org/publications/n…
🧵 Les Pays du Nord se barricadent en restreignant l’accès au droit d’asile.
Le #RoyaumeUni a mis en place son premier bateau prison et le Parlement a voté une nouvelle loi immigration contraire au droit international.
Les britanniques appellent ça un « floatel » (hôtel qui flotte).
Ce bateau prison est arrivé mardi dans le port de la presqu’île de Portland (Manche). Il s’appelle Bibby Stockholm, et a déjà été utilisé par les Pays-Bas en 2005 pour loger des exilé.e.s.
Il est affrété par l’entreprise Bibby Line, une compagnie maritime qui a fait fortune au 19ème siècle grâce aux colonies et à l'esclavage. corporatewatch.org/floating-priso…
L’ouvrage aborde la question du colonialisme dans le contexte de l’accession à l’indépendance de plusieurs pays d’Afrique et de l’embourbement de la France en Algérie.
1,7 millions de personnes (sur une population de 3,5 millions) n’ont plus accès à l’eau potable depuis deux mois.
Les uruguayen.nes dénoncent les politiques néolibérales du gouvernement et le secteur privé qui s’accapare l’eau.
En raison du dérèglement climatique, le pays souffre de la pire sécheresse depuis 74 ans.
Faute de pluies, la principale source d’eau douce du sud du pays, la rivière Santa Lucía, est pratiquement à sec.
L'eau de Montevideo provient du réservoir de Paso Severino d’une capacité de 67 millions de m3. Il fournit les 550.000 m3 d’eau que consomment chaque jour les habitants de la capitale.
Depuis deux mois, ce réservoir oscille entre 1 et 10% de sa capacité.
Le 8 juin dernier, les ministres de l’Interieur de l’UE ont conclu un accord sur une réforme du système d'asile.
La ministre allemande Nancy Faeser (SPD, soc-dem) a vanté « une nouvelle politique d’immigration basée sur la solidarité et pour la protection des droits de l’homme »
Les États membres ont trouvé un compromis sur deux propositions de règlements :
1. Un nouveau cadre commun pour la gestion de l’asile en remplacement de l'actuel règlement de Dublin.
2. Un nouveau règlement sur les procédures d'asile.
🧵 La République du peuple contre la République bourgeoise
« Au but sublime de la Révolution l’on a substitué cette devise atroce, le bonheur du petit nombre fondé sur la misère du peuple. »
Gracchus Babeuf, 1796
Gracchus Babeuf est un gars du peuple né en 1760 en Picardie d’une mère ouvrière du textile et d’un père petit fonctionnaire des douanes. Il ne va pas à l’école mais apprend à lire et à écrire en autodidacte. Dès l’adolescence, il lit les Lumières et écrit des textes politiques.
Inspiré par Rousseau et les utopistes comme Thomas More et l’abbé de Mably qui imaginaient une société débarrassée de la propriété privée où règne l’égalité, il est sensible au sort intolérable des pauvres, prône le féminisme et imagine une société égalitaire.